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Critique de Malavella


J'ai lu ce livre en français, mais si vous voulez le lire, je vous recommande la version anglaise (originale). Kenneth White est un poète, la prose de ce livre est très poétique, et de nombreux poèmes sont également cités. Il est alors préférable de disposer de la version originale.


Kenneth White
Né en Écosse en 1935 de parents d'ascendance simple. Kenneth White avait obtenu très tôt des diplômes de français et d'allemand, puis il a fait un doctorat à la Sorbonne. C'était un poète. Après, il a acheté la maison à Gourgounel, au milieu de nulle part dans l'Ardèche. Par la suite, il est devenu professeur, parfois en France, parfois en Angleterre, mais il a toujours continué à voyager et à écrire, il est un "nomade intellectuel" qui veut ajouter toutes les bonnes choses des autres cultures à la nôtre, afin que notre culture puisse se rafraîchir - en 1989, il a fondé l'Institut de géopoésie. Dans son travail, la nature et les influences orientales ont une grande importance.


Gourgounel
Après avoir étudié en Angleterre et en France, Kenneth White en a eu assez de la vie urbaine trépidante. Imaginez, en 1962 déjà, White a écrit ceci :

"Fuir la tyrannie des stimuli et des influences qui nous condamne à dépenser notre énergie en réactions, et ne nous permet plus de nous laisser accumuler jusqu'à l'activité spontanée. "


1962, et les gens fuyaient déjà les trop nombreuses incitations. Rien n'a changé, les gens se sont habitués. le monde a continué à s'emballer et, avec tous les téléphones portables et les réseaux sociaux, nous sommes tous en proie à un "burnout mondial" (il existe même une expression pour cela).

White a donc dit adieu aux universités et aux villes (il pouvait se le permettre pendant les étés et les automnes). Il a trouvé une maison à Beaumont en Ardèche, très isolée, au sommet d'une montagne, seulement accessible par un chemin de chèvres. La maison avait trois étages, la propriété 2 ha, il y avait une belle vue sur les vallées et d'autres montagnes. Mais la maison devait être rénovée, et c'est un euphémisme ! Heureusement, ce type avait 26 ans, était dans la force de l'âge et fortement musclé, très vital et bricoleur. Sans cette vigueur juvénile, comment pourrait-on transporter 500 tuiles sur un sentier de chèvres ?


Style
Kenneth White veut écrire de manière poétique, mais aussi claire, pour que l'on soit immédiatement dans le paysage, et même aussi un peu brutalement, car cela exprime la vie qu'il mène à Gourgounel. Il a particulièrement bien réussi à faire tout cela. Il est lui-même allé à Gourgounel pour trouver la paix, et cette paix rayonne de ce livre.

L'humour anglais est également présent. En décrivant simplement les choses comme elles sont arrivées, le livre est devenu extrêmement drôle. Comment il découvre la garde-robe de l'occupant précédent dans toutes les fissures des murs, parfois trois paires de pantalons dans une seule fissure. Et un jour, le sable dont il avait vraiment besoin pour imperméabiliser ses murs a été emmené vers la rivière lors de pluies abondantes et incessantes. Il a crié et râlé furieusement contre les nuages, le ciel, la pluie... les limites de son amour pour la nature sont proches de celles de ses propres nécessités.

C'est un humour subtil qui est constamment présent, dans la description de sa propre vie et de celle des autres villageois. Kenneth White est un homme joyeux.

Parfois, le professeur en lui refait surface. Il raconte des mythes sur les mauvaises herbes, ou l'histoire des gens. Pour moi, l'élément poétique se perd pendant ces moments, même si les anecdotes sont dignes d'intérêt et bien écrites.

White cite aussi régulièrement des poètes de l'Orient, ou des maîtres zen. Parfois superflu (à mon avis), parfois très agréable (à mon avis).

La paix !

Dans la préface de l'édition française de 1978, Kenneth White déclare :

"Comment donc qualifier l'espace de ce livre ? Je n'en sais trop rien. J'aimerais seulement qu'on y trouve la saveur du réel, et une poésie rude, sans affectation, sans complication inutile."



Beaucoup de nature et de poésie, des philosophies sensées et de belles histoires sur des villageois, des animaux, une maison... Pour une fois, un livre qui ne parle pas d'âmes psychologiquement tourmentées, n'est pas un thriller ou un policier, n'a pas besoin de critique sociale pour avoir beaucoup de profondeur.
C'est un livre qui m'a permis de me sentir très calme.
Ceux qui aiment la nature, ou les philosophis de l'Orient, ou le silence et la tranquillité, ont de la chance avec ce livre.
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