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EAN : 978B003B17ZVW
Société du Mercure de France (01/01/1905)
3.12/5   25 notes
Résumé :
"Comprenez bien que ce livre doit être le sommet de ma carrière. Il laissera La Guerre des mondes loin derrière.'
H. G. Wells, lettre à son agent James B. Pinker, mai 1897



Tombé en catalepsie par excès de travail et d'insomnie, Graham se réveille dans une cage translucide, sous l'œil perplexe d'étranges gardiens. Combien de temps a-t-il dormi ? Autour de lui, tout a changé. Enfermée sous un dôme immense, Londres est devenue un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Paru en 1899, un an après "la guerre des mondes", "quand le dormeur s'éveillera", un peu dédaigné par les "discoureurs" de SF, injustement négligé et assez difficile à se procurer, est pourtant un ouvrage important de l'oeuvre d'Herbert Georges Wells.
Il annonce le tournant pris vers l'utopie sociale mais il est, bel et bien, un véritable livre de science-fiction.
Isbister, un jeune peintre, rencontre, près du village de Bostcastle, un étrange inconnu nommé Graham. Ce dernier souffre d'insomnie.
Il a voulu tuer le sommeil à coup d'alcaloïdes, de café noir et de cocaïne.
Après avoir sombré dans le désespoir et pensé à en finir avec la vie, Graham tombe finalement en catalepsie durant 203 ans.
Il va se réveiller dans un décor futuriste. le système métrique a disparu.
Et la la livre sterling a laissé place aux lions.
"Le dormeur" à son réveil est propriétaire de la moitié du monde.
Le Conseil, qui gère ses richesses, a instauré en son nom une puissante dictature.
Mais, en son nom, est aussi prêchée la révolution du peuple.
Ostrog en est le prophète qui déclenche une révolte populaire.
Un homme du XIXème siècle se trouve, alors, à la tête de ce monde complexe du futur. Il y est plus mal en point qu'un paysan du moyen-âge tombé par hasard dans la Londres du XIXème siècle....
"Quand le dormeur s'éveillera" est un véritable ouvrage de science-fiction.
Son anticipation est solidement charpentée par une leçon d'Histoire qu'un vieil homme donne à Graham. Comme toujours, Wells y fait preuve de clairvoyance.
Il y voit par exemple qu'en ces temps futurs, la cité a absorbé l'humanité.
Les descriptions des décors, des objets et des vêtements sont minutieuses et inventives.
La peinture de ce monde futuriste est réussie. H.G. Wells se fend même de quelques clins d'oeil dont un pour William Morris et ses "Nouvelles de nulle part" et l'autre pour William Henry Hudson et son "âge de cristal".
Mais, il est vrai que "Quand le dormeur s'éveillera" tend vers l'utopie sociale.
La réflexion de ce pan du livre est pessimiste.
Les temps nouveaux n'ont pas fait disparaître cette espérance, toujours trompée, d'un avenir meilleur et plus juste.
Le pouvoir, dans ce futur imaginé et deviné, est définitivement accaparé par les forces de l'argent au détriment du politique qui s'en trouve dépossédé.
Ce livre est bon ouvrage de SF, une réflexion puissante sur l'avenir, sur l'homme et sur l'organisation de la société.
C'est, incontestablement, un des titres majeurs de l'oeuvre d'Herbert Georges Wells.




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Mon dernier H. G. Wells en date rehausse d'un bon cran le prestige et la gloire qu'il m'inspirait déjà. C'est qu'en plus d'être le sublime innovateur sur de nombreux thèmes en science-fiction (incluant invasion extra-terrestre, voyage dans le temps, etc.), et ce la plupart du temps avant le tournant du XXe siècle, serait-il également le fondateur du genre de la dystopie ? C'est ce que je suis tenté de penser après cette lecture. Tout le monde connaît les 2 classiques du genre : ''Le meilleur des mondes'' (1932) d'Aldous Huxley et ''1984'' (1949) de George Orwell. Nous entendons de plus en plus parler de ''Nous autres'' (1921) d'Evgueni Zamiatine qui aurait inspiré les 2 précédents. Et bien ce roman de H. G. Wells, clairement dans la même veine m'a-t-il semblé, les devance tous d'une bonne marge étant publié en 1899 !

Le roman est peu connu, il semble qu'il y ait une seule édition française qui remonte à 1905. Après un préambule contemporain, le récit se passe au XXIIe siècle. La colère et le ressentiment gronde dans le peuple, bridé par le curieux mythe du dormeur, qui serait un être exceptionnel en sommeil depuis des lustres. Mais un évènement extraordinaire que les gouvernants étaient loin d'avoir prévu survient : l'éveil du dormeur, qui engendre un profond bouleversement.

Certaines scènes feraient le bonheur de réalisateurs de films, la course sur les toits par exemple, et les combats aériens. Au-delà des idées et des thèmes du livre qui m'apparaissent sensationnels, leur traitement m'a donné une expérience générale de lecture assez moyenne, sentiment commun à la plupart de mes lectures de l'auteur, mais dont je ne lui tiens pas rigueur. Me réserve-t-il encore des surprises de ce genre ? J'espère bien !
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Quand le dormeur s'est éveillé, je me suis endormi. Sans être adepte du genre j'avais un souvenir agréable de "L'île du Dr. Moreau", mais celui-ci ne m'a pas tant accroché. Pourtant ce dormeur m'a bien intrigué, dans son histoire d'antan et son éveil. Au fil des pages j'ai trouvé ce dormeur " mou" ou arrogant et me suis perdu dans des descriptions mécaniques et une intrigue assez prévisible. Pas une mauvaise expérience en soit mais l'excitation d'entrer dans "l'oeuvre injustement inconnue" de Wells s'est avérée être un joli pétard, mai quelque peu mouillé.
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Il soulève des problématiques intéressantes et, même si elles sont toujours valables aujourd'hui, elles n'ont pas très bien vieilli et manquent parfois de subtilité. de plus, la forme romanesque qui illustre le propos manque cruellement de fluidité et s'empâte d'interminables descriptions. le récit des aventures du Dormeur est donc loin d'être passionnant et on a vite compris où Wells voulait en venir : l'inégalité, c'est mal.
L'article complet sur mon blog.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Quelques mois plus tard, en 1899, HG Wells donnait un autre roman anticipateur, "Quand le dormeur s'éveillera", où, de nouveau les cohues, le tumulte des multitudes insurgées forment des tableaux d'épopée.
Après plus de deux siècles de catalepsie, le dormeur s'éveille. Du seul fait de son existence prolongée, les intérêts qu'il possédait dans certaines entreprises lui assurent la propriété d'une vaste partie des industries et des finances de la Terre ; c'est en son nom qu'un oligarchique comité gouverne le monde et maintient les masses en servage.
Une féroce domestication est l'aboutissement du système social actuel.
C'est le prétexte pour Wells d'animer des "scènes de la vie future" qui dépassent tout ce que Georges Duhamel a pu redouter devant la mécanisation des États-Unis.
La vie est complètement transformée. Les villes "tentaculaires" sont de gigantesques agglomérations où peinent sans relâche des millions d'êtres ; d'où chaque matin, d'énormes et rapides véhicules distribuent dans les campagnes les ouvriers qui les cultivent scientifiquement : la nature est aussi domestiquée.
Les transports aériens ont supprimé les frontières ; les races et les nations ne sont plus ennemies ; deux ou trois langues seulement sont restées en usage et tendent à se fondre.
Il n'y a plus de livres, plus de journaux, mais des "téléphonoradiocinématographes" ; une sorte d’hypnotisme a remplacé la médecine ; la vie individuelle a fait place à la vie collective ; si le sentiment maternel subsiste, la progéniture des couples appartient à la communauté qui l'élève par des méthodes scientifiques.
Toute cette évolution est déduite rigoureusement des données d'il y a trente ans, et le développement qu'imagine l'auteur concorde depuis lors de manière saisissante avec les transformations successives de la réalité...
(extrait de la préface de "Pages choisies de H.G. Wells", signée Henry D Davray et, insérée en début de l'édition parue chez "Albin Michel" en 1931)
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Partout, autour d’eux, s’enchevêtraient des constructions métalliques et des poutres de fer aux proportions surhumaines, à ce qu’il lui sembla, et les bras des moulins, presque immobiles dans l’accalmie qui suivait la tempête, passaient en grandes courbes luisantes et montaient lentement se perdre dans les buées lumineuses. Partout où la lumière pailletée de neige frappait le sol, des poutres, des traverses et d’interminables courroies apparaissaient en haut et en bas, comme avec une obstination indomptable, puis disparaissaient dans le noir. Et malgré toute cette activité puissante, malgré ce témoignage omnipotent de volonté et de dessein, cette immensité de mécanismes, sous son manteau de neige, semblait vide de toute présence humaine, sauf la leur, et aussi déserte, aussi peu fréquentée par les hommes que quelque inaccessible glacier des Alpes.
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Le monde entier est le vêtement de ma misère.
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