AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de SamDLit


Nous sommes tous des hors-la-loi, enfin parfois (*)

“L'espoir porte un costume de plumes, se perche dans l'âme et inlassablement chante un air sans paroles ; mais c'est dans la tempête que son chant est le plus doux.” - Emily Dickinson -

C'est ce que porte fièrement ce roman, l'espoir
Nous sommes tous des hors-la-loi. Nous aimerions tous (encore) y croire
Revenir au temps de nos 15 ans, au temps de ces serments que nous (nous) faisions
et éviter de devenir de ces adultes blasés, blessés par les épreuves de la vie, passant parfois à côté des autres sans les voir ou leur tendre la main

La lecture de Duchess fait du bien comme un pansement sur un coeur un peu gros
Une lumière dans le noir qui nous redonnerait foi dans le genre humain
C'est peut-être ça la loi des hors-la-loi, ce lien indéfectible, absolu, que quoiqu'il arrive --- et qui ressemble à s'y méprendre à de l'amour

Voilà, selon moi, la grande force de ce roman 'We begin at the end ' qui a déjà reçu (vo) plusieurs prix de littérature policière et sera probablement porté à l'écran par Disney. Une intrigue qui pourrait paraître classique et qui est très bien ficelée. Une dualité de temps clairement dessinée dès le prologue (1975 - 2005) sans les éternels flash-backs qui parfois sont lassants. Une dualité de lieux: Californie, Montana. Une dualité de saisons: Eté, Hiver. Une dualité de périodes de vie: Enfance / Adulte. Une dualité de sentiments: Amour / Haine

Une dualité reflétée jusqu'à sa superbe couverture française: Noir & Blanc

De vastes et superbes horizons où tout semble possible

L'absence de nuances parfois et quelques incohérences (réactions /langage de Duchess et de Robin) m'ont fait passer du 5, à chaud, au 4 étoiles.

C'est grave shérif ?

Il y a plus grave dans la vie, je crois

Et j'ai refermé le livre en caressant la couverture et en lui disant merci pour cette bulle de bonheur qu'il m'a apportée le temps de sa lecture.

Tout comme je tire mon chapeau, un Stetson bien sûr, aux éditions Sonatine et à Babelio pour avoir visé aussi bien le coeur de la cible de cette masse critique privilégiée

L'histoire est assez simple: un homme revient trente ans plus tard dans sa ville natale à Cap Haven, celle dont il a ruiné la vie tranquille et paisible en se rendant coupable à 15 ans d'un homicide par imprudence sur Sissy, toute petite fille, à la chaussure maculée par le sang.
Il ne s'en est jamais remis, la famille de sa victime, ses amis de l'époque, les habitants non plus.
Depuis, la ville, les gens ont vieilli, changé, un peu, beaucoup, à la folie ?
Un nouveau crime est commis. C'est Star, la soeur aînée de Sissy, devenue mère de Robin et Duchess qui cette fois-ci en est victime. Alors, malédiction, crime crapuleux, vengeance, jalousie ?

Point de vue que je pose délibérément adulte sur un roman où l'héroïne est une ado de 13 ans, Duchess, en manque de repères, d'amour, de fiabilité et qui s'est jurée de se venger de tout ce qui lui a manqué en protégeant le seul trésor qu'elle ait jamais eu, son petit frère, Robin

Colère et rebelle des pieds à la tête Duchess, amour aussi, bien enfoui sous son Stetson. Elle va rencontrer sur son chemin de vengeance de nombreux adultes qui lui tendront la main, des familiers, des inconnus: Walk, Hal, Dolly, Shelly, Malcolm, Busy et Hank,...
D'autres seront toujours là en arrière plan: Star, Vincent, Martha, Darke
La plupart bienveillants malgré leurs propres blessures et elles sont profondes.
Certains absolument infects: Milton, Brandon, la famille d'accueil

Ici, je tire mon chapeau, un Stetson, à nouveau, à tous les adultes du roman et à l'auteur qui a su les rendre attachants en laissant transparaître sous leur carapace d'adulte, les enfants/ados qu'ils avaient été ainsi qu'à la traductrice qui a réussi à maintenir le cap.

Bonne pioche ce roman : amour, amitié, loyauté, fidélité, adolescence, enfance, culpabilité, regrets, rédemption, justice, paysages, opulence, misère, appâts du gain, immobilier, écologie, défense des droits de la femme, foyers de l'enfance, familles d'accueil, nostalgie, alcool, drogue, maltraitance, adoption, maladie, les mentalités de 'province', etc.

Des hors-la-loi de ce calibre, on en redemande
Pour les amateurs de Stephen King, il y a comme un petit air de famille
Pour les membres Netgalley, Duchess y est proposé

Quand c'est bon, on partage le butin, comme Robin des bois

" La vie a beaucoup plus d'imagination que nous "
- François Truffaut, les 400 coups -
à l'image du marque-page qui m'a accompagnée durant cette lecture


Commenter  J’apprécie          5529



Ont apprécié cette critique (50)voir plus




{* *}