[Une critique qui concerne toute la saga, comprenant 37 tomes!]
Vous faites partie de ces mélancoliques des années Thorgal, ce bon vieux temps de la fantasy, du médiéval, des héros sauvages et charismatiques, au destin palpitant et à l'histoire émouvante ? Vous savez, la bonne vieille BD classique, lue par nos parents, reprise par d'autres scénaristes ou dessinateurs, pour perpétuer le mythe parce qu'ils ont été des best-sellers à leur époque, parce qu'ils ont révolutionné le genre ? C'est tout naturellement que je vous dirige vers la saga Aria. Oui, oui, la fameuse Aria, cette jolie blonde intrépide qui évolue dans un univers mêlant science et magie, amour et trahison. Et puis son cheval, Furia, son fidèle compagnon de route, auquel on s'attache rapidement puisqu'il est le seul qui ne la laisse pas tomber… Depuis 1982,
Michel Weyland (scénariste, dessinateur et coloriste), aidé de
Nadine Weyland pour les couleurs, nous plonge dans un univers médiéval-fantastique devenu légendaire. Allez, je vais vous en dire plus.
> Coup de crayon
Pour cette première année où je propose des idées BD à la sauce Renards, je voulais vous faire voyager dans les temps anciens, ceux où les auteurs tâtaient le terrain, découvraient les possibles de l'imagination et instauraient un certain style franco-belge reconnaissable aujourd'hui parmi tous. La saga Aria de
Michel Weyland s'inscrit dans cette veine classico-traditionnelle, grâce à ses traits détaillés, les décors denses et foisonnants, la planche devient un terrain de jeu. En effet, la case devient extensible, elle s'imbrique, se décuple, rapetisse, s'élargit jusqu'à disparaître et laisser une place totale au paysage, par exemple. L'espace de la planche s'adapte à l'histoire, rappelant
Little Nemo in Slumberland, de Winsor McCay (bon, de loin, parce que Monsieur McCay date de 1905, quand même, mais l'idée est là),
Michel Weyland proposant d'époustouflants décors, paysages, personnages de pied, créatures fantastiques, le tout baigné dans des couleurs plutôt vieux jeu, tout ce pour quoi on se régale. Sans oublier le personnage d'Aria, elle-même charmante et ravissante, car nous devons concéder des traits réalistes et très réussis à
Michel Weyland. Oui, je vous conseille Aria parce qu'artistiquement et esthétiquement parlant, elle en jette quand même, ce qui permet de nous plonger totalement dans l'univers médiéval-fantastique créé par
Michel Weyland.
> Coup de plume
Que dire de cette histoire plutôt originale racontant les aventures palpitantes d'une héroïne forte et indépendante ? Aria nous fait découvrir tout un univers de fantasy et fantastique, plein de créatures surprenantes et d'ennemis angoissants, de dénouements plus ou moins heureux mais tout aussi réussis les uns que les autres. Il faut néanmoins souligner que les prises de parole peuvent être riches et denses en détails et en informations, et cela reflète bien l'état de la BD franco-belge de l'époque. Pourtant, cela n'empêche pas l'amateur.rice d'être captivé.e et de tourner la page pour connaître la suite, bien au contraire ! Aria est une guerrière émancipée, sans attaches, qui parcourt le monde et les villages en défendant les plus faibles et en prouvant son courage et sa force. Une série qui s'étend sur plus de 37 tomes, nous permettant de suivre l'évolution de ce personnage intriguant !