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A l'occasion de la fête de la musique, Aurélie propose à Rod, une balade nocturne à deux.
Le lendemain, trois policiers viennent l'interpeller pour viol. Que s'est-il passé ? Pourquoi les deux versions divergent-elles autant ?

Abasourdi, le jeune homme va devoir affronter la prison et tenter de comprendre...

L'histoire commence par le récit de Rod de sa sortie avec la jeune rockeuse dont il est amoureux et les signes de séduction qu'elle émet. A l'énumération des faits qui ont marqué cette nuit passé ensemble, succède le réveil cauchemardesque de Rod qui voit s'enchaîner les interrogatoires, la prison...

Le témoignage centré sur le jeune homme qui fait sa première expérience sexuelle aussitôt suivie de celle de l'univers carcéral et de la justice, forme un livre fort et troublant.

Le lecteur est aspiré par cette écriture du doute. Les phrases sont courtes et ressemblent à des coups d'épée. La douleur est omniprésente avec une sensation d'étouffement.

Les chapitres représentent bien la chute : Aimer, Arrêter, Interroger, Enfermer, Juger.
Le dernier volet apporte quelques réponses au lecteur à travers les opinions diverses des jurés et des membres de la justice.

La question centrale des limites du rapport sexuel consenti met la société et l'éducation au ban des accusés. le livre émaillé d'avis différents propose un panorama complet et terrifiant de l'absence de réelle éducation sexuelle. La forme de l'enquête policière nous entraîne dans la tête d'un jeune homme ordinaire, "si gentil".

Un formidable outil pour parler de la complexité des relations hommes femmes et de la responsabilité. Un livre anti manichéen, qui dénonce les préjugés et affirme en filigrane la nécessité d'apprendre à dire non.

Lien : http://www.cdilumiere.over-b..
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Un livre très étonnant et assez dérangeant. Imaginez vous placer, lors d'un viol, dans la tête de l'agresseur… Et imaginez que vous doutiez qu'il soit l'agresseur. Car cet acte que Rodrigues sera amené à faire est une preuve d'amour pour lui, et certainement pas un acte de violence. On en vient à se demander qui est fautif. Aurélie a-t-elle menti aux juges pour gagner de l'argent, ou le garçon lui a-t-il vraiment fait du mal ?

Le roman est divisé en cinq parties, et chacune est pire que la précédente pour Rod. Il a aimé Aurélie, cette jeune fille qu'il admire, puis se fait arrêter par la police sans comprendre pourquoi, se fait interroger sans humanité, enfermer avec les petits caïds et les dealers, et enfin, juger. Chacune de ses étapes est injuste à ses yeux, et on ne peut s'empêcher de le comprendre. Car on apprend à le connaître : ce n'est pas quelqu'un de méchant, au contraire. C'est un ado comme les autres, qui est intimidé par les filles, un non-violent, un tendre – un gentil garçon. On est entrainé avec lui dans cette spirale descendante, horrifié de voir que sa parole n'entre presque pas en compte face à celle de la jeune fille.
Mais Aurélie, elle, nous décrit sa peur, sa détresse, sa douleur lors de l'événement et on ne sait plus qui croire. Fait-elle semblant ou a-t-elle raison ? Les faits de ce 21 juin sont vus sous une lumière bien différente, et les deux versions ont beau être opposées, elles concordent toutes les deux.

Se pose donc la question de la subjectivité. Un acte mauvais accompli sans mauvaise intention reste-t-il toujours mauvais ou peut-on tolérer une remise de peine ? Un acte basé sur la mauvaise interprétation des volontés d'autrui est-il encore condamnable ? N'avons-nous pas le droit à l'erreur ?
Ce livre souligne aussi les différences comportementales hommes/femmes : un geste trop confiant peut être mal compris. Une femme qui se maquille, qui se parfume et s'habille sexy n'est pas forcément une chaudasse, simplement quelqu'un qui soigne son apparence. Une femme qui ôte sa main quand on la touche ou tourne la tête quand on s'approche ne joue pas forcément avec son prétendant, elle fuit peut-être une trop grande proximité qu'elle trouve gênante. Un homme est aussi bien plus imprégné de ses pulsions sexuelles, et cela, on a toutes tendance à l'oublier.

L'auteure aborde le thème de la détention des mineurs. La maison d'arrêt fait plus de mal que de bien à Rod, qui ne comprend pas comment il a pu arriver là. La violence de cet univers le détruit, lui fait perdre les notions de bien et de mal. Magali Wiéner dénonce le fait que la justice française envoie trop facilement en détention, alors que les jeunes sont encore malléables et qu'il est possible de leur faire changer de voie. Un bon suivi aide bien plus que deux ans de prison. Non seulement c'est un point noir qui reste à vie dans le carnet judiciaire (va chercher un travail après cela !) mais en plus, ça traumatise les plus fragiles.
Cet acte qu'a commis Rod aura d'autres conséquentes désastreuses. C'est une bombe nucléaire lâchée sur deux familles : celle de Rodrigues, dont la mère est sous antidépresseurs depuis que son fils est incarcéré car elle n'a plus que lui dans sa vie ; et celle d'Aurélie, qui souffre de voir cette dernière détruite, incapable de surmonter sa honte, sa douleur, son humiliation.

Mais le livre a beau être mince (247 pages), je pense qu'il aurait gagné à l'être encore plus. L'histoire s'embourbe, n'avance pas, l'action est presque inexistante (ce qui est normal, il n'y a pas de course-poursuite, de cache-cache avec la police, Rod se fait avoir dès les premières pages et on suit simplement son aventure judiciaire). C'est une lecture difficile pour les ados, tant par le thème que par les tournures de phrases. L'auteur emploie souvent des phrases très courtes, voire nominales, et les allie avec une abondance de figures de style qui font perdre le fil.

Mais finalement, c'est un ouvrage marquant dont on ne peut pas sortir indemne. Il nous apprend à quel point il est facile de faire du mal à quelqu'un, même sans mauvaise intention. Il y a une visée morale, pédagogique, qu'on pourrait résumer par : « en amour, beaucoup d'actes sont irréversibles. Réfléchissez bien avant d'agir et soyez à l'écoute de l'autre. ». le cas de Rod n'est certainement pas un cas isolé, et ce serait peut-être bien de parler de ce livre aux lycéens – même s'ils auraient du mal à rentrer dans l'histoire, étant donné sa lenteur.
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Précédemment publié sous le titre « Les Carcérales », ce roman s'est fait remarquer à travers différents prix comme Tatoulou Noir en 2011, Jean-Claude Izzo en 2012 et Passerelle(s) en 2013.

On y découvre Rodrigues, un adolescent athlétique, assez timide et sans problèmes. C'est la Fête de la Musique à Paris, ses amis se produisent sur une scène et au moment de remballer le matériel, on le laisse seul avec Aurélie, la chanteuse. Il est attiré par cette jeune fille depuis quelques semaines, la soirée est bien arrosée et ils concluent l'affaire dans un square. le lendemain, la police frappe à sa porte : Aurélie a porté plainte pour viol.

Le passage en lui-même est assez étrange. Je ne suis pas parvenue à approuver la manière dont Rodrigues s'y prenait, mais étant donnée la complicité dont ils avaient tous deux témoignée, j'étais mal à l'aise sans pourtant être choquée. Magali Wiéner va d'ailleurs nous tirailler là-dessus de bout en bout. Un coup, on se dit que Rodrigues aurait dû être plus à l'écoute, qu'il a choisi la solution de facilité. Un coup, on se demande si Aurélie n'essaierait pas de cacher quelque chose à ses parents à travers une fausse accusation.

L'histoire est racontée du point de vue du supposé agresseur. On assiste impuissants à sa descente aux enfers : la garde à vue, les interrogatoires musclés, les confessions forcées et déformées, le juge, la détention préventive, le procès. L'auteur souligne les imperfections du système : les méthodes parfois douteuses de la police, la lenteur de la justice et les mauvaises conditions de détention. Elle nous fait réfléchir sur l'intérêt d'une peine de prison lourde et sur les méthodes alternatives permettant d'éduquer plutôt que de condamner, remettre quelqu'un sur le droit chemin plutôt que de détruire toute perspective d'avenir. Elle nous montre aussi les limites de la présomption d'innocence et de l'impartialité des jurés. À travers les délibérations, on voit bien que beaucoup se laissent influencer par leur propre vécu ou par ce qu'ils ont vu à la télévision.

Cependant, même s'il n'a pas le profil d'un violeur, Rodrigues avait-il le droit d'agir ainsi ? Je me suis posée mille questions, sur lui, sur Aurélie, sans pouvoir me faire un avis bien tranché. Deux vies à la dérive pour une simple soirée trop arrosée ; on a envie de les sauver tous les deux... Magali Wiéner a réussi l'audacieux pari de nous présenter « l'autre version des faits » et de dénoncer l'engrenage infernal dans lequel certains jeunes se retrouvent coincés avant même leur procès, sans jamais minimiser le drame tel qu'il est ressenti par la jeune fille. Il est très perturbant de voir comment Aurélie et Rodrigues interprètent les mêmes faits de façon radicalement opposée...

Un garçon si gentil... est un ouvrage qui donne à réfléchir sur de nombreux points. Il m'est difficile d'en parler tant il m'a retourné le cerveau. Encore une grosse claque made in Macadam ! C'est sans conteste ce genre de titre qui fait de cette collection l'une de mes préférées.
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Bon, je vous l'accorde, la couverture n'est pas top, voire très moche, oui je n'adhère pas du tout. Mais la 4ème de couverture elle m'a énormément parlée. le viol n'étant pas une affaire anodine, loin de là, j'avais vraiment envie de découvrir comment l'auteure allait l'aborder.

Rodrigue est plutôt excité à l'idée de cette soirée de la fête La la musique. Il doit y rencontrer Aurélie et ce soir il le sent, c'est la bonne, ils vont sortir ensemble. Mais visiblement la demoiselle n'a pas la même vision de la soirée que lui.

Il y a des livres qui vous laissent un goût amer après leur lecture, celui-ci en fait partie. On est divisé tout le long du livre ne sachant si l'ont doit détester le héros, le plaindre ou le secouer d'être aussi naïf.
L'auteure décide de nous montrer le viol du point de vue de l'agresseur. Sauf qu'ici l'agresseur n'est pas un mec avide des violence et d'accéder à ce qu'il veut quel qu'en soit les moyens, non, c'est un ado qui est persuadé d'avoir passé une soirée romantique avec une demoiselle, et il n'en démordra pas.
L'histoire contée n'est pas un conte La fée, Magali Wiéner ne nous épargne rien, nous suivons pas à pas ce qu'il se passe une fois l'accusation portée : l'arrestation, la garde à vue, les interrogatoires, la confrontation, l'incarcération, le procès… Tout y est rapporté, disséqué et on découvre vraiment ce qu'il se passe. Ce roman c'est limite un documentaire. Il ne porte aucun jugement, ni sur la victime, ni sur l'accusé, même si certains personnages s'en chargent, c'est juste une histoire racontée le plus objectivement possible. Et elle pousse à réfléchir.
Je pense que ce livre est à mettre dans les mains La tous les ados, filles et garçons, pour leur faire prendre conscience que la communication est importante, autant la verbale que la non verbale, parce que cette histoire commence sur un malentendu. Si chacun avait parlé, ils n'en seraient pas arrivés là. Il faut oser s'exprimer haut et fort et faire attention aux messages qu'on envoie, car malheureusement in ne maîtrise pas l'interprétation de chacun.

Un livre un peu choc, mais parfois être remué ça fait du bien !
Lien : http://mutietseslivres.com/2..
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Ma chronique en bref

Un livre coup-de-poing. Un style direct, sans fioriture. Une lecture aigre, sans douceur, mais qui pousse à la réflexion.

Note générale : 15/20



Mon avis sur…


L'histoire

Ce roman ne traite pas d'un sujet facile. C'est même un récit carrément glauque, dur et sordide. Tout commence comme dans un conte de fées, pour le timide Rod, mais on perçoit les ténèbres arriver et c'est gros, ça se sent, et, normalement, ça se fuit. Mais le « pauvre » Rod ne fuit pas. Non. Lui, il fonce tête baissée en plein dedans.
Et après ? Après, c'est trop tard.
C'est l'histoire d'un mec, un peu coincé, un peu (beaucoup ?) naïf, qui ne sait visiblement pas y faire avec les filles et qui est fou amoureux d'une jeune chanteuse qu'il connaît depuis quelques jours. Il n'a que peu d'espoir d'arriver un jour à la séduire jusqu'au jour où, à un concert, ils dansent, boivent, puis s'isolent dans un parc. Lui croit qu'elle a envie de lui. Elle imagine qu'il parvient à lire dans les pensées (à peu de choses près). Pour lui, il lui fait l'amour. Pour elle, il la viole. Un malentendu. Un manque de discussion. Un acte avec des conséquences terribles.
Et à partir de là, c'est la lente descente aux enfers qui commence. Rod est arrêté, incarcéré, prévenu de viol. Les preuves ont là : relation sexuelle avec violence. C'est avéré, marqué noir sur blanc. Lui ne comprend pas, nie, demeure dans sa vision idéalisée de ce qui s'est passé cette nuit-là, de ce qu'il a fait. Il est innocent, il n'en démord pas et pourtant, il sera « présumé coupable ».
Le livre retrace avec justesse ce glissement vers l'obscurité, en suivant tout le processus d'accusation : depuis la partie de jambes en l'air qui aurait dû être consentie jusqu'au verdict final. On suit les interrogatoires, les confrontations, puis la prison et le procès. On ne nous épargne rien. le ton est mordant, dur, il griffe, il fatigue.
De cette lecture, je garde un goût étrange en bouche. C'est indéniablement un ouvrage intéressant, avec le point de vue du violeur et non pas de la victime. Ou du violeur qui se prend pour la victime. C'est difficile, on ne comprend pas. Ce qui m'a peut-être un peu dérangée, c'est le fait que Rod ne se remette jamais en question. À aucun moment. Il ne réfléchit pas à cette nuit, considère que si elle n'a pas dit « Non », ou ne l'a pas mordu, ou frappé, c'est qu'elle voulait bien coucher avec lui. Même lorsqu'il est mis face à celle qu'il a détruite, il ne semble pas ressentir de culpabilité. Il décide que tout cela n'est qu'injustice, que parce qu'elle s'est « parfumée et coiffée », elle le désirait comme lui la voulait. Et il ne capitule à aucun moment : ni devant le témoignage d'Aurélie ni devant les preuves indéniables... J'aurais aimé davantage de remise en question, ou simplement une once de regrets pour celle qui n'est plus que l'ombre d'elle-même. Pourtant, ce n'est pas le cas et, j'avoue, c'est dommage.
J'ai trouvé que ce roman était une fresque intéressante de l'univers carcéral. Les personnages y sont complexes, sans cliché flagrant, avec des personnalités fouillées. Entre les experts, les policiers, les matons, les professeurs de peinture, les psychiatres et évidemment les autres détenus, c'était passionnant de s'immerger ainsi dans ce monde qui est, pour la plupart d'entre nous, totalement inconnu.
Également, l'auteur parvient parfaitement à retranscrire le mal-être omniprésent qui vit en Rod. Sa tristesse, sa colère, sa rage et son désespoir sont parfaitement dépeints tout au long de ce livre. Ses mots vibrent et résonnent en nous. Quand on referme cet ouvrage, on ne peut s'empêcher d'être chamboulé, perdu, un peu comme son héros.
En résumé, une lecture coup-de-poing, qui ne laissera personne indifférent, permettant de cerner toute la noirceur de cette lente descente aux enfers !

L'histoire : 16/20
Les personnages : 13/20


L'écriture

La plume de Magali Wiéner est acérée, directe, dure et imagée. Les phrases sont courtes, donnant vraiment l'impression de se retrouver dans la tête de Rod. Ça peut être un peu difficile à supporter, ces phrases de trois/quatre mots qui se succèdent à toute vitesse. le tout est teinté d'une poésie certaine, mais qui, parfois, s'avère un peu fatiguant. On ressort de ce livre, pourtant pas très long, avec le sentiment que nous aussi, nous venons de passer des jours en prison, d'avoir été lessivés par l'interrogatoire et épuisés par le procès.

Le style d'écriture : 16/20


La symbolique

Il est intéressant ici de voir les deux visions d'une même nuit : le côté magique vu par Rod et celui terrifiant vu par Aurélie. On comprend ici que cette terrible situation a été causée par un malentendu aux conséquences horribles : Aurélie qui n'a pas crié « Non », Rod qui pensait que ne pas avoir de refus clair et net, cela voulait dire oui. Si tous deux avaient simplement discuté, ils n'en seraient pas là, chacun détruit, au fond du gouffre. On saisit que le manque de communication mis en avant a généré la déchéance de chacun. Également, on voit toutes les nuances et différences que peuvent avoir deux personnalités, à quel point l'esprit peut appréhender les choses de manière diamétralement opposée et que le seul moyen pour se mettre sur la même longueur d'ondes passe par le dialogue… et si possible, avant que ce soit trop tard.
Lien : http://labibliotheque.wix.co..
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Un livre qui dérange, qui malmène, mais surtout un livre qui fait réfléchir.
Tout le long de l'histoire mon point de vue alternait entre ma colère contre Rodrigues qui ne comprends pas ce qu'il a fait, qui vit complètement dans le déni, qui culpabilise Aurélie alors que le seul coupable c'est lui; et entre ma compassion envers lui, envers ce garçon qui n'a pas voulu faire de mal mais qui en a fait, envers cet adolescent qui a peur, qui se retrouve face à un mur.
Ce livre nous montre que tout n'est pas noir ou blanc, qu'il est difficile de prendre partie entre le coupable et la victime.
Pourtant on sait qui a fait quoi, mais on doute tout de même.
Une histoire qui pourrait très bien être réelle, elle est scindée en plusieurs parties, toutes écrites avec leurs particularités, ce qui donne de la dynamique. J'ai également apprécié le fait que l'auteur ait fait des recherches sur la loi et la procédure française, c'était très intéressant.

Bref, ce roman est à lire et je conseillerai même de l'étudier en classe de lycée, parce qu'il y a un vrai message d'éducation sexuelle dans ce roman, mais aussi de respect de la femme.
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Poignant ... Impressionnant ...
Le premier livre qui me fait cet effet-là.

A la suite d'un fête, les deux jeunes "couchent" ensemble, dans un parc.
Le lendemain, le gars est accusé de viol par la fille et se retrouve sans rien comprendre en maison d'arrêt en attendant son jugement

On suit le récit à partir du point de vue du garçon, ce qu'il pense est vraiment saisissant. Etant une fille, je m'attendais à avoir du mal à "m'identifier" à lui ou en tout cas à ses pensées, mais c'est complètement le contraire ! Tout ce qui est écrit a l'air tellement réel, il ne comprend pas ce qu'il a fait de mal, est accusé à tort de violence en plus du viol ...
La sentence lors du jugement remet en question toute la société : la fille à l'air vraiment boulversé, mais faut-il envoyer en prison un jeune, honnête (et d'abord comment le savoir) et détruire à lui aussi sa vie, sachant qu'il explique clairement les faits et que selon lui, ce n'était absolument pas un viol, qu'il ne comprend rien ?

Un livre vraiment passionnant, qui m'a complètement dégoutée de la (in)justice vécue par le gars.
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Un garçon si gentil / Les carcérales de Magali Wiéner. (Genre : Jeunesse, Drame).

Editions : Milan
Prix : 12,50€ (Partenariat)
Année de première parution : 2010
Année de dernière parution : 2014

.Résumé : La soirée s'annonce bien pour Rodrigues, ce garçon si gentil : fête de la Musique, bière et rock'n'roll. Et puis ce concert avec Aurélie, qui semble ne chanter que pour lui. Des regards qui s'échangent, l'alcool qui fait du bien, des envies plein les yeux… Une nuit qui tient ses promesses. Rodrigues est heureux. Jusqu'au lendemain matin, où le cauchemar commence…

.Mon avis : Où comment une couverture ne rend pas du tout service au livre. Telle est la phrase qu'on pourrait clamer. Franchement, en regardant la couverture, je n'ai pas du tout eu envie de m'attarder sur cette histoire. Je pense que si les éditions Milan ne me l'avaient pas envoyé, je serai passé à côté d'une belle tragique histoire. J'ai tellement d'images dans ma tête qui pourraient rendre justice au design du bouquin. Mais ne vous fiez pas aux apparences, parce que ce récit est tellement réaliste qu'il en devient obsédant.

.Le début est tout en douceur, tout en légèreté. C'est la promesse d'une belle soirée pour notre protagoniste. L'auteure ne prend pas forcément le parti de présenter Rodrigues ou même sa famille, mais on s'en moque. Ici, c'est l'écriture de l'auteure qui nous pousse à continuer. Je dirai même qu'elle ne nous pousse pas, on continue sans s'en rendre compte. On va vite arriver à ce qui se passe dans le résumé pour avoir le plaisir de découvrir une histoire qui s'ancre tellement dans la réalité que ça en devient dérangeant.

.Rodrigues, notre personnage principal est un jeune homme qui m'a beaucoup touché. Je n'ai cessé d'être à ses côtés durant toute sa galère. C'est un jeune homme sans histoire qui va devoir faire face à tellement de choses. Et puis ses sentiments sont très bien retranscrits par Magali Wiéner. Incompréhension, doute, colère, renfermement, repli sur soi… ça nous touche, ça nous percute et on se sent affreusement mal pour lui. On va apprendre à le connaître au fil des pages. On va s'attacher d'autant plus à lui. Et ça fend le coeur. Je dirai que Rodrigues est vraiment le pion autour duquel tout va s'articuler. Aurélie ne fera que de brèves apparitions, mais je ne l'ai pas du tout aimé. Il y aura aussi la mère de Rodrigues, Wall, Azziz et bien d'autres. Qu'on veuille du bien ou du mal à Rodrigues tous porteront son histoire.

.Le rythme est quelque chose qui m'a obsédé dans ce roman. le texte est découpé en plusieurs parties qui retracent la vie, le parcours de Rodrigues. Elles sont de longueur variable mais elles n'empêchent pas l'intrigue d'être percutante et prenante. Les pages, les paragraphes, les phrases, les mots, tout se lit tellement vite. L'histoire est aussi entraînante parce que Rodrigues va subir et faire énormément de choses. On va le suivre chez lui, à la gendarmerie en garde-à-vue, à la prison des mineurs et lors de son passage devant la cour d'assises. Et j'en viens au point le plus important du récit.

.Je fais des études de droit et je peux vous dire que l'auteure a très bien su transposer la réalité dans son récit. Les procédures, les interrogatoires, la garde-à-vue, la détention, la prison, la cour d'assises… tout est bien expliqué, tout paraît tellement réel qu'on en prend plein la tête. On sent une sincérité, une authenticité dans ce qu'elle écrit. L'auteure transmet des messages sur les victimes, les auteurs d'agression, sur la justice et la prison. Elle met en avant ce qu'on résume souvent par : « ce sera sa parole contre la tienne. » Parce que ce roman c'est ça. On se sent incompris, on doute des choses. On se remet totalement en question, on essaie d'avancer, de se relever et de se battre contre ce qu'on pense être un mensonge ou une vérité selon le point de vue.

.L'écriture de l'auteure est tellement exceptionnelle ! Elle est percutante, incisive, prend aux tripes, fait accélérer notre lecture. C'est un style qui nous dépasse et qui nous permet de ressentir les émotions d'une manière forte. Des phrases courtes, voir des phrases avec un seul mot. Si la fin m'a permis d'espérer au dernier moment une chose, j'ai regretté qu'elle soit vite expédiée. C'est la seule chose que je pourrais reprocher au roman. Franchement, n'hésitez pas et ne vous arrêtez pas sur la couverture. Ce bouquin est un vrai page-turner qu'il faut mettre entre toutes les mains. Et surtout entre les mains des plus jeunes. Pour leur faire comprendre qu'un dérapage est si vite arrivé.

.Ma note : 9/10.
Lien : http://enjoybooksaddict.blog..
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Un petit roman qui m'est tombée dessus après moult avis positifs sur la blogo. Pour finir à entendre et lire que ce livre est génial, on a qu'une envie s'est de le découvrir aussi.

Un livre jeunesse qui surprend par son thème. Il faut reconnaître que nous ne sommes pas noyés pas des "histoires vraies". Pour le moment en jeunesse, il n'y a en a que pour l'anticipation, la science-fiction et la dystopie alors un roman qui aborde les thèmes du viol, de l'incarcération et d'un procès j'avoue que ça fait du bien dans le paysage littéraire pour les ados.

J'ai été troublée par cette lecture. L'auteur nous livre un roman en dehors d'un schéma type. Comme dans la vie il n'y a pas toujours qu'une solution, qu'une vérité. Comme dans la vie et surtout dans une situation aussi délicate, chaque mot, chaque geste ont leur importance. Nous sommes dans l'interprétation. Car pour finir, arrivée à la fin de ce roman nous ne savons toujours pas si oui ou non Rodriguez a commis cet acte. Je ne savais plus si je devais croire l'un ou l'autre. Dans tous les cas ces préjudices auront des conséquences tout au long de leur vie. Aucun avenir paisible ne pourra être envisagé. le livre ouvre la porte sur la douleur, la colère, l'injustice.
A découvrir.
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J'ai eu énormément de mal à écrire cette chronique, car ma lecture de ce livre fut assez laborieuse de part le thème abordé.
En effet, dans ce livre il est question de viol. J'estime qu'en vous disant cela je ne vous spoile pas, car dès les vingt premières pages on est dans le vif du sujet.

Du point de vue de l'écriture, je n'ai rien à redire. Mis à part le premier chapitre assez déroutant de part l'absence de paragraphe, le style de l'auteure est fluide, sans fioritures et se lit tout seul.

Le soucis avec ce livre, c'est la position très ambiguë dans laquelle nous met l'auteure: l'histoire est racontée du point de vue de Rodrigues, le violeur en question.
Cependant, la manière dont tout cela est amené nous fait hésiter sur la position à adopter face à Rodrigues, car selon lui, il n'a pas violé Aurélie.

Et c'est à partir de là que ça se complique, car étant donné que nous suivons toute l'histoire du point de vue du jeune homme, il nous est difficile de nous en détacher pour nous faire notre propre opinion et de ne pas avoir par moment, pitié de lui et de tout ce qui lui arrive.

Mais malgré ça, l'histoire m'a quand même dérangée. J'ai bien compris que l'auteure voulait nous faire réfléchir, bousculer notre manière de penser et chambouler nos idées reçues, mais j'ai également eu l'impression qu'elle nous embrouillait la tête.

En tant que femme, j'ai été outrée de la manière dont Aurélie a été traitée à certains moments (c'est limite si on le lui dit pas que c'est sa mini-jupe qui a incité Rodrigues à passer à l'acte) mais j'en suis parfois venue à me demander si Rodrigues n'était pas autant la victime qu'elle dans cette histoire. En tout cas, c'est la position adoptée par ce dernier.
Et c'est très perturbant, car évidemment je me sentais tout de même proche de la jeune fille et je la plaignais sincèrement de ce qui lui était arrivé et je ne pouvais que compatir.

Nous suivons donc l'affaire du début à la fin, du moment où Rodrigues et Aurélie sont à la Fête de la Musique, à l'arrestation du jeune homme en passant par son expérience en prison pour ensuite finir par son procès.
Procès qui, à mon sens, n'apporte pas d'explication ni de solution à tout ce qui s'est déroulé précédemment, car tous les membres du jury ont un avis différent sur la question.

Durant toute ma lecture je me suis sentie mal à l'aise de ne pas pouvoir prendre position pour aucun des deux personnages et je me suis mise à me poser des questions sur la légitimité de tout ceci.
Je me suis même parfois demandée si Aurélie n'avait pas sa part de responsabilité dans l'histoire, ce qui m'a franchement dégoûtée, étant donné que pour moi rien, absolument rien ne justifie un viol.

En conclusion, j'aurai bien du mal à vous dire si j'ai aimé ce livre ou non. Ce qui est sûr en revanche, c'est qu'il m'a énormément fait réfléchir, mais m'a également énormément dérangée.
Encore aujourd'hui, j'ai du mal à me faire une opinion tranchée sur cette lecture. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il est impossible de ressortir indemne d'un tel livre.

J'invite ceux qui l'ont lu -ou qui voudraient le lire- à me partager leur avis et à venir en discuter avec moo, car vraiment ce livre m'a perturbée et ce n'est pas tous les jours que ça arrive. J'aimerai pouvoir en discuter pour connaitre l'opinions d'autres personnes.

Lien : http://cranberriesaddict.blo..
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