A hauteur de regard, une pancarte détaille les "Formules Petits déjeuners" à des prix stupéfiants. "Oeuf au plat et haricots blancs à la tomate sur deux toasts : 2,75 livres". A Londres, pour ce prix-là, on s'estime heureux de pouvoir manger une tranche de pain grillé.
On s'attache aux amis de ses enfants, surtout quand on les connaît depuis longtemps.Toutes les fêtes d'anniversaire, les soirées pyjama, la période mouvementée des révisions et des examens, les boums à l'adolescence...Et puis soudain, paf, ils s'en vont. Pas seulement vos enfants mais aussi tous leurs amis.
- C'est la première fois que je monte dans une voiture de police, dit-il en examinant le tableau de bord aménagé.
- Tâchez de ne pas en prendre l'habitude, réplique l'inspectrice.
Robin repense à la fille de Grand Central, le vide abyssal dans ses yeux. On ne peut pas faire ça, brader son corps comme un vulgaire objet, et continuer à vivre comme si de rien n'était.
Et puis c’est toujours utile d’être en rogne, ça sert d’armure.
La morphine, les opiacés, ce sont des substances hautement addictives, vous le savez sans doute. Ce n’est pas facile d’arrêter comme ça, du jour au lendemain…
Et puis, c'est toujours utile d'être en rogne : ça sert d'armure.
Tous les flics s'accordent à dire que les victimes de violences domestiques gardent généralement le silence, ce pour une multitude de raisons : en premier lieu, la honte d'avoir un partenaire violent ; la honte d'être incapable de le quitter. C'est toujours facile de donner des leçons quand on n'est pas soi-même confronté à ce genre de situation. "Si mon mari s'avise de lever la main sur moi, j'aurai bouclé mes valises avant même qu'il ait le temps de faire craquer ses phalanges", entend-on souvent. Mais passer à l'acte se révèle difficile quand on n'a ni argent ni endroit où aller, des gosses à loger, nourrir, conduire à l'école à l'heure. On passe sous silence les conjoints violents pour continuer à vivre à peu près normalement, protéger les enfants, et surtout parce qu'on les aime, au début en tout cas. Alors on camoufle les bleus sous du maquillage, on ment à son entourage, à soi-même. On garde le secret.
Si l'intérêt des uniformes à l'école consiste en partie à gommer le potentiel séduction des adolescents, alors celui de Savvy - pantalon noir informe, chemise blanche, blazer noir lustré - remplit parfaitement sa mission. Les gamins blancs, garçons et filles, ressemblent à des joueurs de billard de troisième catégorie échappés des années 80, devenus transparents après des années de privation de lumière naturelle et élevés aux frites.
Une ambiance chic règne dans la partie village de Moseley. La Luftwaffe a plus ou moins épargné ce secteur, les boutiques et les pubs des époques victorienne et édouardienne sont toujours debout et aucun bâtiment en béton décrépit des Sixties ne donne envie de se pendre.