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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'histoire mouvementée de deux anglais qui égarent leur fusée sur la lune. Ballot !

A l'inverse d'un Jules Verne empreint de vulgarisation scientifique, Wells donne le LA de suite :

Je ne suis nullement expert en matière scientifique, et s'il me fallait tenter d'exprimer, dans la langue éminemment savante de M. Cavor, le but auquel tendaient ses expériences, je craindrais d'embrouiller non seulement le lecteur mais moi-même, et je commettrais presque certainement quelque balourdise qui m'attirerait les railleries de tous ceux qui sont au courant des derniers développements de la physique mathématique. le mieux que je puisse faire est, je crois, de donner ici mes impressions dans mon langage inexact, sans essayer de me parer d'une culture scientifique qui m'est absolument étrangère.


Le livre peut se découper en deux parties assez inégales en taille et en qualité. La première nous relate les préparatifs et le voyage dans la lune de nos deux héros. Partie la plus longue qui nous est conté par Bedford, un jeune escroc en difficulté financière. Les événement s'enchainent de manière assez effrénée. Les relations entre Bedford et Cavor, le scientifique ne vivant que par et pour la science semblent de plus en plus disparates. La violence contre les lunaires devient de plus en plus grande et nous fait penser aux colons blancs face aux indigènes des colonies. Pas de happy end ici, ce qui doit arriver arrivera.

La seconde partie, la plus réussie à mon avis, nous est conté par le savant Cavor. La révélation de l'inimitié entre les deux hommes prend ici toute son ampleur. C'est aussi ici que le voyage dans la lune prend toutes ses aises. Wells nous brosse le portrait des lunaires (quel éclectisme!) vivant une sorte d'utopie toute relative. L'horreur d'une telle société nous révulse mais Wells n'oublie pas de nous mettre en face de notre soi-disante bienfaisance sociétale.

Je n'en dis pas plus au risque de vous en dévoiler trop.
Pluralité de points de vue, de pensées. Pas de didactisme sur la société idéale. Pas de prêt à penser.
Un roman au final assez sombre sur l'humain.
Une très belle réussite et découverte.
Ce cher Herbert m'avait déjà transporté avec sa machine à explorer le temps, mon choix entre lui et Prof Jules (Jules Verne) se précise.

Ayant désormais lu les deux romans qui ont inspiré Anti-glace de Stephen Baxter, il me reste à me plonger dans cet hommage à ces deux précurseurs du domaine de la SF.
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Quel lecteur, en ouvrant ce livre, ne songerait pas à Jules Verne ? D'ailleurs, très brièvement, le narrateur y fait allusion.
Dans ce récit, on n'a pas le temps de beaucoup contempler ce territoire vierge qu'est la Lune, on découvre tout dans l'urgence. Les deux personnages (Bedford, le narrateur, et Cavor, le scientifique quelque peu excentrique) subissent les événements à un rythme effréné.
Ainsi, passé la première surprise d'une Lune beaucoup moins stérile qu'il n'y paraît depuis la Terre, l'expédition devient, pour les deux protagonistes, une fuite et une lutte pour leur survie.
Les Sélénites – nom donné aux habitants de la Lune – sont d'emblée appréhendés comme des êtres dont il faut se défier, quitte à manifester les pires travers de l'espèce humaine, dont le combat à mort.
Nous sommes au XXIe siècle et nous avons depuis imaginé que la vie extraterrestre pouvait offrir mieux que de l'hostilité, notamment grâce aux films Rencontre du Troisième type, de Steven Spielberg, ou, plus récemment, Premier contact, de Denis Villeneuve. Aussi, il y a une certaine déception à assister à des luttes de terriens contre une société dont nous aurions voulu savoir plus. Un Jules Verne n'aurait pas manqué de nous satisfaire sur ce point. Mais son aventure lunaire à lui fut un échec cuisant !
Il faut dire que l'histoire nous est contée par un pragmatique entrepreneur, très éloigné de l'émerveillement de son acolyte, lequel est armé d'une curiosité scientifique qui le rend nettement moins matérialiste. Pour Bedford, qui se propose de revenir sur la Lune afin de la conquérir, le satellite de la Terre ne vaut que pour l'or, en grande quantité, qu'il recèle. Il envisage même une confrontation entre les deux mondes, ce qui traduit bien l'esprit de conquête anglais dont se défiera souvent Wells dans sa vie. Bedford est donc sur la défensive tandis que Cavor est curieux, ce qui place d'emblée l'expédition sous des vents contraires.
Seulement voilà – et je n'en dirai pas plus dans cette matière pour ne pas révéler des éléments cruciaux de l'intrigue –, H.G. Wells n'est pas un auteur à la petite semaine : il sait ménager des surprises.
Wells est un écrivain qui se préoccupe de son temps et de ses travers. Il faut ainsi voir dans La Guerre des mondes une allégorie de l'expansionnisme de son pays. Pour lui, une autre société est possible. Il ne pouvait donc se contenter de nous décrire les Sélénites comme de simples créatures à l'intelligence primitive – apparentées à des insectes – et, par une astucieuse pirouette narrative, il corrige notre première impression.
Wells était par ailleurs un utopiste certifié conforme, avec l'idée d'une humanité unie qu'il voulait voir se fondre dans un État-monde. C'est ce qui transparaît dans ce roman.
Toutefois, la société des Sélénites revêt quelque chose de terrible car elle conditionne chacun à une tâche précise sans lui laisser le choix du libre-arbitre. de loin en loin, cela fait penser à l'Utopie de Thomas More. Et qu'on me pardonne ma vision anachronique – l'époque de Wells n'est pas la mienne –, mais la phrase suivante a de quoi interpeller : « Droguer l'ouvrier dont on n'a pas besoin et le mettre en réserve vaut sûrement beaucoup mieux que de le chasser de son atelier pour qu'il aille mourir de faim par les rues. »
Maintenant, si l'histoire reste remarquablement inventive, elle manque de ce souffle, à mon sens, que l'on rencontre chez Jules Verne. En effet, si j'ai effectivement « voyagé » sur et dans la Lune aux côtés de Bedford et Cavor – géniale, au passage, l'idée de la Cavorite ! –, je n'ai pas rêvé comme j'ai pu le faire à bord du Nautilius ou au centre de la Terre. Je reprocherai même au roman de Wells d'être un peu trop froidement descriptif. L'imaginaire y est comme étouffé, ce qui est un comble pour un auteur britannique, quand on sait que cette nation nous a donné Mary Shelley, Lewis Carroll, Robert L. Stevenson, J.R.R. Tolkien, etc.
Ceci étant dit, Les premiers hommes dans la Lune est un roman fort intéressant en ce sens qu'il propose une intelligence extraterrestre complexe et diamétralement opposée à nos us et coutumes terriens. Rappelons que le livre est paru en 1901.
Enfin, s'il est une phrase philosophique à retenir de ce roman, c'est bien celle-ci, hélas : « L'humanité emmagasine sa science et les hommes restent des brutes équipées. »

(Merci à Babelio et aux éditions de l'aube pour le présent ouvrage)
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Avec ce roman, Wells propulse deux hommes dans la lune bien avant que ce ne soit même réellement envisageable. 35 ans aprés "De la Terre à la Lune" de Jules Verne, il en reprend des idées et les développe dans une histoire cette fois purement SF en reprenant les idées scientifiques de Vernes. Mais les deux héros croiseront bien des Sélénites sur la Lune et devront la fuir et revenir sur Terre. Si le roman n'aura pas marqué l'histoire, c'est surement parceque Wells ne l'a pas pensé comme une grande oeuvre, mais plutôt une sympathique aventure, qui tient ici bien son rôle. Bien écrit, efficace, Les premiers hommes dans la lune fait office de bonne lecture bis.

L'édition des Maitres du fantastique inclut également "La merveilleuse visite", une histoire d'ailleurs bien plus intéressante racontant l'arrivée d'un ange sur Terre. Celui ci ne connaissant rien des us et coutumes, on se trouve sur un mélange de comique et de fantastique, se terminant en fable tragique. Composé d'une cinquantaine de chapitre, ce roman finit par surpasser la star de ce mini-recueil !
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Le comportement étrange d'un individu attifé de façon disparate attire l'attention de Bedford, jeune homme retiré dans le Kent après avoir subi des revers financiers.

Installé à sa fenêtre, bien décidé à écrire une pièce de théâtre, qui pense-t-il devrait le remettre à flot, Bedford est un homme d'affaires qui a mal géré celles-ci, trop pressé d'engranger de l'argent sans véritablement se donner le temps de réfléchir. Les problèmes boursiers sont plus complexes qu'il le supposait, et après les mois de vaches grasses se sont imposés les mois de vaches maigres. Et il se rend que l'écriture, comme la bourse, ne se maîtrise pas si facilement que cela.

Donc intrigué par le comportement de cet homme, il décide un jour de l'aborder. le professeur Cavor est un homme d'habitudes, et cette interruption dans ses déambulations quotidiennes, dans ses pensées, le perturbent. Mais peu à peu, entre Bedford et Cavor, s'établit une relation, sinon amicale, du moins réconfortante pour les deux hommes. Et Cavor peut s'exprimer en toute quiétude sur ses aspirations, ses projets, même si Bedford ne comprend pas tout de ses élucubrations. Il est question d'éther, de tubes de force, de potentiel gravitationnel, d'énergie radiante, exemples à l'appui, ce qui est très confortable aussi bien pour Bedford que pour le lecteur.

Bedford est attiré par le projet de Cavor, et il va même l'aider. Dans son antre Cavor travaille, avec l'aide de trois compagnons aux métiers différents mais complémentaires. L'idée est de construire une sorte de capsule constituée de plaques de verre recouvertes de tôles à base d'hélium. L'hélium est un gaz qui a démontré sa capacité puisqu'il a été utilisé pour remplir les ballons et les dirigeables.

Bedford est attiré par l'appât du gain, car Cavor a dans l'idée de se propulser sur la Lune, à la recherche de matériaux rares. Et les préparatifs terminés, c'est le grand voyage organisé dans l'espace, avec à bord les deux hommes, le scientifique et le financier. le décollage s'effectue en douceur, le voyage n'est pas perturbé, et l'alunissage est réussi. Un bon point pour la Cavorite, la capsule qui a servi a transporté les deux touristes dans l'espace.

L'atmosphère n'est guère différente que sur Terre, mais il faut s'habituer à la gravitation et les deux hommes avancent parmi les cratères par sauts de puce. Il fait froid car le soleil est de l'autre côté de la Lune et lorsqu'il darde ses rayons à l'endroit où les deux hommes se trouvent, c'est la chaleur étouffante qui prédomine. Et alors, de minuscules plantes pointent le bout de leurs folioles puis prennent de l'extension. C'est le moment pour les Sélénites bergers de sortir pâturer des espèces d'animaux qui ressemblent à des veaux sans pattes, un peu comme les veaux marins.

Cavor et Bedford vont se trouver face à des Sélénites qui ont l'aspect de gros insectes, comme des fourmis géantes, et ils connaîtront quelques démêlés, étant entraînés dans les entrailles de la Lune.

La suite ci-dessous :
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Un roman très intéressant, précurseur des voyages lunaires, très bien écrit. Un livre qui sent bon le vieux roman, légèrement désuet mais encore très actuel.
Une très belle découverte!
Premier roman lu à haute voix pour la BSR (Bibliothèque Sonore Romande)
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