Paris 1910. Lizzie West, jeune femme peu fortunée, gagne sa vie en donnant des cours à domicile à la fille de Vincent Deering, peintre ayant eu un certain succès, dont elle finit par s'éprendre. Des sentiments réciproques lient ces deux personnes mais il est marié. Le décès brutal de sa femme oblige Vincent Deering à retourner aux Etats-Unis pour régler l'héritage. Durant son absence une correspondance s'engage mais alors que Lizzie ne cesse d'envoyer des nouvelles, elle ne recevra plus de réponses jusqu'à ce qu'elle le revoit à Paris quelques années plus tard…
Edith Wharton possède une grande habileté à décrire les sentiments humains. Elle place son lecteur du côté de son héroïne en décrivant ses espoirs, ses regrets, ses choix ; le récit se focalise uniquement sur les sentiments de Lizzie. Comme dans la plupart de ses récits, Wharton revient sur le mariage et le divorce. Alors qu'elle renferme ses thèmes favoris, déception et désillusion dans le mariage, cette nouvelle est plus joyeuse et optimiste que la plupart de ses autres oeuvres. Lizzie est certes déçue par son mari, mais elle l'aime toujours, ainsi que le quotidien qu'ils partagent, et constate qu'elle est heureuse, sa prise de conscience n'a pas détruit son bonheur. Elle ne dira rien et ne fera rien pour changer tout cela, sacrifiant ses illusions à son confort. La désillusion et la déception n'engendrent pas le désespoir car Lizzie choisit un dénouement différent.
L'attention de Wharton est généralement centrée sur les femmes et les défis qu'elles ont à relever. Comme souvent, la description des personnages, ainsi que la relation qui les relie, est plutôt sombre et austère. Désenchantement et solitude règnent généralement chez Wharton. Elle évoque ces thèmes sous divers angles, arrêtant rarement un choix ou un point de vue définitif, elle préfère laisser une question, un problème non résolu, en offrant différentes perspectives ou possibilités au lecteur.
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