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EAN : 9782823602821
361 pages
Editions de l'Olivier (12/03/2015)
3.95/5   10 notes
Résumé :
« Comment tout a commencé – bonne question. Qui équivaut à demander quand, exactement, la balle s’élance vers sa cible.
Quand elle jaillit de la gueule du fusil ? Quand j’appuie sur la détente ? Au moment où le vendeur de l’armurerie va chercher le carton de munitions dans sa vitrine ? »
Alan West est au chevet de son grand-père, qui lui confie une dernière volonté : revoir son fils. Alan se lance alors dans un road trip sauvage en quête de ce père qu’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Il y a tellement de non-dits dans cette histoire qu'on se demande comment l'auteur a pu écrire autant de pages, mais - vous le savez certainement - il y a des silences qui en disent long, il y a des mots qui se bousculent au fond de la gorge sans parvenir à en sortir mais qu'on entend quand même.
David William Wilson a l'oreille si fine qu'il a su entendre ces voix, et - chose plus difficile encore - il a su raconter ces gens, ces vies, avec des mots choisis et percutants, des mots qui partent comme des balles de fusil. le titre, un peu déroutant de prime abord, est donc très pertinent. Pour rappel : Balistique, n. fem. - Sciences qui étudie les mouvements des projectiles, essentiellement d'armes à feu, dans l'espace.
Et c'est ce qui se passe ici : le lecteur est conduit dans le sillage d'un projectile qui traverse l'espace et le temps et ricoche sur les personnages, les reliant entre eux par un fil invisible certe mais aussi attachant qu'une paire de menottes. Ce projectile, c'est la balle de fusil que Jack tire dans le mollet d'Archer au début du roman. Aucun des protagonistes ne le sait encore à ce moment là, mais à mon sens c'est là que tout commence, cette balle - dont la trajectoire semble pourtant clairement limitée à cet instant T - n'en finira pas de s'élancer vers sa cible finale qu'on voit se dessiner petit à petit au fil des pages. Mais attention, tout n'est pas si simple, tout n'est pas si droit, cette trajectoire - défiant toutes les lois de la balistique mais aussi de la physique - est pleine de courbes, de rebonds, voire de demi-tours, un peu comme un boomerang. La balle ne va épargner personne. Dommages collatéraux ? Coup du destin ? Nous ne le saurons pas. Il y a d'ailleurs plein de choses que nous ne saurons pas dans cette histoire, il faut s'en faire une raison. Oui, si vous aimez les romans linéaires, avec un début et une fin identifiés, cette lecture va vous dérouter. En effet, la construction est plutôt enchevêtrée, on se mélange un peu les pinceaux entre les époques, le récit passe du road trip d'Alan parti à la recherche de son père au milieu de paysages incendiés à l'évocation des souvenirs d'Archer depuis sa rencontre avec Cécil et Jack jusqu'au moment où tout explose - amour, amitié, famille - ce moment étant le noeud de l'histoire, là où tout s'emmêle, là où les gens se séparent tout en restant liés à jamais par ce fameux fil invisible. Même en se concentrant, il est impossible de ne pas perdre pied à un moment où à un autre, c'est le petit bémol de ce livre mais pour ma part j'ai tout pardonné car j'ai été aspirée dans cette histoire dès les premières lignes.
Il est question ici de la complexité des relations humaines, d'amitiés viriles, d'amours contrariés, de fierté mal placée, de blessures anciennes et de la difficulté à communiquer même (et surtout) avec ceux qui nous sont proches. le décor est en accord avec les personnalités fortes qu'on y croise, un bout de Colombie-Britannique perdu au milieu des montagnes et ravagé par les flammes, sauvage, grandiose et étouffant à la fois. Tout est là pour nous faire voyager : les grands espaces, la route à perte de vue, l'odeur du whisky et le chien à l'arrière du pick-up. Franchement, n'hésitez pas à vous laisser embarquer, ça vaut vraiment le coup...
Lien : http://tracesdelire.blogspot..
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Balistique est le premier roman du jeune canadien DW Wilson. Il fait partie de mon butin du festival America, pour prolonger le plaisir de la conférence à laquelle il participait avec Lise Tremblay et Emma Hooper. J'en ai terminé la lecture il y a quelques semaines, et j'y pense encore ; souvent.

« Une balle s'esquive bien plus aisément qu'un coeur brisé. »

Colombie Britannique, été 2003. Les Rocheuses brûlent. Alan a vingt-neuf ans. Sa thèse de philo piétine, la relation avec sa petite amie Darby part à vau-l'eau. Il décide de passer quelque temps à Invermere, chez son grand-père qui l'a élevé. Lorsque « Granp‘ » fait un infarctus et lui demande de partir à la recherche de son fils Jack – le père d'Alan – pour le ramener, la vie du jeune homme prend un tournant imprévu ; bascule ?

Alan entame un périple mouvementé, entre ombres et lumière, fait de rencontres et de réminiscences. Les contrées traversées ne sont pas toutes indiquées sur la carte. Un road-trip avec pick-up, bières tièdes sous le siège et mastiff à l'arrière, un voyage dans le passé aussi, son passé et celui de ses ascendants, une excursion dans l'âme humaine.

Parce que voilà. Dès le départ il y a un mystère. Des secrets, peut-être un drame. Pourquoi Alan s'est-il retrouvé à vivre tout seul avec son grand-père ? DW Wilson excelle à distiller par étapes truffées de non-dits riches de sens les parcours de chacun, dans une narration pas forcément linéaire, mais pas trop difficile à suivre non plus. Juste se laisser embarquer et s'accrocher au siège. Une écriture mouvante, riche, puissante, flamboyante même parfois, un genre de rugueux délicat sauvagement poétique.

« A cet instant les montagnes étaient des silhouettes en papier gris ardoise soulignées d'orange – les Enfers vus par un enfant -, et les arbres sur leurs pentes s'étaient desséchés au point de prendre les couleurs de l'acier rouillé. Rien ne distinguait les nuages chargés de pluie de la fumée des incendies et le ciel se couvrait d'écume, sombre et obstiné, comme ces vagues qui lèchent et polissent le littoral. »

Une histoire d'humanité brute et de personnalités complexes. La beauté des gueules cassées et des coeurs meurtris. « L'erreur est humaine, a rétorqué Nora. On est des gens bien. » Avec le recul de quelques semaines, je pense que l'essence du livre est dans ces mots-là.

Quand est-ce que tout a vraiment commencé, avant de basculer ? Une balle tirée dans un mollet, un premier baiser échangé ? le titre est extrêmement bien trouvé. « Balistique : adj. Relatif aux projectiles, à leur tir, leur trajectoire, leur portée. » Ce qui s'est joué avant la naissance d'Alan n'en finit pas de se nouer, même brisé, de plus en plus serré. Serait-il, trente ans plus tard lui, le projectile nécessaire au dénouement de la pelote ? Aller, retour, ami, amour, devoir, nécessité. Esprit aiguisé, coeur déchiré.

Mes seuls bémols, je pense, sont que les personnages féminins manquent de netteté. Je les ai trouvées un peu ternes, quand même, les miss, comparées à leurs hommes (à ce propos, je me suis très fortement attachée à Archer). Et pourtant elles sont fortes et ne s'en laissent pas compter.

Balistique a été pour moi une découverte de premier ordre. Je vous laisse le découvrir.

« J'ai trop de cals sur les mains pour flatter des égos. »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
27 avril 2015
Entamé dans le cadre d’un cours en écriture créative, le premier roman de D. W. Wilson est un vrai régal de lecture.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu'on m'a enfin autorisé à entrer dans sa chambre, j'ai trouvé Granp' assis bien droit dans sa blouse d'hôpital aigue-marine, bardé de disques autocollants et de câbles reliés à un électrocardiogramme dont l'écran montrait des pics fluorescents. [...] Des rides profondes creusaient ses joues et les pattes d'oie s'aggloméraient, telle de la limaille, au coin de ses yeux. Il a desserré les lèvres et découvert ses gencives, un rictus qui pouvait passer pour un sourire.
-- Pas de fleurs ?
-- Les fleurs, c'est réservé aux jolies filles.
-- Je suis en robe.
Et ça fait ressortir tes yeux, ai-je dit avant de m'assoeir au bord du lit.
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On peut se faire piéger par le passé et par la nostalgie. On peut être submergé par ce qu'on n'a pas, au point d'en oublier ce qu'on a. On a tous des regrets - c'est la nature humaine. Le point capital, c'est ce que ces regrets font de nous.
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Peut-être qu'il y a une leçon à retenir là-dedans ; ce n'est pas l'objet de nos désirs qui traverse le temps, mais le désir en soi, le fait de tendre constamment le bras, d'espérer, de nous languir, d'appeler à soi ce qui est hors de notre portée. Notre désir est aussi éternel que les montagnes.
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C'est tellement facile de perdre le contrôle de la situation, ou alors c'est que je ne contrôle rien depuis toujours - qui sait ?
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Je ne tiens pas à juger les gens sur la façon dont ils s'emploient à se rapprocher les uns des autres. Tout le monde a ses originalités.
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