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EAN : 9782226393197
416 pages
Albin Michel (23/08/2017)
  Existe en édition audio
3.98/5   2487 notes
Résumé :


Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d’avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu’elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s’enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les États libres du Nord.

De la Caroline du Sud à l’Indiana en passant par le Te... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (487) Voir plus Ajouter une critique
3,98

sur 2487 notes
La majorité des critiques littéraires sont unanimes sur le dernier roman de Colson Whitehead, Underground Railroad : un chef-d'oeuvre ! Rien que cela... C'est vrai que le livre a fait grand bruit outre-Atlantique et a obtenu deux prestigieux prix (National Book Award 2016, prix Pulitzer 2017) mais la raison de ce succès vient-elle de l'histoire ou bien d'un contexte ?

Retour au XIXème siècle aux Etats-Unis. L'auteur nous raconte l'histoire de Cora, une jeune esclave qui décidera de s'enfuir de la plantation de coton où elle trime depuis sa naissance afin d'échapper à la violence d'un propriétaire sans scrupules et d'espérer une vie meilleure.

Mais la liberté a un prix. Elle n'est jamais gratuite surtout dans les états du sud. Cora l'apprendra tout le long de sa cavale en évoluant dans un environnement hostile et raciste. Sauver sa vie sera sa principale préoccupation, aidée par plusieurs abolitionnistes blancs qui risqueront la leur et celle de leur famille pour faciliter la fuite de la jeune fille via un réseau souterrain de chemin de fer, l'Underground Railroad.

L'auteur n'hésite pas à décrire la haine qu'ont subit les esclaves noirs via des actes de violence d'une cruauté sans nom des propriétaires blancs. En parallèle, il met en valeur les rares américains qui se battent dans l'ombre pour aider à leur échelle, les fugitifs noirs traqués par une populace collaborationniste et des chasseurs d'esclaves avides de sang et d'argent.

Pour ma part, ce livre n'est pas un coup de coeur mais au delà de ce récit, l'auteur nous pousse à avoir une réflexion sur l'état de l'Amérique d'aujourd'hui.

La ségrégation raciale n'a jamais vraiment disparu aux Etats-Unis surtout dans les états du Sud comme en témoignent il y a encore peu, les nombreux faits divers racistes.

Pour en revenir au livre et conclure, il faut prendre ce récit comme un témoignage même si le découpage des chapitres est parfois déconcertant, que certains (longs) paragraphes n'apportent rien à l'intrigue principale, l'auteur nous adresse un message : n'oublions pas le passé afin d'éviter que L Histoire ne soit qu'un éternel recommencement.
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L' Underground Railroad est une voie ferrée souterraine, un réseau clandestin qui permit la fuite de nombreux esclaves noirs.
Cora est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d'avant la guerre de Sécession. Dès le plus jeune âge, pour survivre, elle doit se débrouiller seule, abandonnée par Mabel, sa mère, qui a pris la fuite et n'a jamais été retrouvée. Sa grand-mère cultivait un petit carré potager qui revint à sa mère ; Cora défend son lopin de terre contre toutes les convoitises.
À seize ans, après avoir refusé dans un premier temps, elle s'enfuit avec Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie.
Colson Whitehead, d'une belle écriture, décrit admirablement l'ambiance de l'époque, la haine des Blancs pour les Noirs et les lieux traversés par les fugitifs.
Un roman magnifique, un coup de coeur ! Assurément, je lirai d'autres romans de Colson Whitehead.
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Les premières questions, en refermant ce livre:
Est-ce que tout cela est exact?
Montage romanesque ou roman historique ?

Et quelques recherches sur Internet confirment que l'imagination de l'auteur s'est nourrie d'une solide documentation, et renouvelle de belle façon la thématique, déjà beaucoup racontée, de l'esclavage américain dans les États du Sud.

Ici, il faut oublier les belles maisons de planteurs et les crinolines. Les esclaves en revanche sont toujours là, et le calvaire de vie de la jeune Cora est un voyage dans l'énumération quasi exhaustive des diverses formes de violences envers la communauté noire.

Le mouvement anti esclavagiste prend forme en 1820 dans les États du Nord et l'organisation d'entraide aux fuyards dit "Chemin de fer clandestin" est une terminologie sans rails ni tunnels. Mais l'image proposée par l'auteur est particulièrement forte et lui permet une exploration large de la société du 19e, aux relents nauséabonds de fascisme et d'eugénisme, terreau du racisme contemporain.

Colson Whitehead ressuscite en conte cruel les démons de l'Amérique esclavagiste d'avant la guerre civile. Son récit est prenant, sans perte de rythme, explore la psychologie des individus, et la prise de conscience d'un pays qui cherche déjà les moyens dits progressistes pour sortir de l'impasse.

Un livre qui va beaucoup plus loin que la simple fuite d'une petite esclave de Géorgie.

Rentrée littéraire 2017
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Une découverte inopinée, entre divers articles éloquents, et coups de coeur pour le sujet, ainsi que pour une jaquette particulièrement réussie: une voie ferrée semblant partir ver le ciel, des rails se disloquant en mille morceaux, au fur et à mesure de sa course; ces mêmes morceaux, se transforment en oiseaux....Une couverture esthétiquement magnifique, onirique, des plus suggestives !!

J'ai "dévoré" ce roman...captivée, bouleversée, tremblant , me réjouissant, selon... les différents épisodes éprouvants de la protagoniste centrale, Cora, jeune esclave, qui tente de se sauver de la plantation, où le maître se distingue par une cruauté et une débauche de méchanceté, difficilement égalables !

Un récit qui alterne entre les différents personnages, et les régions plus ou moins dangereuses que Cora traverse, ou se pause plus longuement, lorsque les circonstances le permettent !

De fort nombreuses critiques ont déjà été rédigées avec sûrement moult talent, et enthousiasme... Chroniques que je ne lirai qu'après avoir rédigé et déposé mes propres impressions [ pour ne pas être influencée d'une quelconque manière !!]


"Elle n'avait jamais obtenu de Royal qu'il lui parle des hommes et des femmes qui avaient construit le chemin de fer clandestin. Ceux qui avaient déblayé un million de tonnes de roche, qui avaient trimé dans le ventre de la terre pour la délivrance d'esclaves comme elles. (...)
Qui est-on quand on a achevé quelque chose d'aussi magnifique- et quand on l'a par ailleurs traversé en le construisant, jusqu'à atteindre l'autre côté ? A un bout il y avait qui on était avant la clandestinité, avant de descendre sous terre, et à l'autre c'est une personne nouvelle qui émerge à la lumière. le monde du dessus doit être tellement ordinaire comparé au miracle
en dessous, le miracle qu'on a créé avec sa sueur, avec son sang. le triomphe secret qu'on garde en secret. "(p. 395)

On y croit... à ce chemin de fer clandestin, souterrain... tant qu'à la fin de ma lecture, j'ai été faire des recherches complémentaires. Incroyablement ingénieuse, et très frappante symboliquement .... cette métaphore de
cette voie ferrée, souterraine, mystérieuse, cachée...qui ne peut que frapper l'imagination du lecteur !!

Restent les codes, le vocabulaire réels [ liés au chemin de fer] pour nommer ce vrai réseau d'aide aux esclaves fugitifs.Terminologie et des symboles pour masquer les activités clandestines du réseau et éviter d'alerter
le public et les propriétaires d'esclaves....

Réseau de résistance et d'entraide, qui a été des plus actifs, plusieurs décennies , du début du XIXe aux années 1860... ! [ ****voir détails dans le lien ci-dessous]

Une lecture des plus marquantes, qui a grandement mérité ses récompenses, dont le Prix Pulitzer ...Une curiosité vivement activée pour cet écrivain, dont je lirai rapidement et avec intérêt ses précédents textes, pour
approfondir la connaissance de cet auteur, qui semble appréhender, et traiter sous différentes perspectives, l'histoire du mythe américain, ainsi qu'une réflexion très engagée sur les questions raciales....

Un ouvrage salutaire, foisonnant, au récit hardiment mené.... !

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voir lien très intéressant , pour en savoir plus ! :
http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/chemin-de-fer-clandestin/
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Cora, esclave délaissée par sa mère fugitive, perdue parmi tant d'autres dans une plantation de coton en Géorgie. C'est plus ou moins sur un simple regard qu'elle sera l'élue de Caesar dans l'entreprise de ce pour quoi ils continuent à respirer malgré tout, malgré leur quotidien à la cruauté vacharde, malgré une vie déjà accablée à seize ans : « Le matin, l'après-midi, la nuit. Tout esclave en rêve. Chaque rêve est un rêve d'évasion quand bien même ça ne se voit pas. ».
Underground railroad est le réseau clandestin d'évasion, magistralement revisité dans ce roman par un train allégorique caracolant dans des tunnels obscurs, reliant des bouts de gares à des humains, des planques à des horreurs, des villes à des espoirs. L'occasion de visiter différents États, aux orientations différentes voire opposées en ce qui concerne l'esclavagisme : Géorgie, Indiana, Tennessee. Caroline du Sud ou Caroline du Nord, l'une s'annonce abolitionniste quand l'autre s'accroche à la répression de peur d'une rébellion massive, l'une révèle de faux accents de liberté quand l'autre s'enfonce dans la terreur.
Mais « aux champs, sous terre ou dans un grenier, l'Amérique restait sa geôlière. ». C'est le pays en entier qui endosse la figure d'un mal gangréné de racisme, d'avidité ou de croyance, même si des personnages spectaculaires comme Ridgeway l'incarne en précision dans le roman, sous la forme d'un pourchasseur de rêves et d'évasion, avide de primes et de rectitude, à la poursuite de Cora dont la mère lui avait déjà échappée naguère. de quoi rendre le périple de Cora haletant pour le lecteur, s'il n'a pas trouvé de quoi se satisfaire par ailleurs. Dans l'écriture par exemple, absorbante et précise de réflexion, ou bien la construction narrative. Ou encore l'atmosphère de cette Amérique d'avant la guerre de Sécession, où il y fait froid dans le dos. Comme souvent d'ailleurs. Ce qui fournit largement de quoi alimenter la réflexion sur celle d'aujourd'hui.
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critiques presse (12)
SudOuestPresse
10 novembre 2020
L’écrivain Colson Whitehead raconte l’errance, les doutes et la résignation de Cora, à travers le "chemin de fer souterrain", incarnation fantastique des différents réseaux d’émancipation des esclaves. [...] Brillant.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Culturebox
05 octobre 2017
Un roman qui mêle réalisme et fantastique, dans les pas des esclaves, de l'enfer à l'affranchissement.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeFigaro
15 septembre 2017
Un roman puissant sur l'histoire de l'esclavage aux États-Unis.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaCroix
11 septembre 2017
Couronné par le Pulitzer et le National Book Award, Colson Whitehead explore les rouages du racisme aux États-Unis, mêlant allégorie, réalisme, politique et philosophie.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LaPresse
07 septembre 2017
Ce roman sur l'esclavage aux États-Unis est puissant et mérite tous les honneurs qu'il a remportés à sa sortie, dont le prestigieux prix Pulitzer.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
04 septembre 2017
Salué par le National Book Award 2016 et le prix Pulitzer 2017, Underground Railroad de l'auteur new-yorkais Colson Whitehead est une grande fresque américaine mêlant l'histoire de l'esclavage à celle du chemin de fer. Une oeuvre puissante.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeJournaldeQuebec
04 septembre 2017
Avec Underground Railroad, l’Américain Colson Whitehead nous ­entraîne dans les entrailles d’une Amérique esclavagiste qui n’aurait jamais dû exister.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LesEchos
30 août 2017
Beaucoup de romans américains ont raconté les horreurs de l'esclavage, mais jamais comme « Underground Railroad » de Colson Whitehead.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Actualitte
29 août 2017
Construit avec habileté et une étonnante maîtrise, extrêmement visuel, régulièrement rythmé par des ellipses provisoires qui lui offrent une tonalité alerte et un plaisir immédiat, le roman, emmené par Cora, jeune héroïne esclave, n’échappe jamais à l’enthousiasme du lecteur.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Lexpress
28 août 2017
Underground Railroad, de Colson Whitehead, est une impressionnante fresque sur l'esclavage.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaLibreBelgique
25 août 2017
Un an après sa sortie aux Etats-Unis, "Underground Railroad" est traduit en français. National Book Award et prix Pulitzer, ce roman de Colson Whitehead nous plonge dans de sombres pages de l'histoire américaine.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
25 août 2017
Avec « Underground Railroad », prix Pulitzer, le romancier signe une implacable parabole de la condition afro-américaine passée et présente.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (316) Voir plus Ajouter une citation
En un sens, la seule chose que nous avons en commun, c’est la couleur de notre peau. Nos ancêtres sont venus de toutes les régions du continent africain. Et il est vaste. (..)
Ils avaient des coutumes différentes, des moyens de subsistance différents, ils parlaient cent langues différentes. Et ce grand mélange a été emmené vers l’Amérique dans les cales des navires négriers. Vers le Nord, vers le Sud. Leurs fils et leurs filles ont récolté le tabac, cultivé le coton, travaillé dans les plus vastes domaines et les plus petites fermes. Nous sommes des artisans, des sages-femmes, des prêcheurs et des colporteurs. Ce sont des mains noires qui ont construit la Maison-Blanche, le siège de notre gouvernement national. Ce mot nous. Nous ne sommes pas un peuple mais une multitude de peuples différents.
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Les Blancs étaient venus sur cette terre pour prendre un nouveau départ et échapper à la tyrannie de leurs maîtres, tout comme les Noirs libres avaient fui les leurs. Mais ces ideaux qu'ils revendiquaient pour eux-mêmes, ils les refusaient aux autres. Cora avait entendu maintes fois Michael réciter la Déclaration d'indépendance à la plantation Randall, sa voix flottant dans le village comme un spectre furieux. Elle n'en comprenait pas les mots, la plupart en tout cas, mais "naissent égaux en droits" ne lui avait pas échappé. Les Blancs qui avaient écrit ça ne devaient pas tout comprendre non plus, si "tous les hommes" ne voulait pas vraiment dire tous les hommes. Pas s'ils confisquaient ce qui appartenait à autrui, qu'on puisse tenir ce bien dans sa main -comme la terre - ou non- comme la liberté. La terre qu'elle avait labourée et cultivée avait été une terre indienne. (...)
Des corps volés qui travaillaient une terre volée.
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Les Blancs étaient venus sur cette terre pour prendre un nouveau départ et échapper à la tyrannie de leurs maîtres, tout comme les Noirs libres avaient fui les leurs.
Mais ces idéaux qu'ils revendiquaient pour eux-mêmes, ils les refusaient aux autres.
Cora avait entendu maintes fois Michael réciter La Déclaration d'indépendance ...........
............ Elle n'en comprenait pas les mots, la plupart en tout cas, mais "naissent égaux en droits" ne lui avait pas échappé.
Les Blancs qui avaient écrit ça ne devaient pas tout comprendre non plus, si "tous les hommes" ne voulait pas vraiment dire tous les hommes.
Pas s'ils confisquaient ce qui appartenait à autrui, qu'on puisse tenir ce bien dans sa main - comme la terre - ou non - comme la liberté.
La terre qu'elle avait labourée et cultivée avait été une terre indienne. Elle savaient que les Blancs se vantaient de l'efficacité des massacres, au cours desquels ils tuaient des femmes et des enfants et étouffaient au berceau leur avenir.
Des corps volés qui travaillaient une terre volée. C'était une locomotive qui ne s'arrêtait jamais .......
.........c'est précisément ce qu'on fait quand on enlève aux gens leurs bébés : on leur vole leur avenir.
On les torture d'abord tant qu'on peut quand ils sont sur cette terre, puis on leur enlève tout espoir qu'un jour leur peuple connaisse un sort meilleur.
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Il n'y avait pas de modèle pour le type d'homme qu'il voulait devenir. il ne pouvait se vouer à l'enclume, car jamais il ne saurait surpasser le talent de son père. En ville, il scrutait le visage des hommes comme lui traquait les impuretés du métal. Partout on s'affairait à des tâches futiles et vaines? Le fermier s'en remettait à la pluie comme un imbécile, le boutiquier disposait en perpétuels rayons des marchandises nécessaires mais fades. Les artisans créaient des objets qui n'étaient que rumeurs fragiles comparées à la dure réalité du fer paternel. Même les plus riches, qui influençaient autant les lointaines bourses londoniennes que le commerce local, ne lui semblaient pas inspirants. Il reconnaissait leur place dans le système, eux qui érigeaient leurs grandes demeures sur des fondations de chiffres, mais il ne les respectait pas. Si on n'était pas un peu sale à la fin de la journée, on n'était pas vraiment un homme. (p. 100)
Commenter  J’apprécie          290
On ne peut pas sauver tout le monde. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas essayer. Parfois, une illusion utile vaut mieux qu'une vérité inutile. Rien ne va pousser dans ce froid cruel, mais nous pouvons toujours avoir des fleurs.
"En voici une d'illusion : que nous pouvons échapper à l'esclavage. C'est impossible. Les cicatrices qu'il a laissées ne s'effaceront jamais. Quand vous avez vu votre mère vendue, votre père battu, votre soeur violée par un maître ou un chef d'équipe, pensiez-vous qu'un jour vous pourriez être ici aujourd'hui, sans chaînes, sans le joug, au sein d'une nouvelle famille ?(...)
"Et l'Amérique est également une illusion, la plus grandiose de toutes. La race blanche croit, croit de tout son coeur, qu'elle a le droit de confisquer la terre. De tuer les Indiens. De faire la guerre. D'asservir ses frères. S'il y avait une justice en ce monde, cette nation ne devrait pas exister, car elle est fondée sur le meurtre, le vol et la cruauté. Et pourtant nous sommes là. (...)
En un sens, la seule chose que nous ayons en commun, c'est la couleur de notre peau. Nos ancêtres sont venus de toutes les régions du continent africain. Et il est vaste. (...) Ils avaient des coutumes différentes, des moyens de subsistance différents, ils parlaient cent langues différentes. Et ce grand mélange a été emmené vers l'Amérique dans les cales des navires négriers. Vers le Nord, le Sud. Leurs fils et leurs filles ont récolté le tabac, cultivé le coton, travaillé dans les plus vastes domaines et les plus petites fermes. Nous sommes des artisans, des sage-femmes, des prêcheurs et des colporteurs. Ce sont des mains noires qui ont construit la Maison-Blanche, le siège de notre gouvernement national. Ce mot "nous". Nous ne sommes pas un peuple mais une multitude de peuples différents. Comment une seule personne pourrait-elle s'exprimer au nom de cette grande et belle race - qui n'est pas une seule race mais mille races, avec des millions de désirs, de voeux et d'espoirs pour nous-mêmes et pour nos enfants ?
"Car nous sommes des Africains en Amérique. Une chose sans précédent dans l'histoire du monde, sans modèle pour nous dire ce que nous deviendrons.
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Tout le monde sait que les écoles disciplinaires étaient des endroits difficiles pour les adolescents. Mais on ignorait que poser le pied dans certaines d'entre elles, c'était faire le premier pas vers l'enfer. Et ce jusqu'à une époque très récente.
Nickel Boys » de Colson Whitehead est publié aux éditions Albin Michel.
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