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EAN : 9782253068860
1128 pages
Le Livre de Poche (13/04/2016)
4.36/5   73 notes
Résumé :
Le long des frontières orientales de l'Allemagne, dans les taches vertes qui marquent sur les cartes l'emplacement des forêts, on chercherait en vain le nom de Sowirog : le village est trop petit. Pour ceux qui passent à proximité, ses maisons blotties près du lac ne se distinguent guère non plus dans le paysage de bois et de tourbières à cause de leurs toits de roseaux.

Quant à ses habitants, ils mènent une vie rustique qui les ferait qualifier d'ar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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« Humanisme chrétien », « chef d'oeuvre de la littérature allemande »… c'était m'élancer bien loin de mes bases que d'entreprendre, sans certitude d'aboutir, la lecture de ce très épais roman vers lequel un article de presse particulièrement inspiré m'avait par hasard attirée.

Les écueils n'ont d'ailleurs pas manqué, à commencer par l'ampleur de la tâche (1125 pages), le rythme de l'action aussi lent que l'avancée de la charrue dans le sillon, le conservatisme assez borné latent derrière ces innombrables mentions de la Bible et de Dieu – face auxquelles j'ai toujours du mal à ne pas me crisper. Mais il faut replacer dans son contexte cette oeuvre écrite en 1946 alors que les blessures de la guerre n'ont pas fini de saigner et que les aboiements nazis résonnent encore aux oreilles de l'auteur, opposant au nazisme ce qui lui valut d'être interné à Buchenwald en 1938,et pour qui le silence imposé par ces années d'oppression semble avoir été l'occasion de recomposer en profondeur la hiérarchie de ses valeurs.

Un terrain lourd donc que ces « Enfants Jéromine », mais insidieusement la musicalité particulière du texte, à la fois austère et gorgée de vie, lancinante et déclamatoire, nous entraine dans ses eaux lourdes et nous attache aux destinées du village de Sowirog, terre de labeur agricole où l'on ne se perd pas en pensées ni à l'écoute du bruit du monde. Les habitants, indifférents aux soubresauts de l'Histoire qui agitent l'Allemagne de la première moitié du XXème siècle, accueillent avec fatalisme les guerres, payent leur tribut à l'Etat mais n'écoutent que le pasteur, l'instituteur et le seigneur issu d'une vieille noblesse qui veille avec bienveillance sur le village. Seul Jons, le plus jeune des enfants Jéromine, sortira de leurs rangs pour apprendre à ramener la justice dans le monde mais reviendra finalement au village pour « cultiver ses trente arpents », à hauteur d'homme.

Humanisme chrétien, certes, mais humanisme d'abord dans ce long texte à l'écriture très poétique, qui replace, comme nos grands pères, les petites gens et leurs préoccupations ancestrales au-delà des idéologies, la forêt au-dessus des villes, et l'église au milieu du village.
Au final, sans adhérer à la vision passéiste et définitivement noire du propos, je ne peux que témoigner d'un grand plaisir trouvé à la lecture d'un récit monumental, parsemé de passages d'une beauté sublime à la portée universelle.
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Complètement imprégnée de la Bible, l'histoire de ce village ne prend véritablement son sens que de la familiarité de cette communauté avec les prophètes.
C'est plus particulièrement l'histoire de la famille Jeromine. La mère venue d'un pays balte espérant la réussite à travers son mari et le père ne songeant qu'à vivre en Dieu ne se comprennent pas. Leurs sept enfants connaîtront des destins divers. La mort prématurée pour certains, la réussite sociale pour d'autres, et pour les derniers une vie humble dans leur village au service des autres.
Bien d'autres figures traversent ces 1100 pages, Stilling l'instituteur espérant voir en l'un de ses élèves celui qui s'élèvera grâce à l'instruction, au dessus de sa destinée pour aider les plus pauvres ; le seigneur von Balk qui veillent sur ses villageois. Je dis ses villageois parce qu'il estime qu'en effet ils lui appartiennent, et qu'il en est responsable, les paysans et forestiers ne l'entendent pas autrement. Et bien d'autres vivant ou non dans ce village de Prusse orientale, aujourd'hui Pologne.

L'histoire débute plus ou moins avec le siècle, et malgré leur volonté de ne pas se laisser corrompre par le Monde, ils ne peuvent complètement échapper aux évènements. La première guerre verra certains partir et un peu moins revenir, la République de Weimar les laisse indifférents tandis que la montée du nazisme ne les oublie malheureusement pas.

Le style sobre mais élégant ne fatigue pas du tout la lecture et les pages défilent sans lassitude. Je ne m'étonne pas que certains le considèrent comme leur livre de chevet.

Un vrai livre d'apprentissage, qui fait réfléchir sur le sens d'une vie réussie.



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Quel livre magnifique ! C'est bien un chef d'oeuvre, comme dit sur la couverture, une oeuvre majeure, pas assez connue. Il y a dans cet ouvrage le besoin et le désir de saisir, d'appréhender l'âme humaine dans toute son épaisseur, particulièrement celle des "petites gens".

Au centre du récit, Sowirog, un petit village, situé tout à l'est de l'Allemagne, dans une région appartenant aujourd'hui à la Pologne (Prusse Orientale) ; un village forestier, Sowirog veut dire "le coin aux chouettes", peu visité par les étrangers et dont les habitants mènent une vie simple et laborieuse, un village aux confins de l'Orient et de l'Occident.
A part l'instituteur, les gens qui habitent là n'ont guère d'instruction, mais une très grande foi en Dieu, et ceux qui savent lire n'ont que la bible à consulter.
Jons, le "héros" sera le premier à faire de grandes études, de brillantes études de médecine, sachant dès le début que sa plus grande ambition est d'être médecin des pauvres et d'exercer à Sowirog. Alors tous l'aident, le portent et l'attendent. Il ne les décevra pas.
Les personnages sont tous attachants car ils ont une grande profondeur : il y a un gentilhomme le seigneur von Balk, l'ancien maître d'école Stilling qui a épargné toute sa vie pour le jour où il aurait un élève à emmener vers des études, Korsanke le gendarme et Pontiek le berger, Kiewitt le laboureur, et les paysages de forêts et de lacs qui sont des personnages à part entière apportant calme et immersion dans la nature.

Le père de Jons, Jacob, est charbonnier ( fabricant de charbon dans une meule) ; il mène une vie exemplaire, droite et honnête et parle de façon admirable. La mère, Dame Marthe, est au foyer, elle s'occupe de ses sept enfants, mais semble loin d'eux, presqu'indifférente. "Marthe était là, prisonnière depuis vingt ans, prisonnière d'un mari et d'enfants, du labeur quotidien de jours ternes. Elle s'était vendue à un rêve et dès la pointe du jour le rêve s'était évanoui. Il n'était pas donné à tout le monde de trouver son bonheur auprès de la meule."

Il y a ce qui est raconté, ce que ce texte nous révèle des hommes et des femmes de ces lieu et époque ; mais il y a aussi la façon de raconter et là c'est vraiment sublime ! Une langue riche et belle, précise et poétique, qui avance lentement dans le fil du récit.
On suit Jons, celui qui voulait "remuer le monde", d'abord enfant, puis adolescent, puis jeune homme à l'épreuve terrible de la Grande Guerre ; comme ses camarades, il n'en revient pas indemne. Puis ce sont les années d'études, les maîtres qui le forment et l'installation dans son petit village.
Les années passent et c'est la montée du racisme antijuif et du nazisme proclamant la "race des maîtres", contrastant avec le "petit peuple".

Un chardonneret traverse comme un fil rouge le récit : dans une cage, puis sur un tableau, il semble accompagner Jons ; il y a aussi la rencontre avec un enfant prodige un jeune pianiste, que Jons retrouvera des années après leur première rencontre.

Une grande fresque familiale et historique s'étendant sur la première partie du XXème siècle, qui porte haut l'humilité et l'humanité et qui s'arrête aux portes de la barbarie annoncée...

Extrait (p 51) : Aucune chronique ne nous a encore rapporté l'histoire du village de Sowirog : la chronique ne parle pas des villages perdus. Ils s'étendent au bord des lacs et des marais de cette lointaine contrée de l'Est, avec leurs toits gris et leurs fenêtres voilées, avec d'antiques puits à potence et quelques poiriers sauvages aux talus pierreux des champs. La grande forêt les enserre et un ciel élevé où pendent de lourds nuages forme une voûte au-dessus d'eux. Une route sablonneuse les traverse, entre des jardins aux clôtures délabrées. Elle sort de vastes forêts et s'y perdensuite de nouveau."



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Ernst Wiechert est ce fils de garde-forestier né en 1887 en Prusse orientale et interné en 1938 à Buchenwald avant d'être contraint au silence par les nazis sous peine d'« anéantissement physique ». Ernst Wiechert est quelqu'un qui très tôt a eu la compréhension de ce qu'est le nazisme et qui, pour ça, s'est retrouvé en camp. C'est une conscience qui n'est pas dupe, qui résiste.
« Sowirog », un de ces « villages perdus » qui « s'étendent au bord des lacs et des marais de cette lointaine contrée de l'Est, avec leurs toits gris et leurs fenêtres voilées, avec d'antiques puits à potence et quelques poiriers sauvages aux talus pierreux des champs ».
Au rythme des moissons et des chorals luthériens, des noces comme des enterrements, Wiechert raconte les existences laborieuses mais dignes de ces charbonniers, forestiers et pêcheurs. « Ils ne lisaient pas de journaux et ce qui se passait dans le district ou dans le monde ne venait à leur connaissance que par la bouche de l'instituteur, qui était leur Moïse dans le désert. Il s'en était bien trouvé certains, parmi eux, que le vide de leur existence avait poussés au désespoir, d'autres encore qui fermaient leurs coeurs remplis de haine et d'amertume, des misanthropes qui se dressaient, durs et froids, comme d'impitoyables juges ».
Une belle galerie de personnages qui vont se débattre dans les soubresauts du siècle, la première guerre, le nazisme naissant et la seconde guerre. J'ai bien aimer, et souvent ému, ce pasteur (Agricola) qui ne croit plus en Dieu, l'étudiant Jumbo qui apporte une touche d'humour et une ouverture sur le monde pour le jeune Jons, Jons fils prodigue épris de justice et qui ambitionne de « remuer le monde, le paysan Kiewitt, le berger Piontek, Jacob (le père) gardien de la meule, les frères et soeurs Jéromine qui suivent des parcours bien accidentés, le seigneur local von Balk, aristocrate au grand coeur, chaque personnage est construit sur des abîmes d'aspirations humaines, d'ambitions, de conflit avec la violence
C'est une profondeur de personnages sans pareil, j'y ai retrouvé le ton et le lyrisme de Genevoix dans « Ceux de 14 », la beauté de Michelet « Les grives au loup », et l'humanité de Hugo dans « les Misérables »
Surplombant cette humble humanité, un Dieu insaisissable qui, comme dans l'Ancien Testament, fait traverser à son peuple bien des guerres, ruines et épidémies. Aux ambitions de conquête des empereurs du Reich comme aux idées nouvelles des nazis, Wiechert oppose le bons sens séculaire des hommes de la terre qui connaissent eux le prix d'une vie.
Oeuvre d'une profondeur et d'une qualité romanesque incroyables, ces pages sont bénies des dieux. Face à ce lyrisme biblique célébrant « la grandeur dans les petites gens », face à ce christianisme rustique, cette volonté donquichottesque de « remuer le monde » le christianisme de Ernst Wiechert est un christianisme d'action, la prière doit sauver la vie sinon…... Cette dimension du spirituel s'enracine dans la vie de tous les jours et n'est pas coupée du monde, mais s'inscrit dans le combat contre les populismes et l'obscénité.
A conserver précieusement pour une relecture certaine.
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Je remets un peu d'ordre dans ma tablette et vous retranscris la critique des enfants Jeromine que j'avais mis en citation en juillet 2016 ,ayant un peu de mal avec ma tablette au début.
L'enfant tenait en sa main un jouet pendant au bout d'une ficelle .C'était une boule toute maculėe ,jadis brillante,avec une couronne de fleurs aux couleurs éteintes qui en ėpousait la courbure.L'enfant remuait mollement sa main fatiguée par le jeu,et la boule, au bout de la ficelle claire,se balançait lentement de droite à gauche. On eût dit un pendule montant et redescendant en silence devant le coeur de Jons Ehrenreich. Dernières phrases du livre.

Au fin fond de l'Allemagne, aux frontières orientales,un petit village: Sowirog.Nous sommes au début du XXe siècle.
Un village hors du temps ,considéré par les gens de la ville éloignée, comme un" repère d'arriérés ".Dans ce village ,la famille Jeromine:- le pere:Thomas,imprégnė de sagesse chrétienne,rêveur et visionnaire, se contentant matériellement de peu de choses,mais riche en "enseignements".
-La mère :Marthe,dont "le coeur est brisé",parce qu'elle attendait mieux de la vie,elle n'est qu'une "glaneuse d'ėpis",elle rêvait d'être une reine.Chaque jour,elle fait les mêmes gestes répétitifs sans un sourire sur son visage froid,figé, C'est Dame Marthe,redoutée des habitants et de ses enfants au nombre de sept: cinq garçons et deux filles.
L'instituteur:M.Stilling portera tous ses espoirs sur Jons ,le petit dernier,y mettant toutes ses économies ainsi que le seigneur von Balk pour que Jons devienne médecin, médecin des pauvres ,comme il le dira plus tard.
Autour de cette famille gravitent des personnages hauts en couleurscomme le seigneur von Balk, l'instituteur,M.Stilling le pasteur très discret,tout empli de sagesse et bien d'autres....
Ernest Wiechert nous entraîne par son style limpide et en même temps ciselé dans un hymne à la nature, à l'être humain et au travers la vie de ce petit village perdu au milieu des bois ,C'est une formidable leçon d'humilité, de sagesse,enveloppé d'humanisme chrétien qui tente de réconcilier l'homme avec le monde.
Ce fut pour moi un récit bouleversant qui par bien des côtés me fit penser à mon père qui était instituteur.
Après la lecture de ce merveilleux roman,je n'en ressors pas indemne et ce livre me suivra longtemps. Un livre que j'emporterai sur une île dėserte et que je recommande chaleureusement. 🌟🌟🌟🌟🌟
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critiques presse (1)
LePoint
04 mai 2016
Attention, cet écrivain « remue le monde » et pourrait bien ébranler votre vie.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (94) Voir plus Ajouter une citation
Ils chantèrent le chant d'un bout à l'autre, oh! peut-être pas d'une façon merveilleuse, et les voix des filles étaient bien un peu criardes, surtout dans les notes élevées. Mais on entendait bien qu'ils ne chantaient pas uniquement avec leurs cordes vocales. Ils n'étaient pas très fixés sur la maladie de Martin, car ils n'en avaient encore rien vu. Mais ils savaient qu'il avait enseigné dans cette école, alors qu'il était plein de jeunesse et d'entrain, et puis qu'il avait été porté disparu, pendant de nombreuses années; et maintenant il était revenu, mais il ne se souvenait plus de rien du tout (...)
Ils reprirent leurs places, immobiles comme au début, avec leurs mains croisées sur les pupitres, tendant l'oreille vers le fond de la salle, là où était assis celui qu'ils ne pouvaient voir, n'entendant qu'une respiration pénible, semblable à celle d'un homme qui gravit un escalier étroit en portant sur son dos un sac d'un quintal.
Et puis, alors qu'ils sentaient battre jusqu'au fond de leurs gorges leurs cœurs gonflés, ils entendirent la voix que par la suite ils ne se lassèrent pas d'évoquer au cours des longues soirées d'hiver. C'était la voix d'un enfant qui pleurait, se sentant terriblement abandonné, ou peut-être simplement la voix d'un animal laissé seul par sa mère, plainte sortant des profondeurs d'un fourré où les fougères se dressent au-dessus des vieilles pierres humides, sanglotement lamentable qui leur déchirait le cœur, parce qu'il était celui d'un homme vieilli dont la chevelure grise recouvrait des yeux égarés.
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Aux environs de midi Jons prenait place pour une heure et demie sur le vieux canapé aux boutons de porcelaine. Il mangeait lestement ce que lui servait Melle Holstein et tirait un livre des longs rayons austères. C'était l'unique moment de la journée ou de la nuit où il ne pensait pas à ses études, où il lisait des vers ou les leçons de la sagesse des anciens ou bien ce que pensaient ou avaient pensé d'autres peuples au sujet des destinées de l'humanité. C'était l'heure sans objet, comme il l'appelait ou l'heure défendue; mais il en tirait le plus grand réconfort de la journée ou de la nuit, la libération de tout objectif, la conviction de la puissance de l'esprit véritable, qu'il ne pouvait jamais séparer de la puissance du cœur, et le léger frisson que donne la magie du beau, qu'il ne rattachait pas à une forme humaine, pas même à la langue seule, parce qu'à ses yeux la langue n'était que l'un des nombreux moyens d'ouvrir la porte du mystère.
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# l nous faut vivre comme si nous tenions la bonne clef. Nous ne savons si elle marchera, mais il est probable que nous sommes au monde uniquement pour essayer.
# C'est dans la résignation qu'on vit à proprement parler. Elle est précédée de la compréhension véritable. Celle-ci détruit les phantasmes, donne la vraie bravoure, celle qui va sans décoration, sans ivresse ; celle de l'homme qui reste sur le navire qui sombre, parce que c'est son devoir
# Vous venez d'un monde où les choses sont autrement ordonnées. Inutile de dire qu'il s'agit d'un ordre meilleur ; en tout cas c'est un ordre différent, un ordre plus ancien, et le plus récent n'est pas toujours à préférer.
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C'est là qu'il eut son premier sentiment d'effroi, lorsqu'il reconnut que son élève poursuivrait peut-être un jour, en tout premier lieu, ce que revendiquent le plus passionnément les pauvres: la justice. Et comme il savait qu'il n'est pas sur terre de chemin plus épineux, de destinée plus fatale que celle des hommes qui se révoltent contre la force, il se demanda pour la première fois s'il était fondé à tirer un enfant de l'obscurité de son milieu, à lui donner des armes insuffisantes et à l'envoyer à l'assaut d'une forteresse que jamais personne n'a vaincue, depuis l'origine de la terre, mais devant laquelle s'accumulent, lugubre avertissement, les sacrifiés de tous les temps avec leur heaumes rompus et leur boucliers dépecés.
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Gogun s'enivrait souvent et sa hotte de vannerie accueillait maint objet qui ne lui appartenait pas sans conteste. Il était pécheur, et il le savait, et le sachant il était pieux. Sa femme le frappait d'un caillou dans le dos, et c'était bien ainsi. Elle était le représentant de Dieu, et lorsque Dieu n'ait pas le loisir de s'occuper de lui, c'était elle qui nouait le caillou dans son mouchoir, et cognait. Tous les Gogun avaient des femmes comme il faut.
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