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EAN : 9782264036667
288 pages
10-18 (20/02/2003)
4.07/5   218 notes
Résumé :
Naufragés des tempêtes matrimoniales, Brick et Margaret semblent avoir touché le fond. Véritable " scandale vivant ", Brick éteint ses angoisses à coups de whisky... Comme une chatte sur un toit brûlant, Margaret tente de ranimer leur couple... Mais le fantôme de Skipper, ami défunt de Brick et amant malheureux de Margaret, persiste à semer la discorde parce qu'il " est des sentiments que rien ne peut toucher sous peine de corruption "...
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Il était pourtant
sans projection,
sans protection...

Miroir déformant
d'un écorché vif
qui trompe l'espoir
dans l'alcool
pour oublier les méandres
d'une loyauté au delà de la mort.

Il expie dans son mutisme
la mort d'un ami.

Refuser de voir,d'entendre
rester cloitrer dans sa souffrance.

Pourtant la vérité s'extirpe et s'expose
dans toute son impudeur.

Dire oui ,accepter ,
assumer sa souffrance
sans la tasser dans les tréfonds de son être.

Faire surgir la vérité pour survivre !

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De Tennessee Williams, je ne connaissais rien, à ma grande honte, hormis le fait qu'il était mort étouffé par un capuchon de tube de dentifrice. Reconnaissons que ce fait n'est ni glorieux ni significatif de la carrière d'un dramaturge. Toutefois, ce titre, "La chatte sur un toit brûlant", était dans ma tête depuis presque toujours car comment l'oublier une fois qu'on l'a entendu ?

Intrigant et troublant, ce titre est à l'image de la pièce. Trois actes et beaucoup de personnages mêlés dans une trame complexe. Un décor qui ne change pas mais qui offre plusieurs dimensions en perspective, voilà ce qui pour moi est déjà nouveau et original.

Avec le titre, j'avais en tête le joli minois d'Elizabeth Taylor, puisque la pièce a été adaptée en 1958 pour le cinéma par Richard Brooks, soit trois ans seulement après sa première représentation sur les planches de Broadway.

On peut dire que "Maggie la chatte" n'a pas vraiment réussi à trouver sa place dans la famille de son époux, Brick. Ce dernier, que l'on découvre alcoolique et dépressif, est un des fils d'un riche planteur de coton qui, malade, devrait bientôt passer l'arme à gauche. Avec une rapidité et une efficacité surprenantes, Tennessee Williams parvient à dépeindre à la fois la personnalité propre à chacun des personnages mais encore leur détresse commune et la complexité de leurs rapports ; c'est vraiment remarquable.

J'admire avec quel talent il parvient aussi, en l'espace d'une pièce, à aborder autant de thèmes brûlants : la famille, l'amitié, l'amour, la pression sociale, la convoitise et l'ambition, l'homosexualité, l'alcoolisme, la maternité, le mariage... Ça donnerait presque le tournis. L'écriture de Williams est directe et crue, elle ne s'encombre pas de détours, c'est sans doute en cela qu'elle semble autant impacter le public.

Je suis désormais curieuse de découvrir la pièce et le film, tout comme de lire "Un tramway nommé désir" qui attend lui aussi dans ma PAL depuis bien longtemps.


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Depuis le début de l'été, je me replonge de temps à autre dans quelques grands classiques du théâtre Williamsien... Tennessee de son prénom. J'ai d'abord présenté - La ménagerie de verre -, puis le "fameux" - Tramway nommé Désir -.
Cette fois, c'est au tour du tout aussi grand - Une (et non pas LA) chatte sur un toit brûlant - immortalisé(e) au cinéma par Richard Brooks à la mise en scène, et par une pléiade d'acteurs géniaux, dont Paul Newman, Elizabeth Taylor et surtout l'époustouflant Burl Ives dans le rôle de "Père".
Le film a tellement marqué les esprits que peu savent que Tennessee Williams en a détesté l'adaptation (très édulcorée et "remaniée") au point que passant devant l'entrée d'un cinéma qui projetait le film il cria aux spectateurs dans la file d'attente : "Rentrez chez vous !".
Kazan l'avait déjà beaucoup contrarié en lui demandant, pour le théâtre, une réécriture qui imposait à Williams un retour de "Père" dans le troisième acte. Il s'était soumis à la volonté de Kazan par peur de courir le risque de perdre le metteur en scène avec qui il voulait absolument travailler.
Lorsqu'on essaie de présenter une pièce du répertoire de cet auteur il est difficile de ne pas répéter que toutes ses pièces ont des thèmes récurrents : la famille, en général ce sont les figures de la mère et de la soeur, comme c'est le cas des deux pièces que j'ai mentionnées en introduction, l'homosexualité, l'alcool, le mensonge, la trahison, la différence de classe etc...
Dans - Une chatte -, c'est la première fois que Williams donne la parole au père ( à son père ), et c'est la première fois qu'ils "échangent" par théâtre interposé.
On dévore ces trois actes avec avidité tant dans cette oeuvre le talent de l'auteur nous saute aux tripes à chaque réplique.
Écriture, dramaturgie sont à l'apogée du génie de Tennessee.
C'est précis, ciselé, puissamment "parlant".
Les personnages ont la dimension des grandes figures de la tragédie antique ( je me risque, mais j'y crois...).
C'est un classique, et il (elle) est donc incontournable.
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Quand comme moi, on est un grand adepte de Faulkner, on ne peut rester insensible au charme de Tennesse Williams. Car c'est aussi ici le Sud américain qui parle à travers ses mots, celui qui n'en finit pas de régler ses comptes avec l'esclavage, celui dans lequel les grandes familles et les petites villes se déchirent.

L'ouvrage que j'ai lu comporte deux pièces, l'une à la renommée certaine "La chatte sur un toit brûlant", l'autre plus méconnue "La descente d'Orphée". Elles se répondent parfaitement dans la description de cette Amérique, puisque l'une évoque les tourments familiaux, l'autre dépeignant une ville et sa galerie de portraits d'habitants. Et un point commun dans les deux, deux femmes qui prennent en main leurs destin, Maragaret et Lady. Il faut souligner cette mise en valeur de la femme par l'auteur car c'est particulièrement précurseur, les deux pièces datant respectivement de 1955 et 1957.

Ces deux textes donnent vraiment envie d'aller les voir sur scène car on sent qu'ils ne prendront tout leur sens que mis en chair, les personnages demandant à être pleinement incarnés physiquement, pour que les mots assez simples qui leur sont dévolus prennent corps et sens. Je regarderais déjà avec plaisir les adaptations cinématographiques auxquelles elles ont donné lieu et qui ont contribué, pour la première en tout cas, à sa renommée. Avant je l'espère de pouvoir moi aussi me couler dans la peau d'un des protagonistes...
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Parce que j'allais voir une représentation théâtrale de "La Chatte..." j'ai, heureusement, relu le texte et découvert par la même occasion "La descente d'Orphée".
Quel texte et quelle pensée, quelle sauvagerie dans la rage et l'appétit, l'angoisse, le désespoir de vivre.

La représentation théâtrale, a été de mon point de vue, une adaptation hors sujet : la première partie, traitée façon théâtre de boulevard (en voilà une conception originale !) et la seconde, dans un ton grinçant.
Supprimés tout ce qui nous ramène à l'absence d'intimité : pas de lieu où échapper au regard, aux oreilles des autres, sauf en devenant un professionnel de la dissimulation. Cette chambre conjugale, joue un rôle principal : c'est un vrai hall de gare. Chacun y déboule quand bon lui semble, sans crier gare, et quand la porte est close, des oreilles épient à la porte, aux murs, les conversations téléphoniques, les cris des enfants., des domestiques envahissent la pièce. La rage d'épier, sous le prextexte de prendre soin de l'autre, de le comprendre, ou de défendre les siens est toujours le moteur de toute action. Et ce plaisir, de coincer l'autre dans une case ! Il faut avoir la rage de vivre et de s'en sortir pour faire table rase des préjugés et conquérir une liberté. de quoi étouffer dans cette maison de verre et de papier où tout se voit, où tout s'entend. Et quand Brick parle de la cage de verre de son métier de chroniqueur sportif ne parle-t-il pas du cadre de sa vie ? Lui aussi est devenu un "regardeur" d'autres qui vivent en pleine possession de leurs moyens physiques et intellectuels. Un regardeur regardé et étiqueté comme ces insectes mis sous verre.
Est-il homosexuel ? "Grande" question ! Qu'est-ce qui l'a cassé ? La mort de son ami d'enfance et, surtout, la prise de conscience qu'il n'aura plus jamais ni la force, ni l'insouciance de sa jeunesse ? Cette femme qu'il a aimé et qui exige de lui qu'il se comporte en adulte ? Ce père qui doit affronter la venue de sa propre mort, cesser de dissimuler sa haine pour sa femme, l'ainé de ses fils, assumer sa préférence pour ce fils alcoolique au charme nonchalant, qui essaie de le fuir, lui, le père, qui a gagné sa toute puissance. Ou bien réalise-t-il qu'il n'a rien fait de sa vie et qu'il préfère se réfugier dans une sérenité d'oubli. Pauvre Brick. Il se retrouve rejeté, abandonné par la mort de son ami, coincé entre cette épouse trop séduisante et ce père carnassier. Faut dire qu'ils se ressemblent le Grand Père et Margareth en grands prédateurs dans la hyénitude de cette famille. Violent et âpre, sans pitiè.

Tout aussi violent et cruel "La descente d'Orphée". Là encore, c'est une société qui s'épie, qui dépéce celles et ceux qui ne leur ressemblent pas. C'est une société qui vit comme dans un fortin interdisant son accès, aux "pièces-rapportées", celle épousée-achetée à laquelle son moribond de mari ne laissera aucune chance de lui survivre pour faire autre chose de SON bien, celle qui se réfugie dans la peinture, artiste dont le talent est reconnu, mais qui préfére s'aveugler de ses visions pour mieux transcender la réalité de la cruauté de son shérif de mari, celui qui seulement armé d'une guitare s'est arrété au mauvais endroit, et puis l'"erreur de la nature", celle qui vraiment n'a rien de commun avec cette famille, cette communauté. C'est surement elle, l'oiseau sans pattes, "il ne peut pas se poser et il passe toute sa vie à planer dans le ciel", et si elle réussit à ouvrir tout grand ses ailes, à devenir "couleur de ciel", alors elle échapera à ses congénères, ces oiseaux de proie qui ne l'attraperont jamais parcequ'ils ne la verront "même pas, au sommet du ciel, près du soleil."

Au fond, cette mauvaise mise en scéne m'a permis de redécouvrir un fabuleux écrivain.
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Ah, vous autres, hommes faibles et merveilleux qui mettez tant de grâce à vous retirez du jeu ! Il faut qu'une main, posée sur votre épaule, vous pousse vers la vie .... Cette main tendre et légère...
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MARGARET, regarde Brick.
Dire qu'ils en ont cinq et un sixième en route. Et ils vous les exhibent comme des animaux de cirque : "Chéri, montre tes fossettes à Grand-père, mon trésor... Junior, montre à Grand-père comme tu fais ci, montre à Grand-père comme tu fais ça. Récite ta fable à Grand-père, fais voir à Grand-père comme tu sais te tenir à table." Un vrai feu d'artifice !... Sans oublier, bien sûr, quelques fines allusions au couple sans enfant, stérile donc inutile, que nous faisons, toi et moi.

Acte I
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GRAND-MÈRE, portant le gâteau à Grand-père
Grand-père, je t'ai demandé de parler moins grossièrement. Un jour comme aujourd'hui...

GRAND-PERE
Un jour comme aujourd'hui et tous les autres jours, je parlerai comme je veux et ceux que ça dérange peuvent aller au diable !

GRAND-MERE
Tu ne dis pas ça sérieusement ?

GRAND-PERE
Qu'est-ce qui te le fait croire ?

GRAND-MERE
Je le sais.

GRAND-PERE
Tu ne sais rien. Tu n'as jamais rien su et ce n'est pas aujourd'hui que tu vas commencer !


Acte II
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Ah, vous autres, hommes faibles et merveilleux
Qui mettez tant de grâce à vous retirer du jeu
Il faut qu'une main posée sur votre épaule
Vous pousse vers la vie, cette main tendre et légère...

On a tous en nous quelque chose de Tennessee, de Johnny aussi...
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BRICK
Tu disais quelque chose ?

MARGARET
J'"allais" dire quelque chose : que je me sens bien seule, Brick, affreusement seule !

BRICK
Comme tout le monde.

MARGARET
On est plus solitaire avec un homme qu'on aime et qui ne vous aime pas que si l'on vit toute seule.


Acte I
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