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Critique de Alfaric


Effectivement, original mais décevant. Je retrouve bien l'auteur du cycle fantasy des "Sept Lames" avec ses personnages creux ou têtes à claques et ses backgrounds superficialo-foireux, donc je ne suis pas convaincu…
D'un côté on a un récit horrifique post-apo qui pioche dans les désormais classiques du genre : "World War Z", "The Walking Dead"… D'un autre côté on a un récit horrifique presque fantasy avec des goules, des momies et une liche picte. Il y a une dose de 2e degré assumé, assez plaisante d'ailleurs mais pas sûr que le mélange entre "Le Jour des morts-vivants" de George Romero et "Une nuit au Musée" de Ben Stiller évite l'écueil du mariage de la carpe et du lapin !

OK c'est bien écrit, OK c'est bien construit avec ces 3 parties de 20 chapitres qui alternent le POV de Dekalb à la 1ère personne et le POV de Gary à la 3e personne. Mais si l'auteur sait se montrer efficace, tout cela respire l'artificialité. Il y a ainsi moult coupures dans le récit qui n'existent que pour conserver l'équilibre du roman, donc on se retrouve avec moult scènes de pur remplissage. En plus des facilités, j'ai si rapidement ressenti des airs de déjà-vu... Impossible de m'enlever l'idée de la tête que l'auteur s'est dit « Tiens les zombies ça vend bien en ce moment, moi aussi je vais m'y mettre. », et comme il a aussi officié sur un cycle de bit-lit à vampires et un cycle de Fantasy à capuche, je ne dois pas être loin du compte finalement.

Ah ça, cela se lit très bien et très vite : les pages défiles tout seul. Les scènes d'action sont nombreuses et plutôt de bon aloi, mais assez répétitives durant une bonne partie du roman : on explore, on tire un coup de feu, on fuit une horde de zombies, et on se replie avant de prendre la poudre d'escampette... Et c'est vite reparti sans guère de transition pour un nouveau cycle.
Mais comme dans n'importe film d'action raté digne de nanarland, le pitch est peu ou prou incohérent et/ou débile :
- Pourquoi faire une introduction à la "War World Z" si c'est pour que tout le roman se déroule à Manhattan ???
Le pire étant que le cadre n'est même pas bien exploité car on ne va pas au-delà de la mention d'avenues, de rues, de bâtiments et de monuments très connus... La palme revenant au supervilain qui construit sa forteresse au milieu de Central Park comme dans tous les comics depuis les années 1960. L'auteur New-Yorkais reste dans une zone de confort newyorkaise ?
Car en plus cette introduction n'évite aucun cliché digne du café du commerce américano-américain : le Tiers-Monde navigue entre dictatures et anarchies, l'Afrique entre SIDA, misère et seigneurs de la guerre, la Somalie entre fondamentalisme musulman et barbarie musulmane (avec des laïus sur excision et infibulation et la mention de la chute du Faucon Noir…). Et alors qu'on esquive pas mal de trucs, on est très prolixe sur la description des armes à feu… Pire, il y a certaines tirades qui semblent droits sorties du service marketing de la National Rifle Association !
- Pourquoi ce commando somalien traverse-t-il la moitié du monde pour aller chercher des médicaments contre de SIDA à New York, alors que les usines de productions de médicaments destinés à la trithérapie sont essentiellement situées en Afrique du Sud et en Inde qui sont beaucoup plus près niveau kilométrage ? On nous explique que le monde entier a été pillé par les réfugiés, mais pas New York et ses 25 millions d'habitants... Suspension d'incrédulité au carré…
- Et pourquoi arpente-on la moitié de Manhattan à pieds quitte à rameuter tous les cadavres ambulante anthropophages d'une mégapole alors qu'on est venu en bateau et que l'objectif est à 100 mètres de l'East River ? Là on prend quand même le lecteur pour une andouille… Au final j'avais plus l'impression d'avoir été dans un univers de jeu vidéo genre "Left 4 Dead", "Dead Island", "Dead Rising" voire "Resident Evil" que dans un univers à la George Romero. Les gamers peuvent apprécier, mais là c'est reste quand même assez léger.

Mais au final, le véritable problème reste que personnages principaux n'ont aucun charisme tellement ils sont mainstream, les personnages secondaires n'ont aucune personnalité donc sont morts dans mon indifférence la plus totale. Ayaan l'adolescente commando, Osman le pilote de bateau, Jack l'ex ranger et Marisol la femme enceinte à la langue bien pendue ou Mael la liche picte et ses potes momies peinent à tirer l'intrigue vers le haut.
Le pire est que les personnages changent du tout ou tout sans préparation, sans explication et sans exploitation…


Un roman distrayant qui remplit son office, mais guère plus donc aussitôt lu aussitôt oublié. Peut-être même plus un roman de plage qu'un roman de gare. J'aurais bien mis 3 étoiles mais niveau ressenti je suis plus près de 2 étoiles que de 4 étoiles. Niveau livres ma culture zombie laisse quand même à désirer donc je manque de points de comparaison, et ici je dois avouer qu'après "World War Z" le choc a été rude… Si vous avez des titres de bonnes séries de zombies, je suis preneur car ne veux pas rester sur ce semi-échec !
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