Dans ce deuxième arc / tome paru en 2003, intitulé "
La Ferme des animaux", et rassemblant les épisodes 6 à 10, suite aux événements de Légendes en exil Jack et Rouge ont été condamnés à des travaux d'intérêts généraux. Mais Blanche veut se réconcilier avec Rouge et décide de l'emmener avec elle en tournée d'inspection à Fablefarm, lieu du nord de l'État de New York où on été rassemblée toutes les Fables qui par leur apparence feraient immédiatement capoter la Masquerade. On y retrouve donc tous les animaux parlants, les créatures fantastiques, les géants, les dragons et tutti quanti… Sauf qu'il y a quelque chose de pourri à Fablefarm et que les deux soeurs débarquent en pleine lutte des classes, les Fables défavorisées rurales réclamant les mêmes droits que les Fables aisées urbaines. Quand Colin le cochon est assassiné et sa tête mise sur un pique, c'est de début du Grand Soir !
Rouge rejoint les insurgés (comme alliée ou comme taupe ?), tandis que Blanche essaye de rallier les loyalistes à sa cause… Guidés par Renart et traqué par Shere Khan et Bagheera, elle doit délivrer Weyland Smith (ah je crois que l'auteur a réalisé une faute d'orthographe), l'ancien directeur de Fablefarm, enlevé, séquestré et obligé de fabriquer des armes pour les révolutionnaires, réveiller les géants et les dragons pour mettre fin à l'insurrection, mais d'abord et avant tout sauver sa propre peau !
Et quand elle semble enfin l'avoir emporté, elle se fait sniper en pleine tête par le tête pensante des révolutionnaire. Les renforts Charmant, Barbe-Bleue et Boy Blue font alors le ménage dans la violence : au final quelle différence entre le révolutionnaire Dun décapitant Colin le loyaliste, et Jack Ketch le loyaliste décapitant Dun le révolutionnaire ? La survivante pleure toute les larmes de son corps, alors que Rouge se réconcilie avec Blanche qui dirige Fabletown en prenant la tête de Fablefarm…
Un bon tome, dense, rythmé, plein de rebondissements et de thèmes intéressants. En plus c'est truffé de références littéraires, et en bon dialoguiste
Bill Willingham se régale et nous régale. Aux dessins Lan Medina est remplacé par
Mark Buckingham et on perd au change car c'est moins précis et moins détaillé (mais comme on dessine davantage des animaux que des humains, l'orientation cartoonesque n'est pas déplaisante), à l'encrage
Steve Leialoha oeuvre désormais en solo et aux couleurs
Sherilyn van Valkenburgh est remplacée par Daniel Vozzo et on gagne au change… Toujours est-il que j'ai eu la désagréable impression que les graphismes perdaient en qualité dans les derniers chapitre…
Au vu du titre
Bill Willingham se fait plaisir en détournant le classique de
George Orwell, mais l'auteur voulait critiquer
Robespierre et la révolution française alors qu les lecteurs ont vu eux une critique de Staline et de la révolution russe. On a décidé de faire de la grande méchante Boucle d'Or : pourquoi pas, ai-je envie de dire, mais pourquoi avoir insisté sur le fait qu'en plus d'être dictatoriale et terroriste elle soit nymphomane et zoophile… Les socialistes sont méchants parce qu'ils sont pervers, bouh le communisme c'est mal pour ne pas dire le Mal Absolu ! Si on aborde tous les sujets délicats avec des sabots aussi gros, je ne m'étonne pas de la shitstorm que l'auteur a fini par se prendre dans la gueule !!!
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