J'ai fait un tour du côté du théâtre américain avec cette pièce de Tennessee Williams. Certaines de ses autres pièces ont été adaptées au cinéma et je les avais appréciées. Le dramaturge aime souligner la psychologie et ses côtés abrupts, tourmentés. D'ailleurs, j'aimerais revoir ses adaptations cinématographiques hollywoodiennes en salle si une rétrospective le permet. Il faut que je surveille cela.
1. La ménagerie de verre
Amanda veut caser sa fille, Laura, timide et souffrant d'un léger handicap moteur. Tom, le frère, invite Jim, un irlandais, collègue de travail, afin que les deux se rencontrent. Amanda endosse pour l'occasion ses plus beaux habits de fête. Laura et Jim sympathisent. Celui-ci a le coeur sur la main, mais il est aussi un peu distrait, disons comme ça. Laissons la fin en suspens.
C'est une pièce drôle et cruelle à la fois, où de belles paroles sont dites sur la confiance à avoir en soi, mais où l'on voit malgré tout aussi que cette confiance en soi est difficile à atteindre quand un handicap est présent.
2. Le paradis sur terre
Lot et Muguette viennent de se marier. Muguette est texane et ancienne comédienne de Music Hall. Ils intègrent la maison de Lot habitée par Poulet. Lot apprend à Muguette qu'il ne lui reste plus que 6 mois à vivre.
C'est une pièce encore plus cruelle que l'autre, qui montre des personnages forts prenant l'ascendant sur le personnage faible et mourant, devenu pratiquement un objet inutile ne servant plus à rien. Il y a des moments drôles.
Dans les deux pièces, la mise en scène prévue par Tennessee Williams m'a plu. Je ne m'y suis pas ennuyée. Évidemment, en ce mois théâtral, il est tout aussi bien de voir en vrai les pièces, si vous en avez l'occasion.
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Oh, Laura, Laura, j'ai essayé de te laisser derrière moi, mais je suis plus fidèle que je ne voulais l'être! Je cherche dans mes poches une cigarette, je traverse la rue, j'entre dans un cinéma ou dans un bar, j'adresse la parole à l'étranger le plus proche, n'importe quoi...pour essayer d'oublier tes petites joies, tes petits espoirs.
Muguette: Mais chéri, tous mes vêtements sont d'ancien costumes de scène que j'ai arrangés.
Lot: (lentement en prenant de petits temps pour respirer.)
Celui-là... tun'as pas l'air... de l'avoir beaucoup... arrangé... Il ne manque plus... que les projecteurs...
- Jim : Tu ne t'es jamais demandé ce qui nous différenciait, toi et moi, des types qui se prélassent dans les bureaux de la Direction ? L'intelligence ?... Non. La compétence?... Non. Alors quoi ? Une simple petite chose...
- Tom : Et quelle est cette simple petite chose ?
- Jim : Avant tout, la prestance, qui conditionne l'évolution de l'individu au sein de la société :être capable de se montrer à la hauteur de n'importe qui et de tenir son rang dans n'importe quel lieu social.
Il n'y a rien sur la terre, pas une joie de ce monde qui vaille une chose, une seule, et cette chose-là, c'est ce qui peut se passer entre un homme et une femme. Il n' y a que ça, et rien d'autre, qui est parfait. Le reste, c'est des conneries, presque tout le reste. C'est ça le paradis sur terre, et si tu n'as jamais rien eu d'autre que ça, dans la vie, ni argent, ni succès, ni rien, mais si tu as tout de même connu ça, eh bien tu peux dire que tu n'as pas entièrement perdu ta vie, croix-moi.
TOM, planté au pied de l'escalier de secours.
Après le fiasco de l'école professionnelle, l'idée de trouver un soupirant à Laura prit une place de plus en plus importante dans les calculs de ma mère. Au point de devenir une véritable obsession. Dès lors, tel un nostalgique ectoplasme, le fantôme du soupirant hanta notre petit appartement.
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Savez-vous quelle fut la première pièce de théâtre américaine inscrite au répertoire de la Comédie française ?
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