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Leslie Damant-Jeandel (Traducteur)
EAN : 9791028110390
522 pages
Bragelonne (18/10/2017)
3.36/5   92 notes
Résumé :
Dans un futur proche, une intervention cérébrale a été mise au point pour améliorer la vie de couple. Briddey se réjouit quand Trent, son petit ami, lui propose cette opération avant leurs fiançailles : ils percevront les pensées l’un de l’autre et leur lien émotionnel en sera renforcé. Or les choses ne se déroulent pas comme prévu : malgré elle, Briddey se retrouve connectée à quelqu’un d’autre. Les choses empirent quand elle découvre la propension étrange de sa fa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
3,36

sur 92 notes
« Interférences » est un livre d'horreur terrifiant. Imaginez plutôt ; vous êtes en vacances et trouvez (exemple typique de sérendipité si vous vous intéressez à l'aspect technique de la chose) une excellente librairie au détour d'une charmante ruelle. Ravi, vous retrouvez de nombreux titres d'auteurs aimés, discutez un peu avec les gestionnaires du lieu, excellents et passionnés… puis découvrez un auteur que vous ne connaissez pas, au milieu d'autres, de grande qualité. La quatrième de couverture évoque un ouvrage de science-fiction réfléchissant au concept de l'excès de communication. le sujet est à la mode mais non dénué d'intérêt. Mieux, l'auteur a obtenu pas moins de 11 prix Hugo, le graal du genre, 8 Nebula (bien aussi) et 13 Locus. Impressionnant ! le livre est annoncé comme « Un des romans de SF les plus drôles de ces dernières années »… Bon, ce dernier point inquiète un peu mais, si c'est exact et s'ajoute à la qualité supposée liée aux prix obtenus par Connie Willis et à une réflexion intéressante, ce ne peut être qu'agréable et un « plus » pour une lecture estivale.
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Et c'est là que cela devient franchement horrible. C'est la loi du genre, ce qui semble charmant se transfigure et révèle aux malheureux participants toute l'atrocité des choses, qui ici n'a rien à envier au plus terrifiant des Lovecraft.
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- de science-fiction il n'y a pas du tout. Il y a juste l'idée de l'existence de la télépathie. Cette dernière toucherait uniquement les irlandais de pure souche car… ce serait un gène récessif handicapant. L'Irlande n'ayant pas été souvent envahie il aurait pu survivre alors qu'il aurait disparu de terres plus conflictuelles. Vous comprenez, la sélection naturelle a des aspects implacables ! Si vous trouvez cela absolument stupide, savez que l'Irlande a été le lieu de conflits sanglants et répétés, déjà entre clans, si vous demandez pourquoi d'autres iles plus éloignées ne seraient alors pas concernées, entre autre, rassurez-vous, moi aussi… mais il y a bien plus glaçant. Un exemple parmi tant d'autres : l'héroïne devient télépathe au début du livre (non, je ne spoile pas) et au départ elle n'y croit pas. Soit. Mais, alors qu'elle entend la voix d'un homme dans sa tête elle cherche… des micros ! La voix répond à chacune de ses pensées et elle cherche… des micros. Cela ne perturbe en rien l'homme qui cherche ensuite à lui montrer qu'il n'y en a pas… et l'auteur semble trouver cela cohérent. Plus de 720 pages de cette « admirable logique » a de quoi semer l'effroi chez les âmes les mieux nées. Pour autant il y a encore plus subtilement angoissant.
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- Ce livre fait partie de l'horrifique littératée « Feel-good-chick-Lit ». L'auteur ne s'en vantait pas, ce qui se comprend voire s'excuse (le revendiquer serait si indécent !), mais, très vite, le doute n'est plus permis. L'ensemble de l'histoire, cousue non de fils blancs mais d'amarres pour des 3 mats, structure tout le livre et l' « intrigue » autour d'une « fabuleuse » histoire d' « amour ». Briddey fréquente Trent car il est beau, riche et lui offre des fleurs, l'invite aussi dans des restaurants chers. Reconnaissez que, face à de telles évidences, comment ne pas être folle de passion ? Elle n'a que mépris pour C.B, homme qui s'isole, est peu communicatif et s'habille mal (là aussi le bon sens ne peut que nous frapper). Mais Trent s'avérera un égoïste manipulateur (il se sert de l'héroïne pour sa carrière, le méchant) alors que C.B sera gentil avec elle. N'est-ce pas amplement suffisant pour changer d'amour ? Pendant 720 pages (j'insiste tant, en comparaison, la traversée du Néguev en tenue d'homme grenouille serait une plaisanterie ) Briddey cherchera d'abord à cacher à Trent qu'elle a des sentiments croissants pour un autre (c'est vraiment très, très mal) puis à cacher à C.B qu'elle a des sentiments pour lui (c'est honteux bien entendu) avant de vouloir masquer son désir (c'est sans doute sale même si « c'est son coeur qui change » comme dirait « le Doc », référence pour les plus anciens). de façon stupéfiante (et si inattendue) cela se terminera dans un fabuleux baiser. Je vous épargne la petite surdouée de 9 ans, la famille hilarante, un médecin qui a du pouvoir (il est médecin), un patron qui a du pouvoir (il est patron), une soeur invasive (c'est une soeur) et l'habituelle panoplie de seconds rôles aussi profonds et subtils qu'une horde de morts vivants découvrant un survivant au coeur des ruines. Et que dire de la « drôlerie » revendiquée ? Rien, c'est préférable.
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Ce qui est le plus troublant pour qui lit un ouvrage de ce type (car il n'est qu'un des bien trop nombreux exemples du lot) et qui a une intelligence et une affectivité normale n'est sans doute pas la profonde bêtise intellectuelle de ce type de livres. Charlie Gordon doit trouver des romans « faciles ». Tout au plus pourrait-on déplorer, dans ce cadre, les trop nombreuses facilités et les incohérences évitables. Comment ne pas voir dans cette médiocrité généralisée et qui n'a rien à voir avec de la simplicité une forme de mépris ? Mais il y a pire.
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Ce que je trouve plus profondément dérangeant encore est de trois ordres. D'abord les « « « sentiments » » » évoqués n'ont aucun sens, aucune profondeur. Cela ressemble à un arbre dessiné par un enfant, sans racines, à un iceberg vu en surface par une personne qui n'aurait aucune idée des 90%, invisibles pour les yeux mais pas pour le coeur » (merci Saint Exupéry). Je pense aussi à la Mildred de Bradbury, devant les écrans géants, à regarder des personnages qu'elle ne comprend pas, qui s'aiment et se disputent sans cause et sans que cette absence de sens ne la trouble. C'est terrifiant, et là je suis sérieux, à cette époque de téléréalité, d'écrans de télévision qui seront bientôt de la taille de ceux de Fahrenheit mais aussi de la multiplication de ces « livres » affligeants. Je me demande, de plus en plus sérieusement, s'il existe une part importante d'infirmes affectifs qui simulent largement les sentiments profonds (amour, haine, passions, peurs…) mais qui, au fond d'eux, sont avant tout profondément vides. Il y a bien des êtres à la sensibilité inhabituellement fine (je ne parle évidemment pas de fragilité mais pense à de grands poètes entre autre), l'inverse est-il improbable ? Car, sinon, qui accorderait la moindre attention à ces gesticulations de marionnettes improbables simulant, mais si mal, la vie ?
Par ailleurs, en cette période de selfies et autres egos hypertrophiés et creux, ce qui marque dans ces « livres » est que toute l'histoire, pour ne pas dire l'ensemble du monde construit par l'auteur n'est qu'un décor pour développer l'histoire, si pauvre soit-elle, de l'héroïne. Ici la télépathie n'est que prétexte pour montrer que Trent est méchant, que C.B mérite d'être aimé… et tous les personnages mais aussi l'entreprise, les collègues, la famille ou les inventions sont comme au service des platitudes prétendument « amoureuses » entre 2 personnes, comme si l'univers était un système héliocentrique autour du nombril, de la stupidité et des préjugés de Briddey. Je crois que c'est faussement anecdotique de donner à des lecteurs manquant le plus souvent de recul l'image que le monde tourne autour de leur petite personne. C'est une fermeture et un renforcement néfaste alors que la littérature devrait au contraire toujours, selon moi, ouvrir au monde, à des idées nouvelles et questionner nos représentations. Comment, ici, ne pas citer Kafka : « La croissance de l'homme ne s'effectue pas du bas vers le haut mais de l'intérieur vers l'extérieur. » ? Ici c'est exactement l'inverse qui est mis en scène. En ce sens je ne vois pas dans ces ouvrages un premier pas vers d'autres lectures plus qualitatives, dans le prolongement du bêlant « lire c'est bien », mais au contraire la négation du sens profond de l'activité mentale associée à cette démarche.
Enfin le succès croissant de ce type d'ouvrages, envahissant jusqu'à de bonnes librairies, a quelque chose qui, si cela n'étonne pas le misanthrope en moi (ou l'idéaliste désabusé, mais les deux ne sont-ils pas des frères jumeaux ?), reste effrayant. Cette profusion de « daubes ultimes » se substitue pour partie aux ouvrages de qualité (l'espace sur les rayonnages n'est pas extensible à l'infini, les maisons d'édition ont besoin de se rémunérer, les libraires d'avoir un chiffre d'affaire minimal et même les sites internet sont limités dans l'étendue de leurs offres par le temps de concentration moyen de celui qui consulte leurs pages) ; le lectorat (de plus en plus et trop) moyen finit par s'habituer à consommer ces produits fades et simplets, ces « page-turners » ineptes et creux.
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Je maintiens mon avis initial, mais le formule cette fois très sérieusement : « Interférences » est un livre d'horreurs et il est terrifiant. Pour ceux qui en sont encore capables secouez-vous ! Ne lisez pas n'importe quoi, vous méritez mieux ! le temps est précieux et compté. Votre temps est précieux et compté. Je ne sais pas si c'est élitiste de dire que le relativisme culturel est une ineptie, je sais en revanche que qui passe son temps à ingurgiter continuellement des hamburgers au lieu d'une cuisine variée et de qualité sera obèse et aura différents soucis de santé mais va aussi détruire son sens de ce qui est bon et vivre des expériences culinaires incroyablement pauvres. C'est triste.
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Le vrai mépris est de considérer que certains êtres ne méritent de lire que cela voire que cela pourrait les aider à (se) grandir. Il existe des milliers de livres beaux voire sublimes, enrichissants intellectuellement comme affectivement, profonds, émouvants, bouleversants parfois. Si certains sont difficiles d'accès d'autres sont simples (Qui est incapable de lire « le petit prince » pour donner un exemple ?). En ce jour notre État vote l'autorisation de la commercialisation de viandes aux antibiotiques et aux hormones. Cette triste capitulation morale autorise aussi, pour des raisons exclusivement bassement mercantiles, les grandes firmes à attaquer en justice tout État qui se voudrait plus écologique ou soucieux de la santé de chacun. Je n'ai qu'une chose à ajouter, et si les mots employés vous choquent réfléchissez à ce qui en réalité devrait vous troubler : tentez d'éviter de manger de la merde mais n'en lisez (et n'en écrivez) pas non plus. Chacun mérite mieux.
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Vous trouvez que nous sommes déjà trop connectés ? Trop souvent sollicités par nos smartphones et les réseaux sociaux ? Que la notion de vie privée devient de plus en plus floue ? Et bien dites-vous que ce n'est rien à côté de la société telle que dépeinte dans ce roman. Comme si les téléphones, les mails, Facebook, Twitter, Snapchat, Instagram et j'en passe n'étaient pas suffisants pour communiquer, voilà qu'il est désormais possible pour les couples de subir une intervention chirurgicale qui leur permettra de percevoir les émotions de leur conjoint. Si vous voulez prouver à votre moitié que vous l'aimez vraiment, c'est LA chose romantique à faire ! Alors lorsque le beau et ambitieux Trent propose à Briddey de subir l'opération, la jeune femme s'empresse d'accepter, faisant fi des réticences de sa famille et de C. B., son étrange collègue qui, contrairement à tout le monde, semble fuir toute forme de communication. Bien évidemment, les choses ne se passent pas comme prévues, si bien qu'en plus de ne pas être connectée à son petit-ami, Briddey découvre qu'elle l'est à C. B. qui, comme elle désormais, est un télépathe. le pitch avait, à priori, peu de chances de m'attirer, de même que la couverture qui aurait plutôt eu tendance à me faire fuir. Seulement, le nom de l'auteur est Connie Willis et je n'ai tout simplement pas pu résister. A raison, puisqu'après le choc de la lecture du « Grand livre », de « Sans parler du chien », et surtout du diptyque « Blitz », voilà que je peux rajouter « Interférences » à la liste de mes coups de coeur. Les avis que j'ai pu lire jusqu'à présent n'étaient pourtant pas très enthousiastes, et, bien que je comprenne les réticences rencontrées par la plupart des lecteurs, je me suis pour ma part totalement laissée prendre au charme de ce récit.

Celui-ci ne manque pourtant pas de défauts, et je suis la première à le reconnaître. Les premiers chapitres peuvent notamment se montrer assez rédhibitoires tant ils sont oppressants. L'héroïne s'y trouve en effet prise dans un tourbillon d'informations et de sollicitations auxquelles elle (et le lecteur !) aimerait bien échapper sans jamais y parvenir. Quand ce n'est pas le téléphone qui sonne toutes les deux minutes, ce sont les mails qui s'accumulent à une vitesse folle, et quand elle parvient enfin à échapper à un collègue collant, c'est pour trouver ses soeurs et sa tante qui l'attendent de pied ferme dans son bureau ou même directement dans son salon. Pour ce qui est de l'immersion, nous voilà servi ! Peut-être même un peu trop, car difficile de ne pas se sentir oppressé devant tant de pression qui, si elle avait duré un peu plus longtemps, m'aurait sans doute complètement perdue. Étrangement, les choses se calment un peu une fois Briddey devenue télépathe : certes il y a les voix de tous les gens qu'elle croise et qu'elle ne parvient pas encore à stopper, mais le lien qu'elle entretient avec C. B. permet à l'auteur d'aménager pour ses personnages et ses lecteurs des moments de répit pendant lesquels le nombre de sollicitations venues de l'extérieur diminuent. Autre défaut soulevé à plusieurs reprise, la manie qu'a Connie Willis de toujours repousser au maximum les révélations des personnages. C'est bien simple, dès que quelqu'un commence une phrase dont on sait qu'elle va être déterminante pour la suite du récit, l'auteur s'arrange toujours pour qu'on l'interrompe, que ce soit via un coup de téléphone, un autre personnage qui rentre dans la pièce, ou une nouvelle catastrophe qui se manifeste (le procédé n'est d'ailleurs pas limité à ce roman-ci puisqu'on le retrouve dans tous les autres ouvrages de Connie Willis que j'ai pu lire). Cela en agacera beaucoup, et je comprends tout à fait pourquoi, mais pour ma part cela a pour résultat de me faire tourner les pages avec encore plus de frénésie.

Car en dépit de ses défauts, « Interférences » reste un formidable page-turner. Alors, certes, le roman est essentiellement constitué de dialogues (ce qui, là encore, en rebutera sûrement plus d'un), mais tout de même : qu'elles passent vite ces cinq-cent pages ! le principal intérêt de l'ouvrage réside dans l'évolution de la relation entretenue entre Briddey et C. B., deux personnages particulièrement attachants et surtout bourrés d'humour. Vous vous en doutez déjà, l'histoire d'amour entre ces deux là est au coeur du récit, même si l'auteur ne commet jamais l'erreur de tomber dans le mièvre ou de faire passer cette histoire avant l'intrigue. Si celle-ci ne paraît au premier abord pas très compliquée, l'auteur n'a pourtant pas son pareil pour enchaîner les retournements de situation qui, s'ils se devinent pour certains assez tôt, n'en demeurent pas moins bien trouvés. Au risque là encore de déplaire aux gros lecteurs de SF, Connie Willis fait le choix de ne pas trop s'attarder sur les aspects techniques de la télépathie, mais plutôt sur son impact sur les individus au niveau émotionnel et sur les moyens qui peuvent être mis en oeuvre pour limiter ses effets. On assiste ainsi pendant une bonne partie du roman à la formation éclair de Briddey à l'auto-défense mentale ainsi qu'aux tentatives de C. B. pour mettre les voix à distance. On est d'ailleurs ravi d'apprendre que les chansons irlandaises fonctionnent à merveille, de même que les livres et les lecteurs (le long passage à la bibliothèque et sa pièce secrète est franchement inoubliable). On connaît aussi l'intérêt que Connie Willis porte à l'histoire, aussi l'auteur ne se prive-t-elle pas de nous faire part de ses recherches passionnantes sur le sujet, détaillant les principaux cas référencés, les différentes expériences menées, et les exemples historiques que l'on a pas attribué à de la télépathie mais qui, dans le contexte du roman, pourrait en être. Les personnages sont pour leur part une vraie réussite, qu'il s'agisse des deux protagonistes ou des personnages secondaires : la petite Maeve est attachante au possible, les soeurs de Briddey exaspérantes et touchantes, et Trent tout simplement détestable.

« Interférences » n'est pas un roman parfait, assurément, mais j'ai malgré tout pris un immense plaisir à découvrir cette histoire d'amour et de télépathie dont je ne me suis extirpée qu'à regret. Connie Willis fait encore une fois des merveilles et consolide sa place dans mon panthéon des meilleurs auteurs, tous genres confondus. Un gros coup de coeur.
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Je suis un peu mitigée sur mes impressions de ce roman : j'ai trouvé le côté SF et donc nouvelle technologie intéressant mais je n'ai pas adhéré au reste : à cette famille et ces collègues super intrusifs ( j'ai jamais vu ça ! est-ce que c'est réaliste comme situation ? ) , à son côté romance sans surprise , au manque d'émotions en général des personnages (Briddey apprend que son copain se sert d'elle et il ne se passe rien ...même pas une explication à un moment donné). C'est dommage parce que comme je le disais ,cette société de l'hyper-communication,(au point de vouloir se faire opérer pour ressentir les émotions de son partenaire ) est bien décrite, avec ses excès et ses peurs. Mais on s'y perd parfois au milieu de l'enquête de C.B et Briddey...
Un bon sujet mais mal exploité pour moi.

Challenge Mauvais genre
Challenge pavés
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J'avais gardé un très bon souvenir de cette auteure avec le Grand Livre et j'avais hâte de découvrir à nouveau sa plume. Mais franchement, j'ai du mal à croire qu'il s'agit de la même auteure, tellement tout y est différent et il faut le dire, un peu décevant. Et surtout, je n'étais pas prête à lire de la chick-lit Science Fiction. J'aime bien le chick-lit de temps en temps, mais là, j'avais plutôt envie d'un romen d'anticipation, donc le fait de me retrouver au milieu d'une histoire d'antipathie qui évolue très vite en histoire d'amour pleine de de chamallows, ça m'a achevée. Ils ne s'aiment pas, ils vivent une aventure qui les rapprochent et paf ! ils tombent amoureux. Et au rebus le petit ami officiel qui paraissait être parfait ! C'est niais, évident, sans surprise. L'avantage, c'est que c'est facile à lire, on est loin de la complexité que j'avais entraperçu dans le Grand Livre.
Je trouve que le sujet de la télépathie, de plus par cette auteure, méritait un meilleur traitement qu'une histoire d'amour à l'eau de rose, doublée d'une famille stéréotypée encombrante. Je vais considérer que c'était un accident de parcours et je tenterai un autre livre.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
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Un livre bruyant, frénétique et survolté, certes.
Un page turner efficace sans aucun doute.
Mais un roman non destiné aux amateurs de SF.

Une nouveauté biomédicale fait son apparition : il est désormais possible de renforcer le lien empathique entre deux amoureux via une intervention chirurgicale. Les deux tourtereaux peuvent dès lors connaitre intimement leurs émotions.
Un pitch qui m'a laissé assez dubitatif car cela ressemble étrangement à de la chick lit, la couverture renforçant mon impression.
Mais le résumé a aussi un petit goût de la série Black mirror et j'ai pu bénéficier de ce livre via un service de presse. Et l'auteure derrière ce roman n'est autre que Connie Willis, une petite dame qui a gagné onze fois le prix Hugo, sept fois le prix Nebula et douze fois le prix Locus excusez du peu. D'elle, j'avais déjà lu Sans parler du chien qui m'avait emballé et son diptyque Blitz dont j'ai lu le dernier opus en diagonale ! Alors...

On entre dans le livre en pleine furie : des personnages en veux tu en voilà, des dialogues sans interruption. Bref, on est dans le bain de suite pour dénoncer le trop de communication.
Cela rend bien l'idée d'un des maux du siècle : entre les sms, les coup de fils, facebook, twitter, difficile d'avoir un peu d'intimité. La personnage principale est prise dans un engrenage de choix, de décisions, de tentatives d'échappatoires entre son travail et une famille pour le moins invasive. le lecteur entre dans l'histoire rapidement, mais on est sur les rotules.
L'immersion est d'autant plus forte que l'auteure parsème son récit de banalités de notre quotidien comme ce chirurgien qui tapote le lit du patient avant de partir. Dès le début, l'auteure nous indique que l'amour entre les deux protagonistes est fondé sur des bases assez meubles. On a envie de connaitre le fin mot de l'histoire, les pages se tournent très rapidement. le récit, bien que "sérieux", est ponctué de touches d'humour, c'est ce que j'ai le plus apprécié.

Cependant,
Les dialogues participent certes au rendu, mais trop c'est trop, le livre étant composé essentiellement de dialogues. Résultat, j'étais épuisé à la fin de ma lecture. Ajouter qu'aucun personnage ne dort plus de 3 heures par nuit, vous êtes rincé.
En outre, l'action se déroule sur quelques jours seulement, rendant peu vraisemblable certaines choses, tel cet apprentissage express pour contrer les voix télépathiques.
L'auteure a fait le choix d'ancrer son récit dans le réel et dans le présent, mais ici ça coince. Elle cite des people abonnés aux pages Voici, comme Brad et Angelina qui ont fait l'opération. Pas de bol, l'actualité nous a tristement apprit (j'en pleure encore) que leur histoire était terminée. Un des écueils du réel... le résumé parle d'un futur proche, mais au vue du nom des people et des marques, j'avais plus l'impression d'être dans notre présent. Dès lors, difficile de croire à la possibilité d'un lien empathique chirurgical.
Pour finir, l'auteure tire à la ligne assez régulièrement, les révélations sont sans cessent repousser aux calendes grecques du fait de l'irruption d'un personnage ou d'un coup de téléphone. cela arrive régulièrement et m'a très vite énervé.
La romance n'est pas trop présente, mais l'happy end que l'on voit venir depuis le début est bien sûr de la partie

Connie Willis, c'est la SF pour tout public. Les explications scientifiques, même si fondées historiquement, sont reléguées à la portion congrue et/ou relèvent de la suspension de l'incrédulité à son apogée. Bref, à réserver aux lecteurs aimant le style dialoguiste de l'auteure, et à ceux qui voudraient s'interroger, brièvement, sur la thématique de la communication
Bref, pas un roman pour moi, ni pour les amateurs de SF, mais cela se lit toutefois vite et bien.

Roman chroniqué dans le cadre d'un service de presse.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ce téléphone te prévient donc quand ton ex ou ton patron appelle…
Ou ma famille, songea-t-elle.
— … et te propose toutes sortes d’options. Tu peux bloquer l’appel et renvoyer un message à ton interlocuteur disant : « Votre appel ne peut aboutir. » J’ai appelé cette fonction la « ZoneMorte ». Ou tu peux choisir d’être coupée après deux phrases. Ou encore, si tu détestes vraiment la personne, tu peux avoir recours à la fonction « Blackbouler », qui renvoie automatiquement l’appel au service des cartes grises, ou au menu d’accueil de Commspan : « Tapez “1” si vous souhaitez parler à quelqu’un qui ne saura absolument pas vous renseigner. Tapez “2” si vous voulez rester là toute la journée à vous demander sur quel bouton appuyer. » (Il cliqua pour faire apparaître une nouvelle fenêtre.) Quant à cette fonction, que j’ai baptisée « l’appli SOS », elle permet, en touchant discrètement le côté du téléphone, de le faire sonner. Ainsi, tu peux prétendre qu’on cherche à te joindre et que tu dois prendre cet appel.
— J’ai appelé ce modèle de téléphone « le Sanctuaire »
[...]
— J’ai trouvé d’autres idées pour le Sanctuaire, reprit-il.Comme une appli qui permet, quand les gens t’envoient des photos de leur bébé ou de leur chat intolérablement mignon, de les faire disparaître.
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Ce ne sont pas les livres, rectifia C. B. Moi aussi, j'ai cru que c'était ça, la première fois. Ce sont les pensées des gens qui lisent. La lecture est un processus complètement différent des pensées ordinaires. C'est plus rythmique, plus concentré. Toutes les idées parasites sont chassées. On dit toujours que les livres sont des refuges. Rien n'est plus vrai.
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Plus de communication. Mais ce n’est pas ce que les gens veulent ! Ils sont déjà bien trop sollicités : ordinateurs portables, smartphones, tablettes, réseaux sociaux… Ils sont connectés en permanence. Et, tu sais, en ce qui concerne les relations amoureuses, être trop connecté peut poser un problème. Les amoureux ont besoin de communiquer moins, et non davantage.
— N’importe quoi.
— On parie ? Dans ce cas, pourquoi chaque fois qu’on dit : « Il faut qu’on parle », ça se finit mal ? Toute l’histoire de l’évolution est fondée sur nos efforts pour empêcher la transmission d’informations : camouflage, homochromie, encre projetée par les pieuvres, mots de passe cryptés, secrets d’entreprise, mensonges. Oui, le mensonge, surtout. Si les gens voulaient réellement communiquer, ils diraient la vérité, mais ils ne le font pas.
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Les voix n'avaient pas disparu, mais elles ne rugissaient plus, ne l'engloutissaient plus. Elles étaient plus calmes, apaisées, comme un ruisseau inoffensif. Émerveillée, elle regarda C.B.
Comment as-tu fait?
Je n'y suis pour rien, dit-il en indiquant les gens d'un signe de tête. C'est eux.
Mais comment...?
Il sourit. Ne jamais sous-estimer le pouvoir des livres.
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-Je suis tellement contente que tu fasses une AEC! Greg et moi, on vient d’en faire une, et c’est encore mieux que ce que dit la pub. Maintenant, on a une relation ouverte et honnête. On a plus de secrets l’un pour l’autre, et on ne se dispute jamais. Quand au sexe, c’est fantastique! Greg….
-Excuse-moi, mon rendez-vous de 9h45 vient d’arriver, l’interrompit Briddey.
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Vidéo de Connie Willis
Blitz : L'intégrale de Connie Willis aux éditions Bragelonne
Oxford, futur proche. L'université est définitivement dépoussiérée : historien est devenu un métier à haut risque. Car désormais, pour étudier le passé, il faut le vivre. Littéralement. Michael Davies se prépare pour Pearl Harbor, Merope Ward est aux prises avec une volée d'enfants évacués en 1940, Polly Churchill sera vendeuse en plein coeur du Blitz, et le jeune Colin Templer irait n'importe où, n'importe quand, pour Polly... Ils seront aux premières loges pour les épisodes les plus fascinants de la Seconde Guerre mondiale. Une aubaine pour des historiens, sauf que les bombes qui tombent sont bien réelles et une mort soudaine les guette à tout moment. Sans parler de ce sentiment grandissant que L Histoire elle-même est en train de dérailler. Et si, finalement, il était possible de changer le passé ?
Vous pouvez commander Blitz : l?intégrale sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
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