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Critique de JacobBenayoune


"Le Portrait de Dorian Gray" est l'un de ces livres rares desquels on peut tirer plusieurs autres livres de genres divers : drame, nouvelle, essai, aphorismes, tous s'y trouvent et coexistent. Oscar Wilde a exploité tous les genres qu'il aime dans son unique roman. Expérience qui a produit un ensemble harmonieux.

"Le Portrait de Dorian Gray" est un roman sur le pouvoir de la fascination, l'influence maléfique, la tentation du mal, la métamorphose ou la déchéance d'un ange, mais aussi sur la désillusion et la vanité de l'existence.

Ce roman profond et complexe à la fois a été écrit à une époque où l'apparence masculine était un sujet d'actualité. Les dandys étaient très bien vus. de nombreux écrivains passaient pour les maîtres du dandysme. "Le Dandy doit aspirer à être sublime sans interruption, il doit vivre et dormir devant un miroir", comme le disait Baudelaire. Oscar Wilde lui-même dandy et véritable chef de fil de l'esthétisme remet en question cette conception de la vie. Il oppose ainsi Lord Henry, l'hédoniste machiavélique, au bon Basil, le peintre. Tous deux essaient de s'arracher Dorian le jeune homme naïf aux traits angéliques. Or, les deux ont leur part de la corruption de ce narcisse moderne. Ce dernier trouve plus convaincantes les maximes du Lord Henry et se veut son disciple zélé. Commence alors sa décente frénétique aux enfers. Sa première victime est une jeune actrice. Cette première offrande aux autels du vice ne sera que le départ. Et bientôt Dorian Gray devient un modèle de la corruption et des moeurs légères dépassant même son maître. Rien ne le ralentit, ni les leçons de morale de son ancien ami Basil, ni ses propres crises de conscience. Tout cela a commencé le jour où Basil décide de faire le portrait de Dorian Gray. Il sera son chef-d'oeuvre ultime. Il ne veut pas l'exposer et l'offre à son ami. Ce dernier émet le voeu de ne jamais vieillir au prix de livrer son âme (n'est-ce pas familier ?). le jeune garçon qui voit pour la première fois toute la grandeur de son charme, tremble à l'idée de perdre tout cela et de vieillir. Mais ce n'est pas seulement la vieillesse qui amène la laideur, mais aussi la débauche, le vice et la dépravation. Il deviendra un ancêtre de Patrick Bateman, il deviendra assassin !
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