Une bonne partie de la mythologie
Donald Westlake se situe des deux côtés de la loi (flics ou truands). Un moyen semble-t-il assuré d'imaginer de solides aventures tout en y allant de son commentaire sur l'ordre moral (hypocrite ou dégénéré). Bien entendu, cela reste du sous-texte, exception faite du Couperet. Mais un deuxième niveau de lecture bien présent, souvent glissé sous une bonne dose d'ironie ou d'humour vachard. Pas surprenant de voir l'auteur culte s'attaquer à une nouvelle catégorie, celle du journalisme type tabloïd, puisqu'elle lui permet de jeter son regard caustique sur un autre symbole des valeurs détraquées. Quand on connait le style moqueur de Wesltake, on sait tout de suite que le titre
Faîtes-moi confiance est une invitation faire l'inverse.
Au départ, on pense à un polar. Un cadavre dans une voiture et une apprentie journaliste. Sauf que cela importe moins à Wesltake que de faire le portrait (au vitriol) de la presse people, qui ne recule devant rien pour glaner des infos aux stars, quitte à les fabriquer elle-même. Et c'est rien de le dire, le roman présentant plusieurs passages absolument délirants (quelques "infiltrations" improbables).
La plume de
Westlake reste l'une des plus piquantes dans le genre. le voir coller aux basques du cynisme personnifié (par la plupart des personnages principaux) est une nouvelle fois un régal. Il est cependant regrettable que l'enquête de son héroïne soit délaissée rapidement pour revenir sur le devant de la scène lors des dernières pages. le livre aurait peut-être dû se passer de ce MacGuffin, finalement peu intéressant. le rythme aurait été plus soutenu, et la rigolade plus fréquente.
Mais en l'état, c'était déjà une bonne lecture tout ce qu'il y a de plus confortable.