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EAN : 9782070404421
150 pages
Gallimard (03/02/1998)
4.22/5   43 notes
Résumé :
" La période présente est de celles où tout ce qui semble normalement constituer une raison de vivre s'évanouit, où l'on doit, sous peine de sombrer dans le désarroi ou l'inconscience, tout remettre en question. Que le triomphe des mouvements autoritaires et nationalistes ruine un peu partout l'espoir que de braves gens avaient mis dans la démocratie et dans le pacifisme, ce n'est qu'une partie du mal dont nous souffrons ; il est bien plus profond et bien plus étend... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un ouvrage typique des années 1930 françaises, parfait reflet de la vanité et de la vacuité de la philosophie de notre pays encore aujourd'hui.
Avec une entrée en matière aussi rude, il faut pouvoir se justifier. Commençons donc par le commencement: le livre lui-même.
D'environ 150 pages, ce livre se compose de 4 grandes parties: "Critique du Marxisme", "Analyse de l'Oppression", "Tableau Théorique d'une Société Libre", "Esquisse de la Vie Sociale Contemporaine", auxquelles s'ajoutent une très courte introduction et une courte conclusion. Rien que dans sa forme, on perçoit immédiatement l'exercice scolaire dans toute sa splendeur (un comble quand on s'intéresse à la Liberté...), mais admettons que cette longue rédaction écolière soit plus qu'un simple exercice de style.
Le contenu même de l'ouvrage n'est qu'une succession de pensées sans réellement la moindre pertinence ni le moindre fil. La critique du marxisme, par exemple, sert de prétexte à une critique du capitalisme (par ailleurs jamais décrit autrement que sous sa définition marxiste, c'est à dire synonyme d'esclavagisme) et du progrès. Oui, le progrès. Selon Simone Weil, en effet, il devait exister une limite au-delà de laquelle le progrès cesserait d'être désirable parce que ses apports coûteraient trop cher à la société. Outre que le fait de lire la description de ce qui semble être un pur rapport coût/profit dans ce qui constitue une critique du capitalisme a tendance à me faire tiquer, l'Histoire démontre depuis la domestication du Feu que ce genre de réflexion est stupide, sans fondement. Mourir de vieillesse à 80 ans dans un environnement pollué me semble toujours préférable à mourir à 25 ans d'une simple grippe dans un environnement "sain et naturel", mais passons sur ce qui n'est qu'un faux-argument néo-luddite avant l'heure.
Simone Weil a tout de même pour elle d'avoir critiqué de façon pertinente la société soviétique et de voir les limites que le marxisme sous-tendait en ce qui concerne les libertés humaines, gommant l'individu au profit de la communauté et opprimant de ce fait celui-ci au nom d'un productivisme aveugle (critique qu'elle adresse également à l'encontre du capitalisme, où la communauté est remplacée par l'entreprise).
Très franchement, je n'ai absolument pas apprécié ce livre pour la simple et bonne raison que celui-ci ne s'appuie en fait sur rien. le seul auteur vaguement mentionné est Marx, et aucun autre. Les déclarations sur l'Histoire sont totalement fausses (comme sur l'Empire romain sensé avoir maintenu ses frontières uniquement grâce à l'esclavage et avoir détourné le progrès technique au profit de l'oppression de ses conquêtes), au point de me faire penser qu'elle n'a jamais ouvert un seul livre d'histoire, même de l'époque. Ses considérations sur l'économie et en particulier la Production ou le Crédit sont incroyablement délirantes (et fausses), ce qui n'est guère étonnant si elle s'est contentée comme je le soupçonne de ne (mal) lire que Marx. Certaines de ses idées me semblent piquées chez Rousseau (en particulier dans son "Discours sur l'Inégalité") mais je pense que c'est par ricochet, glanées chez un autre auteur ou dans ses notes de cours (Weil est présentée comme une "disciple" d'Alain, ce qui en dit long).
Il m'est assez frustrant de critiquer ainsi le travail d'une femme morte depuis si longtemps (dans des conditions et pour des raisons stupides), d'autant plus que son travail témoigne malgré tout d'un potentiel réel. Si elle s'était basée sur des faits concrets et sur le savoir de son époque au lieu de se contenter de ses notes de cours et de Marx, elle aurait probablement été un vrai grand nom de la Philosophie Politique.
Finalement, Simone Weil m'apparaît à travers cet ouvrage comme le tragique exemple même de ce qu'elle voulait dénoncer et exposer. Broyée par une formation philosophique creuse et idiote dans un contexte pseudo-académique donnant des apparences de légitimité, Simone Weil n'a pas su voir à quel point toute sa vie illustre à quel point elle-même a été opprimée par un système de pseudo-pensée scolaire sensé libérer l'esprit mais ne faisant que lui donner des chaines de plus en plus lourdes. Elle n'a jamais pu échapper à l'oppression sociale qui l'a amenée, en tant que petite bourgeoise, à embrasser la cause des ouvriers au nom de principes marxistes mais pas en son nom propre. Bien que critique face au système au sein duquel elle vivait, elle n'a pas réussi à le contrer et à s'en libérer. Elle illustre, finalement, assez bien ce mal dont est atteinte notre société française depuis le 19e siècle: beaucoup de blabla, beaucoup de principes, mais rien ne change, et l'oppression s'alourdit.
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J'ai déjà indiqué combien j'admire ce philosophe révolutionnaire, ayant évolué vers une sorte de mysticisme chrétien et qui a conformé sa vie à une pensée exigeante d'une rare élévation.
Avec une lucidité extraordinaire, prophétique diront certains, je rappelle que nous sommes en 1934, elle écrit et publie dans une modeste revue ce texte qui sera admiré par certains et vilipendé par d'autres, même aujourd'hui, y compris sur ce forum (je renvoie à la critique de notre ami Tiephaine).

Il reste que pour moi, nous sommes en présence d'un très grand texte à la fois politique et philosophique. Partant d'une critique de la conception de Marx qui ramène l'oppression, selon elle, aux seules exigences du capitaliste soucieux, avant tout, de confisquer la plus-value du travailleur asservi, SW estime que l'oppression déborde la volonté du capitaliste pour trouver sa véritable cause dans l'organisation de toute société.

La bureaucratie, la lutte pour la conservation des privilèges, la lutte entre puissances rivales pour maintenir leur influence ou pouvoir, voilà les causes de l'écrasement des plus faibles, mais aussi de l'oppression qui pèse sur les classes dominantes qui sans cesse se battent entre elles pour le pouvoir en ralliant à leur cause les dominés qui espèrent avoir leur part à la victoire du leader auquel ils se rallient.
Evidemment, ils se rendent vite compte de la tromperie dont ils ont été l'objet. L'exemple le plus frappant est la révolution d'octobre qui n'a en rien apporté la liberté à la classe ouvrière russe, devenue esclave d'un Etat bureaucratique et totalitaire.

Toute sa démonstration vise à considérer que l'oppression sociale est, en quelque sorte, dans la nature des choses, dans la nature de toute organisation sociale quelle qu'elle soit. Car cette organisation qui va se complexifiant à mesure de l'évolution des sociétés, a besoin d'une division du travail, d'une définition des modalités de la production, et par conséquent d'une coordination par des responsables qui se voient octroyer ou qui se l'octroient, l'autorité, les moyens de cette autorité, les instruments propre à l'obéissance, et à l'asservissement.

Et une telle organisation qui ne va pas sans privilèges et sans lutte pour conserver ces privilèges, annihile toute liberté du travailleur, le happe, le broie, l'asservit aux machines destinées à développer la production, et à étendre l'entreprise capitaliste, qui s'inscrit désormais, non pas dans une perspective individualiste, mais dans un réseau connivent de l'Etat, de l'argent, du développement des marchés militaires, etc.

Rien, en définitive, qui concerne le bien-être et la libération des travailleurs. Ils en arrivent à ne plus pouvoir penser, la pensée, la capacité de réflexion, voilà les grandes absentes de l'organisation sociale moderne oppressive.

Les opprimés auront beau faire la révolution, invariablement, ils prendront en leur sein, pour les porter au pouvoir, ceux-là mêmes qui au lendemain de leur intronisation, mettront en oeuvre les modalités d'une oppression nouvelle...

Et les médias, comme aujourd'hui, leur proposeront du prêt-à-penser.

Constat lucide, que l'évolution des sociétés et des Etats, partout dans le monde, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, n'a jamais démenti. Bien au contraire.

Voilà pourquoi cette révolutionnaire n'a plus cru en la révolution libératrice de la classe ouvrière, et plaidait pour une science du fonctionnement social permettant de comprendre comment et pourquoi apparaît l'oppression au sein de toute organisation sociale.

Pat.
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En refermant ce livre, écrit en 1934 mais publié à titre posthume comme la plupart de son oeuvre, on est tenté de céder à la facilité mystique et se dire que Simone Weil était une voyante, tant ses phrases collent, en un calque presque exact, avec notre temps. Ainsi cette phrase : « de nos jours toute tentative pour abrutir les êtres humains trouve à sa disposition des moyens puissants. » Plus loin : « Avec la grande presse et la T.S.F., on peut faire avaler par tout un peuple, en même temps que le petit-déjeuner ou le repas du soir, des opinions toutes faites et par-là même absurdes. » Entre la télé et Internet, Simone Weil serait servie !

Mais ce serait faire injure à cette penseuse pleine de grâce et d'intelligibilité – respectant assez ses lecteurs pour s'en faire comprendre, lorsque d'autres « philosophes » de notre temps déglutissent une logorrhée indigeste et auto-contemplative – que de la réduire à des maximes faciles. En effet, érudite de premier ordre, elle poursuit un cheminement de pensée qui éclaire remarquablement le fonctionnement de nos civilisations occidentales tombées dans la marmite de l'ère industrielle.

Ère de la servitude commandée par une collectivité qui non seulement opprime mais encore gaspille, ce qui démontre sa vacuité : « Au reste les machines automatiques ne sont avantageuses qu'autant que l'on s'en sert pour produire en série en quantités massives ; leur fonctionnement est donc lié au désordre et au gaspillage qu'entraîne une centralisation économique exagérée ; d'autre part elles créent la tentation de produire plus qu'il n'est nécessaire pour satisfaire les besoins réels, ce qui amène à dépenser sans profit des trésors de force humaine et de matières premières. »

Pire, tel un monstre dévorant et esclavagiste : « Les machines ne fonctionnent pas pour permettre aux hommes de vivre, mais on se résigne à nourrir les hommes afin qu'ils servent les machines. »

Résultat : « Notre civilisation est envahie par un désordre continuellement croissant, et ruinée par un gaspillage proportionnel au désordre. »

Toutefois, la philosophe reste critique à l'égard de la pensée de Marx, « dont l'oeuvre enferme bien des contradictions » qu'elle nous expose, tout autant que l'esprit révolutionnaire qui plaît tant aux enfants de riches en mal de sensations fortes : « le mot de révolution est un mot pour lequel on tue, pour lequel on meurt, pour lequel on envoie les masses populaires à la mort, mais qui n'a aucun contenu. » Quant à la liberté que Simone Weil défend, il ne s'agit pas d'une jouissance sans entrave : « La liberté véritable ne se définit pas par un rapport entre le désir et la satisfaction, mais par un rapport entre la pensée et l'action. »

Car seule une pensée véritable peut émanciper de l'oppression : « La société la moins mauvaise est celle où le commun des hommes se trouve le plus souvent dans l'obligation de penser en agissant, a les plus grandes possibilités de contrôle sur l'ensemble de la vie collective et possède le plus d'indépendance. »


Un livre à mettre entre les mains de toutes les bonnes volontés…

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La différence principale entre mme Weil et les philosophes de salon , c'est que mme Weil à toujours voulue que son oeuvre , que sa pensée soit accessible à chacun , quelque soit sa condition . Dans ce texte , elle aborde frontalement l'aliéation du travail qui est devenu un supplice pour les ouvriers , alors qu'il fut pendant longtemps une fierté . Elle a connue , à la différence de nombres de penseurs , les conditions de vie des travailleurs , la perte de la liberté de pensée de ceux ci , écrasés par la machine patronnale. Mme Weil c'est un vécu qu'elle transmet , une vie qu'elle à souhaitée proche de ceux qui la vivent avec le olus de difficultés . Cela elle le retranscrit sans misérabilisme , sans populisme , sans démagogie . Sa perception de l'opression sociale qui enferme l'humain dans une boite , c'est une vision trés réaliste et pertinente . Son oeuvre à était dans son intégralité tournée vers un aspect humain que tel mme Arendt elle n'a jamais perdue . Il est important de lire ces textes qui sont hélas si actuels .
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Une philosophe et penseur peu connue du début du siècle. Une courte vie (1909-1943) mais une vision de la société d'une grande acuité. Je n'ai encore lu que ce texte de cette auteur, mais c'est un texte d'une très grande intelligence qui surtout m'a frappe par son intemporalité. Les discussion offertes (dont une critique du Capital de Marx) peuvent être transposées telles quelles dans notre société actuelle. A découvrir absolument pour ceux que notre monde interroge. Accessible aux non spécialistes (que je suis !).
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Pages 143 et S.

Il n'y a pas de secours à espérer des hommes ; et quand il en serait autrement, les hommes n'en seraient pas moins vaincus d'avance par la puissance des choses. La société actuelle ne fournit pas d'autres moyens d'action que des machines à écraser l'humanité ; quelles que puissent être les intentions de ceux qui les prennent en main, ces machines écrasent et écraseront aussi longtemps qu'elles existeront. Avec les bagnes industriels que constituent les grandes usines, on ne peut fabriquer que des esclaves et non des travailleurs libres, et encore moins, des travailleurs qui constitueraient une classe dominante. Avec des avions, des canons, des bombes, on peut répandre la mort, la terreur, l'oppression, mais non pas la vie et la liberté. Avec la grande presse et la TSF, on peut faire avaler par tout un peuple, en même temps que le petit déjeuner ou le repas du soir, des opinions toutes faites et par là-même absurdes, car même des vues raisonnables deviennent fausses dans l'esprit qui les reçoit sans réflexion ; mais on ne peut avec ces choses susciter, même un éclair de pensée. Et sans usines, sans armes, sans grande presse, on ne peut rien contre ceux qui possèdent tout cela. Il en est ainsi pour tout. Les moyens puissants sont oppressifs, les moyens faibles sont inopérants. Toutes les fois que les opprimés ont voulu constituer des groupements capables d'exercer une influence réelle, ces groupements, qu'ils aient eu nom, partis ou syndicats, ont intégralement reproduit dans leur sein, toutes les tares du régime qu'ils prétendaient réformer ou abattre, à savoir l'organisation bureaucratique, le renversement du rapport entre les moyens et les fins, le mépris de l'individu, la séparation entre la pensée et l'action, le caractère machinal de la pensée elle-même, l'utilisation de l'abêtissement et du mensonge comme moyen de propagande, et ainsi de suite.
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Le mot de révolution est un mot pour lequel on tue, pour lequel on meurt, pour lequel on envoie les masses populaires à la mort, mais qui n'a aucun contenu.
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De toutes parts on est obsédé par une représentation de la vie sociale qui, tout en différant considérablement d'un milieu à l'autre, est toujours faite de mystères, de qualités occultes, de mythes, d'idoles, de monstres; chacun croit que la puissance réside mystérieusement dans un des milieux où il n'a pas accès, parce que presque personne ne comprend qu'elle ne réside nulle part, de sorte que partout le sentiment dominant est cette peur vertigineuse que produit toujours la perte du contact avec la réalité. Chaque milieu apparaît du dehors comme un objet de cauchemar.
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et il est vain d'espérer que le progrès technique puisse, par une diminution progressive et continue de l'effort de la production, alléger, jusqu'à le faire presque disparaître,le double poids sur l'homme de la nature et de la société.Le problème est donc bien clair; il s'agit de savoir si l'on peut concevoir une organisation de la production qui, bien qu'impuissante à éliminer les nécessités naturelles et la contrainte sociale qui en résulte, leur permettrait du moins de s'exercer sans écraser sous l'oppression les esprits et les corps.A une époque comme la nôtre, avoir saisi clairement ce problème est peut-être une condition pour vivre en paix avec soi.Si l'on arrive à concevoir concrètement les conditions de cette organisation libératrice, il ne reste qu'à exercer,pour se diriger vers elle, toute la puissance d'action, petite ou grande, dont on dispose; et si l'on comprend clairement que la possibilité d'un tel mode de production n'est pas même concevable,on y gagne du moins de pouvoir légitimement se résigner à l'oppression, et cesser de s'en croire complice du fait qu'on ne fait rien d'efficace pour l'empêcher.
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La civilisation actuelle, dont nos descendants recueilleront sans doute tout au moins des fragments en héritage, contient, nous ne le sentons que trop, de quoi écraser l'homme ; mais elle contient aussi, du moins en germe, de quoi le libérer.
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