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Charles Bernard-Derosne (Traducteur)
EAN : 9782702497357
756 pages
Le Masque (08/10/2003)
3.89/5   67 notes
Résumé :
Lorsqu'on est la fille d'une épouse déchue, abandonnée pour une autre, peut-on espérer réussir dans une Angleterre victorienne dure envers les faibles? Elevée par la meilleure amie de sa mère, la jeune Anne Silvester devient préceptrice de Blanche, qu'elle aime comme une soeur. Mais alors que le destin semble lui sourire, elle est déshonorée par un jeune athlète arrogant, le beau Geoffrey Delamayn qui, pour la séduire, lui a promis le mariage. Une promesse qu'il n'a... >Voir plus
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Dans ce roman Wilkie Collins pense faire oeuvre utile en dénonçant ce qui constitue à ses yeux deux scandales qui déprécient le Royaume Uni. Il s'agit d'une part de la législation sur les mariages en Écosse et en Irlande et d'autre part la pratique selon lui excessive du sport par les jeunes hommes au détriment de leur santé et de leurs études. Lesquelles ne suscitent pas dans la société en général l'engouement dont sont gratifiées les manifestations sportives.
Deux exemples de l'absurdité et de l'iniquité (selon l'auteur) des législations écossaise et irlandaise sur les mariages nous sont donnés. Deux jeunes filles qui se sont juré une amitié éternelle sont séparées au début de leur vie d'adultes par le départ de l'une d'elle en Inde. L'autre restée en Angleterre s'est mariée à un homme qui au bout de quelques années se lasse d'elle et désireux d'avoir une épouse lui permettant par son argent et ses relations de se pousser dans le monde la renie avec l'aide d'un juriste au motif qu'en Irlande, une union entre un ou une catholique et un ou une protestant(e) ou converti(e) au catholicisme depuis moins d'un an, par un prêtre catholique est nul et non avenu. La malheureuse meurt quelques temps plus tard en confiant sa fille Anne à son amie revenue des Indes qui elle-même a une fillette, Blanche. Réunies dans leur enfance celles-ci deviennent également inséparables.
La jeune génération se voit aussi piégée par une législation écossaise sur les mariages, cette fois par consentement présumé. Il suffit de s'être promis le mariage par écrit ou d'avoir eu en présence de tiers des paroles ou des gestes supposant la qualité d'époux pour l'être effectivement. On peut donc être mariés ou ne plus l'être sans que la loi soit claire et sans connaître le moins du monde ces dispositions.
Collins évoque aussi à travers Hesther Dethridge l'impossibilité pour une femme d'échapper à un mauvais mari, lequel peut la battre ou disposer de tous ses biens et revenus sans que la loi puisse la protéger.
Voilà en ce qui concerne la première remise en cause du Royaume Uni. Quant à la seconde, l'auteur estime que certains hommes sont saisis par un goût excessif du sport et des paris. Ainsi l'un des protagonistes masculins, évidemment détestable, est un sportif acharné, les autres amoureux du sport étant simplement stupides. le procédé m'a paru un peu manichéen.
Si le thème est intéressant, je n'ai pas été touchée par les personnages. Hormis peut-être sir Patrick, je n'en ai trouvé aucun sympathique. J'ai en particulier trouvé Anne et Blanche aussi inconséquentes et mièvres l'une que l'autre.
Il m'a semblé que la volonté de l'auteur de dénoncer ces méfaits a nui au récit, le comportement d'Anne ou du moins sa psychologie ne m'a pas paru toujours logique. En particulier le fait d'avoir cédé à un homme puis de se montrer particulièrement tatillonne sur son honneur ne m'a pas convaincue. La démonstration a nuit, à mon sens, au récit.
Ceci dit Mari et femme est une lecture que je ne regrette pas. J'essaierai un autre Wilkie Collins.

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Ecosse 1866 - Après un début un peu grandiloquent (je me suis demandée si je n'allais pas abandonner) l'action prend son rythme de croisière et devient à la fois drôle et enlevée.
On pourrait se croire presque dans un vaudeville, un théâtre où les gens entrent et ressortent de la scène : quiproquos, malentendus, ruses de part et d'autres. L'héroïne est Miss Silvester, préceptrice et amie intime de Blanche. Anne Silvester s'est laissé séduire par un jeune homme Geoffrey qui lui a promis le mariage. Inutile de dire que la jeune fille se fait des illusions et que le jeune homme n'a aucunement l'intention de tenir sa promesse. Il souhaite épouser une riche héritière et n'a aucune passion en dehors de l'argent et du sport.
Miss Silvester est obligée de s'enfuir.
Heureusement qu'elle est entourée d'amis comme Blanche et son oncle.

L'auteur bâtit toute son intrigue sur une coutume écossaise qui permet à deux personnes d'être déclarés « mari et femme » sans passer par un mariage «religieux » en bonne et dûe forme.

Geoffrey est machiavélique, Anne Silvester digne dans son malheur, Blanche sincère et rafraichissante, son mari dévoué et un peu gaffeur et enfin l'oncle de Blanche intelligent et pragmatique. Enfin un dernier personnage Hester, cuisinière, fait un peu peur.

Wilkie Collins sait se montrer mordant sur les lois de son pays qu'il juge profondément injustes (surtout pour les femmes)
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"Mari et femme" est un livre de plus de 650 pages qui a été publié en 1870. Wilkie Collins s'attaque ouvertement à la société de cette époque, le rôle social des femmes, leur courage, les difficultés qu'elles peuvent rencontrer et leur mince pouvoir de décision concernant leur propre vie et en face le pouvoir illimité des hommes, les aberrations de la loi écossaise concernant le mariage. Mais Wilkie Collins s'en prend aussi à des sujets plus légers comme quel pourrait être la part du sport dans une vie équilibrée ?

Et les femmes dans l'oeuvre de Collins ont une place non négligeable ; elles sont plus qu'intéressantes même si elles restent quand même typique de l'Angleterre de fin XIXème (je pense au personnage de Blanche qui reste un peu simplette... mais cependant attachante). Anne Sylvestre, elle, est le personnage fort de ce livre ; elle est intelligente, réfléchie mais terriblement malheureuse. Il n'y aura que son courage et sa ténacité qui la sortiront de sa situation.
Encore beaucoup d'autres personnages qui ont chacun un rôle bien précis. L'histoire est complexe mais facile à suivre tout au long de ce livre qui se déguste !
Avant ce livre j'avais lu la pierre de lune et la dame en blanc (que je recommande également), mais mon plaisir reste intact avec ce dernier livre de Wilkie Collins.
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Il est difficile de résumer Mari et femme sans le divulgâcher. L'intrigue principale tourne pendant plus de 600 pages autour d'un sujet finalement assez restreint : la situation maritale (pour le moins compliquée) d'une jeune femme. À travers l'histoire d'Anne Silvestre, de sa mère et d'Hester Detridge, Wilkie Collins pointe les aberrations de la législation britannique sur le mariage, en particulier des dispositions particulièrement exotiques de l'Écosse. Il dépeint d'une manière très vigoureuse les conséquences pour les femmes qui se retrouvent pieds et poings liés, sans aucun recours contre des maris abuseurs.

L'auteur en profite aussi pour taper allègrement sur un autre sujet sans rapport évident : l'essor de la pratique sportive et des compétitions en Grande-Bretagne. Il apporte un point de vue intéressant en soulignant que l'accent mis sur le développement des muscles et des performances se fait au détriment de l'intellect, de la morale et même de la santé des athlètes. Son discours m'a paru d'autant plus intéressant qu'il me semble qu'à notre époque, la religion sportive a gagné et qu'on ne se pose plus guère de questions sur ce qu'elle implique dans la société, les mentalités et la santé.

Si l'intrigue semble plutôt restreinte, je ne me suis pourtant pas ennuyée une seconde dans ce long roman. On se demande vraiment comment les personnages vont se sortir de cette situation inextricable. On s'attache aussi peu à peu à eux même si je pense que l'auteur aurait pu les rendre encore plus attachants et intéressants. J'ai particulièrement apprécié que les personnages féminins soient présentés comme riches et profonds, non pas comme des potiches écervelées. En même temps, il glisse parfois certaines réflexions sexistes mais, comme elles sont le plus souvent dans la bouche de personnages masculins, on se demande dans quelle mesure elles sont représentatives de l'opinion de Wilkie Collins.

Le style est simple et fluide, agréable.

Cette première lecture de Wilkie Collins était une belle découverte.
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Répétition de l'histoire dans le destin de deux jeunes filles dont les mères étaient amies d'enfance. La mère d'Anne à fait un mariage à l'irlandaise, et son mari en profitera pour se libérer et épouser une femme plus riche. Sa fille, elle contactera un mariage à l'écossaise, et sera dans la même situation, entraînant son amie Blanche et le fiancé de celle-ci dans bien des situations difficiles.

Anne Silvester, fille des Vanborough, Anne Silvester, orpheline recueillie par la meilleure amie de sa mère, Lady Lundie, est séduite par Geoffrey Delamayn.

Blanche Lundie, fillle de Lady Lundie et meilleur amie d'Anne Silvester, Elles sont presque deux soeurs l'une pour l'autre.

Arnold Brinkworth jeune gentleman, ayant le sens de l'honneur très dévelopé, intelligent, une carrière maritime dans le commerce avant que la fortune ne vienne à son son secours, feue sa tante ayant trépassé en lui léguant une bonne petite fortune et domaine. Est amoureux de Blanche Lundie,

Sir Patrick Lundie, oncle de Blanche, célibataire endurci, mais sensible à la beauté féminine, nanti d'un solide bons sens, affligé d'un pied-de-bot, amateur de tabac, ancien avocat et juriste en Ecosse, C'est l'élément modérateur des différents conflits qui surviennent duans l'histoire;

Lady Lundie, seconde épouse de Thomas Lundie, frère de Patrick donc, belle-mère de Blanche, l'archétype de la bourgeoise sensible au quand dira t-on, jalouse et envieuse, bref une belle mégère.

Hester Dethrigde, cuisinière de profession au domaine des Lundie, sourde, semble cacher un passé misérable, mystérieux et douloureux. Si son rôle est secondaie en première partie de roman, elle devient très importante dans la seconde.

Mr Bishopriggs, vieillard, roublard, employé à l'auberge de Craig Fernie, l'instinct du profit et du bon vin, en font un maître chanteur.

Cynique, Collins brosse un portrait de la société de son époque, où les femmes étaient propriété de leurs époux, où la culture comptait moins que les exploits sportifs. Avec une bonne dose d'humour, ce roman très féministe qui a fait scandale à l'époque, m'a vraiment passionné !
Lien : http://mazel-pandore.blogspo..
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
- Allons, voyons ! dit-il, gardez votre calme.
La colère qu'Anne contenait avec peine commença de déborder.
- Que je garde mon calme ? Pouvez-vous, vous, entre tous les hommes, compter que je garde mon calme ? Quelle mémoire déficiente que la vôtre ! Auriez vous oublié le temps où j'ai eu la sottise de penser que vous m'aimiez ? où j'ai été assez folle pour croire que vous tiendrez votre promesse ?
Il persistait à vouloir prendre les choses à la légère.
- Folle est un terme un peu fort, miss Silvester.
- Folle est le mot ! Quand je repense à mon propre engouement, je n'arrive pas à me l'expliquer. Je ne comprends pas ce qui m'est passé par la tête.
Qu'aviez-vous ? interrogea t'elle dans un accès d'étonnement teinté de mépris, mais qu'aviez-vous donc pour séduire une femme telle que moi ?
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L’opinion populaire en Angleterre me paraît non seulement tenir la culture des muscles pour une activité aussi importante que la culture de l’esprit, mais aller, sinon en théorie, du moins dans la pratique, jusqu’à donner le pas à la première sur la seconde, attitude que je juge aussi absurde que dangereuse. Un exemple : je ne relève chez nos compatriotes aucun enthousiasme aussi franc ni aussi massif que celui suscité par vos épreuves universitaires d’aviron. Ou bien encore : je vois votre éducation physique donner lieu à des célébrations publiques dans les écoles et les collèges, et je demande à tout témoin non prévenu de me dire ce qui occupe la plus grande place dans la presse, de la démonstration, le jour de la remise des prix, de ce que les jeunes peuvent faire de leur esprit, ou de l’exhibition en plein air, le jour des compétitions scolaires, de ce qu’ils peuvent faire avec leur corps. Vous savez parfaitement bien lesquels de ces exploits donnent lieu aux plus bruyantes acclamations, occupent la une des journaux et, conséquence inévitable, confèrent les plus grands honneurs aux héros du jour.
Nouveau murmure de la part de Un, Deux et Trois :
– Nous n’avons rien à répondre à cela, monsieur. Jusqu’ici nous sommes d’accord avec vous. Nouvelle ratification de l’opinion prédominante de la part de Smith et Jones.
– Très bien ! poursuivit Sir Patrick, nous sommes du même avis sur les dispositions du public. Si ce sentiment général est à respecter et à encourager, dites-moi quel avantage en est résulté pour la nation. Où se situe l’influence de ces modernes accès d’enthousiasme viril sur les préoccupations importantes de la vie ? Et en quoi ont-elles amélioré le caractère de la population ? Chacun d’entre nous s’en trouve-t-il plus disposé à conformer ses intérêts privés au bien du plus grand nombre ? Traitons-nous les questions sociales de notre temps d’une manière sensiblement plus résolue, plus radicale et plus ferme ? Appliquons nous avec plus d’exactitude et de probité notre code d’éthique commerciale ? Y a-t-il quelque chose de plus sain et de plus élevé dans ces divertissements, qui, dans tous les pays, reflètent fidèlement le goût du public ? Présentez-moi des réponses affirmatives à toutes ces questions, avec de solides preuves à l’appui, et je conviendrai que cet engouement pour les sports athlétiques n’est pas qu’un nouvel avatar de notre présomption et de notre barbarie insulaires.

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Il n’était pas d’hommes plus dissemblables que les deux frères. C’est une vérité bien triste à dire, parlant du plus proche parent d’un roi de la périssoire, mais force est d’admettre que Julius cultivait son intelligence. Cet Anglais dégénéré assimilait les livres et ne pouvait assimiler la bière. Il avait le don des langues et pas celui de l’aviron. Il s’adonnait à ce vice exotique qu’est la pratique d’un instrument de musique et n’avait jamais pu acquérir cette vertu anglaise de reconnaitre un bon cheval au premier coup d’œil. Il traversait l’existence (Dieu seul savait comment !) sans biceps ni carnet de paris…
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Ce service qui unit deux êtres humains qui ne savent rien de la nature de l'autre et qui risquent l'effrayante expérience de vivre ensemble jusqu'à ce que la mort les sépare, on y devrait dire un psaume qui commencerait par ces mots: "Faites le saut dans les ténèbres, nous sanctifions votre folie mais nous ne garantissons pas les conséquences." (...)
Jeunes couples bienheureux, jeunes amants désormais attachés l'un à l'autre, planez au-dessus des sordides soucis de la vie!
Quel avenir doré s'ouvrait devant eux!
Mariés avec le consentement de leur famille et les bénédictions de l'Eglise, qui aurait pu supposer que le temps était proche où un terrible problème viendraient les surprendre dès les premiers temps de leurs amours: "Etes-vous mari et femme?"
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Ma confession, pour être mise dans mon cercueil et enterrée avec moi.

Ceci est l'histoire de ma vie de femme mariée. Ici est consignée la vérité inconnue à tous et confessée à mon Créateur.
Au grand jour de la Résurrection, nous reprendrons nos corps.
Quand je serai appelée devant le divin tribunal, je me présenterai ceci à la main.
Juge équitable et miséricordieux, tu sais ce que j'ai souffert...ma confiance est en toi!
Je suis l'aînée d'une nombreuse famille, issue de parents pieux. Nous appartenions à la congrégation des premiers méthodistes.
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Vidéo de William Wilkie Collins
Bande annonce de The Moonstone (2016), mini série de la BBC et adaptation du roman de Wilkie Collins, paru en français sous le titre La pierre de lune.
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