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EAN : 9782868101518
51 pages
Folle avoine (11/05/2001)
4.17/5   3 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Serge Wellens, si profondément humain et chaleureux, explicite ainsi de belle façon, le titre du recueil :


« la poésie ne se définit pas, ce qui est extraordinaire dans cet art est le fait d'un hasard, un mot surgit, que l'on attendait pas, il prend l'initiative du discours et change l'orientation du poème, c'est le cas ici, les mots nous conduisent, comme des chiens d'aveugle. »
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Quand l’araignée sut qu’elle allait mourir, l’hiver

étant venu, elle invoqua le dieu des araignées.


«Seigneur, dit-elle, je vais paraître devant toi. Or, ce

qui m’attend ne m’inquiète guère. Je t’ai toujours servi

avec humilité. Tes ennemis furent les miens. Que les

mouches broyées en ton honneur me soient comptées…»


Et l’araignée mourut. Elle vit Dieu. C’était une mouche.
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Et l'arbre dit


Voici l'arbre
royal et solitaire
en son ultime déploiement
de fin du jour

Le vent qui le traverse
y fait trembler les yeux
d'une lumière de larmes

L'été s'y jette à corps perdu
l'été rayonne comme un paon
Et l'arbre dit que tant de ciel
sans pesanteur
ne saurait être que
l'analogie de Dieu

Je caresse son écorce
Sous mes doigts une fourmilière
charrie sa crasse de cadavres

À mes pieds une pie ouverte
laisse voir son cœur
noir et racorni

Et l'arbre dit que nous sommes les frères
du rat de la mouche de l'hyène du scorpion

Vienne la nuit qui n'est parfois
que la lente montée d'une eau sans transparence
À marée haute on y peut voir
des essaims d'étoiles se greffer aux branches

Et l'arbre dit qu'il n' a plus rien à dire
qu'il n'est plus temps
et que c'est à l'oiseau posé depuis longtemps
sur la plus large la plus ancienne de ses épaules
d'avoir réponse à tout

L'oiseau
nul ne l'a jamais vu
À peine connaît-on de lui que les trois notes
d'un S.O.S. intarissable

L'arbre se tait
On dit qu'il souffre de son âme
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Extrait 1
Les mots sont des chiens d'aveugle


Les mots sont des chiens d'aveugle

Je les entends venir
leur odeur les précède

Ils me lèchent les mains
en signe de soumission
Délicieuse caresse
Parfois
ils ouvrent des chemins ensoleillés
dans cette nuit où l'on m'assigne à résidence
Je les suis des yeux
ils traversent
des objets indistincts
des regards inconnus
les éclairent au passage
d'un mystère resplendissant

Parfois
ils dorment contre moi
et je les écoute rêver
sans jamais savoir s'ils m'acceptent dans leurs rêves

Parfois
ils font les clowns
comme des chiens de cirque
aboient n'importe quoi et n'importe comment
à la lune qui sait si bien
d'un sourire faire une grimace
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Les mots sont des chiens d'aveugle
Extrait 2


Parfois
ils s'enveloppent
d'absence
de ténèbres
comme ces morts récalcitrants
dont on dit qu'ils ont déchiré leur linceul

Parfois
ils montrent des crocs
plus luisants que des lames
la bave qui tombe de leur gueule
me fait penser à ces essaims de guêpes
pendus aux lèvres des fontaines siciliennes
dans l'embrasement de l'été

Et
parfois
quand bon leur semble
ils brisent leur laisse
dérisoire
se font nuages
disparaissent

Longtemps
je les entends hurler

Hurler à la mort

Il n'y a pas de mots pour dire cela.
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Toi que le moindre automne


Vieil homme
toi que le moindre automne fait tousser
ne va pas te prendre pour l'arbre
qui se met nu l'hiver
et l'été s'enveloppe
d'un feu qui te brûle les yeux

Méfie-toi de la métaphore
qui te ferait pousser
des branches dans le dos
des racines
entre les orteils
et te couronnerait
d'un couple de corbeaux

Car l'arbre n'a rien à te dire
Peut-être
qu'il te tourne le dos
Peut-être
qu'il te regarde écrire
le poème de l'homme que l'arbre change en arbre
et qu'il est en train
de te prendre au mot .
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