Beautemps-Beaupré : De l'océan à la carte

Ouvrage reçu lors de la dernière opération de Masse Critique Graphisme, je tiens tout d'abord à remercier babelio ainsi que les éditions Locus Solus pour l'envoi de ce superbe ouvrage. L'on apprend d'ailleurs à la toute dernière page que celui-ci a été publié à l'occasion des 300 ans de l'Hydrographie française et bien plus qu'une simple bande dessinée, ce dernier est aussi un livre historique avec un documentaire sis après l'histoire avec un petit h. J'aime beaucoup quand celle-ci côtoie celle avec un grand H même si beaucoup de faits sont romancés, cela nous permet toujours d'en apprendre un peu plus sur des sujets que l'on n'aurait peut-être jamais étudiés car jugés trop complexes ou pas défaut d'attention 'ce qui me correspond parfaitement ici).

L'on découvre l'histoire peu ordinaire d'un jeune savant français, Charles-François Beautemps-Beaupré (titre éponyme de cet ouvrage sous titré "de l'océan à la carte" qui est mandaté en 1791, pour faire partie de l'expédition de l'officier Antoine-Reymond Bruny d'Entrecasteaux en tant que cartographe ou plutôt hydrographe pour être exacte. Si cette expédition avait pour but premier de retrouver la trace du navigateur Lapérouse, qui n'a plus donné signe de vie depuis près de deux ans, elle devait également, à bord de ses deux navire, "L'Espérance" et "La Recherche" poursuivre cette expédition scientifique et la mener à son terme. Alors que pendant ce temps-là, la Révolution française bat son court en France, d'Entreveaux et ses hommes (officiers et scientifiques) bravent des tempêtes sur les flots mais font aussi de prodigieuses découvertes.

Cet ouvrage leur rend dignement hommage et particulièrement à notre jeune héros Beautemps-Beaupré dont l'établissement des cartes maritimes fut non seulement d'une très haute précision mais restèrent longtemps comme guide de référence dans la conqu^te maritime.

Un ouvrage extrêmement bien documenté, très bien travaillé graphiquement et que je ne peux que vous recommander (même qi, n'étant pas une experte en la matière, je me suis parfois emmêlée les pinceaux sur les conflits d'intérêt entre français, anglais et hollandais, ce qui explique le fait que je n'ai pas mis la note maximale à cet ouvrage mais cela ne relève que de mon propre ressenti et de mes lacunes en matière d'Histoire).

Alors. D'abord, je remercie Babelio et les éditions Locus Solus pour cet envoi lors de la dernière opération masse critique.

Je dois avouer que je ne connaissais pas M. Beautemps-Beaupré. Ni son histoire. Ni sa contribution à l'hydrographie et la cartographie. Son génie, serais-je tentée de dire... Bah non...

Je l'ai coché par curiosité, justement parce que je n'en avais jamais entendu parler.
C'est vraiment très intéressant. Mais je n'ai pas tout compris en première lecture, notamment car il y a un vocabulaire spécifique, et des instruments dont je n'ai aucune idée du fonctionnement. J'ai bien compris le principe de triangulation tous azimuts qu'il faisait en faisant participer plein de membres de l'équipage, mais j'avoue n'avoir jamais compris comment ça marchait, les sextants et tout ça, c'est quelque chose que j'ai du mal à concevoir, d'où sans doute mon absence d'intérêt pour le sujet de cette bande dessinée.
J'ai donc tellement focalisé sur "mais comment il faisait ?" que j'en ai loupé "l'histoire", qui est aussi tout à fait passionnante, parce que les flash-backs paument un peu le lecteur...

Je l'ai relu, donc, en me focalisant davantage sur le voyage, sur la complexité de la situation (partir sous Louis XVI, revenir alors qu'il a été décapité, ouille), sur l'énorme valeur qu'avaient ces cartes si précises pour l'époque, sur la valeur de l'homme, et des hommes, et leurs aventures, sur leurs dissensions politiques...

Quand même, ces périples en bateau, c'était vraiment la grande aventure, d'une dangerosité qu'on n'imagine même pas, je suis sûre. Entre les maladies, les anglais (mdr! je plaisante...), les récifs, les tempêtes, les "sauvages" (oui je sais, on n'avait rien à faire chez eux, mais bon...), en fait c'était quasi-miraculeux de revenir, quoi...
Il y a des jours où je me demande comme ça se fait que je sois là. (je ne suis pas une descendante de Beautemps-Beaupré mais je me comprends...)

Pour les équipages, encore, c'était leur métier, mais pour les savants qui ont embarqué avec eux, fichtre, fallait vraiment avoir envie de voir le monde et d'apprendre, pour y aller, hein...

Enfin bref, rien que de découvrir cette expédition, c'était vraiment bien, c'est une chouette initiation, cette bande dessinée, à un sujet auquel je ne m'intéressais pas du tout jusqu'ici ! (je crois même ne m'être jamais interrogé sur le sujet de la cartographie, c'est incroyable ça ! M'enfin !)

Initiation tout de même un peu difficile, j'aurais apprécié un lexique de certains mots quelque part, de certaines expressions... Et c'est très bien, hormis le fait que je n'ai toujours aucune idée de comment on se sert d'un sextant. Flûte...

Où l'on découvre l'ingénieur hydrographe Beautemps-Beaupré, cartographe de talent inégalé jusqu'à l'invention du GPS.
C'est au cours de l'expédition d'Entrecasteaux, partie sur les traces La Pérouse, en 1791 que s'est révélé sont talent époustouflant : une épopée maritime doublée d'un parcours scientifique passionnant.
Cependant, les époques et les expéditions sont mélangés au cours de la narration en flashback avec pour effet de perdre le lecteur qui a du mal à distinguer les perruques des officiers et les différentes expéditions.
Le dessin est en revanche très beau !

Comment dire ma déception. Effectivement, comme lu sur une autre critique, j'ai été totalement perdue.
Même si ce n'est pas un manuel d'histoire et que j'ai fini par apprendre deux trois trucs, surtout sur les dernières pages, je n'ai pas vraiment compris ce qui s'est passé. Malgré les bios en début d'ouvrage, pas facile de savoir qui est qui et qui fait quoi tout au long de la lecture. Donc la France, Royaume puis République, l'Angleterre et la Hollande jouaient à qui est ami avec qui mais pas tous en même temps, ni toujours. Les savants étaient plutôt républicains et les marins, royalistes, d'où des tensions sur La Recherche et l'Espérance non ressenties à la lecture.
Je n'ai toujours pas compris comment les cartes étaient faites, ce n'est pas un manuel de sciences non plus.
J'aurais aimé avoir des repères chronologiques plus marqués et surtout de localisation. Les noms ont changé depuis. Une carte aurait bien été utile justement. Ah oui, ce n'est pas un manuel de géographie.
Quand à l'Astrolabe, je n'ai pas lu comment il était recherché. Nous ne savons en 2021, s'il s'est réellement abîmé en mer, ni où, comment et pourquoi ? L'épave a peut-être été retrouvée il y a peu au large du Caillou. Pauvre Monsieur de Lapérouse dont Louis XVI attendait des nouvelles jusque sur l'échafaud.
Voici donc le résumé de ce qui me reste en mémoire après deux jours, j'en attendais plus.

Marin de formation, c'est avec curiosité que j'ai acheté cet ouvrage au Festival de la BD d'Angoulême. En effet le nom de cet illustre marin et hydrographe français ont attisé mon envie de lire ce livre.
Tout d'abord, je trouve que la bande dessinée se prête parfaitement bien à ce type de récit mêlant histoire et anecdotes de voyage. Cela met parfaitement en perspective ce à quoi la navigation en mer, surtout à la voile peut ressembler. Ayant moi même navigué à la voile et ayant été sensibilisé à l'utilisation de ces instruments de mesure d'antan c'est avec fidélité qu'ils sont représentés.
Point positif, on met parfaitement en relief le contexte politique et social complexe qu'est la période post-revolutionnaire. Les personnages historiques sont globalement bien présentés même si peu développés en dehors des deux pages de présentations au début du livre. Cependant, point négatif, je regrette que tous ces sujets aient été abordés avec si peu de détails et de contexte. Pour un public non averti on peut rapidement être perdu. Il faut selon moi avoir quelques connaissances pour aborder sereinement ce livre qui se lit avec une facilité déconcertante, et de ce fait peut rapidement être lu sans être compris par un non initié.