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EAN : 9782021419337
192 pages
Seuil (19/08/2021)
3.54/5   25 notes
Résumé :
Cinq destins, cinq volumes, un immense roman.

À travers cinq histoires personnelles, toutes liées les unes aux autres, ce roman exceptionnel raconte l’évolution de l’humanité jusqu’à l’ère de l’anthropocène, où l’homme, non plus soumis à son environnement ni avide de le comprendre, en est le facteur décisif – allant parfois jusqu’à causer sa destruction. Loin de céder au pessimisme, ces cinq récits transmettent une énergie et un appétit de vivre sans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je ne m'attendais pas du tout à ce livre !
Le principe de l'histoire à tiroir, racontée de plusieurs point de vue me semblait géniale, le titre, long et cosmique m'inspirait une belle histoire, profonde et tragique.
Ce n'est pas cela que j'ai lu.

Tout d'abord, je n'ai pas compris le titre. J'ai cru à une traduction farfelue de l'éditeur, comme cela arrive souvent, mais non, en allemand c'est la même chose.
Où est le rire dans ce livre ? Peu, très peu, on rit très très peu vire quasi pas. Les narrateurs des différents récits sont tous liés par une étape de leur vie, un épisode, une particularité, un évènement, une ascendance, quelque chose. Il sont surtout tous névrotiques, déprimés, dépressifs et déprimants, malheureux, accablés par la vie, au bord de la rupture ou de la mort. On comprend qu'ils ne rient pas, en revanche ils regardent de l'autre côté du monde, ça oui.
Mais peut être devrais-je d'abord dire dans quel ordre j'ai lu ces récits. Feignants et fatigué, j'ai commencé par le manga d'Abra Aoki qui portait un titre enchanteur. Grosse claque, rien du tout, c'est un délire empli de noirceur et de tristesse, gluant et froid. Je me suis ensuite plongé dans l'Encyclopédie d'un moi de Paulette Blanchard, journal d'une bourgeoise qui fuit son milieu pourri jusqu'à la moelle pour se jeter dans le sbras de son oncle et de la commune, puis d'un japonais, enfin dans la gueule d'une crevasse, on ne sait ni comment ni pourquoi. Tristesse, désillusions empilées les unes sur les autres d'un bout à l'autre du monde, et même en haute montagne. Puis Jona Jonas m'a attiré, j'ai découvert un homme amoureux qui part à la recherche d'une femme avec qui il a une relation pour le moins non hétérodoxe et si l'on veut, farfelue. Lui même se cherche, se perd, va à sa perte en partant sur un coup de tête au Japon à la recherche de l'aimée. et fait des rencontres un peu étranges suite à une catastrophe. J'ai ensuite continué par l'autre Blanchard, Chantal, qui est en fait son arrière arrière petite fille (à Paulette). Peut être le pire: éco-anxiété à tout va, névrose puissante, autisme de haut niveau menant à un mépris de l'espèce humaine. Quelques passages scientifiques sont éclairants et intéressant, ils ne sont liés à rien dans l'histoire. Enfin et de façon en partie concomitante (j'avais oublié un volume au fond d'un sac), j'ai lu le journal d'Akio Ito, le récit d(un petit garçon manifestement un peu spécial et de sa petite soeur mutique seuls face à une catastrophe nucléaire... Ah non, ils ont aussi une vache, un iguane et un chien ! Les musiciens de Brême en mode nippon !

J'ai donc d'abord découvert les atrocités de la commune, le machisme de la société Meiji et les affres d'une femme qui essaie de vivre ses idéaux dans un monde qui les refuse. Enfin je dis découvert, je n'en ignorait rien, mais on vit cette découverte avec l'espèce d'oie blanche qu'est Paulette. Tout est noyé dans un romantisme à toute épreuve et un peu malsain avec la présence incestueuse de cet oncle ; peut être est-ce la façon dont la France du XIXeme siècle est perçut par les germanophones ? le manga m'avait laissé un peu pantois car en lui même il est assez obscur, et sans les clefs on n'en ressort que gêné et fourbu de tant de mal-être. Il serait peut être préférable de terminer par lui, ou du moins de ne le lire qu'après les histoires d'Akio Ito, de Jona Jonas et peut être même de Chantal Blanchard. Ensuite j'ai remis dans l'ordre les choses, et espéré des découvertes dans les autres morceaux, mais non, de très nombreux vides persistent, des questions restent en suspend et on se retrouve finalement avec un tableau très noir mais plein de trous, comme mangé par les rats, mais les trous sont sombres aussi. Alors, à moins d'être misanthrope et cynique, on ne rit pas. D'ailleurs, c'est bien Schopenhauer qui est le plus cité dans ce livre, ça veut tout dire ! Il ne manquait que Cioran mais il ne doit pas avoir traversé le Rhin dans ce sens !
Voilà voila, un peu déçu donc de ce projet qui m'emballait au départ, trop de sombreur pour moi, de vides laissés sciemment, je n'adhère pas.
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Ce roman au format particulier fut le pari de mes lectures de la rentrée littéraire : plus de 1000 pages, cinq livres différents, à lire dans l'ordre de son choix, formant un tout romanesque qui laisse la parole à cinq personnages différents, à des époques différentes, dans des lieux différents, « écrivant » sous des genres eux aussi différents, étant malgré tout liés, soit par une découverte qui aurait pu changer la face du monde si elle avait été avérée, soit par une catastrophe qui l'a, quant à elle, indéniablement changée.

Ces personnages, ce sont Paulette Blanchard, jeune française d'une famille aisée de la fin du XIXème siècle en quête d'émancipation, qui trouvera son salut dans le voyage et la science, et qui nous raconte son histoire sous forme d'un journal intime encyclopédique ; Jona Jonas, jeune artiste autrichien en quête de son amante qui a disparu, qui se rend pour cela au Japon, en 2011, à l'aune de la catastrophe, et qui nous décrit ses états d'âme au fil de ses recherches, ainsi que son passé, sous la forme d'un récit plus classique ; Chantal Blanchard, physicienne et climatologue aux nombreuses instabilités mentales, qui nous est présentée par un de ses cahiers, le septième, renvoyant à ses pensées, idées, dessins rédigés entre novembre 2010 et mars 2011 ; Akio Itô, jeune garçon japonais qui a vécu la catastrophe au plus près, qui la raconte dans des enregistrements ici retranscrits ; enfin Abra Aoki, jeune tokyoïte, physiquement et mentalement meurtrie, dont les errances dans la ville nous sont racontées par l'intermédiaire d'un manga.

Mélange détonnant en somme que celui de ces formats, personnages, temporalités et spatialités variés, qui auraient pu être un maelstrom manquant de cohérence et de lien, mais ce n'est pas du tout le cas : c'est un mélange d'une grande qualité narrative, stylistique – du moins la traduction -, d'une grande richesse thématique également. Chaque personnage a en effet sa voix propre, son style propre, rendant au mieux compte de la personnalité et de l'histoire de chacun ; les liens qui les unissent, bien que plus ou moins ténus, sont présentés avec une impressionnante limpidité. L'ensemble coule en effet, même malgré la longueur et la complexité des idées ou pensées parfois énoncées par un personnage, avec un grand naturel qui nous emmène avec plaisir dans les méandres de ces vies accidentées.

Le grand rire des hommes assis au bord du monde est de fait un roman que j'ai vraiment apprécié, rigoureux, complexe, qui demande de la concentration à la lecture, qui incite à la réflexion, notamment philosophique, sur la place de l'Humain dans le monde, sur son omniprésence qui nuit désormais à ce qui l'entoure, sur les conséquences de ces nuisances sur lui-même, également sur la place que chacun tient dans ce monde, lui-même de plus en plus accidenté et bouleversé. Pari réussi que cette découverte, finalement, de Philipp Weiss, dont c'est le premier roman !
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J'ai commencé à lire ce coffret qui contient cinq ouvrages, par "Encyclopédie d'un Moi", de Paulette Blanchard.
Le personnage imaginé par Philipp Weiss est une jeune française de 17 ans en 1870, qui a écrit de très nombreuses pages sur sa vie peu ordinaire. Après de nombreuses péripéties et avoir vieilli, elle reprend ses journaux et les transforme en "Encyclopédies alphabétiques" correspondant à chaque période importante de sa vie. Cette idée lui vient après avoir lu l'Encyclopédie de d'Alembert et Diderot. Nous nous retrouvons donc devant douze alphabets, chacun correspondant à des périodes importantes de sa vie. Elle prend des lettres qui lui parle de la vie qu'elle vit. Elle peut passer du A au F par exemple. Certains alphabets sont très courts alors que d'autres sont beaucoup plus longs.
Grâce à Paulette Blanchard traversons une époque quelque peu troublée, à savoir le règle de Napoléon III et la Commune.
Elle nous parle de la place de la femme à cette époque (place peu reluisante), des grands travaux du Baron Haussmann, qui transforment Paris et poussent les petites gens à quitter la capitale.
L'Amour a une place importante dans ces écrits ; l'Amour d'une jeune fille pour son oncle, amour interdit...
La mort est présente aussi et l'exil pour échapper à la dépression, d'abord en Autriche, à Vienne pour l'exposition universelle, et plus loin, au Japon. La route est longue pour y arriver et ensuite s'y installer.
L'encyclopédie est illustrée et la lecture parfois difficile du fait d'une calligraphie assez petite, la rend plus ludique.
Ce livre est une source incroyable d'enseignements : histoire, géographie, architecture, politique, sciences... Il faut le découvrir absolument ! Je continue mon exploration de l'oeuvre (est-ce bien le mot à employer ?), par le mange "Les îles Heureuses" écrit par une certaine Abra Aoki à qui il manque un bras et une jambe dont elle souffre (il est fréquent de "sentir" des membres manquants). Je dois dire que j'ai réellement détesté. Et je n'y ai rien compris. Peut-être que je ne suis pas faite pour les mangas... J'avais mis 4 étoiles en lisant l'encyclopédie du moi, puisqu'il faut critiquer l'ensemble du coffret, j'en retire deux !




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Comme l'image le montre, ce 'livre' se compose de cinq, dont l'on subodore qu'ils doivent former un tout. Face à cet OLNI (objet littéraire non identifié) mon coeur de lectrice intrépide a forcément battu plus fort, mais comment réagissent les médiathèques? L'une propose le coffret entier, quitte à laisser l'usager fouineur le demander lui-même, car identifié comme un seul livre et mis de côté. Les livres ne sont pas couverts, c'est risqué, je ne suis pas allée jusqu'à lire avec des gants, mais j'ai fait attention. L'autre a éclaté l'oeuvre en cinq livres empruntables un par un, casant d'ailleurs l'un en BD, les 4 autres sur le même présentoir. Avec le risque que l'on néglige une partie.

On peut lire dans l'ordre que l'on veut, mais j'ai choisi celui de la présentation de la quatrième de couverture.

Tout d'abord

Encyclopédies d'un Moi, par Paulette Blanchard, sous la direction de Louis de Neufville, Paris, 1881. Il s'agit du récit autobiographique imaginaire de Paulette Blanchard, jeune fille de la bonne bourgeoisie parisienne, où elle étouffe un peu, amoureuse de son oncle, refusant un mariage arrangé; épousant les idées du susdit oncle, elle va participer à la Commune de Paris. On la retrouve ensuite à l'exposition universelle de Vienne, puis au Japon, accompagnée d'un médecin japonais connu à Vienne.

Au fil des années, elle a écrit des carnets personnels, pour finalement les élaguer, les classer en entrées alphabétiques, en parties nommés alphabets, et finalement, en 1880, propose le tout remanié à l'éditeur Louis de Neufville.

Pour les titres et intertitres, il est fait usage de typographie très fin 19ème siècle, et le récit est illustré de dessins de la même époque. L'héroïne (fictive) a cependant entretenu une correspondance avec Kusumoto Ine (1827-1903), première femme médecin praticienne de la médecine occidentale au Japon (merci Wikipédia)

Son portrait est reproduit dans le roman


https://fr.wikipedia.org/wiki/Kusumoto_Ine
Assez naïve et plutôt sympathique, Paulette entraîne facilement le lecteur à sa suite, dans des aventures incroyables, mais bien documentées.

Puis vient

Jona Jonas Terrain vague récit

Jona Jonas est un trentenaire viennois , photographe et artiste, ayant vécu une relation avec Chantal Blanchard, plus âgée que lui (ce serait, on l'apprend par ailleurs, la descendante de Paulette). Un amour troublant et troublé, Chantal la climatologue part dans des directions inattendues, et voilà des semaines qu'elle a disparu. Une piste : elle serait au Japon, où part Jona. Il arrive en plein tremblement de terre, avec la catastrophe de Fukushima. Il fait la connaissance d'une certaine Abra, qui apparaît bien givrée, et rend visite à l'hôpital à un ouvrier de la centrale, complètement irradié.

Comme dans le précédent opus, la narration n'est pas si linéaire, on peut revenir dans le passé, qui éclaire le présent. l'écriture fait qu'on ne lâche pas, et l'histoire de l'ouvrier Satoshi est vraiment affolante, le besoin d'argent lui a fait passer outre le danger...

Puis

Cahiers Chantal Blanchard Septième cahier -novembre 2010 à mars 2011

Oui, la Chantal Blanchard ayant disparu, et dont on a appris qu'elle écrivait des textes en cachette de son employeur. Elle est visiblement très perturbée par la découverte d'un crâne dans une île du sud est de l'Asie (Gyokusendo),

On retrouve une lettre de Louis de Neufville, l'éditeur. On apprend ce qu'est devenue Paulette. "de 'Blanchard', les langues japonaises firent un 'Buroshiro', et plus tard 'Bushiro'. le dernier descendant serait un certain Bushiro Satoshi." (allons bon, il serait un descendant de Paulette?)

A la recherche du fameux crâne (trouvé par Paulette?) elle quitte Vienne, et voyage en transsibérien jusqu'au Japon. Une fois là ...

Cet opus propose de découvrir les pensées débordantes de Chantal et aussi des pages parlant de climatologie, géologie, astronomie, physique, chimie, etc. C'est fascinant (parfois copieux).

Les carnets d'Akio Akio Itô (transcription)

Akio est un gamin de neuf ans, il écrit ou plutôt il enregistre depuis le camp d'évacuation de Koriyama, 18 mars 2011. La date dit tout ou presque. Son père travaillait à la centrale, et père, mère, arrière grand-mère, un iguane et sa soeur Keiko habitaient une maison qui a pris bien cher lors de la grande vague! La survie s'est jouée à un cheveu. Akio est un petit bonhomme prolixe, sans doute avec un maxi QI, en tout cas il fait preuve d'intelligence, curiosité, connaissances diverses, avec une naïveté enfantine rafraîchissante. Ce sont ses transcriptions qu'écoute Satoshi, qui lui a sans doute sauvé la vie, d'ailleurs.

Pour terminer (!), un manga

Les îles heureuses

Abra Aoki

Texte de Philipp Weiss, dessins de Raffaela Schöbitz

On a déjà rendontré Abra, on sait qu'elle a perdu deux membres lors d'un accident, et elle souffre de douleurs fantômes. Bon, je fais court, je n'ai pas compris grand chose à l'histoire, mise en scène de délires(?), de souffrances, apparaissent furtivement Jona et Chantal, et l'Homme de la lune Satoshi.

Conclusion : lecteur curieux et intrépide, ce livre (en 5 parties) est pour toi. Prends ton temps, ne cherche pas à tout comprendre parfois, tu feras un voyage intéressant et original qui te mènera loin des sentiers battus.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Sur la forme : une création hors normes ,constituée de cinq livres indépendants les uns des autres, mais reliés entre eux par un personnage d'un autre tome ( sauf le cinquième où c'est le lieu qui crée le lien), une typographie très inventive où dans le premier recueil les pages sont documentées par des illustrations ( certaines datent de 1830 , 1861 , 1870 ...), le troisième recueil est particulièrement riche avec des caractères changeants par leurs formes, leurs dimensions , par des incrustations d'images également, le cinquième tome se transforme en une sorte de manga ,qui plus est , se lit de la fin vers le début et chaque page de la droite vers la gauche .
Donc , sur ce plan , une très grande créativité .

Sur le fond : partant dans le premier ouvrage sur l'histoire d'une aspiration à la liberté d'être soi même pour un personnage féminin du 19eme siècle, on découvre ,dans le second, un récit où le sentiment amoureux touche au sublime ; dans le troisième tome l'auteur nous plonge dans une réflexion vertigineuse sur la nature de la réalité, l'origine de la vie comme un miracle du hasard et de la nécessité , l'évolution du vivant , celle de notre cerveau, notre inéluctable extinction à venir mais en même temps la certitude qu'une planète terre sans humains sera toujours le berceau et le vaisseau de cette Vie qui , depuis la nuit des temps , n'en finit jamais de se renouveler , de se réinventer.
Dans le quatrième ouvrage on se retrouve dans l'apocalypse de Fukushima, dans le cinquième on est dans une réflexion sur la nature de la réalité.
Donc, sur ce plan , on est emporté très loin, à la rencontre de nous mêmes, de ce que nous sommes ou plutôt croyons être .
j'ai adoré cette exploration !
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critiques presse (2)
LeMonde
13 septembre 2021
Le dramaturge autrichien a mis six années tendues à écrire les cinq tomes, en autant de genres littéraires, de son premier roman, étourdissant livre-univers centré sur le Japon, en 2011.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
13 juillet 2021
Modernité, apocalypse, écologie, révolte humaine, passion et amour fou, Philipp Weiss invente sans cesse de nouvelles formes dans ce roman magistral, à l’humour omniprésent.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Ainsi le texte que vous avez devant vous a-t-il vu le jour, pourvu, comme vous vous en apercevrez peut-être, d’un singulier étiquetage. Mais voilà, je compte au nombre de ces fantasques qui rêvent d’un monde où le singulier aurait une place au soleil et ne serait pas condamné à être broyé entre les meules de la conformité. Je vous envoie donc ce manuscrit non pas en tant que documentation de l’intime ou que célébration de la sensibilité, ni comme œuvre des sciences et encore moins des arts, mais peut-être comme une œuvre qui pourrait être tout cela à la fois, en alternance et de manière interchangeable. Peut-être pourrez-vous, comme moi-même, y découvrir quelque chose d’universel, à savoir ces moments dans lesquels le monde s’abat sur le Moi. Mais peut-être ce Moi s’est-il déjà brisé sous le poids du monde, peut-être le regard déformé ne voit-il que des chimères là où se trouve, en vérité, du vide. Dans ce cas, vous pouvez sans difficulté détruire ce petit écrit. Il ne doit pas vous être une charge.
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KALÉIDOSCOPE — Magenta et aigue-marine, pourpre, jaune renoncule, opale, indigo, vert arabe, blanc albâtre, bleu persan, basalte et bordeaux, or louis-d’or et argent nacré, aubergine, rose Japon, abricot et écarlate, jaune moutarde et bleu jacinthe ! Losanges, cercles, ovales, triangles et trapèzes, points lumineux, trajectoires et points de fuite ! Et des fleurs qui se transforment en yeux qui se transforment en soleils qui se transforment en labyrinthes qui se transforment en constellations qui se transforment en jardins, en feux d’artifice et en taches de rousseur ! Ah, je pourrais m’abandonner pendant des heures à ce spectacle !
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Il est mathématiquement plausible, et même vraisemblable, que notre univers soit né spontanément, sans motif, dépourvu de sens, sans Dieu et même, paradoxalement, sans espace et sans temps.
L'abstraction de cette pensée fait honte à l'esprit humain limité. Elle devient cristalline et lumineuse non pas dans nos concepts indigents, mais uniquement dans le langage des mathématiques.
Le monde, c'est ce que suggère la mécanique quantique, est un effet de réalité du néant absolu. Un collapse et une chute dans l'asymétrie.
le seul motif premier, c'est le hasard.
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De quoi est composé le corps humain ? A 99%, d'air et d'eau, de charbon et de craie. Quelques gouttelettes de chlore, du phosphore, du souffre. Coût total : trois euros.
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Par la suite, j'ai disséqué le visage lui-même et j'ai distingué un muscle particulier pour l'expression de chaque sentiment : c'est le cas pour le muscle de la souffrance, pour celui de la lubricité, celui du pleur et du gémissement, pour les muscles de la vigilance, de la colère, de la réflexion, de la douleur, de l'étonnement, de la compassion, pour le muscle du sourire mélancolique, celui de la tristesse ou celui de la peur et de la terreur. Le visage humain est peuplé d'états !
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Vidéo de Philipp Weiss
[RENTRÉE LITTÉRAIRE 2021]
Cinq destins, cinq volumes, un immense roman
À travers cinq histoires personnelles, toutes liées les unes aux autres, ce roman exceptionnel raconte l'évolution de l'humanité jusqu'à l'ère de l'anthropocène, où l'homme, non plus soumis à son environnement ni avide de le comprendre, en est le facteur décisif – allant parfois jusqu'à causer sa destruction. Loin de céder au pessimisme, ces cinq récits transmettent une énergie et un appétit de vivre sans égal, dans un enchevêtrement de voix, de tons et de genres bien distincts.
- l'autobiographie, sous la forme inattendue d'une encyclopédie, d'une femme émancipée qui sera l'une des premières Européennes à entrer au Japon à la fin du XIXe siècle - le récit intimiste d'un jeune homme éperdu d'amour surpris à Tokyo par le tremblement de terre de 2011 - les carnets de notes foisonnants d'une scientifique qui assiste à la remise en question de la théorie de l'évolution - les enregistrements d'un petit garçon japonais, survivant du tsunami de Fukushima, qui s'adresse à son dictaphone pour conjurer la peur - un manga dont l'héroïne résiste à l'abolition de la réalité et de son corps dans un Tokyo virtualisé.
Un roman magistral à l'humour omniprésent, à la richesse thématique renversante (modernité, apocalypse, écologie, révolte humaine, passion et amour fou), aux voix et aux formes multiples (jeux typographiques, mises en page inventives, illustrations)
Un coffret de 5 volumes qui forment un ensemble d'une intelligence brillante, une oeuvre littéraire du plus haut niveau qui se dévore avec jubilation et sans ordre imposé.
Traduit de l'allemand par Olivier Mannoni.
Philipp Weiss est né en 1982 à Vienne. Il a suivi des études de langue et civilisation allemandes et de philosophie. Il est l'auteur de pièces de théâtre qui lui ont valu plusieurs distinctions. "Le Grand Rire des hommes assis au bord du monde" est son premier roman.
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