- Je n'abandonnerai pas tout espoir, dit-il.
- Tant mieux pour toi, fit Skyver. Comme ma mère, qui a tant souffert, le disait toujours : "Skyver, la vie est comme une gamelle pour chien. La plupart du temps, c'est aussi bon que de manger tes propres crottes. Mais de temps en temps, quelqu'un oublie un steak cru sur la table."
Les maitres se croyaient très intelligents, mais le fait est que les chiens pouvaient apprendre au moins un peu de la langue humaine, alors que les maitres étaient trop stupides, ou trop paresseux, pour apprendre la moindre bride de la langue des chiens.
Les Doglands sont partout et nulle part
Parce que les chiens sont partout et nulle part
Ils vivent dans un monde qu'ils ne dirigent pas
Mais parfois
Suivant le souffle des vents
Un chien se met à courir...
Voici son histoire...
Il était une fois dans les Doglands - cette étrange contrée que les chiens voient en rêve depuis l'aube des temps- un lévrier bleu qu donna naissance à quatre chiots dans un camp de prisonniers...
[Les humains] croient que la terre a été créée uniquement pour eux. Ils prennent et utilisent les choses qu'ils veulent, et quand ces choses sont usées - ou quand ils s'en lassent -, ils s'en débarrassent. De tous les êtres vivants, les humains sont les plus voraces, les plus impitoyables, les plus égoïstes, les plus trompeurs. C'est pour cela qu'ils règnent sur le monde.
- N'attends jamais aucune justice d'un humain, et tu ne seras plus très loin de la vérité.
- Tu ne piges pas? dit-il. Rupert est ton nouveau nom. Ton nom d'animal de compagnie.
- Rupert? dit Furgul, horrifié. C'est encore pire que Churchill. Ou Tic et Tac. Ça sonne comme un nom d'ours. Un ours avec des pantalons à damiers.
Pourquoi les humains sont-ils aussi cruels envers nous demanda Furgul ? Que leur avons-nous fait de mal ?
Nous ne leur avons jamais fait de mal , grogna Argal. Tout ce que nous avons fait, c'est être leurs plus fidèles compagnons pendants des milliers d’années.
Nous avons protégé leurs enfants, leurs maisons, leurs fermes. Nous avons mené leurs troupeaux de bovins et de moutons. Nous leurs avons montré comment chasser. Nous avons combattus dans leurs guerres. Quand ils étaient perdus, nous les ramenions chez eux. Nous leurs avons porté de la nourriture quand ils étaient affamés et nous avons sauvé leurs vie quand ils étaient mourants. Nous avons même balayé nos frères - les loups - au bénéfice des hommes et à notre plus grande honte, parce que les hommes nous demandaient de le faire.
Aujourd'hui, nous capturons leurs criminels et nous reniflons leurs terribles explosifs et leurs drogues empoisonnées. Les riches nous utilisent pour avoir l'air encore plus riches, et les mendiants nous utilisent pour les aider à se payer leurs alcool.Dans les nuits les plus sombres, nous leur apportons le réconfort. et dans leurs moments les plus ensoleillés, nou leur apportons la joie. Nous avons donné à la race humaine plus d'amour qu'aucune créature sur terre. Ils ont même le culot de nous appeler le "meilleur ami de l'homme". Il regarda vers la maison de la mort. Puis il regarda Furgul. "Et voilà notre récompense".
Tu seras un grand chien, mais tu ne seras pas le plus grand. Tu seras fort, mais tu ne seras pas le plus fort. Tu seras rapide, mais tu ne seras pas le plus rapide. C'est pour ça que tu devras être le plus brave.
En même temps que ces rugissements terribles, Furgul entendait les cris terrifiés des piégeurs. Des sirènes hululaient. Des flashs de lumière bleutée clignotaient sur les parois intérieures du fourgon. On aurait dit qu’une bataille se livrait. Puis les rugissements féroces s’éteignirent et furent remplacés par un grognement grave, monstrueux ? Quelque chose vint cogner les portes du fourgon et un piégeur hurla, à l’agonie. Il y eut ensuite des bruissements, des cris et des grognements. Puis encore davantage de cris et de hurlements de douleur.