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Critique de LaGeekosophe


Merci aux Editions Mnémos pour leur envoi ! Évidemment, quand j'ai vu que l'histoire concernait d'adorables félins dans un monde qui semblait très détaillé, j'ai dit oui pour recevoir La légende du noble chat Piste-Fouet de Tad Williams. Comme toujours avec la maison d'édition, le travail est très soigné pour un bel objet. La couverture est, de plus, sublime. Mais qu'ai-je pensé du contenu ?

Le roman est souvent décrit comme un “seigneur des anneaux” avec des chats, et je me méfie de ce type de comparaison. Ici je comprends l'analogie. Ce qui frappe d'abord, c'est que nous faisons face à un récit qui a dû bénéficier d'un grand soin. Tad Williams a créé tout un vocabulaire et une cosmogonie autour de ses félins. En effet, le récit est traversé de chansons qui racontent d'anciennes légendes sur des chats aux allures divines. Des origines aux aventures, elles expliquent par exemple pourquoi les chats n'aiment pas l'eau ou l'inimité entre chiens et chats. L'auteur reprend habilement les habitudes des félins pour parvenir à créer une impression d'étrangeté, d'une culture et d'un mode de vie totalement étrangers au nôtre.

L'homme n'est ainsi que très peu mentionné et fait de la figuration, surtout là pour nourrir et abriter les félins. Les chats, au contraire, sont variés. L'auteur nous gratifie d'une quantité de portraits variés. Chats amusants, obséquieux , rieurs ou grincheux, les charmantes petites bêtes décrites rappelleront les propriétaires de félins : des créatures libres et irrévérencieuses. C'est aussi le cas des autres animaux qui apparaissent. Il est amusant de voir les écureuils ou les chiens du point de vue des chats, avec également leur propre personnalité, vocabulaire et connotation. On voit alors que la langue des chats suit une sonorité approximative des cris des différents animaux qui habitent la forêt.

Le principal défaut de la légende du noble chat Piste-Fouet est commune à beaucoup de romans qui ont du mal à se détacher de l'héritage tolkienien. L'inspiration de J.R.R. Tolkien n'est pas une mauvaise chose en soi, de très grandes sagas lui rendent clairement hommage. Mais le problème est que j'ai eu l'impression que Tad Williams n'atteignait jamais le souffle épique nécessaire pour passer outre les aspects manichéens de son récit. L'écriture est sympathique et fluide, mais manque de poésie. Les scènes de bataille sont nombreuses, mais reposent sur les mêmes mécaniques à chaque occurrence, ce qui les rend assez répétitives.

Il n'y a guère que le conflit final qui parvient à créer une ambiance dantesque. Là, la plume se fait plus âpre et le récit plus mature, on passe donc outre l'aspect “Grand Méchant car il est Méchant”, ainsi que les chats difformes façon orc, pour avoir de dramatisation. Mais cela vient un peu tard. C'est d'autant plus frustrant que l'on n'a pas l'impression que les enjeux soient si importants. Piste-Fouet n'a jamais vraiment semblé en danger de quoi que ce soit. du coup, l'implication du lecteur a tendance à se déliter au fil du temps.

Je ressors de la lecture convaincue par la cosmogonie créée, qui permet de déployer un univers aussi vaste que sympathique. L'auteur dessine une culture particulière pour son univers de félins, à travers contes, légendes et chansons truculentes. Les personnages de chats sont variés, et j'ai beaucoup aimé les différents animaux présentés, qui avaient chacun des particularités. L'auteur est capable de vraiment donner l'impression qu'il se met à la place des félins. Mais le bât blesse surtout au niveau de l'histoire, qui se révèle très classique dans son déroulé et donc assez prévisible, malgré un climax maîtrisé.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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