Angela Sloan

Reçu dans le cadre de Masse Critique, si vous souhaitez lire ce livre sachez que le résumé du 4eme de couverture couvre les 96 premières pages.

J'ai quelques griefs à l'encontre de ce livre:

comme c'est souvent le cas les éditeurs savent ferrer le poisson en annonçant une histoire relatant le Watergate, ici on y trouve seulement deux allusions.

un des personnages extrêmement intéressant du livre, Ray, anciennement agent disparait purement et simplement du récit.

le périple d'Angela aurait pu avoir le parfum de Slam ou de l'attrape-coeurs, au final le sentiment c'est d'avoir humé les relents du vieil homme qui ne voulait pas fêter son anniversaire.

l'écriture est agréable sans être révolutionnaire

ce n'est pas une mauvaise lecture, mais il ne révolutionne pas le genre, je garde cependant en mémoire une chouette leçon de manipulation donnée par son père à sa fille ainsi que des moments où l'on ne sait qui croire

c'est un bon livre pour les lecteurs qui n'ont jamais lu ce type de bouquin (road trip) pour les habitués ce n'est pas indispensable

Angela Sloan, 14 ans, est la fille adoptive de Ray Sloan, agent de la CIA qui l'a sauvé et recueilli 7 ans plus tôt au Congo, lors de la rébellion Simba. Si Ray a pris sa retraite, il est en 1972 impliqué dans l'affaire cambriolage du Watergate qui commence à prendre de l'ampleur. Alcoolique et paranoïaque, il entraîne Angela dans une fuite improvisée qui les voit bien vite être séparés. Désormais seule sur les routes au volant d'une vieille Scamp, Angela se lance dans une drôle d'épopée durant laquelle elle croise une chinoise communiste en situation illégale et une bande de hippies décidés à se lancer dans le terrorisme.

Alléchant de prime abord pour qui s'intéresse aux romans d'espionnages et à ces drôles d'années de la présidence de Richard Nixon, Angela Sloan est moins un roman d'espionnage qu'un drôle de roadtrip à la fois inquiétant et loufoque. La fuite éperdue de cette drôle d'adolescente formée aux subtilités de la filature ou du recrutement de sources par un espion alcoolique sur le retour qui lui a par ailleurs transmis sa paranoïa possède en effet, sous un aspect léger dû à l'utilisation du récit à la première personne, un fond particulièrement sombre. En dehors de la jeune Angela, bien plus naïve qu'elle ne le croit, tous les personnages qui croisent son chemin sont en effet dotés d'une dose plus ou moins importante de duplicité qui crée un constant sentiment de menace.

Si James Whorton Jr sait ainsi créer une ambiance tendue sans pour autant perdre un humour à froid de bon aloi, il n'en demeure pas moins que le lecteur reste sur sa faim. du Watergate, donc, il n'est pas vraiment question, pas beaucoup plus, finalement, de Ray Sloan qui disparaît assez vite. Reste ce qui devrait être un roman initiatique mais dont l'héroïne, particulièrement bien conditionnée par son mentor et enfermée dans l'histoire qu'il a créée, ne semble jamais vraiment évoluer et, en fin de compte, l'impression que tout cela tourne un peu dans le vide.
S'il crée des personnages curieux, étonnants, James Whorton Jr peine à nous les faire aimer ou détester. L'on suit leurs tribulations avec un vague intérêt car certaines situations loufoques nous accrochent, mais on reste bien souvent en dehors de tout cela. Ni bon, ni mauvais, Angela Sloan est un roman qui manque trop de fond et d'épaisseur, trop fade pour emporter l'adhésion ou au contraire le rejet. Un coup d'épée dans l'eau.

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Alors que le scandale du Watergate éclate, Ray Sloan, un retraité de la CIA visiblement mêlé à l'affaire, prend la fuite et abandonne brusquement sa fille adoptive Angela, 14 ans. Celle-ci se retrouve seule sur la route au volant d'une vieille voiture avec de faux papiers et des rudiments en matière de conduite.
Du Watergate il n'en sera plus vraiment question dans le reste de ce drôle de livre car l'auteur choisit plutôt de nous embarquer dans un road-movie bourré de clins d'oeil au roman d'espionnage. L'adolescente, initiée à l'art de la filature et de la manipulation par son père, croisera sur son chemin des personnages plus loufoques les uns que les autres : une serveuse chinoise maoïste en fuite, des hippies versant dans le terrorisme, une espionne peu douée pour son métier, d'anciennes connaissances de son père, etc. ce qui donnera lieu à des passages extrêmement drôles. Car tout le monde dissimule la vérité dans ce récit imprévisible.
Le livre se dévore car l'on a hâte de savoir où tout cela va nous mener et si l'adolescente réussira un jour à retrouver son père. En revanche une fois le livre refermé, il n'en reste pas grand-chose. Cela s'explique peut-être par le fait que l'auteur ne fait qu'effleurer la question de l'identité d'Angela et que l'on ne s'attache pas réellement aux différents personnages du roman à part Ray Sloan qui n'est finalement pas très présent dans le récit.
Merci à l'opération Masse Critique et au Masque pour cette lecture agréable !

Angela Sloan ou les pérégrinations d'une jeune adolescente recueillie par un ex-agent de la CIA alcoolique. Mêlé au cambriolage du Watergate, ce dernier va vite se trouver dans l'obligation de disparaître, laissant là Angela désormais livrée à elle-même. Suit alors une errance dans le pays et la rencontre loufoque avec une clandestine chinoise communiste puis avec un groupe de hippies déjantés.
Heureuse élue de la mass critique et ravie de recevoir ce livre plein de promesses (Watergate, CIA, voyage au coeur de l'Amérique), mon enthousiasme est pourtant vite retombé. Il ne se passe en fait pas grand chose. Aucun sujet ni profil psychologique ne sont approfondis, tandis que le Watergate n'est que très peu mentionné.

J'apporterais toutefois une nuance car cette façon marginale et différente de traverser l'Amérique est intéressante, de même que j'ai apprécié le mode de narration. Longue lettre adressée à la CIA, le lecteur a bien des fois l'impression qu'Angela s'adresse à lui, qu'elle lui raconte son histoire. Enfin, on se surprend presque à s'attacher au rapport étrange qui se noue entre deux êtres que tout oppose, Angela et Ding la communiste chinoise.

Un livre qui se laisse lire donc, dommage que l'auteur n'ait pas exploré plus avant son (ses) sujet(s).