- Quelle est-elle ? Je veux dire... votre profession. Que faites-vous ?
- Je suis une pierre qui roule , (...)
- Prenez tout votre temps. Personne n'a encore pensé à percevoir un impôt là-dessus, par conséquent, prenez-en autant que vous voulez.
On lui avait appris à toujours dire la vérité, le mensonge étant associé dans son esprit à la saleté, au manque de ponctualité, aux commérages et à tout autre vote que conservateur.
Tomber sur vous par hasard me fait encore plus plaisir qu'une invitation à prendre le thé avec Mussolini en ayant "carte blanche" pour noter chacune de ses phrases et le photographier en train de les prononcer - je ne peux pas dire mieux ! Jusqu'à aujourd'hui , il m'a évité. J'ai interviewé le président Hoover (...), Clémenceau, Trotski, le regretté défunt tsar, (...) et Al Capone...mais Mussolini n'a pas encore daigné m'inviter . Oh, je n'en fais pas le but de ma vie, n'empêche que j'aimerais beaucoup le rencontrer...
Se plonger au fil des pages dans un autre monde lui fit l'effet d'un soulagement.
-Savez-vous ce qui aurait pu l’obliger à partir de façon aussi soudaine ?
Mrs Mellish réfléchit en silence. On lui avait appris à toujours dire la vérité, le mensonge étant associé dans son esprit à la saleté, au manque de ponctualité, aux commérages et à tout vote autre que conservateur. Il existait des péchés plus graves, tel le vol, l’athéisme et l’immoralité, mais ils ne concernaient pas les gens respectables. Après un temps qu’elle jugea approprié, elle se compromit à répondre :
-Je ne pourrais pas dire cela. (…)
-Vous savez quelque chose, j’en jurerais ! Pourquoi ne me le dites-vous pas ?
Le subtil air offensé qu’avait arboré la gouvernante tout au long de l’entretien s’accentua quelque peu. Une personne convenable ne rougissait pas ni ne se comportait en hystérique comme était en train de le faire Mrs Weare ! Mrs Mellish bénit la Providence de ne pas être comme les autres femmes. Elle la remercia d’avoir été éduquée dans le but de se montrer respectable, de se conformer aux bonnes manières et de toujours garder la maîtrise d’elle-même. Et bien qu’elle ait connu son lot d’ennuis, elle avait su se tenir. A l’enterrement de son mari, elle avait certes versé les larmes attendues de la part d’une veuve, mais elle avait pris soin de ne pas les laisser froisser son crêpe. Les joues rouges de Nan et sa voix tremblotante ne lui inspirant que du mépris, elle décida de ne pas répondre.
Il avait sauté dans le noir à pieds joints et atterri dans un endroit extrêmement enchanteur. On n'était pas raisonnable dans un endroit enchanteur.