Liaisons secrètes est un roman que j'ai trouvé fort divertissant. Je me suis beaucoup amusée pendant sa lecture grâce au caractère enjoué des personnages, au charme, à la fraîcheur, presque au caractère enfantin qui émanaient d'eux.
L'intrigue est assez mince mais elle offre cependant une réflexion humoristique et satirique sur le pouvoir de l'argent et le dicton « L'argent ne fait pas le bonheur… Mais il y contribue fortement », à tel point que, pour le posséder, certains sont prêts à tout. Cette histoire en est le parfait exemple !
Anthony était sûrement le prénom masculin préféré de
Patricia Wentworth car dans, Les Légendes de Coldstone, le héros s'appelait aussi Anthony. Son acolyte pour mener l'enquête se nomme ici Shirley Dale, jeune Londonienne de vingt et un ans, dame de compagnie de Mrs Huddleston, la tante d'Anthony.
Beau jeune homme et avocat, ce dernier craque pour Shirley tout autant que la jeune fille est folle de lui. Ils vivent cette liaison naissante dans le dos de la vieille dame qui ne cesse de se plaindre et adore son neveu. Ils passent leur temps à se moquer d'elle gentiment, avec toute l'effronterie et l'insouciance de la jeunesse, jusqu'à ce que Shirley se rende compte que quelqu'un essaie de la faire accuser de vol.
Qui et pourquoi ? Elle est obligée de s'enfuir pour ne pas être arrêtée par la police et élucider cette énigme avec la complicité d'Anthony, qui a confiance en elle.
Ce roman vaut surtout pour l'humour, l'impertinence et la dimension satirique. J'ai pris plaisir à le lire bien que ce ne soit pas un roman policier au sens strict du terme. Il n'y a pas de meurtre et de multiples suspects. L'enquête n'est ici que prétexte à une satire de la société, de l'argent, de ceux qui le possèdent et de ceux qui rêveraient de le posséder.
Patricia Wentworth traite de manière comique et burlesque ce sujet sérieux et le rend agréable. Les personnages secondaires ne manquent pas d'intérêt et contribuent eux aussi à cette dynamique, notamment le millionnaire américain William Ambrose Merewether qui s'amuse à modifier son testament, au gré de ses lubies, pour le plus grand plaisir de ses avocats, qui trouvent là une source régulière de revenus mais au grand désespoir des héritiers provisoires !