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EAN : 9782253074243
352 pages
Le Livre de Poche (22/08/2018)
3.77/5   220 notes
Résumé :
"Une enfance difficile est comme un ennemi invisible; vous ne savez jamais quand il va se retourner contre vous."
Jules n’a rien en commun avec ses frères et sœurs, Marty et Liz. Rien à part le tragique accident de voiture qui leur ôte leurs parents, alors que l’aîné de la fratrie n’a pas même douze ans. Après le drame, les orphelins deviennent des étrangers les uns pour les autres.
Jules, autrefois si sûr de lui, devient le plus solitaire des trois. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (77) Voir plus Ajouter une critique
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La solitude peut elle durer le temps de toute une vie ?

Peut-on être terriblement seul toute son existence ?

Ce livre m'a accroché le coeur et lui a fait sauter quelques battements tant son héros, Jules m'a touché. Brinquebalant, pas vraiment vivant et terriblement conscient du temps qui semble passer inutilement depuis la mort de ses parents lorsqu'il n'était encore qu'un petit garçon.

C'est l'histoire d'un enfant lumineux qui va s'avancer vers cette fameuse solitude. Ce chemin là. Presque consciemment. Comme un choix. Comme une fatalité. Comme on peut ne habiter sa propre existence.

Un livre triste, désenchanté. Un livre qui fait de la peine. Pour peu que cette empathie s'empare de vous. Un livre qui farfouille dans les sensations de son lecteur et le fait se sentir mal. Pour le bousculer un peu.

Cette fratrie composée de Jules, Liz et Marty ne vous laissera pas indifférent tant ils nous ressemblent. Ici, il est question de ces chemins que l'on prend, de ceux que l'on s'interdit par peur d'être heureux. de ces valises que l'on traîne et qui nous empêchent de regarder le paysage parce que trop lourdes à porter.

Ce livre m'a remué car, entre ces pages, je me suis fait un ami. Imaginaire et tellement réel. Benedict Wells m'a raconté quelqu'un que j'aurai aimé rencontrer. Ce Jules est un homme qui mérite le détour. Rarement dans un livre, je n'ai eu envie de prendre le héros dans mes bras pour le consoler de vivre, pour lui dire qu'il pouvait aller bien, que c'était possible. Jules se raconte dans ce livre, sans pathos mais avec une telle sincérité, une telle vérité que sa mélancolie devient la nôtre.

Je réserve à ce livre une jolie place sur mes étagères.

Pour qu'il se sente moins seul. Peut-être.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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« Je suis entré dans le jardin et j'ai fait un signe de la tête à mon frère. J'ai pensé : une enfance difficile est comme un ennemi invisible. on se sait jamais quand il se retournera contre vous »

Tout est là. le destin de Jules , Liz et Marty, scellé par le malheur alors qu'ils ne sont que des enfants. Les non-dits, les réminiscences contrefaites par la mémoire infidèle, voire protectrice, les malentendus, les rendez-vous ratés sont le terreau des décisions qui figent les possibles. L'un camouflera sa détresse à l'aide de TOCS, l'autre se noiera dans des paradis artificiels, et notre narrateur , constant dans ses incertitudes poursuivra ses rêves d'écriture, tout en cherchant à exorciser ses démons, avec en filigrane, la frêle silhouette d'Alva, confidente, amie, aimée, muse, elle-aussi hantée par son passé.

A travers l'évocation de ces parcours chaotiques, c'est toute la complexité des deux dernières décennies du vingtième siècle, avec l'arrivée en douceur de la révolution des autoroutes de l'information, le nomadisme de l'emploi, la fin d'un modèle sociétal, loin des rêves improductifs des années soixante.

Les critiques allemands l'ont comparé à Irving, il m'évoque beaucoup un roman lu récemment Une Fille qui danse, de Julian Barnes. Même recherche tourmentée de la vérité,
« Où vont les souvenirs une fois qu'on a perdu la capacité de les conjurer ? » dit Anthony Doerr
Ils peuvent faire la fortune des auditeurs freudiens ou baliser un chemin que l'incertitude de l'environnement rend déjà inconfortable. Ou comme une séquelle bienvenue être à l'origine d'une belle inspiration crétoise pour le bonheur de futurs lecteurs.

Belle entrée dans le monde de la littérature pour ce jeune auteur à suivre.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Jules est à l'hôpital, se remettant d'un grave accident de moto qui l'a plongé dans le coma. Il demande ses enfants. On est en 2014, Jules a 41 ans. Il va revenir sur sa vie et commence son récit lorsqu'il avait sept ans , lors de vacances près de Montpellier dans la maison familiale.

Jules, Montpellier...Ne vous y trompez pas , on est sur un roman allemand !
Et quel roman ! C'est l'histoire de Jules, mais aussi de sa soeur Liz et de son frère Marty. Une fratrie et trois réactions bien différentes au drame qui va bouleverser leur existence.
La destinée de Jules ne peut qu'émouvoir . Ce petit garçon plein d'ardeur et de courage qui va être freiné en plein vol avant de sombrer dans des années d'hésitation. le choix radicalement différent fait par sa soeur ainée Liz, qui va s'abimer au contact de la vie et idéaliser le bonheur au point de ne pas le trouver facilement. Et Marty , pragmatique, froid, qui pense avant d'agir et calcule avec un coup d'avance ce que la vie peut lui amener.

Il y a une foison de sentiments et d'émotions qui émergent de ce livre et je voudrais en retenir une ici : le choix de l'âme soeur , la personne avec qui l'on veut construire , celle sur laquelle il ne faut pas set tromper. On s'est peut être tous posé cette question un jour .
Ici , Liz court après l'idéal, recherche l'homme qui doit remplir tous les critères qu'elle juge indispensable.
Jules lui court après un amour impossible .Marty semble avoir épousé la seule femme qui voulait de lui mais pourtant c'est lui qui semble le plus épanoui, le plus heureux. Cette quête de l'âme soeur est omniprésente dans le livre , sans en être le leitmotiv permanent . se pose ici la question du hasard , de la fatalité . Et si j'avais fait cela , qu'aurait été ma vie ?
On pourrait aussi parler des heures de la paternité, du poids des parents sur l'évolution des enfants.
Je donne peut être l'impression d'avoir dit beaucoup de ce merveilleux roman , mais je n'en ai rien dévoilé. Je vous invite à partager les multiples émotions qu'il engendre et suscite, dans un style fluide , sans tomber dans la voyeurisme, l'empathie.
Les personnages nous parlent avec le coeur et l'effet est saisissant.
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Une lecture en demi-teinte.
Un homme, Jules, se réveille d'un coma de quelques jours après un accident de moto. Allongé sur son lit d'hôpital, il déroule les souvenirs de sa vie. Jules, sa soeur Liz et son frère Marty, vivent à Munich avec leurs parents. A l'âge de 10 ans, Jules voit son monde bouleversé. Ses parents meurent dans un accident de voiture et la fratrie est placée en internat où chacun va suivre des chemins différents. Jules, jusque là petit garçon intrépide et sociable, va peu à peu s'enfermer dans la solitude. Sa rencontre avec Alva, qui devient son amie, va quelque peu le sortir de son isolement.

La première moitié du livre ne m'a pas convaincue. le récit de l'enfance de Jules, puis son adolescence et l'entrée dans la vie d'adulte, m'a fait l'effet d'un long chemin monotone. Est-ce dû à la propre solitude du narrateur qui mène une vie mélancolique ? Quoiqu'il en soit, que ce soit Jules ou bien sa soeur Liz ou son frère Marty, ces trois personnages ne m'ont pas franchement touchée. Je les ai trouvés quelque peu stéréotypés, même si l'on devine que l'auteur a voulu nous dépeindre des personnes qui , forcément traumatisées par la perte subite de leurs parents, cherchent leur voie ou un sens à leur vie, chacun le faisant de manière très différente et toujours de manière isolée. Les liens se distendent. Les personnages du père et de la mère, les absents si présents, restent également pour le lecteur dans un brouillard nébuleux, à la manière dont les enfants finalement gardent le souvenir de leurs parents. Dommage.
Il m'aura fallu attendre la seconde partie du roman, quand en fin de compte Jules semble avoir enfin brisé sa solitude, pour entrer vraiment dans cette histoire. Mais là encore, l'auteur nous a réservé un certain mélo même si certaines situations sont décrites avec justesse et sobriété.

Deuil, quête du bonheur et du vivre ensemble, destins tourmentés, la vie qui passe, ... Benedict Wells nous parle tout simplement de la vie de chacun, avec ses bonheurs et ses malheurs (surtout des malheurs !). Peut-être, justement, ai-je eu l'impression de lire une histoire trop souvent racontée auparavant, le tout dénué d'une véritable émotion.
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Une belle histoire de fratrie qu'il est difficile de résumer parce que dense. Et si je vous dis qu'il y est question des parents qui se tuent en voiture, ça fait tragédie. le narrateur, le plus jeune des enfants, est placé dans une aile différente du pensionnat de son frère et sa soeur. Sera différente également leurs réactions face à la mort et aux souvenirs. Il va se lier d'amitié avec Alva qui est très présente le long du roman. J'ai l'impression de ne pas donner envie de le lire et pourtant j'en ai aimé les relations, les non-dits, les confidences, le questionnement sur la vie. Et notre vie aurait-elle été différente, si... Il y a un peu du 4 3 2 1 de Paul Auster. de beaux personnages où l'on s'y retrouve parfois. Des mots justes et puissants.
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critiques presse (1)
Actualitte
23 avril 2018
La fin de la solitude est le portrait d'un mystère. Ce roman donne la primeur au lien fraternel si singulier. Pas d'amour idyllique ni de frères ennemis à mort ; ni drame ni roman à l'eau de rose. Seulement l'improbable alchimie fraternelle et son insondable profondeur.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (89) Voir plus Ajouter une citation
Est-ce que ça serait vraiment mieux si ce monde n’existait pas? Au lieu de ça, on vit, on crée de l’art, on aime, on observe, on souffre, on est heureux et on rit. Nous existons tous sous des millions de formes différentes pour que le néant n’existe pas, et le prix à payer, c’est la mort.
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- Pour découvrir son véritable moi, il faut remettre en cause tout ce qu’on a reçu à la naissance. Et même en perdre une partie, car c’est souvent dans la douleur qu’on comprend ce qui nous appartient vraiment… C’est dans les ruptures qu’on apprend à se connaître.
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Ils ne lui donnaient plus que quelques semaines. Je l'ai répété pour moi-même. Plus que quelques semaines.
Nous avions beau nous y attendre depuis longtemps, nous avions gardé jusqu'au bout l'espoir d'une guérison miraculeuse. Et même après ce diagnostic impensable, je n'arrivais pas à y croire. C'était sûrement une hallucination, l'instant d'après, nous allions tous nous retrouver à table pour le dîner, puis nous jouerions à des jeux de société. Ça ne pouvait pas être vrai. Ça ne devait pas.
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Et même si je ne termine jamais ce roman, je n’abandonnerai pas l’écriture. Car j’ai compris une chose : c’est le seul endroit où je peux être tout le monde à la fois. Tous ceux qui étaient possibles.
Ce petit garçon qui a peur de tout, c’est moi. Tout comme ce gamin trompe-la-mort qui dévale la colline à vélo, se casse le bras et repart de plus belle. Je suis l’enfant isolé et renfermé qui se réfugie dans ses rêves après la mort de ses parents. Autant que l’élève plein d’entrain qui a la cote auprès des filles et dont les parents sont encore en vie. Je suis l’adolescent qui n’ose pas déclarer sa flamme et sombre dans la solitude. L’étudiant heureux et sûr de lu qui prend la vie à bras-le-corps. Le désorienté qui a abandonné ses études et travaille pour une maison de disques à Berlin. L’homme qui n’a pas entendu parler de ce poste et s’est installé à l’étranger où il vit toujours. Le photographe qui en voulait et a fini par percer. L’écrivain qui a eu le temps de se réconcilier avec son père et ne s’est pas senti obligé de devenir photographe pour s’excuser. Je n’avais aucune chance avec Alva, parce que sa sœur n’a pas disparu et qu’elle n’a pas eu besoin de moi par la suite. Alva n’avait aucune chance avec moi, parce que je m’en suis bien sorti après l’école et que j’ai réussi à l’oublier. J’ai trouvé la femme de ma vie et je l’ai perdue trop tôt. J’ai pu la garder à l’adolescence, on a profité du temps partagé ensemble. Je n’ai jamais été en couple avec elle, je suis resté avec Norah, nous avons un fils. Et j’ai grandi à Montpellier, je suis marié sans enfant et je n’ai jamais connu Alva.
Tout cela était possible, et le fait que, parmi des milliers de variantes, celle-ci se soit produite, m’a longtemps semblé être un hasard. Jeune homme, j’avais le sentiment de mener une vie qui n’était pas la bonne depuis la mort de mes parents. Plus encore que ma sœur et mon frère, je me suis demandé dans quelle mesure les événements de mon enfance et de mon adolescence m’ont influencé et j’ai compris sur le tard qu’en réalité, je suis l’architecte de ma propre vie. Je suis moi quand je laisse mon passé me déterminer et je le suis tout autant quand je m’oppose à lui.
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Quand je lui demandai s’il aimait, Marty déclina d’un geste. L’amour , dit-il , un stupide concept littéraire, Jules. Il ne s’agit que de réactions chimiques.
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Vidéo de Benedict Wells
Auteur prodige de 34 ans, Benedict Wells est d'ores et déjà une star de la littérature en Allemagne. Il nous présente ici son premier roman traduit en français et disponible au Livre de Poche, "La Fin de la solitude", une saga familiale au croisement entre "Harry Potter" sans la magie et "Six feet under".
En savoir plus sur La Fin de la solitude : https://www.hachette.fr/livre/la-fin-de-la-solitude-9782253074243
À lire aussi, son tout premier roman tout juste paru chez Slatkine &Co, "Le dernier été" : http://www.slatkineetcompagnie.com/catalogue/le-dernier-ete/
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