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EAN : 9782072710926
224 pages
Gallimard (20/04/2017)
3.48/5   21 notes
Résumé :
Edith Wharton adorait la France et aimait aussi beaucoup les voyages en voiture. Avec son mari Teddy, entre 1906 et 1907, c'est dans une Panhard et Levassor 15hp achetée d'occasion à Londres qu'ils effectuent ce «tour de France», parfois accompagnés de Henry James. Evidemment, les Wharton ne conduisent pas eux-mêmes, ils ont un chauffeur, et leurs bagages arrivent par chemin de fer, avec quelques domestiques, aux étapes les plus importantes. On voyage avec style ! L... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Quelle chance de découvrir la traduction française de ce beau texte d'Edith Wharton plus de cent ans après sa rédaction qui date de 1908.

Edith a parcouru plusieurs fois la France et elle en livre de très belles images à travers son analyse des sites visités, de Beauvais à Laon en passant par Rouen, Amiens, Reims, Bordeaux, Toulouse, la Provence avec un très bel hommage à la beauté de la côte varoise, Avignon, Nîmes, Valence, Lyon, Vézelay et d'autres lieux bien modestes comme le beau village de Saint-Savin dans les Hautes-Pyrénées.

Elle s'intéresse systématiquement aux cathédrales gothiques, un peu moins aux églises romanes, encore qu'elle offre un bel hommage à celle d'Orcival en Auvergne. Elle n'a pas vu Conques, que dirait-elle aujourd'hui des vitraux de Soulages?

Elle décrit admirablement les villes, appréciant surtout celles qui sont perchées sur un promontoire ou celles que l'on peut découvrir d'en haut, par exemple Lyon en s'étant écartée de la route classique. Elle n'a pas goûté les charmes et richesses de Toulouse, ni les briques de la cathédrale d'Albi qu'elle compare injustement à "un monstre rose et imberbe". Dommage qu'elle n'ait pas vu un autre rose, celui du grès du clocher gothique flamboyant de Rodez...

Dans son voyage, Edith Wharton aime suivre le cours sinueux des fleuves et admirer les châteaux qui les dominent, comme Château-Gaillard aux Andelys, ou le long de la Loire.

Et puis l'inévitable Berry avec la visite pèlerinage à Nohant pour respirer l'air de l'écrivaine qu'elle admire tant, George Sand.

Ce livre est un hommage à la France rendu par une connaisseuse, une femme qui sait distinguer la beauté, qui affiche aussi quelquefois péremptoirement ses goûts que l'on ne peut, bien sûr, pas toujours partager. C'est un hommage réalisé dans une très belle écriture, avec une traduction de haute qualité par Jean Pavans qui a su restituer magnifiquement les fortes impressions de ce beau voyage d'Edith Wharton.
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Je croyais l'étagère de ma bibliothèque dédiée à Edith Wharton complète, c'était sans compter avec ce récit paru il y a un peu plus de cent ans aux Etats-Unis et tout juste traduit en français. J'avais déjà lu son récit de voyage en Italie et je me suis plongée avec intérêt dans celui-ci car les qualités d'observation de l'écrivaine et son amour pour la France sont gages de quelques pages de qualité. Ajoutez à cela une préface de Julian Barnes, autre anglo-saxon amoureux de la France et le plaisir est total.

C'était un temps où l'on prenait le temps de voyager, surtout quand on en avait les moyens comme les Wharton qui embarquaient parfois avec eux des passagers, et notamment Henry James. Grands amateurs d'automobile, ils en apprécient la liberté et surtout l'opportunité de ne pas être contraints par les tristes paysages qui bornent les gares. Oui, c'était avant que les villes ne se dotent de banlieues de plus en plus laides car si Edith Wharton était encore en vie, nul doute qu'elle préférerait arriver en centre-ville par le train pour éviter ces paysages qui défigurent désormais les plus riantes agglomérations.

Ce recueil nous offre le récit de trois voyages effectués en France en 1906 et 1907 à bord d'une Panhard et Levassor conduite par un chauffeur. Grâce à l'automobile, ses postes d'observation sont décuplés, elle peut saisir autant les détails que ce qui fait la continuité des paysages. Edith Wharton est particulièrement sensible à l'histoire et au patrimoine artistique et architectural de la France, consciente du décalage entre l'histoire de son "jeune" pays d'origine et les vieilles civilisations européennes. Grande voyageuse, elle est à même de comparer les paysages traversés à ceux déjà rencontrés en Italie, en Suisse ou en Angleterre, elle est également sensible aux différentes tonalités de France qui jalonnent son parcours. Des paysages, de l'ordonnancement des cultures, de l'organisation des villages, de la mine des villageois, rien n'échappe à son acuité. Jamais blasée, elle ne cesse de s'émerveiller de nouvelles découvertes tout en faisant le lien entre les régions traversées et leur histoire. Son érudition mêle l'architecture, les arts et la littérature et accompagne ses déambulations dans les cathédrales, les villes fortifiées, les petits villages provençaux ou les demeures d'écrivain comme à Nohant, celle de George Sand. Qu'il est agréable de flâner en sa compagnie et de s'en remettre à la précision de sa plume pour voir surgir des paysages déjà traversés mais certainement pas observés de la même manière.

Ces récits, on a surtout envie de les emporter pour un périple en automobile et de retrouver un certain goût de la lenteur ; choisir une auberge de campagne pour un déjeuner ensoleillé, improviser le choix d'une étape, admirer les vues et apprécier la charge de l'histoire de chaque pierre...

C'est tout un mode de vie dont témoigne Edith Wharton avec une science des détails et une bienveillance qui n'est pas toujours l'apanage du touriste américain. de ses périples, elle tire des récits enthousiastes, chaleureux et terriblement élégants. Allez... En voiture !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Les débuts de l'automobile ont provoqué un engouement chez ceux qui pouvaient s'offrir ce luxe et permit un tourisme dégagé des contraintes des horaires de train, en toute liberté.

Edith Wharton faisait partie de ces nouveaux voyageurs et elle a effectué plusieurs périples en 1906 et 1907, avec son mari, et pour un parcours avec Henry James. le couple avait bien sûr un chauffeur et était précédé par quantité de domestiques qui se chargaient de toutes les formalités pratiques, bagages, réservations d'hôtels etc ... le Nord, la Normandie, les pays de Loire, la Provence, le Massif Central, ils parcourent de nombreuses régions et j'ai été étonnée de la vitesse à laquelle ils traversent les lieux. Ils s'attardent rarement, pressés de découvrir autre chose, plus loin.

Edith Wharton est férue d'architecture, d'art, de littérature. Fine observatrice, elle regarde tout avec acuité : les monuments, les paysages, les Français. Elle a des avis arrêtés et éclairés, elle critique vertement les restaurations de Viollet-le-Duc. Ses admirations sont tout aussi enthousiastes. Elle décrit évidemment une France qui n'existe plus. Durant ma lecture, je me suis demandée ce qu'elle penserait des villes actuelles, défigurées par des banlieues identiques d'une laideur affirmée. Les destructions des deux guerres mondiales ont changé également la physionomie de nombre de monuments et de villes.

C'est un régal de lire ses impressions sur des lieux que l'on connaît déjà, même si c'est parfois difficile de faire coller les images d'hier avec celles d'aujourd'hui. En habitante d'un pays neuf, elle apprécie la vieille Europe et sa culture ancienne. Grande voyageuse, elle peut comparer avec d'autres paysages d'Italie, de Suisse etc .. Ses connaissances sont impressionnantes et rend le récit extrêmement vivant.
A noter, une préface éclairante de Julian Barnes.


Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Edith Wharton (1862-1937) et son mari Teddy, francophiles cultivés et touristes avertis, partent de Boulogne avec leur chauffeur. Direction : Amiens, Rouen, Paris, Poitiers, les Pyrénées, la Provence, l'Est : rien ne les arrête ! En route, ils admirent les paysages, les villages, mais aussi la population ! Voilà un ouvrage … disons ethnologique qui parle d'un temps que seuls les aînés ont connu, avec les débuts de l'automobiles et des voyages. Une belle réflexion aussi sur une époque. Enfin, un documentaire précis des moeurs et coutumes.
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critiques presse (2)
Telerama
01 juin 2017
Edith Wharton s'émerveille, s'étonne, commente et ponctue son itinéraire de références à George Sand ou madame de Sévigné.
Lire la critique sur le site : Telerama
LaLibreBelgique
03 mai 2017
Edith Wharon s’affranchit de tout intellectualisme, défendant un mélange de subjectivité, d’imagination et de plaisir permettant de goûter au mieux au spectacle qui s’offre à elle.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (61) Voir plus Ajouter une citation
Le premier sentiment est que rien n'est comparable : aucun ouvrage humain, aucune accumulation d'histoire ne saurait un seul moment prodiguer autant de joie pour l'oeil. L'étendue de côte entre Toulon et Saint-Tropez, beaucoup moins familière au visiteur nordique que la partie orientale de la Riviera, a une noblesse particulière, une ampleur virgilienne dans les proportions, en net contraste avec les roches rouges et abruptes du rivage qui suit. En la contemplant du haut des pinèdes de Costebelle, au-dessus de Hyères, on est assiégé de souvenirs antiques, d'analogies avec l'Age d'Or, tant la plaine verdoyante s'étend divinement vers la mer, entre les lignes montagneuses d'une pureté toute attique.
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Le lendemain, nous avons observé de plus près la scène que nous avions contemplée à partir des hauteurs de Ferrières; longeant d'abord la crête qui domine la Limagne, jusqu'à la ville ancienne et noire de Thiers, et puis redescendant vers la plaine. Notre route la traversait, en passant par la charmante ville médiévale de Pont-du-Château, jusqu'à Clermont-Ferrand, qui étend sa masse brune à la base du puy de Dôme : cité très étrange, très sévère, entièrement bâtie et pavée avec la pierre volcanique de Volvic, et couronnée par la sinistre splendeur de sa cathédrale noire.
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Argelès est une charmante vieille cité de collines, qui s'est tenue bien au-dessus de la nouvelle station thermale de Gazost dans la plaine; mais le véritable objet de l'excursion se trouve plus loin en hauteur, dans une forêt de châtaigniers sur le versant des montagnes. Ici, le minuscule village de Saint-Savin tournoie comme une abeille autour de sa grande église romane, construction massive et nue, semblable au squelette de quelque animal préhistorique émergeant à moitié des roches.
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Après Etampes, quand on s'approche de Fontainebleau, le paysage devient extrêmement pittoresque, avec des roches noircies affleurant hardiment, des champs dorés de genêts, des bosquets de bouleaux et de pins, avant-coureurs des extraordinaires grès sableux de la forêt.
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Les intérieurs des grandes cathédrales françaises sont en général quelque peu désolés et démeublés, dégageant leur nudité structurelle d'une façon sublime mais assez monotone pour des yeux accoutumés aux splendeurs internes des églises italiennes.
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Videos de Edith Wharton (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edith Wharton
https://www.laprocure.com/product/1525906/chevaillier-louis-les-jeux-olympiques-de-litterature-paris-1924
Les Jeux olympiques de littérature Louis Chevaillier Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
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