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Philippe Jaworski (Traducteur)Marie-Claude White (Traducteur)
EAN : 9782246286523
273 pages
Grasset (02/01/2003)
3.96/5   12 notes
Résumé :

Éprouver la lumière et la densité du monde telle fart, très tôt la quête du poète écossais Kenneth White sur les traces existentielles des présocratiques et des tao bouddhistes de l'orient. « Seuls ceux qui ont l'esprit diamantin et qui ont réalisé le non moi peuvent reconnaître la lumière », lit-on dans un vieux texte chinois. Terre de diamant est un chemin de vie, un itinéra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le voyage est une inspiration majeure de la poésie et la poésie est une forme idéale pour dire le voyage.
Le voyage réel ou le voyage rêvé ... Rimbaud, Baudelaire, Cendrars, Michaux ... J'ai lu parallèlement le dehors et le dedans de Nicolas Bouvier, et Terre de diamant de Kenneth White*. Les deux voyageurs & poètes ont parcouru l'Occident et l'Orient, ils ont été inspiré par plusieurs cultures ; la leur, européenne et celles d'autres rivages, l'Inde bouddhiste, le Japon zen notamment ... Mais c'est ici que leurs chemins divergent (et que se termine ce préambule commun à ma lecture des deux recueils ;-).
Kenneth White est d'abord un intellectuel, un universitaire, « inventeur » de la Géopoétique (https://www.institut-geopoetique.org/fr/). Il nous explique dans une postface intitulée « Notes sans insister » comment il s'inspire des haïkus japonais, de la « littérature » taoïste ou bouddhiste (et particulièrement tantrique) pour écrire ses propres poèmes. On comprend ensuite, comment les paysages écossais de ses origines lui suggèrent d'autres mots et d'autres émotions. Page 256 : « Si tu t'attaches au phénomène (la terre), tu es dupe, si tu t'attaches au vide (le diamant), tu attrapes la maladie religieuse. Si tu t'attaches à la poésie, tu ne comprends rien, si tu t'attaches à la sagesse, elle se dessèche » ; pour bien apprécier ces poésies, il faut alors se laisser porter par « la sensation directe des réalités brutes rencontrées ». Parfois Kenneth est aussi facétieux ; titre du poème : Matin de neige à Montréal : « Certains poèmes n'ont pas de titre, ce titre n'a pas de poème, tout est là dehors ».
Lire quelques lignes de ce recueil zen - Soyons zen ! - avant de s'endormir, c'est déjà un peu voyager : Alors, bon voyage. Allez, salut.
P.S. : *j'ai écris une note sur chacun de ces recueils sans chercher à faire de comparaisons - puisque, parait-il, comparaison n'est pas raison - J'ai pourtant une petite préférence pour l'un d'eux ;-)
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Des latitudes aux attitudes, le gaélique par ses haïkus capture les sens et l'essence de la vacuité nomade.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
PRECENTOR SEAGULL

Vous là-haut, dans l'église vacillante du moteur des éléments
et vous vous déplaciez
blanc comme un fantôme et gros
comme les fesses de la femme de la terre sombre
avec un homme criant en vous, vous vous
réveilleriez grand s'il y en avait une,
la porte endormie du paradis
ou le les cuisses du monde blanc
nous donnent le son au moins la note
le bruit initial
et c'est nous qui faisons les psaumes dont nous avons besoin
avec tout ce que nous savons et sommes
ô toi
archange débutant du langage nous continuons
à chanter un mouvement
qui se niche dans la mémoire orageuse
d'un hiver pendant
que s'accroche aux falaises de l'imagination
lavées par la pluie et les embruns de notre sang
et nourries de la fureur de notre chair
toi qui voles vers le haut toujours
hors des générations combien de fois
le même oiseau blanc
ô même oiseau blanc tu te lèves '
mer au bec de soleil - aux seins blancs innocents
de l'océan de feu
phénix, je te vois
depuis l'enfance,
d'une beauté féroce_,
s'élevant et glissant
au-dessus de cette ville martyre piétinée,
ailée par le vent sauvage, je te vois
rouler, croissant et décroissant
dans la dérive des jours.

et grossier comme la réalité toujours
en train de crier ! crier !
pas de voix de l'éternité muette,
mais une langue barbare enfermée
dans la chair et les os,
vivante et antique,
grotesque et gracieuse,
ô oiseau, je vois et j'entends,
je sens mon corps se plier à ta forme,
ta gorge est à moi
et regarde vivante cette chose d'oiseau ici de les mots
ont du mal
à
s'envoler
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Après-midi d'automne

Grand silence
ici sur la côte
à quelques milles au nord
de la Rivière-au-Tonnerre

je bois ce qui reste de whisky
en regardant les feuilles d'érable
brûler dans la froide lumière

je dis au revoir à quelque chose
mais je ne sais pas à quoi

(Golfe du Saint-Laurent)
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Sermon du chardon bleu

Chardon bleu sur la dune
bleu brûlant sur la dune
les racines dans le sable
mais vigoureux en diable

le chardon bleu et moi
toute la journée nous restons
sous ce soleil de plomb

moi je contemple le grand tout
lui il y est et il s'en fout.
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LA PORTE DE L'OUEST



L'échappée, ah - cette lueur bleu sombre

le long du fleuve puis

l'éclair d'ambre doré puis encore

la lueur bleu sombre tout le long du fleuve

( vieux rafiot noir là-bàs traînant

près d'un gros paquebot blanc )

et les nuages filant bas

au-dessus des vagues grises aux crêtes

écumantes ( ah cette courbe qui se brise ) et en haut

le vol noir des goélands



Puis les collines, fougères rousses entre-

mêlées et les ronces et les roses sauvages et

le houx rouge-sacré dans la neige

et les arbres dégoulinant de pluie -

marchant sur les chemins de glace bleue les

ruisseaux impétueux l'air mordant

et cette lumière d'une clarté folle

cette lumière abrupte angélique démentielle

qui fait surgir le monde dans sa nudité

réel toujours changeant clair-obscur perpétuel.
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RANDONNEE

Merci pour cette poignée de jours d'avril
pour le vent blanc qui souffle
pour la terre sombre et les herbes entremêlées
et la fille qui marche à mes côtés.

(Au pays des douze collines, Irlande)
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