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edidyah Wa, journaliste est heureux: Critique de théâtre new-yorkais, tous les soirs il assiste à un spectacle de théâtre afin de rédiger sa chronique du lendemain. Ses papiers sont appréciés.
Son rédacteur en chef brise cette relative tranquillité et lui demande de suivre et de commenter le procès d'un jeune homme, Werner Sonderberg, accusé d'avoir tué son oncle Hans Dunkelman.....;
Une découverte du monde judiciaire pour ce journaliste. Une autre mise en scène théâtralisée également.
Une mise à l'épreuve qui ne le ne laissera plus jamais tranquille, qui le forcera à s'interroger en permanence "Où commence la culpabilité d'un homme et où s'achève t-elle ? Qu'est ce qui est définitif, irrévocable ?" et à s'interroger sur ses propres origines .
Un procès pas banal : le jeune homme accusé d'avoir tué son oncle à l'occasion d'une randonnée en montagne, plaide en effet "Coupable et non-coupable"...
"une réponse acceptable pour le philosophe, mais non pour la justice."
Plusieurs années après le procès l'accusé souhaite rencontrer le chroniqueur judiciaire.
La première partie du livre alterne les visions et points de vue du chroniqueur judiciaire employant le "Je" et ceux de l'auteur, extérieur à l'affaire employant le "il" ou "Yedidyah"
En essayant de comprendre cette contradiction, de comprendre la personnalité de ce jeune accusé, sa notion de sa culpabilité, "coupable ET non coupable" le jeune journaliste narrateur s'interroge sur ses propres origines, sa place dans l'existence, comme le juge tentant de comprendre la personnalité du jeune homme ou comme l'auteur également.
Interrogations du Prix Nobel de la Paix, confronté à la violence, quant à la responsabilité.
Puis enterra en scène un troisième personnage essentiel pour comprendre cette ambiguïté de la nature humaine, cette responsabilité de l'homme, celui que le jeune homme appelle son oncle, Hans Dunkelman...
Ambivalence de la nature humaine, responsabilité individuelle ou collective, libre arbitre et haine au coeur d'un débat philosophique d'une part, judiciaire d'autre part dans lesquels ces points de vues se heurtent, s'entrecroisent, des points de vue qui font appel à la mémoire de chacun
Un labyrinthe dans lequel on se perd avec plaisir.
Une fois l'émotion de cette lecture retombée, on a envie de relire ce livre, persuadé qu'une autre lecture pourra apporter une autre découverte
Une lecture qui dans tous les cas amène le lecteur à s'interroger sur lui-même, qui ne nous apportera aucune certitude, mais des questions
On en sort un peu sonné, troublé, mais heureux de ce moment de lecture
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Dans son nouveau roman, qui vient de paraître chez Grasset-Fasquelle, Elie Wiesel raconte l'histoire d'une vie et d'une quête identitaire. le journaliste juif new-yorkais Yedidyah se souvient de l'événement qui l'a bouleversé à jamais : le procès de Werner Sonderberg, brillant étudiant allemand aux États-Unis, accusé d'avoir tué son oncle lors d'une promenade dans les montagnes. À la surprise générale, le jeune étudiant plaida « coupable… et non coupable ». Réponse énigmatique dont on devine le sens uniquement si l'on considère le cas Sonderberg comme part d'une histoire qui, « jusqu'à la fin des temps, fera honte à l'humanité ».
Quel rôle nous est-t-il donné de jouer dans ce monde ? C'est une question que se pose souvent le critique de théâtre Yedidyah Wassermann en couvrant le procès du jeune Sonderberg. Intrigué par la mélancolie apparente de l'étudiant, il commence à se poser des questions sur son propre rôle dans l'existence. Or, pour incarner son personnage, il doit d'abord résoudre une énigme fondamentale : qui est-il?

Sa quête devient une recherche dans le temps et dans l'espace : Yedidyah ne cesse de revenir en arrière pour expliquer certains de ses actes, pour se consoler, se justifier. Il nous parle de sa mère, qui aurait tellement souhaité qu'il devienne avocat ; de son père, qui, à travers les livres d'Ibn Ezra et de Maimonide, maintient en vie la mémoire d'un peuple et de sa diaspora millénaire ; et surtout de son grand-père, lecteur assidu de textes apocryphes, fier descendant du grand rabbin médiéval Petahia et incarnation même de la sagesse. Il se rendra en Roumanie, où lui, le « fils de survivants », trouvera les traces de son passé. Et il visitera Jérusalem, origine du peuple d'Israël, source aujourd'hui d'espoir et de désarroi. À la fin de ces voyages intérieurs et réels, il finit par comprendre son empathie pour Werner Sonderberg : comme des acteurs dans une tragédie qui ne pourra jamais porter de nom, les deux hommes se situent de part et d'autre de cette même scène sur laquelle s'est abattue il y a plus de soixante ans, tel un rideau qui pèse lourd pour toujours, la Machine infernale.

Deux types de narrations différentes symbolisent cette quête identitaire : la voix de Yedidyah, nous fait part, à la première personne, de ses observations. L'autre, celle d'une personne tierce, plus neutre, apparaît dans certaines occasions, comme lorsque Yedidyah a une pensée qu'il refoule ou lorsqu'un souvenir enfoui dans le passé lui vient à l'esprit. le cas Sonderberg devient ainsi un roman sur la mémoire et l'identité, où les repères chronologiques s'effacent. Renforcée par l'utilisation à la fois du passé et du présent, cette mosaïque hors du temps se compose de pièces qui, tout au long d'une vie, forment un homme.

Et, à la fin de tout cela, Yedidyah se pose une question légitime : « est-ce possible que je quitte ce monde sans certitude ? » Oui, car dans la vie réelle rien n'est absolu. La justice, la beauté, la mémoire éternelle appartiennent au monde du théâtre. La vie réelle n'est jamais totale, mais terriblement ambivalente. Comment, dès lors, échapper à cette horreur ? En croyant. En Dieu ? Peut-être. Mais surtout en l'homme. Car, comme le dit le sage grand-père dans une des dernières phrases qu'il adresse à son petit-fils : « Tant que tu vis, tu es immortel, car ouvert à la vie des vivants. Une présence chaleureuse, un appel à l'action, à l'espérance, au sourire même face au malheur, une raison de croire, de croire malgré les échecs et les trahisons, croire en l'humanité de l'autre, cela s'appelle l'amitié ».

Alexander Knetig - 11/09/2008.
Lien : http://www.arte.tv/fr/221863..
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Vite lu mais j'ai parfois été perdu dans ma lecture. Sans doute une réflexion très (trop ?) profonde de la culpabilité. Cela ne m' a pas beaucoup 'parlé'. Beaucoup de références à la religion juive dont je ne suis pas un grand connaisseur et qui ne m'ont sans doute pas permis d'accéder à toutes les clés pour comprendre ce roman.
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Elie Wiesel est un rescapé des camps de concentration nazis. Toute son oeuvre reste évidemment marquée par cette tragédie. Dans le Cas Sonderberg, le personnage principal de son roman, Werner Sonderberg, se déclare à la fois coupable et non-coupable du meurtre dont on l'accuse. C'est pour l'auteur une façon romanesque d'aborder le problème complexe de l'innocence et de la culpabilité: "Où commence la culpabilité d'un homme et où s'achève-t-elle? Qu'est-ce qui est définitif, irrévocable? (p.11). Pour l'auteur la réponse n'est pas en noir et blanc et passe par toutes les nuances du gris. En effet, si certaines idées radicalement mauvaises sont condamnables sans ambages, les hommes chargés de les appliquer ne sont pas d'un seul bloc. Il convient bien sûr de rejeter leurs actions mais peut-on d'un trait de crayon ou de discours les exclure de la communauté humaine, qui sommes-nous pour avoir un début de certitude quant au mépris qu'ils nous inspirent? Pour filer la métaphore, on peut dire que le livre d'Élie Wiesel demeure un livre dans les nuances de gris jusqu'à son terme et n'apporte aucune couleur, aucune certitude. Au contraire, il en vient à s'interroger sur la transmission des valeurs entre générations et son pessimisme se manifeste par le sentiment que tout homme porte en lui une part de culpabilité ou du moins de responsabilité qu'il hérite des siens et puis « Il s'agit de vivre la vérité de chaque instant. D'espérer afin que d'autres espèrent à leur tour. » (p.245).
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Un roman qui touche et interpelle sur le présent à vivre pleinement, sur le poids des racines aussi, du passé ... "D'une façon ou d'une autre, l'éternité est contenue dans l'instant qui s'évanouit" écrit Elie Wiesel.
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Quel bonheur de savoir qui on est et d'où l'on vient ! Un autre bonheur, celui de lire Elie Wiesel, qui m'a arraché quelques larmes avec ce livre émouvant.
J'ai eu un peu de difficultés au départ. le narrateur nous présente plusieurs personnages de sa famille, avec des retours dans le passé et sans effort de chronologie. On passe aussi du "je" au "il", ce qui s'explique (je suppose et on le comprend plus tard) par le fait qu'il ne sait pas vraiment qui il est, il découvre qu'il est un autre...
Il est critique de théâtre pour un journal et sa vie bascule le jour où on lui demande un service : en tant que journaliste, il doit assister au jugement de Sonderberg, accusé de meurtre. Celui-ci se dit coupable et non coupable. le narrateur fait alors un parallèle entre le tribunal et le théâtre. La vie elle-même ne serait-elle qu'une pièce de théâtre ?
L'histoire devient alors passionnante car on veut connaître la vérité sur ce meurtre.
C'est à ce moment là aussi que la famille de notre narrateur se décide à lui apprendre la vérité sur ses origines. Ses parents ont été envoyés en camp de concentration et il a été recueilli et sauvé par une jeune fille au détriment de sa propre vie. Il part alors à sa recherche.
Quelques années plus tard, Sonderberg vient à sa rencontre pour lui raconter ce qu'il n'a pas voulu dévoiler à l'époque du procès au tribunal. (Moi non plus... )
Cela paraît parfois confus et c'est à la fois admirablement bien construit. On a évidemment beaucoup de références à l'horreur de l'holocauste, à la furie d'Hitler et de ses suiveurs.
Le peuple juif garde pourtant la foi, l'espoir et l'optimisme illumine les différents personnages du roman, notamment le grand-père du narrateur.
Wiesel utilise aussi quelques citations ou points de vue de différents auteurs antiques, mais aussi de Camus ou Voltaire...
Ne passez pas à côté de ce roman !
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Je ne sais vraiment pas quoi dire sur ce roman. C'est une oeuvre tellement magnifique, pleine d'émotions qui ne peut laisser indifférent. Elie Wiesel nous conte une histoire sur une sombre époque, la Seconde Guerre Mondiale et surtout sur la Shoah. La quête de Yedidyah, un juif new-yorkais, pour retrouver son identité, l'histoire du jeune allemand, Werner Sonderberg m'ont vraiment bouleversée, touchée aussi. de plus, les personnages sont très attachants.
C'est le premier livre d'Elie Wiesel que je lis et je ne pense pas que ce soit le dernier. Il a un style d'écriture épatant, poétique mais aussi philosophique. C'est un énorme coup de coeur, peut-être même mon plus grand coup de coeur de l'année 2009. Je le recommande.
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Rentrée littéraire 2008 - envie de lire

Jeune journaliste, Yedidyah évolue dans la rédaction d'un quotidien new-yorkais, avec ses intrigues et ses fidélités.

Critique théâtral, époux d'une actrice, il participe de la comédie new-yorkaise.
Les succès éphémères, les gloires oubliées : rien n'est plus joyeux qu'une nouvelle étoile, rien n'est plus mélancolique que son crépuscule.

Mais voilà qu'on demande un jour à Yedidyah de « couvrir » le procès d'un certain Werner Sonderberg.

L'accusé, jeune Allemand résidant aux Etats-Unis, est parti se promener avec son vieil oncle, visiteur de passage, dans les montagnes des Adirondacks.

Le neveu en est revenu seul. Coupable ou non coupable ?

Cette affaire déclenche en Yedidyah d'étranges et puissants échos. Sentant qu'il se heurte à un secret familial, il tente de sonder sa propre mémoire. Qui est-il vraiment ?

Comment retrouver les visages disparus d'un père, d'une mère, d'un frère ? Offre de mission clandestine en Israël, épisodes de l'Occupation et de l'après-guerre, camaraderie de combat et désillusions : tout s'enchevêtre dans sa conscience.

Le voilà guetté par la folie. Il a recours à l'hypnose pour retrouver les images de sa petite enfance, faire la paix avec lui-même et avec « une histoire qui, jusqu'à la fin des temps, fera honte à l'humanité ».


L'Auteur :
Elie Wiesel est né le 30 septembre 1928 à Sighet (Roumanie).
Il n'a que quinze ans lorsqu'il est déporté à Auschwitz avec sa famille.
Il y perd sa mère et sa petite soeur.
Il est ensuite transféré à Buchenwald avec son père, qui meurt quelques jours après son arrivée.
Libéré en avril 1945, il est pris en charge par l'Oeuvre de secours aux enfants (OSE).

Il se consacre à des études de philosophie à la Sorbonne et devient correspondant parisien pour le quotidien israélien Yediot Ahronoth.

Il décrit son expérience concentrationnaire d'abord en yiddish, sa langue maternelle, puis en français.

La Nuit, récit poignant, publié en 1958 grâce à François Mauriac, inaugure une oeuvre littéraire très riche, forte d'une quinzaine de romans et récits, de quarante livres publiés en tout, traduits dans plus d'une vingtaine de langues.

Devenu citoyen américain en 1963, il obtient une chaire en sciences humaines à l'Université de Boston.

En 1979, il préside la commission présidentielle de l'Holocauste.

Le président Bill Clinton l'envoie en mission aux Balkans. Fervent défenseur des droits de l'Homme,

Elie Wiesel a ainsi soutenu la cause des Juifs soviétiques, des indiens Moskitos du Nicaragua, des boat people, des Kurdes, des victimes de l'apartheid en Afrique du Sud et des victimes de la guerre en ex-Yougoslavie.

Il a reçu de nombreux prix pour ses livres et son engagement humanitaire, dont le prix Médicis en 1968 pour le Mendiant de Jérusalem, le prix du Livre Inter en 1980 pour le Testament d'un poète juif assassiné.

Le prix Nobel de la Paix lui est décerné en 1986.
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Très beau livre qui questionne sur la culpabilité, la foi en Dieu après Auchwitz, la mémoire et les racines en partant d'un procès à couvrir. Lecture qui marque.
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