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Critique de Foxfire


Les histoires de rednecks sont quasiment un genre à part entière dans la culture américaine, que ce soit en littérature, au cinéma ou à la télé. C'est un registre que j'apprécie beaucoup et qui a donné lieu à de très bons romans noirs. En effet, de « 1275 âmes » de Thompson à « La bouffe est chouette à Fatchakulla » de Crabb en passant par les romans de Crumley, les réussites sont nombreuses. Même si je suis friande de ce registre, je n'avais pas encore lu « Fantasia chez les ploucs » de Charles Williams, pourtant un des grands classiques du genre. Lacune que j'ai enfin comblée avec un grand plaisir.

« Fantasia chez les ploucs » est un bijou du polar redneck humoristique, vraiment le haut du panier. C'est inventif, bien écrit et surtout très drôle. Une des bonnes idées de l'auteur est de raconter l'histoire du point de vue du gamin qui porte sur les choses un regard naïf et innocent. Voir les Noonan à travers le regard du petit Billy renforce la sympathie à leur égard tout en créant une connivence avec le lecteur. En effet, le lecteur n'est pas dupe et on sait bien que ceux que Billy voit comme de braves paysans sont d'invétérés magouilleurs. Et d'ailleurs, quels personnages ces Noonan ! Ce sont des escrocs certes mais ils ne sont jamais animés de méchanceté, ils sont sacrément sympathiques, à tel point qu'on a envie qu'ils s'en sortent. Et ils hissent la magouille à un tel niveau que ça en devient du grand art. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et constituent une réjouissante galerie, de l'adorable Billy à l'incendiaire Caroline Tchou Tchou en passant par le shériff et ses adjoints, totalement dépassés par les événements, ils sont tous formidables.
Il n'y a pas que le décalage amené par le regard du gamin qui fait de « Fantasia chez les ploucs » un sommet de drôlerie. Williams concocte une intrigue, d'ailleurs impossible à résumer, qui enchaîne les passages hilarants en un crescendo parfaitement maîtrisé qui culmine dans la seconde moitié du roman où une chasse à l'homme, ou plutôt à la femme, atteint des sommets de dinguerie.
En plus des personnages irrésistibles, de l'histoire complètement folle, le roman est très agréable à lire grâce à un style qui coule tout seul et des dialogues aux petites oignons. Au passage, je salue la traduction de Marcel « série noire » Duhamel qui est formidable.

« Fantasia chez les ploucs » procure un énorme plaisir de lecture. On rigole souvent, on sourit tout le temps. Un vrai bonheur !

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