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sur 2527 notes
Les Blancs, les Noirs, les nègres, les négrillons... Vous l'avez compris ce roman historique traite de l'esclavagisme et de ségrégation raciale. Colson Withehead écrit cette histoire avec des mots puissants et forts mais aussi beaucoup de justesse et de réalisme. Il ne nous épargne rien, la violence est là, cruelle et blessante qu'elle soit verbale ou corporelle. Un sentiment d'injustice et de désespoir ne m'a pas quittée au cours de ma lecture. Ce chemin de fer clandestin (qui a réellement existé) était un réseau de routes clandestines utilisées par les esclaves noirs américains pour se réfugier au-delà de la ligne Mason-Dixon et jusqu'au Canada avec l'aide des abolitionnistes qui adhéraient à leur cause. Épuisement, peur, désillusion,... énormément de dangers parsèmeront son chemin et Cora sera même poursuivie par un redoutable chasseur d'esclaves. Nul part les noirs ne semblent avoir leur place. On découvre peu à peu la sombre face de l'Amérique. Un lecture marquante! (...)

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Une lecture intense ,entre Twelve years a slave et la couleur des sentiments ! A travers l'histoire de Cora et de sa famille, nous voilà immergé dans la vie d'un esclave d'une plantation de coton,entre résignation et violence puis dans la vie de ces états américains qui commencent à intégrer les noirs en temps qu'hommes libres. Enfin jusqu'à un certains points ! Si les conditions de vie d'un esclave avaient peu de secrets pour moi car je l'enseigne, j'ai découvert l'existence de ce fameux chemin de fer clandestin, souterrain . Incroyable réalisation, je suis impressionnée par ce que peuvent faire des Hommes qui croient en un monde plus juste. C'est réconfortant dans un sens.
Si il y a quelques longueurs, l'histoire de Cora est vraiment intéressante,à rebondissement jusqu'aux dernières pages... Mais le destin est cruel et peu de choses lui sont épargnées. Je suis toujours sidérée lorsque je lis ce qui a été l'histoire de ces quelques états américains, dont les répercussions ont encore lieu aujourd'hui.
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Titre : Undergroud Railroad
Auteur : Colson Whitehead
Année : 2017
Editeur : Albin Michel
Résumé : Cora est esclave dans une plantation de coton de Georgie. Au coeur d'une Amérique coupée en deux (au nord les états abolitionnistes, au sud les états esclavagistes) la jeune fille décide de suivre Caesar qui lui propose de s'évader. Au péril de sa vie, traquée par Ridgeway l'impitoyable chasseur d'esclave, Cora va vivre une odyssée sanglante et emprunter le fameux Underground Railroad pour tenter de gagner sa liberté.
Mon humble avis : Critiques dithyrambiques, best-seller international et surtout prix Pulitzer ce roman de Colson Whitehead s'annonçait sous les meilleurs auspices. Il suffit de jeter un coup d'oeil aux romans précédemment récompensés par le jury de l'université de Columbia pour pour se rendre compte à quel point leur goût est sûr et avisé : 2014 le génial Chardonneret de Donna Tartt, 2007 la route chef d'oeuvre de Cormac McCarthy ou encore d'illustres auteurs élus tels que Philip Roth, Toni Morrison ou Richard Russo. Bref du grand, du très grand et j'espérais que Colson Whitehead s'inscrirait dans cette fabuleuse lignée. A mon plus grand regret ce ne fut pas vraiment le cas et je vais essayer de vous expliquer pourquoi à travers cette petite chronique. Si Underground Railroad est à n'en pas douter un excellent roman traitant d'un sujet fort et passionnant, le traitement choisi par l'auteur, la distance qu'il impose à son lecteur par rapport à son personnage principal ne m'aura jamais vraiment permis de rentrer dans ce texte. A vouloir éviter le pathos à tout prix Whitehead impose une lecture distanciée que beaucoup trouveront brillante mais qui m'a personnellement gâché le plaisir de lecture. L'histoire de cet Underground Railroad est édifiante, Cora une héroïne complexe au destin hors du commun et pourtant j'avoue avoir éprouvé un certain soulagement en arrivant au bout de ces 400 pages. La raison ? le peu d'attachement ressenti à l'égard des personnages de ce roman, le manque d'émotion, la distance de l'écriture. Whitehead a du penser que le message historique et politique de l'oeuvre suffirait à faire de cet Underground Railroad un objet littéraire inoubliable et ce fut le cas pour beaucoup mais pas pour votre serviteur. Certes ce prix Pulitzer recèle de véritables pépites d'écriture, de scènes fortes et inspirées. Certes la description de cette société Américaine pré-guerre de sécession est fouillée, précise, provoquant chez le lecteur dégoût et consternation mais cela n'en fait pas un roman inoubliable. Un bon roman c'est certain mais pas un grand roman, à mon humble avis.
J'achète ? : Je vais surement vous surprendre tant l'accueil pour cet Underground Railroad fut unanime, mais je réitère : trop peu d'émotion malgré des passages édifiants, trop peu d'empathie pour Cora malgré son destin funeste; des chapitres qui n'en finissent pas et de l'ennui malgré une écriture onirique pleine de charme ( surtout lorsqu'il s'agit du fameux train clandestin qui est décrit magnifiquement par l'auteur en dépit de toute réalité historique ). Un avis mitigé donc, forcément.

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L'Underground Railroad permettait aux esclaves noirs américains, à travers un réseau de routes clandestines, de s'échapper des états esclavagistes vers des états où ils pouvaient espérer gagner un peu de liberté.
Dans ce livre, l'auteur a choisi de décrire « l'Underground Railroad » comme un véritable chemin de fer souterrain, même si la réalité était autre, puisqu'il s'agissait plutôt d'un réseau de routes secrètes. Cependant, le vocabulaire ferroviaire était employé par les utilisateurs de ce réseau, comme les termes « gares », « chef de train »…, ce qui a conduit à baptiser le réseau « Underground railroad ». Les esclaves allaient de gare en gare, vers le Nord, et étaient aidés dans leur fuite, par des abolitionnistes, qui prenaient de gros risques pour eux et leur famille. Ces sympathisants anti-esclavage pouvaient être Noirs (des Noirs nés libres ou affranchis) ou Blancs.
Cora est une jeune esclave, maltraitée, dans une exploitation de coton en Georgie. Elle sera incitée à fuir par Caesar, un nouvel esclave arrivé de Virginie sur la plantation de coton. Après avoir refusé, Cora changera finalement d'avis et suivra Caesar.
Tout au long du livre, on suit Cora dans sa fuite, d'un état à l'autre, poursuivie sans relâche par un chasseur d'esclaves qui n'a de cesse de la ramener à son « maître ». de nombreux passages sont très difficiles, même si l'on connait quelque peu déjà cette partie de l'histoire des Etats Unis. Les personnes ayant pu aider un esclave à fuir, qu'elles soient noires ou blanches, étaient livrées à la population afin d'être lynchées et exposées ensuite au bout d'une corde. Ces lynchages étaient organisés et les gens se réunissaient pour assister « au spectacle ». Il est également question des campagnes de stérilisation destinées à limiter la natalité au sein des gens de couleur, campagnes ayant pour but de contrôler « la masse noire », afin de rassurer des Blancs terrorisés par un éventuel soulèvement des personnes opprimées. le maintien dans l'ignorance des esclaves avait aussi pour objectif de garder le contrôle.
Même s'il s'agit d'un roman, on est obligé de s'interroger sur les atrocités qu'ont pu subir dans un passé plus ou moins proche certains peuples ou catégories de personnes.
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L'Amérique de l'esclavage et de ceux qui luttent pour la liberté et février est le Mois de l'histoire des Noirs, un bon moment pour ce lire ce roman de Colson Whitehead.

Une violence que je trouve toujours hallucinante de la part de certains planteurs, des lynchages qui s'offrent en spectacle pour la population et même des bibles modifiées pour justifier l'esclavage. Pourquoi tant de violence? Même les animaux de trait étaient mieux lotis…

Cela fait partie des grands paradoxes des États-Unis, terre de liberté, mais pas pour tout de monde… Un pays de puritanisme religieux où on défend le droit aux armes, où on veut interdire l'avortement, mais où il n'y a pas de congés de maternité universels.

Mais l'Underground Railroad, c'est l'espoir. Une métaphore pour un réseau mythique d'entraide, une solidarité humaine qui permet de sauver des vies.

Encore un roman sur la tragédie de l'esclavage? Oui, mais un roman touchant n'est jamais de trop. C'est aussi un devoir de mémoire, car aujourd'hui encore aux É.-U., on a bien plus de chance de se retrouver en prison ou de mourir sous les balles d'un policier si on est un Noir.
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Mazette : Pulitzer ET National Book Award ! Est-ce à dire que l'Amérique l'attendait, ce livre?
Pas impossible en effet qu'on tienne là un de ces grands romans qui, parce qu'ils amènent la bonne histoire sur l'Histoire au bon moment, rencontrent largement une attente dans le public américain.
L'Histoire avec un grand H en l'occurrence est celle de l'esclavage, vu sous l'angle plutôt original du réseau souterrain mis en place depuis le Nord pour aider à la fuite des esclaves du Sud, matérialisé allégoriquement par un réseau ferré occulte, mais aussi sous la focale plus large de la perception de l'esclavage et de la condition noire dans différents états sudistes. Lesquels états, même ouvertement abolitionnistes, cherchent toujours d'une manière ou d'une autre à ramener à ses chaînes l'homme noir, dont la fuite sur le continent nord-américain est sans issue comme ces gares souterraines sans lumière ni véritables voies d'arrivée et de départ…
Roman sombre donc, très amer que traduit l'histoire dans l'Histoire, celle de Cora, née esclave dans une plantation de Géorgie, la rage et la rébellion au coeur, qui partout où elle parviendra à s'enfuir ne découvrira que nouvelles servitudes imposées par des Blancs terrorisés par la masse noire qu'elle voudra ici contrôler, là pendre, là encore maintenir dans l'ignorance.
Un récit qui tient tout du long en haleine, de facture assez classique mais au langage puissant, brutal et qui colle rageusement l'Amérique le nez dans son histoire en apportant un éclairage nouveau. Un futur immanquable !
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Ce devait être un choc, une fresque surpuissante, une odyssée fantastique, une "implacable parabole de la condition afro-américaine" qui allait faire date : en bref l'événement littéraire de l'année 2017 (en France).
C'est du moins ce qu'en disaient les critiques plutôt dithyrambiques qui fleurirent bien vite autour de ce 6eme roman de Colson Whitehead, auréolé des prestigieux Prix Pulitzer (2015) et National Book Award (2016).
Soit.

C'est sûr, Underground Railroad est un livre ambitieux, qui ne manque pas de qualités ! La dimension historique d'abord, le tableau atrocement réaliste des persécutions que subirent les esclaves dans les plantations de cotons sudistes. Effrayant.
L'approche originale de l'auteur aussi, qui pour évoquer l'authentique "Underground Railroad" (ce réseau secret conçu au début du XIXème siècle par les premiers abolitionnistes pour "exflitrer" des opprimés vers le Canada) imagine un véritable chemin de fer entièrement souterrain sur plusieurs milliers de kilomètres à travers les Etats-Unis, est elle aussi très intéressante et assez réussie ! Si elle a pu désarçonner certains lecteurs en quête de vraisemblance pratique et historique, en ce qui me concerne elle a fait mouche !
Enfin, les procédés d'ellipses et de flash-backs parfaitement maîtrisés dynamisent agréablement la narration.

"Mais que lui reproche-t-il donc à ce bouquin, à la fin ?" vous demandez-vous peut-être.
Ben figurez-vous que je sais pas trop. Peut-être des personnages un peu ternes, pas assez "incarnés"... Entre la courageuse Cora, évadée d'une infâme plantation de Georgie, et le cruel Ridgeway, chasseur d'esclaves lancé à ses trousses, il y avait pourtant deux rôles forts à pourvoir ! Las, tous deux manquent à mon goût de consistance (l'affreux méchant est même terriblement "sous-exploité") et l'on peine un peu à peu à suivre leurs tribulations entre Indiana, Tennessee et Caroline du Sud.
Je me suis parfois égaré en cours de route, j'ai eu à déplorer quelques longueurs et à me faire un peu violence pour achever les derniers chapitres. Fatigue de fin d'année, peut-être.

Il n'empêche qu'en parcourant avec Cora ces différents Etats aux positions variables vis à vis de l'esclavagisme, on apprend bien des choses sur les obscurs fondements du racisme qui façonna l'Amérique...
Placardés en ouverture de chaque chapitre, les fac-similés des annonces émises par de riches propriétaires terriens pour appeler à la capture d'esclaves évadés font froid dans le dos. Et que dire de ces pratiques médicales communément admises qui visèrent un jour à "stériliser les nègres" ? Et de ces mises en scène ignobles de "tableaux vivants" dans les musées, où de pauvres hères furent exposés comme des bêtes de foire ? Et de cette traque abjecte, émaillée d'humiliations et de dénonciations ?
Moi qui ai failli entamer cette critique en vous parlant d'une "chasse à l'homme", que j'ai ensuite voulu convertir en "chasse à la femme" ... j'ai dû me raviser en réalisant que pour Ridgeway et ses pairs, Cora ne fut qu'un gibier ordinaire, hors de l'espèce humaine...

Voilà donc un roman dur, violent, l'histoire d'une errance sans fin dans les entrailles nauséabondes de l'Amérique, vers une liberté toujours plus illusoire.
Un roman fort et original, auquel il aura quand même manqué un je-ne-sais-quoi de transcendance pour que j'y reconnaisse le best-seller incontournable qu'on nous a vendu.
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Voilà un grand roman américain, pour répondre avec un exemple à une question du forum ! Il comporte en effet tous les ingrédients indispensables.

Quand un célèbre réseau de passeurs clandestins abolitionnistes est structuré comme une compagnie de chemin de fer, il suffit juste d'un petit artifice littéraire pour introduire une dose de fantastique dans un roman réaliste et très documenté sur la réalité humaine et juridique de l'esclavage.

C'est ce qui rend le roman de Colson Whitehead aussi brillant et extrêmement original. Il nous fait embarquer avec lui dans son « pôle express » vers la liberté, sur les pas de Cora une jeune fille esclave qui s'enfuit d'une plantation de Georgie, dont les propriétaires ont moins d'égards pour les humains que pour le matériel agricole. Brimades, humiliations, mauvais traitements sont le quotidien de ces esclaves pour lesquels c'est un exploit d'arriver à l'âge de 40 ans. Il arrive forcément à beaucoup, l'idée de prendre tous les risques pour échapper à l'enfer, gagner avec l'aide de quelques courageux, les États du Nord ou le Canada.

L'émancipation de Cora est un chemin pavé d'embûches et de rencontres, dans lequel l'alphabétisation et l'instruction jouent un rôle considérable dans son parcours chaotique vers la liberté. le récit est dynamique et haletant, le passage par les différentes « gares », comme autant d'occasions de découvrir des personnages et de nouvelles réalités. La symbolique est intéressante entre les trains solides, les conducteurs sûrs d'eux ou les jeunes un peu déroutés et petites draisiennes vermoulues qui n'ont l'air de rien .

Ce faisant il nous montre une réalité d'une violence inouïe mais moins manichéenne qu'on ne l'imagine. Même dans les états du sud, il y avait des abolitionnistes, des gens qui prenaient des risques personnels dans des sociétés devenues totalitaires du fait de l'économie de plantation et des peurs nées du système esclavagiste. La terreur semée par la législation, les cavaliers de la nuit et autres chasseurs d'esclaves en fuite, emprisonne tout le monde. C'est ce que démontre l'étape en Caroline du Nord chez Martin et Ethel, paralysés par la peur, coincés entre leur foi, leurs engagements, et un système qui encourage la délation et le lynchage.

Ce livre est un hommage à Harriet Tubman et autres passeurs qui ont oeuvré jusqu'à l'abolition de l'esclavage, et même au- delà pour la conquête des droits civiques.
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Au États-Unis, en 2017, il y a des petits enfants qui se demandent si le père Noël existe et ils attendent avec impatience le Pôle Express. Il y a bientôt deux siècles, Cora 16 ans, qui n'a jamais cru au père Noël, se demande si l'Underground Railroad existe vraiment.

Ce train qui doit emmener les noirs vers des états abolitionniste, les états libres du Nord. Elle veut s'enfuir Cora, elle va s'enfuir et prendre le train avec Caesar un esclave plus âgé qui pense qu'elle porte chance. Cora la petite esclave, est la fille de Mabel une rare noire à s'être évadée du terrible domaine des frères Randall et à n'avoir jamais été retrouvée. Cora et Caesar vont traverser la Caroline du Sud, se cacher dans l'Indiana, se battre dans le Tennessee, poursuivi par Ridgeway, le pire chasseur d'esclaves que le Sud connait.

L'Odyssée de Cora, « Underground railroad » est un extraordinaire roman sur la terrible condition des noirs dans le Sud de l'Amérique au XIX e siècle. L'esclavage décrit dans toute son abomination mais avec un style clair et vif qui en rend la lecture lumineuse.

Extrêmement documenté, Colson Whitehead raconte, avec précision, la terreur quotidienne que subissent les esclaves. Des hommes, femmes qui ne sont que les bêtes de somme d'un cheptel marqué au fer, qu'on élève, qu'on marchande, que l'on fait se reproduire, qui n'existe que pour le profit des blancs. Bible en bandoulière, on asservi, on torture, on viole, on lynche dans les grandes propriétés Sudistes.

« Underground Rairoad » est une formidable métaphore, mais aussi un récit historique précis et méticuleux, les réels avis de recherches d'esclave qui ouvrent chaque chapitre font froid dans le dos.

Un grand roman pour ne rien oublier, à une époque où les suprémacistes blancs frappent à la porte de la Maison Blanche.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je ne vous cacherai pas que c'est un livre avec lequel il faut un peu batailler pour rentrer dans l'histoire, la faute (enfin si je puis dire) à l'écriture de l'auteur qui est très journalistique et qui se focalise sur les faits principalement. Dans un premier tiers du roman, on fait connaissance avec l'héroïne, Cora, et ses compagnons d'infortune de la plantation des Randall, à travers une accumulation d'anecdotes. J'ai eu parfois l'impression de lire ce qui serait l'équivalent des docu-fictions que l'on voit à la télévision de temps à autre. On est très loin de la création littéraire, je veux dire par là qu'il n'y a aucun effort d'écriture, de recherche de style, de création au sens artistique. Juste un message. Vous me direz : oui, mais quel message essentiel ! Et vous avez mille fois raisons.

Ce n'est qu'après que le récit se fait plus incarné, plus habité aussi et donc plus humain, et j'ai alors pu vraiment m'intéresser à cette jeune femme et à son histoire étonnante. Et l'auteur, comme libéré d'un poids ou peut-être plus inspiré par ces passages, nous raconte une traversée du Tennessee tout à fait apocalyptique. Un Tennessee de terres désolées et ravagées par les flammes, une région minée par une épidémie de fièvre jaune. Ou encore il nous retrace la descente aux Enfers de Cora dans les souterrains de la bassesse humaine. C'est symbolique, bien sûr, et tellement puissant.

Cora est un personnage exceptionnel, doué d'une sacrée force de caractère, d'un courage immense et d'une détermination exceptionnelle. C'est certainement un personnage de fiction, mais nul doute que de telles personnes ont existé et je ne peux que leur témoigner ma très grande admiration.

C'est un roman extrêmement lucide qui revient sur l'histoire tragique des USA, les racines du racisme toujours latent, l'ambiguïté de la classe politique face à l'esclavagisme (sous toutes ses formes) et le combat toujours actuel des Afro-Américains. C'est aussi, et surtout, un grand roman sur la liberté.

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