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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quatre lettres d'amour de Niall Williams ; voilà un titre qui semblait plus que propice en ce mois de février où les amoureux sont mis à l'honneur ! Je me suis plongée avec joie dans ce roman irlandais tout juste réédité par Héloïse d'Ormesson dont l'atmosphère colle parfaitement avec la saison froide.

Paris est officiellement sous la neige, et cela ne me donne qu'une seule envie : être chez moi blottie sous ma couette et profiter du calme (essayons de voir un avantage au fait que les voitures ne roulent pas !). Si vous rêvez à présent de la même chose ou que vous avez le même projet pour votre fin de semaine, une chose est sûre : ce roman sera le parfait compagnon pour votre hibernation.

Si vous aimez les grandes bourrasques de vent, le bruit des vagues et îles un peu perdues avec un charme fou, Quatre lettres d'amour saura sans aucun doute vous séduire. Il vous transporte en un rien de temps aux confins de l'Irlande, là où les maîtres d'école boivent du whisky dès neuf heures du matin, et où dire qu'il va pleuvoir aujourd'hui relève de l'évidence plus que de la devinette hasardeuse.

Mais attention : si dans ce roman on parle bel et bien d'amour, les quatre lettres dont il est question n'arrivent qu'à la toute fin de l'histoire, ce qui m'a un peu destabilisée. Bien plus qu'une romance en langue gaélique, Niall Williams signe un roman pour le moins fantasque, mélancolique parfois où le divin et le merveilleux occupent une place de maître. Certains passages sonnent comme des réminiscences de Rimbaud ou Nerval – manque de bol pour moi, j'ai Nerval en horreur.

J'ai quand même beaucoup apprécié ce texte – et je souligne par là le travail de traduction remarquable – mais j'ai refermé ce conte irlandais avec un peu d'amertume. Car finalement, Quatre lettres d'amour semble être avant tout une belle fable, bien écrite, mais qui sonne un peu creux. Les personnages nous semblent toujours un peu étrangers et on suit leur destin sans forcément les comprendre.

Quatre lettres d'amour de Niall Williams est donc un beau roman irlandais d'ambiance, qui plaira aux amoureux d'histoires tranquilles en cet hiver. S'il m'a un peu laissée sur ma fin, j'ai quand même été particulièrement sensible à la beauté du texte et au cadre – qui donne sans aucun doute envie d'aller mettre les pieds sur les petites îles du nord !
Lien : http://laroussebouquine.fr/q..
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Alors là je suis restée hermétique à ce roman… Impossible de me passionner pour cette histoire, je l'ai trouvée ennuyeuse à mourir.
L'auteur nous fait suivre deux familles en Irlande : l'une vit sur une île et l'autre dans les terres.
Isabel est la fille de l'instituteur de l'île. Son frère victime d'une attaque, est resté très handicapé, ne marche pas, ne parle pas. Arrivée à l'adolescence, elle va néanmoins partir, quitter sa famille, pour suivre sa scolarité dans les terres dans un internat de jeunes filles dirigé par des soeurs.
De l'autre côté du pays, la vie de Nicholas se retrouve bouleversée lorsqu'un beau jour, son père déclare avoir reçu la parole de Dieu qui lui aurait dit de tout lâcher pour dédier sa vie à la peinture. Nicholas et sa mère vont se retrouver bien désemparés devant cette décision.
Certes ce roman dépeint énormément d'amour : amour filial, amour fraternel, amour du couple, amour de Dieu, amour passion mais c'est un peu plat. C'est très désespéré également, j'ai eu envie de secouer Nicholas et Isabel à plusieurs reprises, ils sont englués dans leur situation…
Le lecteur se demande dès le début ce qui lie ces deux familles qui sont bien éloignées géographiquement. On sent bien que les circonstances vont forcément les rapprocher à un moment où à un autre, mais comment ?
Les différentes critiques nous font part que ce roman peut s'apparenter à l'histoire de Tristan et Iseult ! Mais, c'est tout de même fou : tout ce roman porte sur bien autre chose, l'histoire passionnelle de ce roman ne survient que dans le dernier quart du roman…
Je concède que ce roman est très bien écrit et empli de poésie.
Tous les goûts sont dans la nature, je n'ai pas été réceptive mais après tout, peut-être le serez-vous ?
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Une ballade irlandaise. Voilà ce qu'est ce livre. Une ballade triste, mélancolique, dans laquelle les individus n'ont pas véritablement de choix, marionnettes de Dieu, du hasard ou des événements, selon les croyances de chacun.

Mais, justement, la première histoire, celle de Nicholas et de ce père appelé à la peinture par une illumination, m'a parue bien ésotérique. J'aurais voulu accrocher, mais c'était trop pour moi. Trop glaçant, trop irréel, trop irréaliste, aussi. Bref, trop. Heureusement, le seul dont je sois parvenu à partager à peu près le cheminement, c'est Nicholas : lui qui n'a rien choisi, qui a essentiellement subi, a finalement besoin de retrouver cette toile pour que tout cela n'ait pas été consenti en vain. Pour que cette faillite absolue qui a détruit sa famille ait un sens.

Quant à l'autre histoire, celle d'Isabel, elle m'est, pour le coup, bien plus familière. Cette idée que, dans les relations amoureuses, il y a souvent un mouvement de balancier, selon l'adage « Suis-moi, je te fuis, fuis-moi, je te suis » me parle. L'idée, également, que chacun arrive avec ses fêlures, ses secrets plus ou moins digérés, ses motivations souvent peu accessibles – Peader, ici, a davantage besoin de s'échapper de l'emprise de sa mère que l'envie de s'engager dans le mariage ; Isabel, elle aussi, cherche essentiellement à sortir de sa propre histoire familiale. Bref, ce besoin de prendre le contrôle de leurs vies respectives est probablement ce qui rapproche ces deux êtres, mais est-ce véritablement de l'amour ?

Et puis Nicholas et Isabel se rencontrent. Et c'est alors tout le poids de la société qui s'oppose à l'évidence de leur amour – qui, cette fois, en est véritablement un. Mais cela suffira-t-il ? Je préfère ne pas spoiler…

Il y a de belles fulgurances, dans ce livre. Des passages d'une grande beauté et d'une grande profondeur. Mais cela ne m'a pas suffi…
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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J'ai lu ce livre dans le cadre du jury du Meilleur Roman Points ; il est le 7e de la sélection que je reçois.
Contrairement à ce qu'annonce le titre ("Quatre Lettres d'amour"), on n'a pas affaire ici à un roman épistolaire mais à un roman en 7 parties dans une langue eminemment poétique, parfois même lyrique. La traduction est très belle...
Entre la banlieue de Dublin et les îles d'Aran (au large de Galway), les familles Coughlan et Gore évoluent dans cette verte Erin aux cieux capricieux, chargés des regrets des hommes, dans cette île cernée d'un océan source de créativité dans lequel puisent les hommes de ce récit. Nicholas Coughlan, le narrateur, a vu son père répondre à l'appel de Dieu et tout abandonner du jour au lendemain pour devenir peintre... Avide de lien et de réponses, il l'accompagnera dans ses errances d'artiste torturé où les violentes giboulées se mêlent admirablement aux couleurs de l'artiste, poisseuses d'embruns et détruites par du bétail pendant une nuit d'été... les rapports père-fils se dessinent et s'effacent alors comme autant de repentirs contrariés par les averses.
Du côté des Gore, Isabel est la fille de Margaret et d'un instituteur poète à ses heures (Muiris) : son enfance fut bouleversée par l'accident de son frère Sean, qui le laissa mutique. Elle se liera avec Peader O'Luing, un rustre torturé qui l'aimera mal... avant de ne jamais recevoir 4 lettres d'amour de Nicholas (quelques semaines après son mariage avec Peader), cet homme qu'on dit responsable de la guérison miraculeuse de son frère. Cet homme qui a croisé son chemin grâce à une toile de son père...
Pour résumer, je dirais donc que j'ai apprécié la beauté de la langue, qui se marie très bien avec la nature irlandaise, admirablement restituée comme rouage de la créativité ; pour autant l'évolution narrative est laborieuse et évanescente, et je n'ai jamais vraiment réussi à m'impliquer totalement dans cette lecture, à laisser les personnages vivre en moi...peut-être trop d'évocations, un ton trop allusif, des personnages qui s'éloignent comme des ombres insaississables. Trop éthérique pour moi, même si je salue le travail !
On a beaucoup comparé ce roman au mythe de Tristan et Yseut, j'avoue ne pas très bien comprendre pourquoi : amours contrariées oui, et encore, la fin reste ouverte !
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Roman divisé en sept parties, les jeunes “héros” de ce conte irlandais s'y croisent, chapitre après chapitre.
Nicholas Coughlan, le narrateur, nous confie comment son père, William, quitta tout pour devenir peintre parce que Dieu le lui avait demandé, détruisant la vie de sa mère et un peu la sienne par la même occasion.
Isabel, fille de Margaret et Muiris Gore (l'instituteur) dont l'enfance tranquille fut bouleversée par l'accident de son petit frère Sean, accident qui la culpabilisa longtemps.
Et puis il y a Peader O'Luing …
L'écriture de Niall Williams est une pure merveille, ciselée et poétique. Elle nous balade avec délicatesse de Dublin à Galway, il suffit juste de fermer les yeux pour se retrouver sur ses sublimes côtes irlandaises … Dommage néanmoins que les personnages - eux - n'aient pas réussi à me toucher autant que j'aurais pu le souhaiter … Je suis restée sur le rivage, sans parvenir vraiment à me laisser embarquer par ces fameuses quatre lettres d'amour … Avis mitigé donc !
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Le titre du roman de Niall Williams aurait pu s'adjoindre l'adjectif « irlandais », tant il est ancré dans une culture et un état d'esprit celtique. Nous sommes ici loin des romans d'amour victoriens, tels qu'écrits par Jane Austen ou les romans contemporains, pleins de fureur et d'urgence. « Quatre lettres d'amour » raconte différents types de passion : l'amour filiale, l'amour de Dieu, l'amour d'un lieu, l'amour partagé ou non… Ce qui fait que l'on peut comprendre le titre selon ses propres affinités : lettres en terme de missives ou lettres dans le sens alphabétique (love comprenant quatre lettres).
Des îles d'Aran à Dublin, le lecteur suit plusieurs personnages différents dans leur quête de complétude. La société et les règles morales s'en mêlent, pour compliquer cette recherche et son aboutissement, creusant un fossé de plus en plus large entre les désirs des personnages et ce qu'ils pourront réellement vivre.
L'écriture de Niall Williams est poétique et en profonde symbiose avec les éléments du paysage. La tourbe, le vent, la pluie, les orages et la mer sont des personnages à part entière, dont l'état influe considérablement sur la psychologie des acteurs et sur leur devenir.
L'ensemble créée une atmosphère particulière, déstabilisante, romantique et une torpeur plutôt mélancolique. Car en effet, les obstacles sont tels que le lecteur se doute de l'issue de ces aventures amoureuses…
Bien que l'écriture et la traduction soient propres à rendre une atmosphère confidentielle, bien que les histoires, tragiques, soient idéales pour faire vibrer la corde sensible des lecteurs, je ne me suis pas totalement immergée dans ce récit. Écrit il y a vingt ans, « Quatre lettres d'amour » peut paraître en totale inadéquation avec notre société moderne, rendant difficile une quelconque projection. Mais la faute en revient sans doute à une actualité personnelle non propice.
Ce texte a cependant la grande qualité d'être exceptionnel, dans le sens où il ne ressemble à aucun autre. En cela, il mérite d'être lu.
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