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Citations sur Butcher's crossing (48)

La réalité du voyage résidait dans les détails de routine : les nuits passées dehors, le réveil au petit matin, la café noir bu dans des tasses brûlantes en fer-blanc, les couchages chargés sur des chevaux de plus en plus fatigués, le mouvement monotone et abrutissant au cœur de la prairie immuable, l’eau donnée aux chevaux et aux bœufs à midi, les biscuits durs et les fruits secs, la reprise du voyage, l’installation à tâtons du campement dans le noir, les quantités de haricots fades et de lard englouties voracement devant le feu vacillant, le café une fois de plus, et la nuit. Ceci devint un rituel qui donnait néanmoins à sa vie sa seule structure. Il avait l’impression d’avancer laborieusement, centimètre par centimètre, au cœur de l’immensité de la prairie, sans avancer dans le temps. Le temps semblait se mouvoir avec lui, nuage invisible cramponné à chacun de ses pas.
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Les bisons meurent jamais de vieillesse. Soit c’est l’homme qui les tue, soit c’est le loup qui s’en charge.
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Andrews regarda la bête à terre avec des sentiments mitigés. Allongée là, inerte, elle n'avait plus la dignité sauvage ni la puissance qu'il lui avait attribuées seulement quelques minutes auparavant. Malgré l'énorme masse sombre du corps, elle lui paraissait plus petite. La tête noire hirsute penchait un peu d'un côté, maintenue en place par une corne qui reposait contre une aspérité du sol. La pointe de l'autre corne s'était brisée. Les yeux entrouverts brillaient encore au soleil, regardant droit devant eux avec douceur. Les sabots, étonnamment petits, presque délicats, étaient fendus comme ceux d'un veau. Les chevilles minces semblaient incapables de soutenir le poids d'un tel animal. Des cicatrices zébraient son flanc bombé ; certaines étaient si anciennes que la fourrure les avait presque entièrement recouvertes ; d'autres, plus récentes, luisaient, plates et bleu foncé sur la peau. Une goutte de sang pendait d'un naseau, s'épaississant au soleil avant de tomber dans l'herbe.
" Il aurait pas fait long feu de toute façon, dit Miller en crachant par terre. Encore un an et il se serait affaibli, ensuite les loups l'auraient attrapé. Les bisons meurent jamais de vieillesse. Soit c'est l'homme qui les tue, soit c'est le loup qui s'en charge."
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Je commence à en avoir marre de bouffer du bison.
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A intervalles réguliers au cours de la journée, il attrapait sous son siège une bouteille de whisky et il en ôtait le bouchon d’un coup de dent avant de boire à longues gorgées bruyantes. Enfin, de sa voix aiguë et chevrotante, il entonnait un cantique qui flottait faiblement dans la poussière pour venir mourir aux oreilles de ses trois compagnons.
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A l’automne soixante-trois, je posais des pièges à Castor dans le Colorado. Charley avait perdu sa main l’année d’avant, il était à Denver à ce moment-là, pas avec moi. Les castors avaient pas encore fait leur fourrure, alors j’ai laissé mes pièges près du torrent où je m’étais installé et j’ai emmené ma mule dans les montagnes ; j’espérais attraper quelques ours. On m’avait dit que leur peau était bonne cette année-là. J’ai dû passer près de trois jours à arpenter le flanc de la montagne sans en voir un seul. Le quatrième jour, j’essayais de grimper plus haut et plus au nord quand je suis arrivé à un endroit où la montagne était coupée net par une gorge. J’ai pensé qu’il y avait peut-être un cours d’eau où les animaux allaient boire, alors je suis descendu. Ça m’a pris une bonne partie de la journée. Au fond, y avait pas de cours d’eau mais une bande de terre nue de trois ou quatre mètres de large, plate et dure comme de la pierre ; on aurait dit une route qui traversait la montagne. Dès que j’ai vu ça, j’ai su ce que c’était, mais je pouvais pas en croire mes yeux. Les bisons… Ils avaient piétiné la terre pendant des années avec leurs allées et venues. J’ai passé le reste de la journée à suivre la piste, et un peu avant la tombée de la nuit, j’ai débouché sur une vallée au fond plat comme un lac. Elle passait entre les montagnes, à perte de vue. Et elle était couverte de bisons, en petits troupeaux. De la fourrure d’automne, plus épaisse et de meilleure qualité que celle d’hiver chez les animaux qui broutent dans les plaines. De là où je me tenais, j’ai estimé qu’il y avait trois à quatre mille têtes ; sans compter ceux qui étaient cachés par les montagnes.
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Juste avant de s'endormir, il établit un lien ténu entre sa fuite devant Francine à Butcher's Crossing et sa fuite devant le bison éviscéré, cet après-midi dans les Rocheuses du Colorado. Il comprit qu'il n'avait pas fui parce qu'il était écœuré par le sang, la puanteur et les entrailles visqueuses. Il comprit que ce qui l'avait rendu malade, c'était le choc de voir le bison, si fier et si noble quelques moments auparavant, désormais nu et impuissant, morceau de viande inerte qui se balançait, grotesque et moqueur, devant ses yeux, dépouillé de son identité, ou plutôt de l’identité qu'Andrews lui avait prêtée. Cette identité avait été tuée ; et Andrews avait senti dans ce meurtre la destruction de quelque chose en lui, auquel il ne parvenait pas à faire face.
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Le bison est une créature étonnante.
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T’as vu des bisons ? Pas la moindre trace… Les bisons vont pas là où y’a rien à boire.
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" Est-ce qu'elle... travaille ici ? "
Miller le regarde sans ciller.
" Francine ? Francine est une putain. Il y en a neuf ou dix en ville. Six qui travaillent ici, et quelques Indiennes qui s'occupent des abris près de la rivière.
- Une fille de mauvaise vie, dit Charley Hoge, qui tremblait toujours. Une pécheresse." Il ne souriait pas.
" Charley est un cul béni, dit Miller. La Bible, il connait bien.
- Une... une putain, répéta Andrews, avalant sa salive. Pourtant, on ne dirait pas une...
- Tu viens d'où déjà ? demanda Miller avec un léger rictus.
- De Boston. Dans le Massachusetts.
- Ils ont pas de putains à Boston dans le Massachusetts ?
- Je suppose que si, répondit Andrexs, rougissant. Oui, je suppose.
- Ils ont des putains, à Boston, poursuivit Miller. Mais une putain à Boston et une putain à Butcher's Crossing, c'est deux choses différentes.
- Je vois, dit Andrews.
- Ça m'étonnerait. Mais tu finiras par comprendre. A Butcher's Crossing, les putains font partie intégrante de l'économie. Un homme a besoin de dépenser son fric pour autre chose que la bouffe et la boisson, et puis il lui faut une raison pour revenir en ville après avoir battu la campagne. A Butcher's Crossing, une fille peut bien faire la fine bouche, n'empêche qu'elle se fera toujours un bon paquet de blé. Ça la rend presque respectable. Certaines finissent même par se marier. Paraît qu'elles font de bonnes épouses, pour ceux que ça intéresse."
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