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EAN : 9782878580044
173 pages
Viviane Hamy (01/01/1992)
3.71/5   14 notes
Résumé :
"Une année j'interviewai tant d'assassins que je pus aller passer un mois de vacances au bord de la mer.
Ce fut après avoir piqué du haut d'un rocher que je sentis l'eau pénétrer dans mon oreille.Ce fut si violent qu'il me sembla qu'un projectile passait volemment dans l'oreille et s'arrêtait au beau milieu de ma tête.Je continuai à nager.La douleur se calma.Mais lorsque je sortis de l'eau,je crus qu'une moitié de ma tête était enflée."
Werth va appréc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
En ces temps de commémorations croissantes liées à la Grande Guerre, j'ai eu envie de retourner faire un tour dans l'univers de Léon Werth. Séduit par le personnage, par son oeuvre aux forts accents antimilitaristes consacrée à la première guerre mondiale, je me suis décidé à aller voir du côté de ses autres écrits. Parmi ceux-là, « La maison blanche » est un ouvrage atypique consacré aux liens intimes entre le malade et sa maladie, lorsque celui-ci, sortant d'une opération traumatisante, se trouve dans cette faille temporelle où il oscille entre rechute et convalescence, entre rémission et effets secondaires indésirables. Ecrit en 1913, préfacé par Octave Mirbeau, c'est le premier ouvrage de l'auteur, fortement autobiographique, et qui d'emblée concourut au Goncourt aux côtés d'un certain Alain-Fournier
Pour Werth, une période d'hospitalisation et d'intervention chirurgicale constitue une expérience à part entière, sorte de trip mystique et solitaire permettant de prendre du recul sur sa vie dans une atmosphère ouatée. Les douleurs chroniques et violentes sont nécessaires à ce processus d'introspection. La prise de morphine qui s'en suit est libératrice à tel point que tout est organisé dans la journée pour obtenir cette dose.
La première partie du livre est admirable d'écriture. On suit les pérégrinations du narrateur, jeune parisien à la vie précaire, victime d'une otite mal soignée, qui dégénère et le conduit à l'hospitalisation pour une opération lourde. La seconde moitié de l'ouvrage m'a cependant beaucoup moins convaincu. de longs chapitres de descriptions par le menu des journées du patient, les relations qui se nouent avec le personnel hospitalier, et l'inéluctable couplet consacré aux fantasmes sur les infirmières en blouse blanche.
« Peut-être les gens sauront-ils un jour tirer de la maladie une leçon de joie et de sérénité » : tel est le crédo de l'auteur, sa thèse. Un roman initiatique mais au final, malgré quelques bons moments, qui m'a laissé un peu de marbre.
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J'ai lu ce livre parce que j'ai aimé "Clavel soldat" et "33 jours", mais le sujet me faisait craindre une ambiance glauque et moribonde, un ton d'emblée désespéré.
Il n'en est rien. Si la mort est présente, omniprésente, comme une possibilité, rien n'est tragique ici. En quelque sorte en scientifique, le narrateur explore sa souffrance, décrit les sensations, les méditations que lui inspirent la fièvre, la morphine, la demi-conscience ou la convalescence. Et si la médecine et les hôpitaux ont changé, les malades et la maladie, pas vraiment. Les infirmières deviennent le témoin et le baromètre de sa santé et du rapport au monde extérieur et intime, à sa conscience du narrateur.
La poésie du style est sans lyrisme, plutôt philosophique. Les images sont poétiques parce qu'elles sont justes, profondes sans avoir l'air de quitter l'ici-bas, dans toutes sa trivialité. Sans dégoût ni pudeur, le narrateur évoque tous les aléas du corps malade et souffrant et comment dans ce corps malade, souffrant, transpirant, auquel on prend la température, qu'on lave, qu'on panse, il peut subsister un homme. Il n'y a pas de désespoir dans ce texte, car il est purement athée et ne vise aucun au-delà. Ne demandant pas à l'homme d'être un ange, il ne peut y avoir de monstre.
Je me demandais comment l'auteur pourrait nous faire apparaître la maladie comme un territoire à explorer quand on en revient, mais c'est bien de cela dont il s'agit, d'une sorte de carnet de voyage intérieur, d'une méditation athée et sans attachement.
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Du bel ouvrage,
De la belle littérature,
Les mots, les phrases s'ordonnancent joliment, calmement.
Et au détour d'une phrase comme une autre, un mot claque et heurte ... nègre ...
comme un accident ... puis un peu plus loin ... quand on évoque certaines femmes avec lesquelles on se retrouve lié par une complexité sexuelle ... pourquoi pas ... mais l'enchaînement me laisse ébahie ... "cette force et cette harmonie primitives, je les ai aperçues chez presque toutes les négresses d'exhibition... ".
Un auteur d'un autre temps ... un style brillant peut être mais !

Du bel ouvrage,
De la belle littérature,
L'histoire est intéressante, un homme comme un autre, un homme qui se retrouve brusquement confronté à la maladie et à son corollaire ... la douleur.
On découvre alors une description très précise de ce phénomène, comment elle pénètre un individu, comment elle transforme sa vision du monde et de son corps.
Comment un état fiévreux transforme ce qui nous entoure en l'entourant d'un nuage cotonneux, qui fixe d'autres limites, d'autres perceptions qui entraînent l'esprit dans un autre monde accompagné de fantômes.
Suit une analyse des effets de la morphine et de son utilisation et de ses effets sur les malades.

Du bel ouvrage,
De la belle littérature,
Le vocabulaire utilisé est choquant, non par le terme inapproprié mais par le mépris qui le sous entend.
Je ne suis pas sûre d'avoir globalement appréciée cette lecture
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Découverte, grande découverte comme pour beaucoup j'imagine et tant de points communs me font aller vers cet auteur ... sa femme se prénommait Suzanne, entre autres anecdotes. le Jura, les Vosges, son parcours, ses choix, ses amitiés, c'est à lui que Saint-Exupéry dédicace son petit Prince, excusez du peu !
Ce livre, et bien , un drôle d'objet avec une description de la douleur, du va et vient dans la chambre blanche de la maison blanche de blouses blanches. Une jolie énumération des infirmières, de jour, de nuit, des différences qui font que l'on apprécie celle-ci plus qu'une autre. Une volonté de libérer les postières derrière leurs grillages, un temps infini à regarder le ciel et ses variations de bleu comme celui des iris infirmiers, de la naissance de leur poignet. Bref, à qui a passé du temps étendu à attendre, à contempler la douleur et sa progression, à compter le temps des petits riens qui lui restent, ce livre parlera, il n'est pas bien long. La mort rode, je vous laisserai découvrir par vous-même si elle attrapera le narrateur o^s'il sortira, enfin, de la Maison blanche. C'est avec ce livre que l'auteur frôlera le Goncourt en 1913, l'année du Grand Meaulnes qui lui-même ne l'obtint pas. Comme quoi !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Un malade débute dans la maladie comme un enfant fait ses premiers pas. Il n'est pas ridicule. Il est comique. Il peut être attendrissant. Mais n'ayez pas la larme à l’œil, chaque fois que vous voyez un malade, ne pleurez pas automatiquement. Si de sa maladie, le malade ne tire aucune joie, c'est qu'il n'en tirerait aucune de la vie, c'est qu'il est indigne de la santé.
Et ne prenez pas un air trop grave, si vous songez qu'il est menacé de mourir. La mort n'est pas un évènement exceptionnel. Et le miracle, ce n'est pas la mort, c'est la vie.
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Je suis seul avec le ciel, et sa lune, et ses nuages. Quant aux étoiles, je n'en parle pas, parce qu'elles sont des clous de tapissier à tête dorée. [...]. Les étoiles ont été salies par les poètes. Il nous faut un effort pour les penser proprement. Elles ont été maniées par les romancières de beuglant, aux doigts gras, elles sont devenues le symbole de la gloire humaine. Elles sont au collet des généraux. Les financiers, les hommes politiques et les cabotins ont tous une étoile.
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Videos de Léon Werth (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Léon Werth
Quoi de mieux que de se faire raconter de belles histoires à haute voix dans le confort de son foyer!
BAnQ et Liratoutâge vous invitent à écouter Patrice lire un texte évoquant la belle aventure du réaménagement d'une maison intergénérationnelle tandis que Godelieve, âgée de 83 ans, et Charles-David, son bras droit, âgé de 26 ans, vous entraînent dans l'univers fabuleux du Petit Prince de Saint-Exupéry.
Godelieve de Koninck, lectrice et fondatrice de Liratoutâge Patrice de la Brosse, lecteur-bénévole de Liratoutâge Charles-David Duchesne, lecteur et conseiller de Liratoutâge Caroline Malo, bibliothécaire responsable du développement des services aux aînés à l'animation
Intro : (00:00) Présentation de l'activité : (00:20) 1er interlude musical : (01:04) Lecture du premier texte : (01:34) 2e interlude musical : (08:41) Présentation de la lecture intergénérationnelle : (09:29) Lecture de la dédicace de St-Exupéry à Léon Werth : (12:38) Lecture à deux voix d'un extrait du Petit Prince de St-Exupéry : (13:22)
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