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Critique de Ode


Depuis des années, j'apprécie Bernard Werber pour ses idées, non pour son style. La boîte de Pandore m'a confortée dans cette perception. J'ai trouvé le thème captivant : dans la lignée de l'Empire des anges ou des Thanatonautes, l'auteur explore ici la réincarnation, la mémoire personnelle et la mémoire collective. Cependant, le roman est desservi par des phrases plates, des personnages pétris de naïveté et une intrigue trop rocambolesque pour être crédible.

Le récit débute dans un futur très proche. René Toledano, jeune professeur d'histoire au lycée Johnny Halliday (saluons au passage le trait d'humour de l'auteur), assiste avec une amie à un spectacle d'hypnose. Choisi par Opale, l'hypnotiseuse, pour monter sur scène, il réussit à plonger dans une de ses vies antérieures : un jeune soldat français à la veille d'une bataille décisive de la première guerre mondiale. Sans le savoir, René vient d'ouvrir la boîte de Pandore de son subconscient. Cette expérience traumatisante déclenche une série d'événements imprévus et dramatiques qui entraîne René et Opale dans une expérience incroyable sur le chemin de l'histoire humaine.

Re-né symbolise le pouvoir de la réincarnation et de la prédestination. Chez Bernard Werber, le subconscient est une porte cadenassée au bas d'un escalier. Avec une hypnotiseuse talentueuse (Opale) et un patient réceptif (René), cette porte s'ouvre sur le couloir des vies antérieures, chacune représentée par une porte avec un numéro. Avec un peu d'entraînement, René arrive à se concentrer suffisamment pour descendre à volonté dans ce couloir et rendre visite à ses anciens « moi » féminins ou masculins, chacun porteur d'un pouvoir ou d'une signification particulière.

Sur terre, sur mer, de Paris à l'Égypte, se servant de ses anciennes vies pour échapper à ses poursuivants ou résoudre l'énigme de l'Atlantide, les aventures de René deviennent bien vite farfelues. Les extraits du journal de René recensant les « mensonges » de l'Histoire officielle procurent quelques pauses dans le récit ; mais je n'ai pas toujours goûté le ton à l'emporte-pièce de ces chroniques. Il me semble qu'en se focalisant sur un seul thème, par exemple la réincarnation et le cheminement des âmes, l'auteur aurait pu produire un roman plus concis et réaliste, donc à la portée plus forte.

Précision d'importance : j'ai écouté le livre en Audiolib et la voix de l'acteur Aurélien Ringelheim m'a d'abord paru d'une neutralité presque mécanique, comparable à l'option qui lit les textes à haute voix sur mon ordinateur. Ce n'est qu'au bout de plusieurs chapitres que j'ai commencé à percevoir de véritables nuances dans sa voix, surtout lorsqu'il interprète les personnages féminins. A choisir, je préfère une lecture active à partir d'un vrai livre, plus pratique pour comprendre le nom des personnages, recommencer une phrase, un chapitre ou capturer une citation... Comme si, avec l'écoute seule, le texte m'échappait. Pour tout dire, il m'est arrivé de m'assoupir en écoutant sur plusieurs semaines les 135 plages de ces 2 CD, d'une durée totale d'environ 14 heures. A croire que, parfois, Opale est vraiment arrivée à m'hypnotiser... Merci à Babelio et à Audiolib pour cette séance d'essai.
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