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EAN : 9782721005847
155 pages
Editions des Femmes (05/06/2008)
2.5/5   4 notes
Résumé :
« je me rappelle Elizabeth Bishop :
enfant elle avala une pièce de 5 cents
(cadeau inopiné) pour la garder
il faudrait
avaler sans les digérer
les moments de temps
qui frisent l’éternité
et dans le jour blafard du lendemain
se dire que le temps du tableau
est toujours mêlé »
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Catherine Weinzaepflen, romancière et poète au nom imprononçable, nous livre ici un ouvrage original, que cela soit dans sa forme ou dans son fond.

La dévoreuse de livres que je suis avoue quand même une faiblesse: j'ai extrêmement de mal à tenir plus de 3 pages de vers, tout bien écrits qu'ils puissent être.
Et pourtant. Je n'ai pas lâché "Le temps du tableau" une seconde et ce malgré le fait que Catherine Weinzaepflen n'écrive uniquement qu'en vers.

Des vers brefs, coupants. Des vers sans majuscules ni ponctuation, ou très peu. Des vers qui ne riment pas. Des vers qui saisissent, des vers qui nous emmènent, des vers qui font écho à des émotions trop bien connues.

"Le temps du tableau" regroupe en fait 3 parties.
Dans la première partie, Catherine Weinzaepflen nous fait rentrer dans 36 tableaux différents, 36 moments vrais ou rêvés, 36 vies dans lesquelles le lecteur est la toile et dans lesquelles c'est le temps qui donne sa raison d'être au tableau.
Le rythme ne s'essoufle pas une seconde, on dirait finalement que c'est l'ensemble qui fait tenir la structure du livre, à peine un tableau découvert, nous voilà déjà haletants à l'idée d'en découvrir un autre.
Dans la deuxième partie, nous voici au théatre. "Jeune fille avec entourage" regroupe 22 scènes, toujours en vers, 22 scènes imaginaires, à la limite de l'absurde et qui pourtant s'enchaînent de façon parfaite.
La 3ème partie est une lettre. "Migrations". Toujours en vers, je trouve néanmoins que cette partie alourdit le livre entier, mon approche de la poésie en fait se limiter l'efficacité à des textes courts et j'ai eu plus de mal à dépasser cela dans cette partie épistolaire.

Un très joli tableau au final. Un tableau qui réussit l'exploit de maintenir la tension et l'envie du lecteur jusq'au bout de la 130ème page, un tableau qui se peint et se dépeint tout seul et à propos duquel on a l'impression qu'il sera différent la seconde d'après.

Mention spéciale pour la première partie avec une affection particulière pour "Géométrie":
il me fait face
mais décalé
nos trajets seraient
chacun sur un rail
parallèle
impossible face à face
de la parole
une vitre là
en longueur
sépare les mots
qui se cognent au verre
rebondissent sur les dents
maux de bouche
de la conversation translucide

je ne veux pas
me faire éplucher les bras
en lamelles.
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J'ai reçu ce livre gratuitement dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio. J'ai bien aimé le début, on a l'impression de voyager ou de voir des instants fixés comme sur une photographie (ou sur un tableau...). C'est musical, agréable...on se laisse bercer. Mais au fur et à mesure que l'on avance, le ton se fait plus noir, plus désespéré. On sent beaucoup de détresse, mais les textes se faisant de plus en plus abscons, on a du mal a y accéder. On finit par ne plus être touché du tout, par en avoir assez, avec une certaine impression de perdre son temps. Bref, je ne le conseille pas, sauf aux amateurs de poésie hermétique au commun des mortels...et encore...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
alors, donc


alors Hermès
et le sol me lâche

il raconte Hermès :
le seul dieu qui fit rire Zeus
lorsqu’il affirma
qu’il ne mentait plus

moi empoisonnée
(l’hypothèse du mensonge)
je perds ta main ferme
ton dos de statuaire grecque
et m’enlise dans la misère du commun
– disparition donc tromperie –
existe-t-il, existe-t-il
quelqu’un qui soit à l’abri
toujours
de la pensée vulgaire ?
il y a si peu de grandeur
en nous
donc : Hermès aux semelles ailées
mentait
je l’ignorais
et alors ?
nous ne sommes pas des dieux,
nous
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Je me rappelle …


Je me rappelle Elizabeth Bishop
qui avala, enfant, une pièce de 5 cents
(cadeau inopiné) pour la garder
il faudrait
avaler sans les digérer
les moments de temps
qui frisent l’éternité
et dans le jour blafard du lendemain
se dire que le temps du tableau
est toujours mêlé...
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