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Citations sur L'incendie de Los Angeles (12)

Il commençait à se demander s'il ne souffrait pas de l'apathie morbide, invétérée, qu'il aimait à peindre chez les autres. Peut-être ne devenait-il sensible que par galvanisation et était-ce pour cette raison qu'il poursuivait Faye.
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Tod se remit à jouer franc jeu.
- Ce n'est pas cela. J'ai couru après une fille et c'est comme si l'on portait une chose un peu trop volumineuse pour qu'on puisse la cacher dans sa poche : une serviette de cuir ou une petite valise. On est très mal à l'aise.
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Il est malaisé de se moquer d'une aspiration à la beauté et au romanesque, quels que soient le mauvais goût, l'horreur même, des résultats de cette aspiration. Mais il est aisé de soupirer. Peu de choses sont plus tristes qu'une honnête monstruosité.
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Tod quitta la route et grimpa jusqu’à la crête de la colline pour regarder en bas de l’autre côté. De là, il put voir un champ de quatre à cinq hectares couvert d’une brousse épineuse parsemée de touffes de tournesol et d’eucalyptus sauvage. Au centre du champ s’élevait un amoncellement gigantesque de décors, de panneaux anti-son et d’accessoires. Pendant que Tod regardait, un camion de dix tonnes y ajouta une nouvelle charge. C’était le dépotoir final. Il pensa à la "Mer des Sargasses" de Janvier. De même que cette masse d’eau imaginaire est une histoire de la civilisation sous forme de dépotoir marin, la décharge du studio en est une sous l’aspect d’un dépôt de balayures de rêves. Les Sargasses de l’imagination ! Et ce dépôt s’emplit tous les jours davantage, car il n’existe nulle part de rêve en suspension qui ne finisse tôt ou tard par y échouer, après avoir été rendu photogénique à l’aide de plâtre, de toile, de lattes et de peinture. Bien des navires sombrent et n’atteignent jamais la mer des Sargasses, mais nul rêve ne s’efface entièrement. Il trouble, en quelque endroit, une personne infortunée et quand cette personne a été suffisamment troublée, le rêve est reproduit au studio.
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Il s'assit et tenta de dégager le sens de ce que lui avait dit Homer. C'était du charabia pour une bonne portion. Mais parfois ce n'en était pas. Il tint le mot de l'énigme lorsqu'il arrive à la conclusion que la majeure partie de son discours était moins pêle-mêle que mal ordonnée dans le temps. Au lieu de venir les uns après les autres, les mots venaient l'un derrière l'autre. Ce qu'il avait pris pour une vraie tirade était en réalité un seul mot épais et non une phrase. De la même manière, plusieurs phrases étaient simultanées au lieu de former un paragraphe. En se servant de cette clef, il parvient à ordonner une partie de ce qu'il avait entendu, de façon à ce que cela rimât à quelque chose.
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Aucun de ses compagnons ne l'entendait vraiment. Ils étaient tous trop occupés à la regarder sourire, rire, frissonner, chuchoter, s'indigner, croiser et décroiser ses jambes, tirer la langue, écarquiller ou rétrécir les yeux, secouer la tête pour que ses cheveux platinés éclaboussent la peluche rouge du dossier du fauteuil. La chose étrange dans ses gestes et ses expressions, c'est qu'ils n'illustraient pas réellement ce qu'elle disait. Ils étaient presque purs. On eût dit que son corps, sensible à la stupidité de ses paroles, excitait ses auditeurs afin de détruire leur esprit critique. Cela agissait ce soir-là : il ne venait à la pensée de personne de se moquer d'elle. Ils ne bougeaient que pour resserrer leur cercle autour d'elle.
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Les Angelenos seraient les premiers, mais leurs camarades suivraient, d'un bout à l'autre du pays. La guerre civile éclaterait.
Le solide sentiment de contentement que lui causait cette épouvantable conclusion l'amusa. Tous les prophètes de ruine et de destruction étaient-ils des homme si heureux ?
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Il trouvait encore une raison d'excuser Faye. Il était convaincu que, tout en reconnaissant souvent le caractère artificiel d'une attitude, elle s'y tenait obstinément parce qu'elle ne savait pas comment se montrer plus simple ou plus honnête. C'était une actrice qui avait appris son métier des une mauvaise école, en copiant de mauvais modèles.
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Avant qu'il s'en aperçût sa tristesse tourna à l'angoisse puis à l'aigreur. De nouveau, il se sentait lamentablement malheureux. Il se mit à pleurer.
Les larmes ne sont un bienfait que pour ceux qui espèrent encore. Lorsqu'elles cessent de couler, ils éprouvent un soulagement. Mais aux gens sans espoir, comme Homer, à ceux dont l'angoisse est fondamentale et permanente, les larmes n'apportent aucune aide. Rien ne change pour eux. Ils le savent, en général, et pourtant ne peuvent pas s'empêcher de pleurer.
Homer eut de la chance. A force de pleurer il s'endormit.
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C'est aussi pendant cette tournée que Faye fit une nouvelle conquête du nom de Homer Simpson.
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