Citations sur Le prince heureux, le géant égoïste et autres contes (42)
Le petit Hans avait beaucoup d'amis, mais le plus dévoué de tous était le
grand Hugh le meunier.
Vraiment, le riche meunier était si dévoué au petit Hans qu'il ne serait jamais allé à son jardin sans se pencher sur les plates-bandes, sans y cueillir un gros bouquet ou une poignée de salades succulentes ou sans y remplir ses poches de prunes ou de cerises selon la saison.
- De vrais amis possèdent tout en commun, avait l'habitude de dire le
meunier.
Et le petit Hans approuvait de la tête, souriait et se sentait tout fier d'avoir un ami qui pensait de si nobles choses.
Parfois, cependant, le voisinage trouvait étrange que le riche meunier ne donnât jamais rien en retour au petit Hans, quoi qu'il eut cent sacs de farine emmagasinés dans son moulin, six vaches laitières et un grand nombre de bêtes à laine ; mais Hans ne troubla jamais sa cervelle de semblables idées. Rien ne lui plaisait davantage que d'entendre les belles choses que le meunier avait coutume de dire sur la solidarité des vrais amis.
("L'ami dévoué")
Les yeux du Prince Heureux étaient emplis de larmes, et des larmes coulaient le long de ses joues d'or. Sous la lumière de la lune, son visage était si beau que le petit martinet se sentit envahi de pitié.
«Qui êtes-vous ? demanda-t-il.
- Je suis le Prince Heureux.
- Alors pourquoi pleurez-vous ? demanda le Martinet. Vous m'avez complètement trempé.
- Lorsque j'étais en vie et que je possédais un cœur d'homme, répondit la statue, j'ignorais ce que c'était que les larmes car je vivais au palais de Sans-Souci, où le chagrin n'a pas le droit de pénétrer. Pendant le jour je jouais dans le jardin avec mes compagnons, le soir je menais le bal dans le Grand Salon. Le jardin était ceint d'un mur fort imposant, mais jamais je ne me souciai de demander ce qui se trouvait derrière. Tout était si beau autour de moi ! Mes courtisans m'appelaient le Prince Heureux, et si le bonheur n'est rien d'autre que le plaisir, oui, j'étais heureux. Ainsi je vécus, ainsi je mourus. Et maintenant que je suis mort, on m'a installé ici, tellement haut que je peux voir toute la laideur et toute la misère de ma ville. Mon cœur a beau être fait de plomb, comment ne pleurerais-je ?»
Et il se jetait sur le gazon, plongeait son visage dans ses mains et pleurait.
- Pourquoi pleure-t-il ? demandait un petit lézard vert, comme il courait
près de lui, sa queue en l'air.
- Mais pourquoi ? disait un papillon qui voletait à la poursuite d'un rayon
de soleil.
- Mais pourquoi donc ? murmura une pâquerette à sa voisine d'une douce
petite voix.
- Il pleure à cause d'une rose rouge.
- À cause d'une rose rouge. Comme c'est ridicule !
Et le petit lézard, qui était un peu cynique, rit à gorge déployée.
Mais le rossignol comprit le secret des douleurs de l'étudiant, demeura
silencieux sur l'yeuse et réfléchit au mystère de l'amour.
("Le rossignol et la rose")
" Oh ! " cria l'un des enfants, " regarde ce bâton pourri ! Je me demande comment il est venu ici. " Et il retira la Fusée du fossé.
"Bâton pourri ! " dit la Fusée, " impossible ! Bâton de prix, voilà ce qu'il a dit. Bâton de prix est très flatteur. Il me prend sûrement pour un dignitaire de la Cour ! "
"Elle a promis de danser avec moi si je lui apportais des roses rouges", s'écria le jeune Etudiant ; "mais il n'y a pas une seule rose rouge dans tout le jardin."
De son nid dans le Chêne Vert, le Rossignol l'entendit ; il regarda à travers le feuillage et s'étonna.
"Pas une rose rouge dans tout le jardin!" s'écria l'Etudiant, et ses beaux yeux s'emplirent de larmes. "Ah! de quelles petites choses dépend le bonheur! J'ai lu tout ce qu'ont écrit les sages, et tous les secrets de la philosophie sont miens, et cependant, faute d'une rose rouge, ma vie devient infortunée."
"Voilà au moins un véritable amant", dit le Rossignol. (...)
(Le Rossignol et la Rose)
Seul le petit enfant ne s'était pas enfui, car ses yeux étaient si pleins de larmes qu'il n'avait pas vu venir le géant.
Et le géant se glissa derrière lui, le prit gentiment dans ses mains et le déposa sur l'arbre.
Et l'arbre aussitôt fleurit ; les oiseaux y vinrent percher et chanter et le petit garçon étendit ses deux bras, les passa autour du cou du géant et l'embrassa.
Et les autres enfants, quand ils virent que le géant n'était plus méchant, accoururent et le printemps arriva avec eux.
-C'est votre jardin maintenant, petits enfants, dit le géant.
Et il prit une grande hache et renversa la muraille.
Et quand les gens s'en allèrent au marché à midi, ils trouvèrent le géant qui jouait avec les enfants dans le plus beau jardin qu'on ait jamais vu.
[Le Géant égoïste]
"Quelle chose absurde que l'Amour", dit l'Étudiant en s'en allant. "Il n'est pas à demi aussi utile que la Logique, car il ne prouve rien, et il raconte toujours des choses qui n'arrivent jamais, et il vous force à croire des choses qui ne sont pas vraies. En fait, ce n'est rien de pratique, et comme à cette époque être pratique est l'essentiel, je retournerai à la Philosophie et j'étudierai la Métaphysique."
"J'ai beaucoup de belles fleurs", disait-il, "mais les enfants sont les plus belles fleurs de toutes."
p. 56
Les enfants commencent par aimer leurs parents; quand ils sont grands, ils les jugenrt parfois, ils leurs pardonnent.
La Mort, c’est la soeur du Sommeil