Un premier tome où l'on découvre les personnages principaux de la légende : La Verrue (Arthur), Merlin et d'autres plus secondaires comme Messire Auctor, le tuteur d'Arthur, généreux et bienveillant, qui l'a recueilli enfant et l'élève auprès de son fils, Keu, irascible, orgueilleux, vaniteux et mauvaise langue mais qui aime néanmoins La Verrue, à sa façon toute particulière. D'autres légendes viennent se mélanger avec le mythe arthurien « originel » dont la mythologie celtique avec le roi Pellinor et sa bête Questante ou les enfants de Lir, mentionnés dans le texte ou bien encore des légendes ultérieures au mythe arthurien comme celle de Robin des bois. Ces anachronismes ne sont pas les seuls : le récit en est truffé, notamment avec Merlin, qui confond les époques ou par les interventions de l'auteur qui tente de faire comprendre certaines choses au lecteur et use pour cela de références contemporaines. Tout cela participe au ton humoristique de ce livre, décalé et loufoque, de même que les discours de sourd du roi Pellinor, hilarant ! Vous l'aurez compris, il ne faut pas être allergique à l'humour anglais pour pouvoir apprécier pleinement cette lecture !
On assiste ici à l'instruction de notre futur roi auprès du magicien fantasque, taquin et quelque fois un peu maladroit, qui s'embrouille dans les temps, ayant déjà vu beaucoup de choses, bien au-delà de l'espace/ temps du jeune Arthur. Il transformera donc ce dernier en de nombreux animaux afin de faire de lui un homme sensé, curieux de ce qui l'entoure, intelligent car pour le magicien, rien ne vaut l'expérience et la pratique pour apprendre :
« Oh, Merlin, cria-t-il (La Verrue), je vous en prie, venez aussi !
- Cette fois-ci, je t'accompagne, dit à son oreille une grande tanche solennelle. Mais à l'avenir, il faudra que tu y ailles tout seul. L'éducation, c'est l'expérience, et l'essence de l'expérience, c'est l'indépendance. »
Toutes ces métamorphoses sont l'occasion pour le jeune homme de découvrir d'autres modes de vie et de fonctionnement, de s'interroger sur celui des hommes. Ainsi, le récit n'est pas dénué de questions philosophiques comme le langage des oiseaux, la création de l'Homme par Dieu ou bien encore la notion de guerre, étrangère entre animaux d'une même espèce, en règle générale, parce qu'ils n'ont pas de prétention territoriale, comme il l'apprendra aux côtés des oies sauvages.
Un premier tome captivant, drôle, à l'écriture soignée et au langage soutenu mais fluide, où l'on retrouve tout de même les grandes lignes de la légende arthurienne, même si elle est remaniée, mélangée avec d'autres légendes. J'ai beaucoup aimé et suis très contente d'avoir le tome 2 dans ma Pal car je pense le lire rapidement !
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