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3,84

sur 250 notes
Voilà une lecture qui ne peut pas laisser la lectrice que je suis indifférente. Outre la magnifique écriture de John Williams, que les éditions Piranha ont ramené vers la lumière, l'histoire en elle même est tout à fait édifiante.

Le jeune Will Andrews arrive à Butcher's crossing, une ébauche de ville dans le kansas, cherchant à ressentant le grand frisson au contact de l'ouest sauvage.
Il suit Miller et ses acolytes, chasseurs de bisons, vers les montagnes du Colorado.
Commence alors une épopée grandiose dans ces grands espaces à peine effleurés par l'homme. C'est grandiose et c'est terrible. Car au milieu de toute cette beauté, la mort de milliers de bisons est le prix payé pour ce grand frisson que recherchait Will.

Et s'il s'était trompé? Si sa jeunesse et son inexpérience l'avait aveuglé? La nature et ses éléments sont imprévisibles, et l'homme n'est rien face à eux. La cupidité de l'être humain , ses goûts et ses envies changeants font des ravages et c'est là une sacrée leçon que reçoit le lecteur une fois refermé cet ouvrage .

Une belle lecture, d'une grande profondeur, pas si aisée à absorber mais enrichissante, vraiment.

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Impossible de résister à ce roman de John Williams quand je l'ai vu dans la liste proposée par Masse Critique et j'étais ravie quand le colis est arrivé à la maison. Je crois vous avoir déjà confié précédemment à quel point le bison me fascine – si j'avais un ranch, j'aurais des bisons. Pourtant ce roman ne leur réserve pas un sort des plus agréables. Il s'agit ici sans doute de l'une de ces dernières chasses où quelques hommes blancs tuent à eux seuls plusieurs milliers de tête. Leur obsession ? L'argent avec la revente des peaux.
Dans les années 1870, le jeune Will, originaire de Boston, a décidé de quitter le confort de sa vie bourgeoise et la faculté d'Harvard pour tenter la grande aventure dans l'Ouest sauvage. le jeune homme traverse une crise existentielle et est persuadé que seul l'Ouest, et la nature sauvage peuvent redonner un sens à sa vie morne. Après de longues semaines de voyage, il débarque à Butcher's Crossing – une petite bourgade du Kansas – composée d'une unique rue, où un saloon, un hôtel, une droguerie et un barbier se font face. La petite ville ne s'anime qu'à l'automne quand la chasse peut commencer, elle attire alors toutes sortes d'hommes venus chercher fortune et occupe les quelques prostituées du saloon.

Will va alors voir un revendeur de peaux de bisons – l'homme ne chasse plus mais il rachète les peaux de bisons et les revends, se faisant au passage une belle marge. Celui-ci lui donne le nom d'un chasseur, Miller, qui rêve de mener une expédition depuis dix ans mais qui n'a pas l'argent nécessaire. L'homme a un secret : il est le seul à savoir où se trouve l'un derniers gros troupeaux de bisons cachés dans une vallée méconnue des Rocheuses, dans le Colorado.

Lorsque que Will lui propose de financer cette expédition en échange de sa participation, l'homme accepte. Accompagné de son fidèle Charley Hoge, le chef de camp, alcoolique mais pieux, Miller est fou de joie. Il engage Fred Schneider, un écorcheur de peau réputé mais teigneux. Charley et lui sont inquiets : il faut absolument partir avant l'arrivée des premières neiges car les Rocheuses connaissent des tempêtes de neige très violentes, et Charley a déjà perdu une main lors d'une expédition précédente. Miller leur promet que tout va bien se passer. Après avoir acheté le ravitaillement et les boeufs pour la charrue, les hommes prennent la route. Avant son départ, Will s'est un peu amouraché de l'une des prostituées, mais le jeune homme de bonne famille s'est défilé alors qu'elle lui offrait une escapade gratuite. « Une femme de mauvaise vie » ne cesse de lui répéter le vieux Charley qui ne jure que par la Bible.
Le voyage commence lentement et prend une tournure dramatique quand Miller se trompe de chemin. Les hommes échappent de peu à la mort – est-ce un présage ? Schneider le voit comme tel. La tension monte entre les hommes. J'ai beaucoup aimé la relation entre ces quatre hommes dont les motivations à faire cette expédition ne semblent plus les mêmes au fur et à mesure que le trajet avance.

Sans vouloir trop en dire, mais c'est indiqué dans la quatrième : après un voyage périlleux, la vallée promise fait son appartion. Et les bisons sont là par millier. le paradis sur terre – enfin, nos quatre hommes le croient-ils….

Le roman de John Williams, publié en 1960, démystifie le mythe de l'Ouest sauvage – cette chasse au bison traduit une soif de sang qui n'a aucun sens – on ne peut s'empêcher à penser qu'elle a failli mené à l'extinction de la sous-espèce de bison des plaines passant d'une estimation de 50 millions à 325 têtes en 1884 – et en parallèle, on pense aussi à la disparition du mode de vie des indiens des Plaines. Un double génocide.
Si j'avais peu d'affection pour ces chasseurs au début de ma lecture, leurs mésaventures vont les rendre faillibles, plus humains et au final plus aimables. Lorsque la violence de la nature s'acharne sur eux à plusieurs reprises, c'est avec un lyrisme magnifique de l'auteur. Il maîtrise son roman de bout en bout – j'aime sa retenue, sa sobriété – « une prose simple et élégante » nous dit Bret Easton Ellis mais qui vous frappe droit au coeur. Un western crépusculaire magnifique.

John Williams est décédé en 1994, à l'âge de 72 ans. Il fut longtemps professeur de littérature à Denver. Auteur de recueil de poésies, il a publié quatre romans : Nothing but the night, Augustus et Stoner en 1965 – roman que j'ai longtemps souhaité lire. Puis il est tombé dans l'oubli pendant près de 40 longues années.

Dans les années 2000, son oeuvre est sortie de l'oubli – Anna Galvada a traduit Stoner – publié en 2011 et Jessica Shapiro a traduit magistralement ce western pour les éditions Piranha. Avouez que le livre et sa couverture sont magnifiques et rendent justice à western méconnu.

Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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Nous sommes en 1870. Will Andrews, jeune étudiant bourgeois d'Harvard, souhaite se rapprocher de la nature pour donner un sens à sa vie. Il décide de se rendre à Butcher's Crossing, une petite bourgade du Kansas pour chasser le bison avec 3 acolytes dans l'ouest américain sauvage. de ce long voyage initiatique, il est évident qu'il ne reviendra pas intact. D'un côté, les bisons sont peu à peu anéantis, de l'autre, les hommes, très différents les uns des autres, se transforment au fil de l'expédition. John Williams, de sa prose majestueuse, nous offre une magnifique ode aux grands espaces où l'on ressent le froid, la faim, la soif, l'attente mais aussi l'immensité du paysage qui s'offre à perte de vue. En somme, un western littéraire qui évoque le Grand Ouest mythique, à savourer tranquillement, bien au chaud.
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Années 1870 dans le Kansas, un type de 23 ans, Will Andrews, encore vierge, échoue dans un de ces trous du cul de l'ouest des U.S.A., Butcher's Crossing. Rapidement il se lie avec des habitants du bled, dont Francine, prostituée et femme affirmée. Il va longuement discuter avec Miller, chasseur expérimenté, qui va vite devenir son interlocuteur privilégié. Près de 10 ans auparavant, Miller a vu, pas aperçu hein, sur une terre un peu éloignée, le saint Graal : des milliers de bisons dans des montagnes, une harde puissante et énorme. Il cherche depuis à trouver des têtes brûlées afin de faire le voyage qui permettra de dézinguer les troupeaux et vendre les peaux un bon prix à un certain McDonald de Butcher's Crossing pour assurer ses arrières et vivre – qui sait ? – comme un pacha. Il en parle à Andrews qui paraît très motivé pour le périple.

Il faut deux hommes supplémentaires pour une telle expédition, ils seront trouvés à Butcher's Crossing : Charley Hoge, manchot d'une foi démesurée, ne s'éloignant jamais de sa bible. Schneider, de racine allemande, viendra clore le quatuor. Les préparatifs sont longs et organisés. Pour partir à cette chasse très spéciale, Andrews va devoir se séparer de Francine, ce sera chose faite après qu'il refuse de coucher avec elle.

Début des hostilités sur des étendues sans fin, des plaines immenses, des montagnes arrogantes, des boeufs pour porter le nécessaire de survie, et les chevaux pour porter les fiers destriers. Des bisons, nos quatre comparses vont en voir à foison, décimer les troupeaux, sans jugement ni retenue, un carnage en règle, toujours sous le commandement autoritaire et téméraire de Miller, tout ça pour récupérer des peaux, et accessoirement le nécessaire de nourriture puisque la viande ne manque pas. Des milliers de bisons vont ainsi être exécutés sur l'autel de dame la Thune, une boucherie sans nom.

Seulement voilà : le génocide bisontin a duré plus longtemps que prévu, et l'hiver s'installe bien trop tôt. Les quatre protagonistes sont rapidement pris au piège avec leurs peaux et leurs carrioles, ils vont devoir attendre la fonte des neiges durant de nombreux mois. Ce roman est celui de la toute puissance de l'homme blanc : exécutions en masse de bisons pour le profit, spirale infernale aboutissant à une sorte de fanatisme de la tuerie.

Mais la nature a décidé de punir pareille horreur, les chasseurs sont bloqués, des animosités se créent, l'ambiance devient tendue voire délétère, il est désormais bien question de survie. Patienter est le maître mot. Pourtant, avant l'arrivée de la neige, l'équipée sanglante n'a jamais vraiment patienté ni réfléchi à ce qu'elle était en train d'entreprendre. Ce récit est aussi celui de la quête de la vérité. Comme vous pouvez vous en douter, le quatuor ne reviendra pas indemne avec tous ses membres d'origine, et ceux qui reviendront s'en retrouveront traumatisés. Ce brigand de McDonald, peu vu dans le roman, en est pourtant en partie la clé : « Vous naissez, vous tétez votre lait sur fond de mensonges, vous vous sevrez sur fond de mensonges et vous apprenez des mensonges encore plus élaborés à l'école. Vous passez toute votre vie avec des mensonges et quand vous êtes sur le point de mourir, vous avez une révélation – il n'y a rien, rien que vous et ce que vous auriez pu accomplir. Sauf que vous n'avez rien accompli, parce qu'on vous a assuré qu'il y avait autre chose, après. Alors vous vous dites que vous auriez pu devenir le maître du monde, parce que vous seul connaissez ce secret. Mais trop tard. Vous êtes trop vieux ».

La conclusion de ce roman a quelque chose d'apocalyptique. Elle représente la déchéance des certitudes de l'être humain, un besoin d'annihiler toute cupidité.

Ah, et bien sûr, il y a les grands espaces, mis en scène de manière remarquable, la nature omnisciente, vengeresse. Une ambiance à la MCMURTRY mais sans l'humour ni les répliques, un roman glacial dont une partie de l'épilogue n'est pas loin de rappeler « le trésor de la Sierre Madre » de B-TRAVEN.

Des romans sur le grand ouest, il y en a eu des chiées, les résultats sont comme toujours inégaux. Mais vous pouvez y aller au galop pour celui-ci : l'écriture sobre ne verse jamais dans une sorte de voyeurisme malsain, ne s'embarrasse pas de larmes, le style décharné (le scénario est totalement épuré) rend une puissance maîtrisée de bout en bout, une sorte de western minimaliste et psychologique.

Et puis j'ai un faible pour ce genre d'auteurs : très peu productifs voire faignants, comme s'ils préféraient contempler que conter. Seulement quatre romans à l'actif de ce John WILLIAMS, deux traduits en France (le premier était « Stoner » dont je vous parlerai un jour sans faute). Il a pourtant vécu 72 printemps (décédé en 1994), loin des paillettes et des bruits médiatiques. Dans ce roman, beaucoup de sujets, nonchalamment, sont abordés, un coup de bluff franchement déconcertant. Grands espaces et grand livre. Sorti en 2016 chez Piranha Editions pour un grand moment de lecture. Bravo.
https://deslivresrances.blogspot.fr/
Lien : https://deslivresrances.blog..
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Je pensais être en présence d'un livre qui m'emportera au sein des grands espaces américains de la fin du XIX ème siècle, j'attendais du Jack London et j'ai trouvé un livre très bien écrit, très descriptif mais avec un contenu insipide sans émotions en tout cas sans qu'elle transparaissent et c'est bien dommage. On en sort tiède voir froid en restant sur sa fin dommage.
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Butcher's crossing
John Williams

Bison.
Bisons.
Au fin du fin du fond du fond d'une vallée oubliée des Indiens,  un troupeau de 5000 têtes de bisons.
Une vallée de commencement du monde, là-bas vers le Kansas ou le Colorado.
Ils sont 4 cow-boys, ils s'équipent et ils partent. C'est Will, 24 ans, qui finance. Il sort de Harvard, il veut voir le wild wild west.

Ils vont la trouver, la vallée, et ils vont massacrer 4000 bisons pour leur peau. Les massacrer comme on écrase des coccinelles.
Tirer, tirer jusqu'à se brûler les mains et manger la fumée. Ecorcher, découper, râcler les peaux. Vivre au grand soleil et au grand froid. Camper derrière les rochers. Manger du bison. Empoisonner les loups. Boire du café amer dans des tasses en fer blanc.
 S'essayer à survivre à l'hiver.

Will, le candide qui ouvre ses yeux et ferme sa bouche. Et les trois autres : le chef, l'ombre du chef et l'écorcheur en chef.
Ils recherchent...quoi ?
L'Ouest ? La Fortune ? Dieu ? La Nature ? L' Amitié ? Une Réponse ?
La nature, majestueuse et indifférente, va simplifier leur quête.

Un peu de The Revenant dans l'évocation des paysages originels, dans la violence qui fait naître, dans les bulles de temps refroidi.
Et un final crépusculaire.

Les cow-boys sont fatigués.
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Pas mal du tout. de prime abord, ce roman sur une chasse de bison (massacre rappelé et assumé) dans un Ouest, très réaliste, isolé, n'est pas très porteur. Mais, au fil des pages, avec la découverte des quelques rares personnages, cette nature un peu fantasmée... et saccagée, on se laisse porter par un rythme au tempo de l'histoire racontée. Bien écrit, des personnages typiques, et un jeune homme dans un voyage vers...
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Une tragique histoire qui nous fait part de l'entêtement dont l'Homme peut faire montre, ainsi que de la volonté destructrice et accumulatrice de cette folle entreprise que fut le massacre des bisons. Pour autant je ne vivais pas à cette époque et peut-être aurais-je volontiers participé à la chasse s'il en allait de ma survie dans ces contrées sauvages...
Et en même temps il y a ce jeune Will, qui a trop vouloir se chercher pourrait bien se perdre si loin de son Boston natal, abandonnant des années d'études barbantes pour ne trouver que barbarie dans l'Ouest, excepté Francine.
Le tout est baigné de moments de doute, de tension, de folie; et on n'en voit de toutes les couleurs jusqu'à ce que finalement la neige et le courant se liguent en vengeurs des bisons et punissent l'Homme comme il se doit.
Une belle leçon de vie et un très beau roman d'aventures.
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Frais émoulu d'Harvard, William Edwards débarque à Butcher's Crossing, petite ville de la Frontière, à l'essor économique aussi fantastique qu'éphémère. Il s'engage avec trois compères dans une vaste équipée de chasse aux bisons. Ils vont descendre l'une après l'autre 4000 têtes, bien consciencieusement, ravis de leur bonne fortune. Cette aventure ne va pas sans péripéties, bien sûr, qui constituent les étapes du passage à l'âge adulte d'Edwards, comme le prouve l'évolution de sa relation avec Francine, la prostituée allemande.

Les amateurs d'aventure, de nature sauvage, et d'Ouest lointain apprécieront ce récit dont l'originalité tient à la dénonciation du "génocide" des bisons, sujet moins habituel que celui de leurs compagnons d'infortune, les Amérindiens.
Pour ma part j'ai regretté l'absence absolue de toute psychologie, aussi bien pour décrire les hommes que leurs émotions.
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L'idée est originale,l'intrigue prenante et la couverture superbe. Mais c'est tout et ça ne suffit pas: les personnages manquent de consistance et le défaut global est que l'auteur est resté superficiel. A cela s'ajoutent pas mal de failles dans l'écriture: des anachronismes ("tapis roulant") des expressions absurdes ("à travers champs", va trouver un seul champ dans la Prairie ! Et cette façon de compter les distances en kilomètres, en Amérique au XIXè !). Parfois, je me suis demandé ce que John Williams avait dans la tête lorsqu'il décrit ses chasseurs de bisons campant au milieu de nulle part: "Lorsque Andrew s'éveilla Charley Hoge était déjà debout et habillé": comme s'ils mettaient leur pyjama pour dormir sous les étoiles au beau milieu d'un canyon hostile ! Un peu plus loin, on apprend qu'il a un "sac de couchage" ! Et je ne parle même pas des répétitions exaspérantes ...
Ca aurait pu être un bon bouquin mais je l'ai trouvé sous écrit, ça m'a pas mal gâché le plaisir de l'aventure.
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