Depuis l'au-delà.
Werber aurait aussi bien pu écrire allô, ici la Terre, les morts vous parlent. Je ne vais pas faire le Pitch de l'histoire, le titre le résume très bien. La documentation abondante, généralement située en fin de chaque chapitre, permet, grâce à l'audace de l'auteur, de s'aérer un peu le cortex, histoire de se promener en dehors des sentiers battus. La morale obsolète tradi-catho qui transpire de ce bouquin m'a indisposé au plus haut point. Dracon, prophète de la justice nous rappelle notre jugement dernier vers lequel on est supposés nous présenter à la fin de chaque incarnation. Avant d'enchaîner les apprentissages en empruntant un nouveau corps, grâce à la médium vers laquelle les esprits déchus cherchent refuge, car elle possède les meilleurs plans de l'univers. Si ça, ce n'est pas tiré par les cheveux ! Et puis l'assassin (attention spoil) n'est autre que la petite vieille du début qui continue à donner ses leçons de catéchisme en s'en prenant à la surpopulation. Et l'écrivain qui dit amen quand il se fait censurer ses textes... Qu'il l'envoie se faire foutre la vieille, merde.
Un style gnangnan égrène les longs dialogues ou se mêle la frustration d'auteurs réglant par critiques interposés leur différence de style et d'imaginaire. Faire ici le procès du bon goût littéraire en le mélangeant à de la spiritualité de supermarché, fallait oser.
Je passe vite fait sur les sorties de route, Samy, le frère, la séquestration, et plein d'autres, des scènes présentes juste pour faire patienter le lecteur, comme dans une salle d'attente en lisant Closer.
Bon, je l'ai quand même achevé la prose de
Werber, parce que j'avais envie d'aller au bout, de connaître un rebondissement stupéfiant, que je n'aurais pas la saveur de lire, hélas. Néanmoins l'auteur m'a amené jusqu'à la dernière ligne, et rien que pour cela, il mérite d'être lu, un jour, après tous les autres.