Vivre le plus possible en dehors des contextes établis, prolonger le plus possible mes racines, c'est de cela, au fond, qu'il est question dans mes pérégrinations. Il ne s'agit pas, dans l'art tel que je l'entends, de faire des inscriptions, si belles soient-elles, sur des monuments anciens, ni même d'élever un monument nouveau; il s'agit, en "s'écrivant", d'aller jusqu'au bout du chemin et de voir le visage du vent. Alors, mettons nous en route. Oublions (sans les oublier) les textes et les disciplines sédentaires, et "sortons nos souliers de marche" (yi li yeou ki), sachant que nos "maîtres" là-bas sur la route pourront être, comme l'a dit un sage indien: "le vent et la putain, la vierge et l'enfant, le lion et l'aigle" - je dirais volontiers, pratiquement n'importe quoi, animé ou inanimé.
Quand le moine demanda au maître : "Qu'est-ce que le Tao?", la réponse fut : "Va!"
Où que nous allions, nous allons chez nous.