Pour cette BD et première expérience en la matière,
Aurélie Wellenstein nous propose une histoire se déroulant dans le même univers que son roman éponyme
Mers Mortes, pour lequel j'avais éprouvé quelques difficultés à en apprécier toutes les saveurs. En collaboration avec
Olivier Boiscommun, elle nous livre là un épisode dans la vie de son personnage Bengale, sombre mais empli d'espoir.
Les thèmes chers à l'autrice sont évidemment présents, l'animalité, notre rapport a la nature, l'humanité, l'écologie, permettent de nous sensibiliser sur notre avenir a travers le prisme de notre responsabilité vous a vous de la planète dont nous dépendons.
Dans cette histoire, Aurélie porte la voix des animaux en espérant qu'on les entendent, des animaux disparus en même temps que toutes les mères du monde, et qui reviennent suis formé de spectres dangereux, capables d'emporter les âmes des humains responsables de leurs pertes dans le meilleur des cas, ou de les transformer en espèce de zombie dans le pire.
C'est dans une sorte de poésie cruelle que les auteurs tentent de nous rappeler a quel point il est essentiel de retrouver notre place au sein de la nature avant qu'il ne soit trop tard. Les images sont sublimes, fortes et empreintes d'une sorte de candeur. Les tons parfois pastel éveillent en nous la dimension magique, presque féerique, et non moins fantastique de l'ensemble, de cette histoire dans laquelle tout semble s'opposer,y compris les personnages, là où l'objectif commun demeure l'unique direction a prendre.
On retrouve ici Bengale, un personnage présent dans le roman, sombre, perdu, torturé et blessé, aux côtés d'un personnage féminin qui incarne exactement son opposé. Elle est douce, légère, flamboyante, et si aux premiers abords tout semble les opposait, le récit montrera à quel point ils se ressemblent sur bien des aspects.
Un autre personnage prend une place importante, essentielle dans cette histoire. La baleine blanche, qui donne son titre a lièvre, est l'incarnation fantasmagorique toute puissante de la mer, pour laquelle seules quelques douces mélodies peuvent apaiser le courroux. Elles incarné la colère, la vengeance, cette nature qui n'a de cesse de faire payer son crime à l'humanité.
Une bien belle oeuvre, réussie sur bien des plans, trop courte malheureusement car elle mériterait d'être développée dans tous les aspects, dans toutes les thématiques qu'elle aborde, toutes les réflexions qu'elle pourrait approfondir.
J'ai pratiquement mieux apprécier cette BD plutôt que le roman dont elle est tirée. Celle ci en effet condense et contient en quelques lignes et cases l'essence même du roman, là où celui ci avait tendance à s'éparpiller.