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EAN : 9782351782323
416 pages
Gallmeister (07/01/2021)
3.82/5   179 notes
Résumé :
La réserve indienne de Rosebud, dans le Dakota du Sud, souffre des défaillances de la justice, et les pires abus restent souvent impunis. C'est là qu'intervient Virgil Wounded Horse, qui loue ses gros bras pour quelques billets. Et il prend ses missions à coeur, distillant une violence réfléchie pour venger les plus défavorisés. Lorsqu'une nouvelle drogue frappe la communauté et sa propre famille, Virgil en fait une affaire personnelle et se lance sur la piste des r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
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Ce premier roman ( noir ) très réussi commence avec une enquête sur les traces de trafiquants d'héroïnes qui sévissent dans une réserve indienne du Dakota du Sud. le récit est plein d'actions, débordent de criminels, de poursuites de combats ( incroyable baston à mort avec un aiguillon à bétail ). le narrateur, Virgil, est un justicier professionnel, un homme de main payé pour venger avec les poings les criminels locaux.

A mesure que le récit progresse, le polar se fait de plus en plus intimiste, nous plongeant dans le ressenti de personnages très attachants, à commencer par Virgil : lui a renié les traditions lakotas depuis des tragédies familiales qui l'ont conduit à élever seul son neveu, adolescent à la dérive, proie facile pour les trafiquants d'opioïdes. Un personnage à l'identité déchirée, héros parfait pour ce type de roman.

Roman noir, policier, intime mais aussi et surtout social, décrivant de façon très réaliste et authentique le vécu des Amérindiens. La colonne vertébrale du récit est la vulnérabilité des habitants des réserves. En fait, Justice indienne a une forte dimension politique qui attire l'attention sur la faillite du système judiciaire dans les réserves. Depuis le Major Crimes Act voté en 1885 par le Congrès américain, la police tribale n'a aucune compétence pour instruire des affaires criminelles sur son propre territoire. Dès qu'il s'agit de meurtres ou agressions sexuelles, elle doit en référer aux autorités fédérales qui beaucoup trop souvent n'engagent aucune poursuite, même lorsque le coupable est identifié. On sent la colère de l'auteur de voir ses personnages poussés à se faire eux-même justice, ce qui équivaut à de la vengeance pure et simple.

Si la trame narrative policière est peu rigoureusement construite, souvent brouillonne avec des redondances qui auraient mérité une petite coupe , tout l'arrière-plan politique et social est absolument passionnant, surtout sous la conduite de personnages qu'on adopte immédiatement. C'est à travers eux qu'on découvre la culture lakota et son histoire. C'est toute la question de l'identité des Native americans qui jaillit de chaque situation. Loin des clichés habituels, Justice indienne met en lumière la difficulté pour les Amérindiens à maintenir l'intégrité de leur mode de vie et de leur vision du monde. Une scène très intense met ainsi en scène Virgil, le "renégat", lors de la cérémonie du yuwipi ( cérémonie de guérison traditionnelle Lakota ), où en proie à des hallucinations, il revit le massacre de Wounded Knee de 1890. Virgil, qui rejette la spiritualité lakota, devra se réconcilier avec elle pour résoudre l'enquête et surtout se construire un avenir.

David Heska Wanbli Weiden est un auteur très prometteur. Empli d'une acuité à la fois tendre et acéré, il a beaucoup à dire sur la condition amérindienne contemporaine.
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Justice indienne est un roman noir qui nous plonge de plein pied dans la vie d'une réserve indienne de Rosebud, dans le Dakota du Sud.
Nous faisons la connaissance de Virgil Wounded Horse, sorte d'homme à tout faire, avec ironie on dit de lui que c'est l'homme de main local, disons que Virgil a une carrure impressionnante et, pour quelques billets, loue ses gros bras pour mettre un peu d'ordre quand il y a du grabuge. Virgil est plein de loyauté, il a un sens de la justice, s'indigne quand elle n'est pas respectée... Et ici c'est monnaie courante, dans un contexte judiciaire où la justice fédérale refuse d'enquêter sur la plupart des crimes commis au sein de la communauté indienne, tandis que la police tribale dispose de peu de moyens... Alors, la nature ayant horreur du vide, c'est un peu une justice auto-proclamée qui s'impose, pour laquelle Virgil Wounded Horse prend à coeur ses missions, avec toujours une attention aux plus défavorisés. Virgil Wounded Horse est quelqu'un qui a le coeur sur la main, même s'il a le coup de poing facile...
Très vite, on découvre un peu l'histoire, le passé de Virgil Wounded Horse, qui désormais refuse le moindre verre d'alcool... Il vit avec Nathan, son neveu de quatorze ans dont il assure l'éducation, qui poursuit tant bien que mal sa scolarité.
Mais voilà que Nathan se retrouve mêlé à une sombre histoire de drogue, un peu par accident, presque à son insu, mais pour le coup la police fédérale met le nez dans cette histoire et ça ne sent pas bon, l'adolescent se retrouve enfermé dans un centre de détention pour mineurs en attendant que la justice se prononce sur son sort... Il suffit alors de tirer le fil de cette histoire comme un écheveau et Virgil découvre alors l'existence d'un réseau de trafiquants extérieur à la réserve, mais prêt à s'y infiltrer, à se propager comme une pieuvre avec ses tentacules, et cela, Virgil Wounded Horse ne le supporte pas un seul instant...
Ce sont les tripes de Virgil qui vont alors parler. Et elles seront éloquentes sur le sujet... Mais pour cela, Virgil devra composer avec l'autorité fédérale et le contrat qui est proposé, permettant à Nathan d'être libéré provisoirement, sous caution. Un avocat est dépêché et m'est avis qu'il ressemble comme deux gouttes d'eau à notre auteur...
Dans son chemin de justicier, Virgil entraîne dans son sillage son ancienne petite amie, Marie Short Bear, et c'est comme l'écho d'un souvenir merveilleux et douloureux qui refait surface.
J'ai aimé ce livre, j'y suis entré avec bonheur. J'ai entrouvert le voile d'un paysage que j'aime, que j'ai déjà eu l'occasion de côtoyer en littérature... Ici, le sujet des minorités dans une Amérique qui n'en tient peu compte, du moins sous l'ère qui s'achève de la présidence Trump, est un sujet auquel je suis très sensible... Comble d'ironie, les lakotas qui s'en sortent le mieux parviennent parfois à racheter aux Blancs quelques parcelles de terres qui avaient été confisquées à leurs ancêtres...
J'ai aimé le personnage de Marie, qui décide de bousculer le destin qui est souvent consenti aux jeunes générations amérindiennes, en voulant devenir médecin. Devenir médecin pour Marie, c'est aussi aspirer à aider son peuple.
Je vais vous donner trois bonnes raisons de lire et aimer ce roman.
Justice indienne est le premier livre de David Heska Wanbli Weiden, un auteur d'origine lakota lui-même qui, de surcroît, a commencé une carrière d'avocat avant de se consacrer à l'écriture. Autant dire qu'il connaît son sujet.
Ce roman pose un regard sans filtre et sans concession sur la condition des Indiens lakotas, regard que l'on peut étendre sans difficulté à l'ensemble de la cause amérindienne.
Alors, parfois oui il y a quelques digressions, allopathiques ou culinaires, sociales aussi, qui nous éloignent du coeur du sujet, sauf à considérer que le coeur du sujet n'est peut-être pas cette intrigue policière, mais davantage le paysage sociologique qui l'entoure et l'occasion de découvrir une autre conscience, celle indienne...
Ceux qui y iront chercher l'intrigue policière comme seule essence de ce roman seront déçus. Ceux qui viendront chercher une âme, deux mondes qui se rencontrent, entre tradition et modernité, un pont entre deux rives, seront je l'espère séduits comme je l'ai été.
Ici la réalité américaine du XXIème siècle côtoie les rites de purification. Faire brûler un peu de sauge sur une tombe... Entrer au son des tambours dans les pow-wows...
Ici les techniques de guérison indigènes traditionnelles se combinent avec la médecine occidentale...
J'ai aimé ce regard touchant de Virgil se penchant sur la tombe de sa mère et se souvenant des derniers mots de celle-ci avant de rejoindre les grands espaces infinis des lakotas :
- Akita mani yo.
"Observe tout en marchant." Je crois qu'elle voulait dire qu'il fallait que j'aie conscience du monde tel qu'il était vraiment, pas tel que je voulais qu'il soit. La conscience indienne.
Oui, c'est bien la conscience indienne qui est au coeur de ce roman, à travers des histoires, des regards qui se croisent, la justice, l'amour, l'adolescence, la résilience, les rites de passage, l'écho d'une terre volée à leurs ancêtres, le devenir d'un peuple fragmenté entre tradition et modernité...
J'ai aimé les paysages intimes de ces personnages attachants que sont Virgil et Marie, j'ai aimé leurs doutes, leurs fêlures, leurs rêves immenses...
Enfin, je voudrais témoigner ici de la qualité de la traduction, ce roman étant traduit par Sophie Aslanides. On parle beaucoup des auteurs et si peu des traducteurs. Il y a peu de temps, grâce à Nathalie qui se reconnaîtra ici, j'ai découvert l'existence de cette traductrice talentueuse, ayant notamment lu des livres traduits d'elle comme ceux de Craig Johnson. On ne dira jamais assez le talent de ces traducteurs, qui sont des interprètes d'un texte, des passeurs, ce sont leurs mots que nous lisons finalement. Et je sais, pour avoir lu quelques propos de Sophie Aslanides sur Internet, son éthique dans la traduction et surtout son attention à ne pas tout traduire de manière littérale. Imaginez un instant ce que cela aurait pu donner les noms de Virgil Wounded Horse ou bien Marie Short Bear, sous la plume d'un traducteur bien moins bienveillant...
Ce soir, chers amis lecteurs, je vous dis à mon tour : « Akita mani yo ».
Je veux ici remercier Babelio et les éditions Gallmeister dans le cadre de l'opération Masse Critique pour m'avoir permis de lire et partager ce très beau roman.
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Premier livre de David Heska Wanbli Weiden, « Justice Indienne » est un roman noir dont l'intrigue se déroule sur la réserve indienne de Rosebud dans le Dakota du Sud, où vivent des indiens Lakota, descendant des guerriers Sioux, qui, cent cinquante ans plus tôt, menés par le légendaire Sitting Bull ont infligé au général Custer et à son armée la plus cuisante défaite de l'histoire des guerres indiennes.

Hélas, la célèbre victoire de Little Big Horn sera le chant du cygne de la révolte indienne qui prendra définitivement fin quelques années plus tard dans la neige sépulcrale du massacre de Wounded Knee. Depuis, les Lakota vivent chichement, parqués sur une réserve, eux qui furent, au temps jadis, de fiers guerriers et de vaillants chasseurs de bisons parcourant inlassablement les grandes plaines inviolées du nord de l'Amérique.

Le héros et narrateur du roman, Virgil Wounded Horse est un sang mêlé qui a subi adolescent le mépris des blancs et les moqueries des indiens de souche. Sur la réserve où il vit avec son neveu Nathan, la plupart des crimes ne sont pas pris en compte par le système légal américain et la police tribale ne dispose que de peu de moyens. Virgil est ainsi devenu une sorte de justicier qui loue son aptitude peu commune à la violence aux membres de la réserve désireux d'obtenir une forme de réparation ou de justice.

Le père de l'ex-petite amie du héros, Ben Short Bear, sur le point de se présenter à l'élection à la présidence du conseil tribal, fait appel à lui pour traquer une petite frappe dénommée Rick Crow qui serait en train d'introduire de l'héroïne sur la réserve. Virgil abandonne pour un temps son activité de redresseur de torts pour mener une enquête policière en territoire indien, accompagné de son ex-petite amie Marie, tout en tentant tant bien que mal de veiller sur son jeune neveu Nathan.

« Justice Indienne » est un roman à deux facettes. La première est celle d'un roman policier à la trame très classique, conférant un air de déjà-vu à la lecture. La seconde facette traite de la quête identitaire de Virgil. Il s'est éloigné des rites et coutumes de son enfance mais reste attaché aux croyances de ses aïeux. L'enquête tortueuse dans laquelle il s'est engagé le forcera à questionner la pertinence de la sagesse de ses ancêtres dans un monde gangréné par la soif de pouvoir, l'argent et la drogue.

Le prisme « indien » du roman est à la fois sa force et sa faiblesse. le retour sur les traditions des indiens Lakota fait en effet toute l'originalité de l'ouvrage et lui confère un supplément d'âme qui le distingue d'un banal roman noir. Et pourtant la quête identitaire du héros résonne de manière un peu trop convenue, elle est tellement dans l'air du temps qu'elle en perd parfois sa pertinence.

« Justice Indienne » est un ouvrage qui se distingue par l'importance qu'il accorde à la culture, aux pratiques, voire à la magie des indiens Lakota. Si la poésie des rites indiens transparaît par instants dans le livre de David Heska Wanbli Heiden, l'intrigue trop conventionnelle et l'insistance victimaire de la quête du narrateur empêchent le roman de tenir toutes ses promesses.


PS : Pour les lecteurs désireux d'approfondir la culture Lakota, je me permets de conseiller l'immense livre de Black Elk et John Neihardt, « La grande Vision », qui retranscrit la vision qu'eût en 1873, alors âgé de dix ans, Black Elk, homme-médecine considéré comme un saint homme par son peuple.
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Aux États-Unis, quand on vit sur une réserve indienne, mieux vaut ne pas avoir besoin de faire appel à la justice, sauf s'il y a eu meurtre, les fédéraux, bien souvent, ne se bougent pas. Virgil gagne sa vie en comblant ce manque, c'est une sorte de justicier professionnel.
Je ne suis pas très polar, mais celui-ci m'a beaucoup plu. D'abord parce que Virgil est un personnage bien cabossé, plein d'humanité, bien attachant. Ensuite, parce que David Heska Wanbli Weiden sait y faire pour évoquer la vie des Indiens Lakota, écrire un roman engagé pour y dénoncer notamment les défaillances de la justice, sans que le roman n'y perdre rien question rythme: l'intrigue est prenante, et le roman se lit avec plaisir et intérêt.
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Le rouge et le noir de la superbe couverture de ce Gallmeister me semblent symboliser, une fois le livre achevé (oublions Stendhal un instant !), la violence et le manque d'ouverture, d'avenir, régnant dans les réserves indiennes (ressenti très personnel).
Ici, celle de Rosebud, dans le Dakota du sud, mais représentative d'autres sites...

Dans la présentation de l'auteur figurant dans le rabat de cette couverture, il nous est précisé que cet ouvrage fut sélectionné par le magazine Publishers Weekly parmi les douze meilleurs romans policiers de l'année...
Surprenant...
Pour moi, cela ne situe pas le livre à sa juste place : je l'ai vécu comme un magnifique roman « social », un très beau témoignage romancé de la vie dans les réserves, une tranche de vie de personnages bien campés aussi... Et, si l'on y tient vraiment, comme un roman policier.... mais telle n'est vraiment pas sa qualité première, ni, si je ne me trompe, son but !
L'intrigue policière, une affaire d'introduction de drogue dans la réserve, me semble plutôt être prétexte à nous faire vivre et ressentir tous les autres aspects du roman que je viens de citer, et qui en font la singularité et la valeur -l'auteur étant lui-même indien lakota-.

Après cette lecture, on visualise différemment les fameuses réserves, elles prennent soudain davantage de réalité, de profondeur, de relief. L'auteur précise par exemple que des blancs y vivent, ce que j'ignorais. En suivant les personnages, on perçoit, on « vit », le monde à part qu'elles représentent. Monde dépourvu à la fois des traditions et de la modernité, d'une certaine manière.
Coté tradition, cet espace est maintenant deshérité de la plupart des coutumes ancestrales (en partie perdues mais que certains s'acharnent à faire revivre)... le bison noir représenté en couverture, animal emblématique de la vie, de la culture et de l'alimentation indienne traditionnelles, n'est par exemple presque plus consommé dans la cuisine indienne des réserves, envahie par des préparations culinaires non traditionnelles, comme le montre le récit.
La langue lakota est pratiquement tombée en désuétude auprès des jeunes...
Coté modernité, on comprend vite que ce monde est complètement coupé des règles de la vie américaine contemporaine.

Dans cette faille se trouve, entre autres et en particulier, la question de la Justice. La justice tribale est censée se limiter aux petits délits, tandis que la justice fédérale n'interviendra qu'en cas de meutre (et encore, 35% des poursuites sont abandonnées précise l'auteur).
Au milieu : un No mans land, dans lequel sévissent les délits impunis.
D'où l'activité de « justicier autoproclamé » du personnage principal Virgil, activité (métier presque) dont l'auteur prend soin d'expliquer, dans la postface, qu'elle fait partie de la vie quotidienne des indiens dans les réserves. « le problème des autorités fédérales qui refusent d'instruire des affaires de crime sur les réserves est abondamment décrit », écrit David Heska Wambli Weiden. Alors que les enquêteurs fédéraux ont une compétence exclusive sur ces délits.
Ce qui pouvait -et peut- nous choquer, dans cette justice indienne, s'«explique » par ce contexte.

Cette postface est très précieuse pour resituer les événements que nous venons de vivre de manière romanesque dans un cadre réel...
Et le « retour sur terre » est rude !
Elle est riche également en références d'ouvrages à consulter pour creuser le sujet.
L'auteur y explique aussi qu'il a volontairement préservé le secret dans les scènes de spiritualité indienne, ne nous livrant que des détails qui avaient déjà été dévoilés.
Cette manière un peu atypique de faire, en addendum, le lien entre roman et réalité m'a beaucoup interessée et impressionnée.

Autre aspect de l'intrigue, qui m'a particulièrement interpellée : l'utilisation des (rares) subventions accordées au peuple indien. Subventions scandaleusement détournées dans le roman ! Comme très certainement parfois dans la réalité dont s'est inspirée l'auteur...

Attention, le tableau n'est pas uniquement négatif, et montre aussi la solidarité, l'amour qui peut naître et renaitre, l'investissement des jeunes et moins jeunes dans la sauvegarde du peuple indien et de ses conditions de vie !

... Je ressors de ce livre très dépaysée par ce monde clos et habituellement inaccessible, observé grâce à notre guide-auteur... et un peu sonnée de devoir penser que, oui, tout cela se passe bien ainsi de nos jours.

.... Je reviens de cette lecture avec une vision modifiée et enrichie du paysage américain.

Puissance de la littérature... et de ce riche premier roman en particulier !

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critiques presse (1)
LaCroix
08 février 2021
Ce premier roman passionné nous entraîne dans le Dakota du Sud sur la terre des Lakotas en compagnie d’un justicier indien au service des plus démunis de sa communauté.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (144) Voir plus Ajouter une citation
Le lendemain matin, je partis tôt pour mon rendez-vous à Rapid City. Les Indiens l'appellent Racist City, à cause des innombrables histoires de gens qui s'y font harceler par des habitants ou la police du seul fait qu'ils sont indigènes. À peine quelques années plutôt, un groupe de collégiens de Pine Ridge venu assister à un match de hockey en récompense de leurs bons résultats scolaires s'était fait arroser de bière et d'insultes par une bande de quinze hommes blancs installés dans une loge au-dessus d'eux. Les enfants avaient quitté le stade profondément humiliés. Les coupables avaient été identifiés et un seul avait été mis en accusation, seulement un, pour trouble à l'ordre public. À la surprise de personne, le jury acquitta le prévenu et les enfants apprirent une amère leçon sur la manière dont la justice fonctionne dans cette bonne vieille Amérique. Et les gens se demandent pourquoi les Amérindiens veulent rester dans leurs réserves.
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Elle mangeait son tacos de riz et haricots après avoir soigneusement enlevé tous les piments qu'elle avait déposés sur une serviette en papier. Cela ne me surprenait pas ; elle avait toujours eu d'étranges habitudes avec la nourriture, même si elle adorait cuisiner. Elle refusait de manger du porc parce qu'elle prétendait que les cochons étaient aussi intelligents que les humains, voire plus. Elle détestait les choux de Bruxelles, disait qu'ils sentaient les pieds, mais adorait les carottes rôties. Je me rappelais une période à l'école primaire où elle se nourrissait exclusivement de crème au chocolat et de frites froides, qu'elle mélangeait dans un grand bol avant de les déguster avec une cuillère en bois. Les autres gamins l'avaient taquinée sans pitié à ce sujet, mais elle était habituée à leurs sarcasmes, à ce stade.
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En regardant la pierre tombale de ma mère, je me souvins de ce qu'elle m'avait dit juste avant de mourir.
- Akita mani yo.
"Observe tout en marchant." Je crois qu'elle voulait dire qu'il fallait que j'aie conscience du monde tel qu'il était vraiment, pas tel que je voulais qu'il soit. La conscience indienne.
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Demande de réparation. Si quelque chose vous était volé, tout ce que vous aviez à faire, c'était déposer une demande et vos pertes seraient compensées. Et si on inventait une demande de réparation pour le coeur ? Peut-être que je pourrais déposer une demande pour récupérer les années où j'avais pleuré ma mère, mon père et ma sœur. Ou peut-être pouvais-je faire un recours pour qu'on nous rende notre dignité, scellée dans une enveloppe officielle, les péchés du passé effacés comme par magie, disparus comme le bison.
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J'allais demander la clé des toilettes au comptoir, puis y entrai. Il y avait un antique distributeur automatique de station-service accroché au mur, qui proposait trois produits différents pour le prix imbattable de soixante-quinze cents chacun. De la véritable Fleur des elfes, qui promettait d'augmenter le désir et améliorer les performances; le certificat de capacité matrimoniale instantané pour ceux qui étaient pressés de consacrer leur union sacrée autour d'une pizza; et des capotes parfumées au couleurs fluo. Le cercle de la vie.
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Vidéo de David Heska Wanbli Weiden
À l'occasion du Festival "America" 2022 à Vincennes, David Heska Wanbli Weiden vous présente son ouvrage "Justice Indienne" aux éditions Gallmeister.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2609675/david-heska-wanbli-weiden-justice-indienne
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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