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Série Dortmunder tome 15 sur 15
EAN : 9782743627157
1 pages
Payot et Rivages (05/02/2014)
3.46/5   49 notes
Résumé :
Doug Fairkeep, producteur avant gardiste d’émissions de téléréalité a une idée géniale ! De véritables criminels qui commettraient de vrais forfaits en direct. S’il serait plutôt du genre à privilégier l’ombre
et l’anonymat, John Dortmunder, alléché par le cachet, accepte. Avant d’échafauder un plan beaucoup, beaucoup, beaucoup plus audacieux.
L’ultime aventure du légendaire John Dortmunder.

Dans notre monde où la réalité semble si fluc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Pourquoi ne pas tenter une émission de téléréalité avec de véritables délinquants en action ? Cette idée lumineuse jaillit d'une conversation entre un réalisateur d'émissions de télé, Doug Fairkeep, et une chauffeur de taxi, mère de Stan Murch, un des membres de la bande à Dortmunder...

De vrais escrocs, oui, mais pas forcément pires que ceux qui les emploient ; une téléréalité plus télé que réalité ; de vrai-faux acteurs ; un coup réel et filmé dissimulant d'autres projets dans les locaux à tiroirs secrets de la TRDevelopment.

Beaucoup d'humour et de rebondissements dans ce roman de Donald Westlake qui en profite pour tourner en dérision la téléréalité, vaste fumisterie que nos sympathiques voleurs, très télégéniques par ailleurs, utilisent pour mener à bien une très réelle escroquerie aux non moins réels escrocs, les producteurs de ces émissions aberrantes...Une réussite.
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Nous y voilà donc : l'ultime aventure du gang de cambrioleurs le plus ingénieux et le plus poissard de l'histoire de la littérature nous arrive enfin. Après le dernier roman d'Elmore Leonard le mois dernier, c'est donc une autre page qui se tourne chez Rivages. Et, fort heureusement, elle se tourne de belle manière avec ce dernier volume de qualité supérieure.

Jamais à court d'idées stupides, la téléréalité se lance dans un nouveau concept par l'intermédiaire de Douglas Fairkeep, producteur à succès du Stand, vibrante émission filmant le quotidien d'une famille de fermiers tenant un stand de fruits et légumes au bord d'une route. le programme original qu'envisage Fairkeep ? Filmer une bande de criminels en train de monter un coup et de l'exécuter. Comme de bien entendu, et par un (mal ?)heureux hasard, c'est sur l'équipe de Dortmunder que le choix de Fairkeep va se porter. le seul problème étant que, généralement, ce genre de travail se fonde sur l'anonymat des exécutants. D'abord rétifs, Dortmunder et ses comparses vont toutefois trouver assez rapidement une façon de rentabiliser à leur profit exclusif les lubies de Douglas Fairkeep. Si la chance est avec eux…

De coutume, Westlake, si ce n'est par le biais des allusions à la façon dont Andy Kelp irritait régulièrement Dortmunder avec de nouveaux appareils électroniques (répondeur, téléphone portable, ordinateur…), attaquait peu de front le monde moderne. Il laissait ses héros dans une époque dont on savait qu'elle était plus ou moins la nôtre mais qui, toutefois, se dépouillait de marqueurs trop précis sur le contexte sociétal. Ici pourtant, il place sa bande face à un fait de société (on évitera peut-être le qualificatif de culturel en l'occurrence), la course de la téléréalité vers des concepts de plus en plus stupides, qui témoigne bien de notre temps.
C'est d'ailleurs plus de cette téléréalité que de cambriolage qu'entend ici parler Donald Westlake. de fait, le coup que montent Dortmunder et ses acolytes est avant tout prétexte à les projeter dans le monde impitoyable de la production télévisuelle et se trouve finalement assez peu développé, l'auteur se contentant d'explications minimales et lançant même un dernier obstacle dont est en droit de se demander ce qu'il fait là.

Et si donc le coup en lui-même peut apparaître un peu bancal (et après tout, on est avec Dortmunder, Kelp, Murch et Tiny, non ?) c'est bien cette description des moeurs télévisuelles qui met en joie le lecteur. Usant de cette ironie que l'on qualifiera par l'oxymore de gentiment féroce qui est sa marque, Westlake dépeint un monde cynique dans lequel on voit évoluer avec joie stagiaires exploités, acteurs ratés (la figure de l'acteur ancien criminel de troisième zone qui a fini par obtenir quelques seconds rôles, notamment dans les Soprano, est à mourir de rire) et créatifs cyniques et formatés. À tel point que les seuls véritables professionnels sérieux sont ici les cambrioleurs. Voir ainsi s'échiner l'équipe de production à rendre la réalité plus réelle en la scénarisant est pour le lecteur une aventure d'autant plus jouissive que cette situation est mise en parallèle avec la façon dont Dortmunder et ses compagnons, en montant leur coup qui, une fois encore, ne se passe pas comme prévu, finissent par la rendre moins réelle.
Jouant avec habileté de cette opposition, de la mise en abyme créée par cette situation abracadabrante, Donald Westlake – même si on présume que mourir n'entrait pas nécessairement dans ses plans – offre une belle sortie à Dortmunder. Il ne nous reste plus qu'à relire la série depuis le début.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Ultime aventure de John Dortmunder et sa petite troupe habituelle, Andy Kelp, Stan Murch, Tiny et le gamin. Une équipe de production de téléréalité leur demande de commettre un cambriolage sous les yeux de leurs caméras. Pour une activité qui demande plutôt de la discrétion, ça parait absurde. Et pourtant nos cambrioleurs préférés acceptent… et proposent un garde-meuble qui est dans le même immeuble que la société de production, et surtout qui appartient au même groupe industriel. Ce qui réduit les risques juridiques si la police venait à intervenir (c'était pour la télé, les gars ! On faisait semblant ! Ah ah ah !). Et surtout le lieu est juste au-dessus d'un étage aux portes hermétiquement closes. Et donc si c'est bouclé comme ça, c'est qu'il y a quelque chose à prendre, logique de voleurs. Mais si le producteur et sa direction voit d'un bon oeil l'arrivée de cette nouvelle téléréalité, ils se méfient fortement des personnages qui y participent (et ils ont bien raison !). Surtout que John et ses potes prennent l'habitude de débarquer chez Doug, le producteur, et refusent de déclarer leurs vraies identités au comptable de la société de production (on se demande bien pourquoi ? Et pourquoi pas leur adresse, tant qu'on y est !). On assiste donc au jeu du chat et de la souris, sans savoir quel est le chat et quelle est la souris. Car l'entreprise de télé, et surtout le groupe financier propriétaire, est loin d'avoir les mains propres et ses dirigeants la conscience tranquille. Donald Westlake joue avec les codes de la téléréalité, ce monde de fausse réalité et de fiction réelle (sic). Sans oublier de critiquer le monde des affaires et des cyniques au passage. Une dernière aventure drolatique pour ce cambrioleur malchanceux et pessimiste, dans un monde totalement à l'opposé de son propre univers personnel. Ne reste plus qu'à reprendre à sa première aventure : « Pierre qui roule ». Ou lire d'autres romans de Westlake, ce n'est pas ça qui manque.
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J'avais déjà lu Histoire d'Os, du même auteur, avec le même héros (Dortmunder, un voleur poisseux). Ça m'avait réconcilié avec le style policier, grâce à l'humour et au style de Donald Westlake, ainsi qu'au point de vue adopté, du côté des « méchants » qu'on souhaite voir réussir dans leurs méfaits.
Je suis donc allé à ma librairie pour en chercher un autre. Rien en rayon. J'ai demandé au libraire s'il y en avait des cachés. Large sourire de sa part en m'entendant parler de Dortmunder. Suivi d'une expression de surprise. « Quoi ? On n'a plus de Dortmunder en rayon ? Allez, j'en recommande un paquet, j'en piquerai peut-être un dedans ! ». Puis vérification du rayon, au cas où. Et hop, il restait Top Réalité, qu'un visiteur de la librairie avait mal rangé. Je repars avec. le lendemain, j'ai déjà terminé de le lire tellement ça m'a plu ! Et j'annonce à ma femme que si elle cherche des idées cadeaux, même si Noël est passé, elle peut m'offrir l'intégrale de Dortmunder. « Mais je croyais que tu n'aimais pas les séries autour du même personnage ? ». Peut-être, oui. Mais ça, c'était avant.
Maintenant, je me rends compte que j'ai perdu mon temps. Pendant deux ans, pour mes lectures détente, les bouquins à lire le soir sans me prendre la tête, je me suis tourné vers les romans feel good, et j'ai enchaîné déception sur frustration. Alors qu'un bon Dortmunder fait parfaitement l'affaire. Non, ce n'est pas de la grande littérature, du grand polar. Mais ça se lit tout seul, sourire aux lèvres du début jusqu'à la fin, et ça remplit à merveille son rôle de passe-temps, de moment plaisir. Vivement que Madame m'offre tous les autres !
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Nous y voilà, la dernière (més)aventure du génial Dortmunder, braqueur éternellement contrarié par la malchance. À lire Top Réalité, nul doute que Donald Westlake n'avait pas prévu d'en faire l'épilogue de son charmant personnage. Bien que l'auteur soit décédé fin 2008, cet opus n'offre pas de conclusion au destin de John Dortmunder. D'ailleurs, les dernières pages du roman peinent également à refermer l'histoire narrée jusque-là. Laquelle fait même mentir la réputation de son anti-héros puisqu'elle se monstre avare en coup du sort.
Pour autant, difficile de ne pas se laisser mener par la plume toujours aussi aiguisée de Westlake. Avec la télé-réalité en ligne de mire, l'écrivain envoie de nombreux coups à cette économie de l'illusion. Par le biais de personnages secondaires truculents issus de la télévision (Doug Fairkeep, Babe Tuck), Top Réalité comporte quelques passages assez comiques, notamment concernant l'émission le Stand. Puis comment résister au plaisir de voir la bande réunie ? le plaisir est évidemment amplifié par la connaissance préétablie de cet ultime épisode, mais néanmoins présent.
Puis quelques idées se révèlent rapidement amusantes (le vrai braquage à mener en parallèle du faux braquage).
Impossible de ne pas rester sur sa faim. Comment peut-il en être autrement pour un fan de Dortmunder, à fortiori de Donald Westlake ? Top Réalité - en dehors de sa nature de dernier opus - ne jette pas d'ombre sur la collection en qualité. Je regrette juste qu'il ne soit pas d'un niveau comparable aux plus grandes galères de nos braqueurs adorés. Histoire de partir dans un dernier et bel éclat de rire.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
"Doug ? demanda Darlene lorsqu'ils furent installés. De quel genre d'émission de téléréalité il va s'agir ? Pas d'un stand de ferme.
- Comment puis-je exprimer le concept ? s'interrogea-t-il. Le fait est que ce sont, euh...
- Des escrocs, dit John.
- Des criminels, grommela Tiny.
- Des voleurs, dit Stan.
- Des voleurs professionnels, développa Andy en arborant un large sourire. Confirmés et patentés."
Elle se tourna vers Doug.
"Tu vas faire une émission de téléréalité sur des voleurs professionnels ? Ils feront quoi ?
- Des vols, répondit Doug.
- Des vols professionnels, explicita John.
- Je ne comprends pas, avoua-t-elle. Ils le disent eux-mêmes, qu'ils sont des voleurs, et tu leur confies les clés de ton appartement ?
- Je ne leur ai pas confié les clés de mon appartement. Apparemment, ils n'en ont pas besoin, des clés.
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En place , s'il vous plaît. Rodney , un tout petit peu plus loin le long du bar , si tu veux bien. Ray , un peu plus en retrait. Je veux que tu sois complètement hors décor , et après , tu entres. Voilà , c'est parfait. Prêt , tout le monde ? Moteur.
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Dortmunder n’aimait pas être planté à l’angle d’une rue. Avec ses épaules tombantes, son air lugubre et ses vêtements que nul créateur n’avait dessinés, il savait de quoi il avait l’air quand il restait un certain temps au même endroit à un carrefour : il avait l’air d’un rôdeur à l’affût d’un mauvais coup. Le mauvais coup en question, ce que le premier policier qui poserait l’œil sur lui comprendrait aussitôt, ne changeait rien à l’affaire et pourrait être déterminé au poste : la priorité immédiate consistait à embarquer ce type.
C’était la raison pour laquelle il n’aimait pas être planté à l’angle d’une rue : il détestait donner à des policiers l’impression qu’ils avaient un devoir à accomplir. Et pourtant, il était bien là, au beau milieu d’un jour de semaine du mois d’avril, aussi visible qu’un furoncle sous la pâle lumière d’un faible rayon de soleil printanier, l’équivalent d’une bière sans alcool par comparaison avec un vrai soleil, disons, celui du mois d’août, mais bien assez vif quand même pour qu’on remarque un détail tel que John Dortmunder qui, en fait, se tenait à cet endroit dans l’attente d’un taxi.
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Dortmunder vit que le tableau noir qui indiquait les plats du jour du lendemain était désormais parachevé et qu'il incluait des LASAGNA.
< Très bien > fit-il en l'indiquant d'un signe de tête. Rollo avait retrouvé son entrain et le sourire .
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«Tu sais quelle impression ça me fait? demanda Dortmunder.

-Non, répondit Kelp qui semblait intéressé. Laquelle?

-D’être un de ces types qui tournent dans une autobiographie qui n’est pas la leur.» Il montra la table, les chaises, les murs. «Nous n’avons rien fait et c’est déjà un mensonge.»
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