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Critique de Petitebijou


Anne Wiazemsky, petite-fille de François Mauriac, nous raconte la première année qui a suivi sa rencontre et le début de sa relation amoureuse avec Jean-Luc Godard.
Elle a 19 ans, vit dans un milieu bourgeois, passe son bac philo après avoir tourné son premier film « Au hasard Balthazar » de Bresson, lorsqu'elle finit par tomber amoureuse du cinéaste de dix-sept ans son aîné qui lui tourne autour de puis un moment, en 1966. Cette « année studieuse » est donc un peu un récit initiatique d'une jeune fille timide et un peu rebelle et l'occasion d'une peinture légère de l'époque, à travers le cinéma de Godard et ses pairs, mais aussi les prémisses de mai 68 (Anne s'inscrit en philo à Nanterre et croise un certain Dany « rouquin » comme elle…).
Le livre se lit aisément : le style en est simple, assez délicat, tout en étant subtilement travaillé. On s'attache à la jeune femme passionnée de Sartre découvrant le milieu du cinéma des amis de Godard, à la personnalité fantasque et un peu infantile du metteur en scène, et puis, au fil des pages, on s'ennuie un peu. Ce n'est pas une question de pudeur ou le manque d'anecdotes « pittoresques » qui m'a lassée, mais tout simplement parce que si l'on excepte le fait de la célébrité des noms « Mauriac » et « Godard », tout cela est assez banal et manque de relief. Une vie de parisiens aisés, des vacances dans le midi ou en Normandie pour Anne, des amis de bonnes familles, on est un peu dans un roman de Sagan mais sans le zeste d'ironie qui en fait tout le charme. Ceci dit, le livre se déroule gentiment, et fait passer le temps plutôt agréablement. Peut-être est-ce l'absence de romanesque qui m'a ennuyée. le récit devient presque une chronique assez terre-à-terre d'une jeune fille mineure qui se débat mollement pour vivre sa vie émancipée sans trop déplaire à sa famille, pour retrouver finalement un confort assez bourgeois avec un Godard pro-Mao qui frime dans une Alpha Romeo, cite à tout bout de champ, se montre parfois méprisant et condescendant avec ses collaborateurs, avant de redevenir un petit garçon bien comme il faut pour demander la main d'Anne à Grandpa François, aux colères énormes.
On croise çà et là des personnages un peu plus hauts en couleur, comme Francis Jeanson ou Jeanne Moreau. François Truffaut, Jean-Pierre Léaud, Maurice Béjart passent en coup de vent, mais à la fin du récit, une fois le livre refermé, j'ai eu le sentiment que je l'oublierai très vite.
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