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Le Lunch Club se vante de réunir l'élite sociale et culturelle de la petite ville de Hillbridge. Aussi, lorsque la célèbre romancière Osric Dane y fait escale, ces dames s'empressent de l'inviter à l'une de leurs réunions. Mais l'écrivain, au lieu de leur parler de son dernier roman, “Les ailes de la mort”, ne rate pas une occasion de les rabaisser par son attitude et ses questions hautaines. Heureusement, l'une des membres du club, celle que, précisément, les autres considèrent comme une intruse, sauve la situation en jetant dans la conversation le nom de “Xingu” qui, dit-elle, les a occupées une année entière. Trop heureuse de ce salut inespéré, les autres lui emboîtent le pas. C'est au tour de la romancière de paraître embarrassée. Ignorerait-elle donc ce que c'est que Xingu ?


Cette nouvelle d'Edith Wharton brocarde allègement le pédantisme d'un certain monde qui se pique de littérature. L'auteur y pointe aussi bien la superficialité des dames du Lunch Club que la vanité de la romancière. C'est une lecture qui m'a beaucoup amusée mais aussi laissée parfois perplexe. La réaction des dames du Lunch Club sur Xingu est très surprenante. On a envie de leur dire : “vous êtes pas sérieuses ?” de plus, le départ de deux des protagonistes nous laisse sur notre faim. On se demande ce qu'elles ont pu se dire une fois dehors. C'est le propre de cette nouvelle de suggérer seulement et de laisser l'imagination du lecteur faire le reste du chemin.

Une nouvelle amusante et (im)pertinente sur laquelle il vaut mieux ne pas trop en dire pour ne pas gâter le plaisir de la lecture...

Challenge solidaire 2019 "Des classiques contre l'illettrisme"
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Xingu, parfois sous-titré en français l'art subtil de l'ignorance… Qui aurait pu penser qu'Edith Wharton était aussi drôle, certainement pas moi qui l'imagine toujours avec son corset bien ajusté et ses froufrous bien amidonnés ! Et pourtant, j'ai ri franchement (comme cela m'arrive rarement, je laisse en général peu apparaître mes émotions quand je suis plongée dans un livre) pendant la lecture de cette nouvelle.
Le sujet est facile : se moquer des femmes de la haute bourgeoisie provinciale qui se piquent de culture quand elles ne font que suivre les modes éditoriales, dans le respect des bonnes moeurs et de la vacuité de leurs conversations culturelles bien sûr. Mais Edith Wharton s'empare du sujet avec une maîtrise consommée de l'art de la satire. On se moque avec elle, on savoure les méchancetés gratuites, puis…
Sans trop en dire car ce serait dommage, ce livre interroge aussi le lecteur, qui bien sûr se pense du bon côté, pas du tout comme ces femmes engoncées dans leur ignorance et leur paraître, sur son propre rapport à la culture et à l'ignorance. Et à la fin, on se demande un peu si ce n'est pas l'arroseur qui est arrosé.
Une lecture à deux niveaux, donc. Très rapide, mais délicieuse. Une lecture pas du tout prévue : je regardais ce que le projet Gutenberg avait comme oeuvres de cette autrice et je suis tombée sur ce court titre (en anglais pour le coup) par hasard. Intriguée par le titre, j'ai essayé et je ne suis pas déçue du voyage ! du Wharton comme celui-là, j'en redemande !
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Rédigée en 1916, "Xingu" est une nouvelle de l'écrivaine américaine Edith Wharton, notamment auteure des romans " le Temps de l'Innocence", "Chez les Heureux du monde" ou encore "Ethan Frome".

Quelques femmes de Hillbridge composent le très sélect Lunch Club, association qui se donne pour ambition de "rester en contact avec les plus hautes sphères de l'art, de la littérature et de l'éthique".
Réunies autour de la fondatrice Mrs Ballinger, les dames discutent de la visite imminente de la célèbre romancière Osric Dane.
Mais dès l'arrivée de cette dernière, les choses ne se passent pas vraiment comme prévu.
A y repenser, y avait-il réellement quelque chose de prévu ?

Quel bonheur que cette nouvelle au tournant inattendu ! Une clique de mondaines coulées dans le même moule d'orgueil et de mauvaise foi et d'une superficialité affligeante.
Mrs Ballinger ne s'intéresse qu'aux nouveautés littéraires qu'elle prend plaisir à exposer dans son salon, Mrs Leveret ne se déplace jamais sans son recueil de citations et Mrs Plynth ne supporte pas d'être interrogée sur ses lectures.

" La littérature ? protesta-t-elle sur le ton de la remontrance. Mais cela n'était absolument pas prévu. J'avais cru comprendre que nous parlerions du roman d'Osric Dane." p.20


Dans leur ligne de mire : Mrs Roby, jeune femme modeste et honnête à laquelle elles ne manquent pas une occasion de signifier qu'elle leur est inférieure.
Alors que l'on s'attend à ce que celle-ci reste dans l'ombre de leurs discussions de haut vol, devant leur manque évident de sujets de conversation, Mrs Roby leur sauve la mise, croient-elles, auprès de leur invitée, en recourant à un seul mot : Xingu.
Bien sûr, soucieuses de préserver les apparences, elles rebondissent sur les banalités et surtout sur les bêtises des unes et des autres, sans se douter le moins du monde que ce mot-là leur mettra le nez en plein dans leur ignorance.
Ma préférence va forcément au personnage de Mrs Roby, largement sous-estimée dans la première partie, raison pour laquelle on ne la voit pas arriver. J'ai adoré sa façon ingénieuse de s'approprier les failles des autres pour les remettre à leur place et leur offrir une belle leçon d'intelligence !

Un petit bijou d'humour délicat, portrait mordant d'une société où le souci de paraître prime sur l'honnêteté intellectuelle, où des femmes qui se défendent d'un esprit critique prennent tout pour argent comptant, tentent de se donner une consistance en déballant un savoir de surface, blablatent dans le vide quitte à se voir ridiculisées.
Une excellente nouvelle qui se lit comme une pièce de théâtre !
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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L'écriture est savoureuse, la description des personnages fine et les caractères apparaissent insignifiants mais tant gonflés d'orgueil ! Cette nouvelle est un vrai plaisir. L'humour de Edith Wharton transpire à chaque page. Les portraits, qui ne sont pas très éloignés de la caricature, sont le fruit d'une analyse sans concessions de la société aristocratique dans laquelle l'auteure a grandi.

L'introduction d'un nouveau sujet par Mrs Roby, sans concertation préalable de ses consoeurs, met à mal l'ensemble des convives et introduit les premières failles dans leur routine bien huilée. Qu'est-ce donc que le Xingu ? Si vous n'en savez rien vous-même, gardez-vous d'aller chercher la clé de ce mystère et laissez-vous conduire par le verbiage de nos dames de salon. Les indices parsemés par Mrs Roby devraient vous mettre sur la voie, mais si tel n'était pas le cas, peu importe, on vous dira tout à la fin de la nouvelle.

En attendant, ce sujet est prétexte à véhémentes discussions entre la romancière invitée et les membres du Lunch Club. Ni les unes ni les autres ne savent de quoi les autres parlent, mais chacune prend part à la conversation avec un aplomb qui suscite l'admiration. Nous ne sommes pas bien loin de Wisteria Lane dans cette nouvelle, sauf que ici, point de meurtres, de suicides ou d'adultères... Tout est désespérément lisse et parfaitement inutile. Hormis peut-être Mrs Roby qui offre quelques aspérités à travers un passé un peu exotique et l'introduction du sujet de discussion : le Xingu.
Lien : http://itzamna.over-blog.fr/..
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Edit Wharton est un peu une figure imposée des blogs à bouquins, comme Arto Paasilinna, Tatiana de Rosnay, Douglas Kennedy ou encore Muriel Barbery et son hérisson.
Et Xingu est sans doute l'opuscule le plus minuscule qu'on ait inscrit au répertoire des opuscules minuscules. Une cinquantaine de petites pages d'à peine 15 centimètres.
Un concentré d'humour et de férocité qui date de ... 1916.
Une nouvelle qui raconte l'une des mésaventures d'un club de vieilles chouettes érudites, snobs parmi les snobs de la kulture.
Car le Lunch Club est un club très fermé .
Un club où le plus important n'est pas d'être mais de paraître et surtout de ne pas faire de faute de goût.
Mais ces chipies aux dents cruelles et aux langues de vipères vont être victimes de leur propre snobisme, lorsqu'il sera question de Xingu.
La chose dont il faut savoir parler même quand on ne sait pas trop de quoi il s'agit (oui, c'est un métier). Et vous que pensez-vous de Xingu ?
Heureusement, dans ce dernier salon où l'on cause, le ridicule ne peut tuer.
Soit dit en passant, Edit Wharton a la dent cruelle et sa langue de vipère n'a rien à envier à celles qu'elle décrit si ironiquement !
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Pour leur toute première publication, les éditions de l'Apprentie ont choisi rien de moins que la grande romancière américaine Edith Wharton et sa nouvelle Xingu. Enrichie d'un titre plus complet, d'une préface et présentée dans une édition bilingue tête-bêche, ce premier ouvrage permet de découvrir une écrivaine de haut vol et de partir à la découverte des vaniteux clubs de lecture bourgeois de la Nouvelle-Angleterre.


Dans leur très fermé Lunch Club, sept femmes se réunissent en théorie pour parler de lecture, et de manière générale de la culture qu'il faut avoir. Dans la réalité, leurs réunions vaniteuses sont bien souvent emplies d'un vide comblé par les faux-semblants et les pieux mensonges au service du paraître. Mais la venue de la célèbre romancière Osric Dane, celle qu'il faut absolument avoir lu, va bouleverser la petite vie et les certitudes du Lunch Club, faire émerger la seule des sept femmes du club étant toujours vue comme le mouton noir du groupe, et mettre au milieu des discussions l'énigmatique Xingu. Mais qui est Xingu ? Ou plutôt qu'est-ce qu'est Xingu ?

C'est donc dans cette nouvelle brillante et jubilatoire que l'on découvre ce milieu si particulier de la bourgeoisie de la Nouvelle-Angleterre au XIXe siècle, de ses moeurs et de sa vanité. La préface, écrite par Yves Davo, professeur à l'Université de Bordeaux et spécialiste de la littérature étatsunienne, replace l'oeuvre dans son contexte et pose les jalons nécessaires pour pleinement apprécier le texte.

Et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est un vrai plaisir de lecture. Avec un style impeccable, Edith Wharton use d'un ton ironique, ponctué d'une moquerie presque satirique, pour dépeindre une société où le paraître était fondamental. Porté par une écriture ciselée, Xingu provoque le sourire moqueur et le rire presque sarcastique. C'est un plaisir jouissif car on se prend au jeu des mensonges et des faux-semblants, observant ce petit manège avec une distance comique. Mais par le rire et un propos pensé avec minutie, Edith Wharton offre aussi une vraie réflexion intemporelle sur l'hypocrisie et le paraître des sociétés, qui n'a rien perdu de sa pertinence encore aujourd'hui.

Prétendre que l'on connaît un événement, qu'on a lu un livre ou encore que l'on sait qui est un auteur, qu'elle est son oeuvre et dans quel contexte s'inscrivait son parcours, c'est encore diablement d'actualité. On repense tous à l'ignorance de certains hommes politiques mettant en lumière le manque de culture et leur méconnaissance de la littérature. On a parfois aussi été dans ce cas de figure, prétendant avoir vu un grand classique du cinéma, ou lu un livre réputé incontournable. Une situation de laquelle on se sort au mieux par un acquiescement gêné et silencieux, au pire par un gros mensonge, mais rarement en admettant son ignorance. Et après tout, c'est aussi cela l'art subtil de l'ignorance.

C'est donc un premier livre réussi pour les éditions de l'Apprentie, avec un format original, une édition bilingue tête-bêche ludique et appréciable et un texte savoureux. Un ouvrage de qualité pour un texte brillant, une première parution qui on l'espère ouvrira la voie à beaucoup d'autres. Longue vie aux éditions de l'Apprentie !
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A Hillbridge, au début du XXe siècle, les dames de la bonne société ont monté un Lunch Club afin d'échanger des idées sur la littérature et les questions d'actualité de leur temps. Elles comptent parmi leurs rangs une jeune écervelée (selon elles) du nom de Mrs Roby.

Le jour où elles invitent une écrivaine à succès, rien ne se passe comme prévu. L'autrice se révèle méprisante, hautaine et antipathique, balayant la conversation que ces dames avaient prévue. Mrs Roby va alors renverser la situation en évoquant Xingu...

Une géniale nouvelle tant elle dépeint avec brio la société américaine des années 1900, engoncée dans ses certitudes et sa bienséance. Chaque femme étant la caricature d'elle-même, elle met en exergue les jeux de pouvoir pour déterminer qui est la plus riche, la plus cultivée, la plus convenable.

Le thème reste actuel avec ces personnages qui s'érigent en gardiennes du savoir, de la culture et du bon goût, refusant d'admettre leur ignorance et préférant jouer la comédie que de poser simplement la question : "Qu'est ce que Xingu ?"
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Premier livre d'un projet éditorial en devenir, malgré quelques faux pas les idées étaient bonnes et nous permettent de lire cette nouvelle fun, moqueuse et intéressante !
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Voilà, je découvre l'univers d'Edith Wharton par cette nouvelle remplit d'humour publiée en 1916. le style et le ton ne bougent pas et cela n'est absolument pas démodé, c'est très bien vu et c'est excellent plein de justesse. Xingu est le livre qu'il faut lire surtout quand on tient un blog. Il est question d'un salon, club mondain très fermé : le Lunch Club, au début du XXe siècle, des femmes bourgeoises réunissent pour parler de littérature, et avant tout de Culture. Et je trouve que tout est dit dès l'entrée de la nouvelle : "Mrs Ballinger était une de ces dames qui traquent la Culture en groupe et considèrent toute rencontre fortuite comme dangereuse. Voilà pourquoi elle avait fondé une association, le Lunch Club, composée d'elle-même et de plusieurs indomptables chasseresses de l'érudition."
Puis, arrive une femme, une écrivaine Osric Dane, qu'elles reçoivent évidement elles toutes lues son livre, elles idolâtrent celle auteure qu'il faut avoir lue. Ce qui en soit est ridicule, mais dans ce cercle de femmes snobs, Mrs Ruby est regardé de haut car elle dit avec sincérité qu'elle n'a rien lu de l'auteure invitée, mais que le dernier ouvrage d'elle " Ailes de la mort". Elle se démarque des autres, elle revient d'un pays exotique au Brésil. Puis, elle lance Xingu, et là tous les regards se retournent vers elle, Osric Dane est intriguée par Mrs Ruby et le Xingu. La chute du deuxième chapitre est excellente. Les autres dames du club très snobs sont épatées car elles ne connaissent pas le Xingu, elles qui soient disant sont si érudites, elles feront des recherchent dans une encyclopédie. Ces femmes sont détestables, orgueilleuses , cruelles en un mot puantes.
Beaucoup d'humour, j'ai eu de la sympathie pour Mrs Ruby, je me sens assez proche d'elle. Je trouve cela stupide quand tout le monde tient le même avis sur un livre ou un film. Une bonne introduction me semble t-il pour découvrir Édith Wharton.
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Une petite nouvelle (une soixantaine de pages) bien sympathique !

L'auteur s'amuse à mettre dans l'embarras les membres d'un club sélect de littérature et démontre finalement leur orgueil et leur inculture à travers la rencontre avec un écrivain qui se révèle au final affublé des mêmes travers.

On s'amuse beaucoup à suivre les dialogues sans queue ni tête de ces dames qui usent d'astuces pour démontrer à toutes leur connaissance d'un sujet qu'elles ne connaissent absolument pas. Savoureux.

Il y a un petit quelque chose des femmes savantes dans ce livre.
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